Avis : Il y a longtemps que je t'aime - Page 8

Un film long, et surtout orienté. On impose au spectateur un point de vue qui, s'il n'est pas approuvé, casse tout l'intérêt du film.

On ne sait trop quoi penser de ce drame plutôt invraisemblable quand on y réfléchi, ce film n'a pour seul but que de nous faire pleurer à tout prix et nous mettre mal à l'aise au détriment de l'objectivité et de l'entendement. Bien sûr ceux qui adorent pleurer seront ravis, mais ceux qui veulent du vrai cinéma plutôt qu'un mélo ficelé de bout en blanc pour nous attendrir resteront comme moi de marbre. Le jeu d'actrice est énorme mais l'histoire tient plus de la mauvaise fiction et nous sert de la tendresse et des larmes en prenant des ingrédients trop faciles plutôt que d'établir une recette élaborée avec de réels sentiments, de la psychologie, des interrogations... Nous n'avons droits qu'à des rires d'enfants pour nous attendrir, des actrices en pleur pour nous émouvoir ou encore une fin politiquement correcte qui sonne presque comme un happy end de conte pour enfant. Loin d'un chef d'oeuvre, mais une grande interprétation.

On appréciera l'histoire distillée au compte-gouttes, le jeu des actrices impeccable, et le temps employé pour installer une histoire pleine de retenue. On regrettera en revanche le possible trop larmoyant, car aussi horrible soit le drame, 15 ans permettent d'en faire plusieurs fois le tour, sans pour autant le diminuer, mais en ayant acquis la capacité de s'en extraire... On regrettera aussi que comme toujours, l'histoire s'articule autour d'une brochette de gens friqués, tous médecins ou chercheurs, tous bien élevés mais parfois subitement plus du tout bien élevés. Comme politiquement correct. L'essentiel étant la perception du drame et d'autres thèmes connexes ou non, on reconnaîtra sa réussite.

Un sommet de l'émotion porté par deux actrices superbes, en particulier K Scott Thomas.
Seul effort demandé au spectateur, un peu de patience au début du film.

Oublions l'explication finale pour rester impressonné par les deux superbes prestations d'actrices (et en premier lieu K. Scott-Thomas, exceptionnelle et en même temps pitoyable pour ceux qui ont aimé sa beauté dans 4 mariages ou le patien anglais) et à une excellente qualité d'ensemble de ce film, plein de gravité et de sensibilité.
Trois étoile et demi que l'on arrondira à quatre pour un sujet peu vendeur et courageux à filmer et produire.

Préparez vos mouchoirs... il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierais... dis, quand reviendras tu?... voilà un film que j'ai apprécié mais qui peut déranger parce qu'il n'est pas maitrisé totalement, surtout à la fin... mais ne dévoilons rien pour ceux qui ne l'ont pas vu... en tout cas, c'est un joli contre-point à "Bienvenue chez les Ch'tis". Le cinéma français est multiple, et heureusement...

A la sortie de prison de l’une d’elles, deux sœurs tentent de reconstruire leur relation et de surmonter les malentendus et les blessures. Le fil de l’histoire nous révèle pas à pas les vérités du passé, sur fond d’incompréhensions sociales et de difficultés de réinsertion. La puissance émotionnelle de ce film, liée à la plus grande pudeur, est magnifiquement servie par un duo d’actrices extraordinaires et une mise en scène d’une totale justesse de ton. Au-delà d’une atmosphère profondément dramatique, pointe une dose d’optimisme en montrant que la vie peut être plus forte que la plus grande des douleurs telle que la perte d’un enfant. Un chef d’œuvre qui nous renvoie à Ingmar Bergman à son apogée.

Philippe Claudel est arrivé très vite aux yeux du grand public : un César du meilleur premier film au même moment où le roman "Le rapport de Brodeck" fait un carton ! Un artiste est né, sans aucun doute, un véritable amoureux de l'Art, à son échelle bien sûr. Mais "Il y a longtemps que je t'aime" est un film particulièrement touchant et envoutant, magnifiquement porté par ses deux actrices principales, mais aussi par des qualités techniques tout à fait remarquables (bande-son, lumières ...). Le scénario est également digne de ses qualités littéraires et garde le secret jusqu'aux derniers instants. Oui mais voilà, ces dernières minutes qui révèlent définitivement tout ce dont il est question dans le film mais qui demeure caché est assez mal amené. Le choc n'est pas celui qu'on attendait d'une "twisted end" : le tout traîne et inhibe quelque peu l'émotion qu'on s'attendait à ressentir. Mais cela étant dit, ce film est un film d'amour, fraternel, familial, qu'il soit heureux ou morbide, il apporte un vent de renouveau au cinéma dramatique français et à ses tendances tire-larmes !

Excellentes interprétations. Film certes émouvant mais quand même pas autant que m'avait fait croire la bande-annonce.
A éviter si vous êtes dépressif en ce moment !

Film vraiment magnifique,ce duo d'actrices est formidable,de la grande emotion.Attention chef d'oueuvre.

"Il y a longtemps que je t'aime", premier film du scénariste Philippe Claudel qui a notamment signé le scénario de "les âmes grises" figure comme une réussite totale à tous les niveaux. Le réalisateur s'entoure d'une floppée de comédiens qui jouent sur un ton extrêmement juste, la palme revenant à Kristin Scott Thomas qui livre une composition magistrale et ahurissante d'un bout à l'autre du long-métrage. Le film relate le parcours tumultueux d'une femme qui sort de prison après plus de quinze ans de détention pour le meurtre de son fils de six ans et tente de retrouver après cette détention un nouveau souffle en étant logée chez sa soeur cadette au milieu de sa famille pour relancer sa vie entâchée par cette longue incarcération qui l'a coupé du monde et de sa famille qui l'a rejetée durant toute cette longue période. Le réalisateur organise son film de façon extrêmement minutieuse, étudiant avec soin et intelligence la psychologie de tous les personnages du film, laissant apparaître les réactions des gens face à cette femme brisée et qui est devenue paumée. On retrouve ainsi des thèmes qui paraissent évidents mais qu'il est toujours utile de signaler puisqu'il ne s'agit en aucun cas de clichés mais de ressentiments logiques : l'intolérance, l'ignorance, le mépris, la haine, la méfiance. Cette femme suit un véritable parcours du combattant et affronte la dure réalité qui l'assaille chaque jour dans le monde du travail. Mais Philippe Claudel ne se borne pas à abuser des larmes et donne à son héroïne des moments de joie au sein de la famille qui l'héberge, cette dernière la considérant d'abord comme un poids puis comme un élément indispensable à son bien-être. Le scénario est riche, dense, remarquablement bien ficelé, les dialogues touchent juste le spectateur qui ne voit pas le temps passer, subjugué par une actrice au sommet de son art sublimée par une réalisation en tout point magistrale, la musique se fondant parfaitement dans l'ambiance. Un mot, bouleversant!

Une superbe prestation de ces deux soeurs autour d'un lourd secret.
Le film n'est pourtant jamais lourd, ennuyeux.
Au contraire, il passionne jusqu'à la fin.
Les personnages nous touchent et nous émeuvent.
Superbe.

un très beau film. Je sais pas trop quoi mettre donc je dis rien de plus. Juste que la musique est parfaite, on entend pas tte la chanson de Jean-Louis Aubert, c'est comme un fil directeur. Mention spéciale à Kristin Scott Thomas.

Voilà un projet ambitieux qu’un tel scénario. Ambitieux parce qu’il parle de choses taboues, car il ne traite pas seulement de la réinsertion dans la société en général, c’est-à-dire dans le monde du travail, non. Il traite aussi du regard des autres, de la réinsertion dans le fief familial, de sa propre réhabilitation, à commencer par soi-même. L’interprétation des comédiens est excellente, mais je donnerai une mention spéciale à Laurent Grévill qui a su donner une superbe humilité à son personnage. J’ai noté aussi la petite fille aînée adoptée, très crédible en enfant à la fois sensée et curieuse. L’histoire de Juliette se dévoile à petites doses au fur et à mesure que le film se déroule, ce qui empêche cette apparente lenteur d’être trop pesante. Parce que oui, il y a des longueurs, et c’est le mal chronique du cinéma français. De plus, la musique du film a été réduite à sa plus simple expression, les sempiternels mêmes accords revenant de temps à autres et de façon trop sporadique. Et même si les acteurs sont tous bons, subjugués sans doute qu’ils ont été par le sujet, l’émotion ne traverse pas suffisamment l’écran. Il faut attendre les dernières minutes pour voir Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein jouer avec leurs tripes. Alors même si la dimension humaine est grande, elle n’a pas été assez mise en avant pour en faire un film inoubliable. La preuve, il est relativement méconnu puisqu’il ne comporte à ce jour que 549 avis, 550 avec le mien, alors que le film date de 2008.

Un nouveau grand cinéaste français est né: Philppe Claudel. Son film a une vraie moral sur l'image qu'on a des prisonniers; tout sonne vraie et tout sonne juste avec une émotion intense et c'est grâce aussi au duo d'actrices Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein où faudra conté sur elles aux prochains César.