Avis sur Le Mariage de Tuya

une histoire interessante mais vaine malgré de bons acteurs et un cadre sublime...fascinant et touchant, mais vain.

En allant voir "Le mariage de Tuya", il vaut mieux être prévenu: cette histoire est tragique du début à la fin. L' auteur prend le parti de toujours imaginer le pire. Globalement, le scénario est plausible, mais on a parfois un peu de mal à y croire...
Certains ont découvert de l' humour dans ce film; pour ma part... je n' ai pas souri une seule seconde... Autour de moi, les spectateurs m' ont paru être figés sur leurs fauteuils. Il est vrai que les images sont glacées... Belles, mais souvent répétitives.
Lors d'une émission à la radio, une critique a signalé que "les enfants sont très bien filmés". Pour moi... c 'est au contraire l'un des points faibles du film !!! Les rapports entre la mère et ses enfants sont escamotés.... Mais qu' ont-ils donc, ces pros, à toujours prendre le contre-pied de l' évidence ? D' ailleurs, les dialogues sont dans l' ensemble assez superficiels.
L' héroïne du film est une actrice professionnelle assez émouvante. Les autres acteurs (amateurs) sont très bons... Le film, rend les chinois sympathiques, et le personnage principal force le respect. L' auteur raconte la misère sans sombrer dans le misérabilisme... (un peu à la limite quand même...). Les rebondissements sont nombreux.
On peut conseiller ce film à ceux qui ont ... du rab de temps libre. Autant il est indispensable d' avoir vu -entre autres- "Epouses et Concubines" de Zhang Yimou, autant on peut se passer d' aller voir "Le mariage de Tuya". Dans le genre, j'avais nettement préféré "Le Chien Jaune de Mongolie"; un peu angélique peut-être, mais plus intéressant, plus documentaire.

Quelles leçons de vie (ou plutôt de survie) pour ces nomades perdus dans les steppes arides de la Mongolie chinoise.
Et c'est pas du cinéma : le mari de Tuya va se faire virer réellement de ses propres terres ancestrales par le gouvernement chinois !

"Le Mariage de Tuya" est un film qui a des qualités, il nous fait découvrir la culture mongole et relativiser certains de nos plaintes et problèmes, mais aussi des défauts de rythme et de manque d’émotion.

Un film assez touchant sur une sorte de sacrifice de son honneur. Un renoncement à l’amour pour sauver justement cet amour. Obligée de coucher avec un autre pour sauver celui qu’elle aime.
Le film est une errance dans les steppes comme une sorte de longue réflexion et d’acceptation de ce choix impossible.

Pas de défauts, et même une qualité d'ensemble incontestable. Mais pas non plus de point saillant qui emporte l'enthousiasme, rien qui bouscule le spectateur. Les paysages sont beaux, comme on s'y attend. La figure de Tuya, mère courage très bien interprétée par Yu Nan, est si parfaite qu'elle tourne à l'icône. La vie des pasteurs de Mongolie chinoise, tiraillés entre le confort (tout relatif) de la vie moderne et les duretés de leur mode de vie traditionnel, est reconstituée de façon si habilement démonstrative qu'on suit le fil du récit comme on suivrait le guide dans un musée. Tout cela est bien fait, attachant, gentil, instructif. Mais on est un peu frustré que le film ne cherche jamais à aller plus loin.

Difficle d'être sévère avec un film au thème si ancré dans la réalité. L'histoire de la survie d'une famille, d'un peuple minoritaire dans la mongolie chinoise. Une femme se voit dans l'obligation d'"échanger" son mari handicapé par un homme plus robuste pour le travail quotidien... L'amour n'est pas là où on le croit bien souvent dans notre monde occidental. Les acteurs (amateurs) sont tous merveilleux et s'en sortent avec les honneurs malgré un scénario sans surprise. Mais le but n'est pas là, les paysages magiques et la beauté des sentiments nous font voyager de belle manière. L'histoire est belle et pure mais le film n'est pas assez étoffé. A voir de toute façon !

Émotion et dépaysement sont au programme du “Mariage de Tuya”, touchant portrait de femme signé Quan An Wang, et auréolé du l’Ours d’or au dernier festival de Berlin. Soit Tuya, paysanne mongole qui se bat, jour après jour, pour faire vivre ses enfants et son mari paralysé, avec lequel elle se résout au divorce, pour des raisons financières. À mesure que le récit progresse, au rythme du défilé des prétendants capables de prendre en charge toute la famille (y compris le premier mari !), Quan An Wang tisse un drame sobre qui ne cherche jamais à faire pleurer dans les yourtes, parsemé de quelques pointes de comédie, et dresse un état de lieux d’un monde de nomades en voie de disparition, face aux citadins sédentaires dans leurs Mercedes. Sauf qu’à trop faire dans le contemplatif, ce “Mariage” fait parfois naître l’ennui, mais se rattrape grâce aux comédiens (majoritairement amateurs, à l’exception de Nan Yu, tributaire du rôle-titre), et aux superbres plans des steppes mongoles qu’il nous donne à voir.

J'ai déjà écrit dans ces critiques qu'un des charmes du cinéma, c'était de proposer une ouverture sur le monde, et particulièrement sur certaines civilisations très différentes de la nôtre. De ce point de vue, "Le Mariage de Tuya" répond parfaitement à cet objectif, en nous faisant découvrir cette Mongolie intérieure, province chinoise (portraits jaunis de Mao et de Deng chez le médecin) et pourtant typiquement mongole (yourtes, petits chevaux nerveux et lutte).

Au delà du pittoresque, ce film montre les mutations qui frappent ce peuple comme tant d'autres, en jouant sur le choc entre tradition et modernité : Mercedes vs dromadaire, hôtel aux normes occidentales vs yourte, maison de retraite socialiste (avec une aile "luxueuse" pour ceux qui ont les moyens de payer) vs la solidarité entre voisins. Wang Quan An prend d'ailleurs un malin plaisir à malmener les engins de la modernité : motos, limousines de la nomenklatura, tricycles et camions finissent tous sur le flanc ou dans le fossé.

Mais "Le Mariage de Tuya" n'est pas qu'un film folklorique ou une docu-fiction, c'est aussi un film à part entière, couronné d'un Ours d'or à Berlin. En effet, le savoir-faire du réalisateur chinois est indéniable ; la photographie et le cadre sont particulièrement soignés, mettant en valeur les tenues chamarrées et la beauté des paysages, notamment en choisissant de cadrer assez bas, afin que l'image soit écrasée par les montagnes majestueuses.

L'idée de départ est originale, et elle illustre au travers du personnage volcanique de Tuya le courage et la détermination des femmes de cette société semi-nomade. La cocasserie de la situation créée par l'entêtement de la jeune femme est renforcée par le traitement humoristique de certaines scènes, comme le défilé des prétendants et de leurs chaperons, ou l'invective : "dégage, traitre !" qu'elle adresse à son fils coupable d'avoir soutenu le projet de son voisin.

Wang Quan An est moins heureux quand il aborde un registre plus dramatique, et le désespoir de Tuya au chevet de Bater a un petit côté Sarah Bernhardt. De même, les atermoiements de l'héroïne finissent par dérouter le spectateur et un léger ennui s''installe subrepticement.

Malgré ces réserves, "Le Mariage de Tuya" est un film dépaysant et attachant, porté par Yu Nan, l'actrice fétiche de Wang Quan An (et qui a joué en France au côté de Samuel Le Bihan dans "Fureur" de Karim Dridi), impressionnante d'énergie dans son rôle de Mère Courage.

http://www.critiquesclunysiennes.com

Sous l’apparence d’une innocente histoire d’amour, Wang Quan An lance un plaidoyer aussi poétique qu’inquiétant en faveur de la Mongolie, province de Chine sur laquelle il a des attaches sentimentales. Il se veut alarmant pour ce peuple en perte de repères, qui conserve le poids de ses coutumes tout en les écornant de plus en plus dans le quotidien. C’est ce qui est remarquable dans ce film. D’un ensemble de petites touches, il conforte son message. A l’image de ces femmes qui dans uns scène symbolique soulèvent une remorque donnant l’impression que ce sont elles qui portent à bout de bras le poids des traditions de cette province. Ou encore ces enfants habillés en Adidas ou Nike venant contraster avec les vêtements traditionnels. Il nous délivre un témoignage extraordinaire, avec beaucoup d’humanité et d’authenticité sur une culture méconnue et bigarrée. C’est aussi pour cela que seule sa compagne Yu Nan (prodigieuse) est actrice professionnelle. Les autres sont de vrais habitants du cru, tous aussi spontanés que véridiques. Et bien au delà du discours essentiel, Wang Quan An nous embarque surtout dans une fabuleuse romance à trois cœurs, d’une pureté rassérénante, presque autant que ces merveilleux paysages abrupts et préservés (plus pour longtemps hélas) qui lui servent ici de toile de fond.

Parenthèse exotique, "Le mariage de Tuya" offre un voyage tout à fait dépaysant au cœur du désert mongol. Ce film d’une grande simplicité, tant sur le fond que sur la forme, force l’admiration par sa sincérité manifeste. Les personnages sont à l’image de l’histoire, sobres et pleins de candeur. Touchant.

Dans les paysages magnifiques de la Mongolie, se déroule une histoire finalement très romantique, à mi chemin entre documentaire et mélodrame social. Du même réalisateur, on avait déjà apprécié "Yue Shi", il y a près de 10 ans, avec la même actrice, Yu Nan.

Le mariage de Tuya est le film (son troisième) qui fit connaitre le réalisateur chinois Wang Quan An à l'étranger. Il décrocha l'Ours d'or à Berlin en 2007.

L'histoire est simple et cruelle : une femme a deux enfants et un mari qui est devenu handicapé, suite à des travaux de forage de puits. Dans les conditions de survie difficiles de la Mongolie Intérieure, elle doit de remarier (se vendre, en réalité) avec un homme valide capable de l'aider dans ses tâches quotidienne. C'est la dure loi de la steppe, probablement pas très éloignée de ce qu'on connut nos aïeuls dans les campagnes françaises, il y a quelque(s) siècle(s).

Là où les choses se compliquent, c'est que notre héroïne, en accord avec son mari, souhaite tout simplement que ce dernier reste à la maison, après avoir divorcé de lui.

A partir de cette trame triste et belle, Wang Quan An déroule une petite musique douce amère, toute en finesse. Quelquefois un peu lente, mais sans excès. Les prétendants se succèdent, avec plus ou ou moins de bonheur. Des drames se nouent. Des situations burlesques nous font sourire. Au détour d'une scène, les sentiments affleurent : la survie est une chose, et l'amour en est une autre.

Yu Nan est une actrice très convaincante qui est en train de devenir l'égérie du réalisateur, puisqu'elle est à l'affiche de La Tisseuse, actuellement sur les écrans. Elle réussit à être à la fois opaque et attachante.

A voir pour le dépaysement, un décors naturel de toute beauté, et un beau portrait de femme. D'autres billets sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/

Bon film mais qui s'égare un peu vers la fin. Les acteurs sont bons et la réalisation correcte.

Si vous avez aimé Urga de Nikita Mikhalkov (sortie en 1991) qui raconte la vie d’une famille Mongole dans la steppe, vous allez peut être apprécié Le mariage de Tuya qui ne s’attaque pas au problème que peut susciter la modernité mais à une autre problématique de la réalité dans cette lointaine contrée. Ce film décrit avec réalisme la condition de la vie des bergers mongols et notamment celle de la femme. En plus d’être un bel hommage à un style de vie en voie de perdition, l’histoire raconte celle d'une bergère mongole qui recherche un deuxième mari pour subvenir aux besoins de sa famille et de son premier époux handicapé. Ce film chinois fait donc prendre conscience de l’importance du rôle de l’homme dans l’équilibre familiale dans cette région du monde car s’il se retrouve handicapé, la femme peut difficilement le remplacer physiquement pour faire vivre la famille. Le mariage de Tuya est ainsi un beau portrait d’une femme qui malgré la difficulté n’abandonnera jamais son rôle de femme, de bergère et de mère face à son mari résigné ou à des hommes intéressés. Le mariage de Tuya a été récompensé par l'Ours d'or au Festival du film de Berlin en 2007.