Que dire de cet original film de James Gray. Et bien il est tout simplement époustouflant. Rien que par la scène d'introduction du jeu sexuel entre Amada (Eva Mendes) et Bobby Green (Joaquin Phoenix) nous met déjà en bouche. Les plans sont tellements bons, malgré le peu qu'on voit, qu'on comprend toute la sensualité de cette scène, et qu'on comprend que nous allons voir un bon polar bien réalisé. Et en effet, le thème est classique et compliqué à la fois. Nous allons assister à un rapport de forces et une remise en question de croyances, valeurs et honneurs, et plus particulièrement la naissance d'un amour fraternel mutuelle malgré un contexte que tout oppose.
En effet, il nous apparaît clairement l'opposition totale entre les 2 frères Joseph Grusinsky(interprêtés par Mark Wahlberg), jeune capitaine policier qui tente de prouver qu'il peux être un bon policier auprès de son père le chef policier Burt (interpreté par l'excellent Robert Duvall qui en impose encore de sa présence), et son frère Bobby Green qui a renié sa famille pour vivre de drogues et luxures avec des barons de la drogue, en manageant une boîte de nuit. Burt, chef d'une unité policière traque avec son équipe sans relache un caïd de la mafia Vadim Nezhinski. Seulement voilà Vadim est protégé par la boîte de nuit de Bobby Par conséquent les tensions sont accentués entre le frère et le père policier et Bobby.
Jusqu'au jour où lors d'une tentative d'interpellation de Vadim, Burt meurt. Bobby va comprendre son erreur, et réussir à prouver les trafics de Vadim sous la coupelle d'un gangster plus dangereux, Marat Buzhayev. Mais ce dernier va décider de traquer Bobby dont la belle Amada ne comprend plus ce retournement de situation de son homme anti-policier. Bobby va donc avoir la décision difficile, trahir ses convictions et aider son frère Joseph dans la quête de vengeance de leur père Burt, ou rester auprès d'Amada et se repentir.
Le thème est assez classique j'en conviens, mais l'association de 2 frères dont tout oppose, la rédemption pour chacun de ses erreurs personnels, sont les éléments majeurs de l'évolution de ce film. il nous met en évidence la notion de choix. Les plans de course poursuite sont superbes. Le jeu de Joachim Phoenix, est comme souvent très crédible, poignant et exceptionnel.
La morale du sacrifice en est d'autant plus poignant tellement la réalisation amène, tout en se divertissant face à ce polar, à la reflexion, et permet au final de faire un magnifique hommage
à la Screen Crim Unit de New York, auquel justement le plan final fait un gros plan sur l'écusson emblème de cette corporation policière, affichant ainsi la devise des personnages et le titre original du film "We own the Night".
Vraiment un très bon policier efficace, tant par sa réalisation que par la justesse du jeu de ses acteurs.