A l'origine, la première ébauche du scénario du Fils de l'épicier remonte à 2000, et devait s'appeler Antoine et ses nuages. Ce devait être aussi le premier film de Eric Guirado, avant Quand tu descendras du ciel.
Le premier film d'Eric Guirado, Quand tu descendras du ciel, a été récompensé par une moisson impressionnante de récompenses : Prix du public et d'interprétation masculine pour Benoît Giros au Festival du film d'Angers en 2003; le Prix du public au Festival de Mulhouse, le Prix spécial du jury au Festival France cinéma de Florence; le Premier prix au Medfilm festival de Rome, Prix du public au Filmfest de Braunschweig...
Le réalisteur avoue avoir contacté Laurent Brunet, directeur de la photographie du film, en raison de sa connaissance de l'univers du documentaire et de son aptitude à filmer en Super 16. Il collabore aussi souvent avec Raphaël Nadjari, notamment sur Tehilim, présenté en sélection officielle du Festival de Cannes 2007.
La rencontre entre Eric Guirado et les petits commerces ambulants -ici celui d'une épicerie- n'est pas fortuite. Le cinéaste a en effet réalisé pour la chaîne France 3 de nombreux portraits intimistes de professions itinérantes, en région Rhône-Alpes et Auvergne. Peu après son premier long métrage, Quand tu descendras du ciel, il s'est mis à tourner une série de documentaires consacrés aux épiciers itinérants. Il explique: "j'avais besoin de revenir à une forme intime et personnelle de tournage, et de me frotter au cadre et à la lumière sur une mise en scène réaliste. Pendant un an et demi, j'ai donc suivi des épiciers itinérants entre la Corse du sud, les Pyrénées et les Hautes-Alpes."
Assez méconnu du grand publlic, Paul Crauchet, qui incarne le Père Clément dans le film, peut se vanter d'avoir joué dans plus de 130 films, souvent sous la direction de grands metteurs en scène. Parmi ceux-ci, on retiendra Jean-Pierre Melville (Le Cercle Rouge et L'Armée des Ombres); Jean-Paul Rappeneau (Les Mariés de l'an II); Jacques Deray (Flic story); Alain Resnais (La Guerre est finie) ou encore René Clément.
Le fils de l'épicier dresse aussi un constat alarmant de la désertification du milieu rural qui sévit depuis une quarantaine d'années, et ne cesse de se creuser; poussant les jeunes générations à monter en ville chercher du travail. Le réalisateur raconte : "les habitants qu'on voit dans le film tentent de demeurer dans leur village aussi longtemps que possible, par goût comme par fierté. Et les commerces ambulants leur offre une forme d'autonomie. Certaines personnes âgées se forcent même à marcher tous les jours jusqu'au camion épicerie pour entretenir leur forme physique et maintenir un minimum de lien avec les autres. L'isolement de ces gens me touche beaucoup. Un facteur me racontait que dans les coins retirés, certaines personnes s'abonnent à la presse quotidienne régionale parce que cela leur garantit de voir le facteur tous les jours, et donc d'avoir un contact, une discussion avec au moins une personne dans la journée. C'est pareil pour les épiciers ambulants."