"Saw III" reprend exactement là où nous avait laissés le twist final de "Saw II". Un twist final formidablement orchestré grâce auquel nous savons maintenant qu’Amanda est en réalité devenue une disciple de Jigsaw, tout en permettant à ce dernier de prendre celui qui croyait prendre. Tout commence par un rapide résumé de ce que nous avons vu auparavant, ce qui permet au spectateur de se remettre tout de suite dans le bain de cette sombre et inquiétante affaire. Et nous découvrons que le Tueur au puzzle a échappé mystérieusement aux forces de police, pour continuer son œuvre en mettant en place des jeux supplémentaires… encore plus poussés dans le machiavélisme ! Ben oui, sans ça ce ne serait plus "Saw". Bien qu’il y ait un peu moins d’effusion de sang par rapport au 2, il en réssort plus d’horreur apportée par la bande son qui retranscrit fidèlement les craquements d’os, ce qui fait que la restriction relative à l’âge des spectateurs est montée d’un cran. Il faut dire qu’avec une séquence comme celle avec les cochons, il y a de quoi en refroidir plus d’un et de le pousser à faire une pause avant de poursuivre le visionnage de la saga (oh ! zut ! il y a encore des suites ???). Avant l’arrivée du 8 prévu pour le mois de novembre 2017, "Saw III" est donc à ce jour le seul long métrage de la série qui soit interdit aux moins de 18 ans. Cependant, dans son contenu, ce numéro se distingue des deux épisodes précédents dans le sens que nous n’avons pas d’éclaircissements supplémentaires sur les motivations de John Kramer, mais plutôt une complexification du scénario qui rend désormais les trois premiers films indissociables les uns des autres. Pourtant, toutes les recettes qui ont fait le succès de la franchise ont été reprises : l’ambiance y est toujours malsaine et inquiétante, la tension est toujours à son comble, et… quoiqu’on en dise, nous sommes suffisamment curieux pour vouloir connaître le fin mot de l’histoire ! Même si ce troisième volet va plus loin que ses deux prédécesseurs. Si on retrouve tous ces éléments, c’est sans doute dû au fait que c’est encore Leigh Whannell (vous savez, le photographe du 1…) qui est à l’écriture du scénario, dont on ne peut s’empêcher de penser qu’il faut quand même avoir l’esprit sacrément tordu pour imaginer un truc pareil, et toujours Darren Lynn Bousman qui est à la réalisation. Tobin Bell incarne une nouvelle fois avec une présence folle John Kramer (même quand il n’est pas à l’écran !), Shawnee Smith interprète une Amanda plus fébrile que jamais parce qu’elle sent que quelque chose lui échappe (sans savoir quoi), et nous retrouvons aussi Donnie Wahlberg plus enragé que jamais. Les recettes ont beau être les mêmes, et pourtant le constat est clair : les pièges sont encore plus machiavéliques, et les manipulations sont encore plus mises en avant. Le plus fort est qu’on nous réserve une nouvelle fois un dénouement final qui va encore surprendre le spectateur, pour son plus grand plaisir ! Pour son plus grand plaisir ? Attention, ce n’est pas par voyeurisme, ni par sadisme, ni par un certain goût de la torture physique et psychologique, et ni par la soif de sang que le public appréciera "Saw III". Non. C’est tout simplement pour la précision chirurgicale du scénario, de l’œuvre que Jigsaw a pensé, étudié dans ses moindres détails et mis en place avec précision et méticulosité. En somme, pour cette force émanant de ce thriller psychologique, décliné à présent sur trois longs métrages. Oui, les pièges sont toujours plus sadiques, et dès le premier, on notera un changement dans le mode opératoire, par ailleurs relevé par Kerry, brillamment interprétée par Dina Meyer avec cette assurance apportée par la grande connaissance acquise sur le Tueur au puzzle
: la porte de sortie ouvrant sur la rédemption n’existe plus
! Bien entendu, au moment où j’écris ces lignes, nous savons tous que la franchise n’est pas finie. Mais si le spectateur est attentif, il peut deviner rapidement que l’histoire n’est pas finie.
Car Kerry a signé son arrêt de mort en comprenant que la façon de faire ne correspondait plus vraiment à Jigsaw. Observez, et analysez la réaction de son interlocuteur…
Alors ? Jigsaw a-t-il corsé encore un peu plus ses épreuves, ou Amanda a-t-elle apporté sa patte ? A moins que le docteur Lawrence Gordon (dont nous n’avons plus de nouvelles depuis son échappée à la fin de "Saw" premier du nom) ne soit entré dans la danse ? Que la partie commence !