Afin de me réserver tout effet de surprise, j’ai été fidèle à ma manie de ne regarder ni le synopsis ni les avis spectateurs et presse. Ma foi, question surprise… j’ai été servi ! Je ne sais pas vous, mais le titre et le fait que ce film soit catalogué dans le genre comédie musicale, eh bien il n’en fallait pas plus pour que j’imagine que Phyllida Lloyd nous propose de revenir sur la fantastique carrière du groupe Abba. Oui bon je ne vous cache pas que je me suis lourdement planté. La déception était même de mise ! Oui, parce que j’attendais que les choses se lancent, essayant de passer outre le surjeu des comédiennes, d’Amanda Syfried (Sophie) à Julie Walters (Rosie), en passant par Christine Baranski (Tanya) et… Meryl Streep (Donna). Ben oui, ça frise la caricature… même les meilleurs… Puis en fait je me suis rendu compte que le film ne revenait pas sur l'épopée d'Abba, mais était plutôt bâti selon les textes des nombreux tubes du célèbre groupe disco. Voilà qui est novateur ! Je crois qu’on peut saluer cette originalité, issue d’une idée aussi folle que casse-gueule, laquelle reposait toutefois sur l’adaptation de la comédie musicale jouée sur les planches depuis 1999. Mais au final, quelle performance ! C’est carrément toute l'histoire du film qui a été construit au gré des chansons toutes plus connues les unes que les autres. Autrement dit, si jamais vous deviez regardez cette comédie musicale dans sa version doublée en français, il est important que vous ayez les sous-titres sur les chansons qui, elles, ne sont restées en version originale. Ainsi tout prend un sens, ce qui a eu le don de chaser peu à peu ma frustration du début. C’est à croire que les chansons ont toutes été écrites pour ce projet. Sinon, privilégiez la version originale. Le scénario n’est pourtant pas bien épais, et tourne autour du mariage d’une jeune fille (Sophie) qui ignore qui est son père parmi les trois anciens amants de sa mère. La présentation des personnages est dynamique et résolument placée sous le signe des tubes d’Abba. Impossible de ne pas être entraîné par les rythmes disco connu de tous, même si le surjeu d’Amanda Syfried est d’entrée agaçant. Le problème est que tous les personnages en étroite liaison avec le sien lui emboîtent le pas question surjeu. Tant et si bien qu’on peut être tenté d’appuyer sur le bouton off. A la vérité, ce serait une erreur. Déjà parce que c’est rater l’occasion de réviser tous les plus grands standards du groupe Abba, ensuite parce que le jeu d’acteur s’améliore grandement par la suite. Du côté des hommes, c’est sobre : jamais trop et jamais pas assez. Du côté des femmes, Meryl Streep a le talent qui la rattrape. Son face à face avec Pierce Brosnan lui permet d’exprimer comme elle sait si bien le faire sa sensibilité et sa fragilité. Des aspects qui la rendent si touchante et si belle. Et ensuite, il faut voir Julie Walters cabotiner en fin de film pour le plus grand plaisir du spectateur, lequel ne pourra empêcher le sourire se dessiner sur ses lèvres. Ce qui fait que le spectateur ne peut que prendre part à la fête qu’est ce "Mamma mia !"