Derniers Avis sur Le Mariage de Tuya

Un film assez touchant sur une sorte de sacrifice de son honneur. Un renoncement à l’amour pour sauver justement cet amour. Obligée de coucher avec un autre pour sauver celui qu’elle aime.
Le film est une errance dans les steppes comme une sorte de longue réflexion et d’acceptation de ce choix impossible.

Le mariage de Tuy est l'une des tentatives les plus réussies du cinéma chinois. Le film est si réaliste et dépeint si bien la vie sur les vastes terres de la Mongolie intérieure qu'il me rappelle un documentaire. La performance de Yu Nan est vraiment étonnante. L'intrigue est si émouvante et touchante qu'à certains moments je me suis senti impliqué au point de m'inquiéter de la mort de Sengge. C'est une nouvelle expérience même pour les Chinois de découvrir la vie des Mongols et j'espère qu'il s'agit du même genre d'expérience révélatrice pour le public occidental qui pourra ainsi comprendre la diversité ethnique de la Chine. Les Mongols vivent en harmonie avec les Chinois Han dans le même pays appelé la Chine tout comme c'est le cas pour les 55 autres minorités y compris les Tibétains...

J'ai déjà écrit dans ces critiques qu'un des charmes du cinéma, c'était de proposer une ouverture sur le monde, et particulièrement sur certaines civilisations très différentes de la nôtre. De ce point de vue, "Le Mariage de Tuya" répond parfaitement à cet objectif, en nous faisant découvrir cette Mongolie intérieure, province chinoise (portraits jaunis de Mao et de Deng chez le médecin) et pourtant typiquement mongole (yourtes, petits chevaux nerveux et lutte).

Au delà du pittoresque, ce film montre les mutations qui frappent ce peuple comme tant d'autres, en jouant sur le choc entre tradition et modernité : Mercedes vs dromadaire, hôtel aux normes occidentales vs yourte, maison de retraite socialiste (avec une aile "luxueuse" pour ceux qui ont les moyens de payer) vs la solidarité entre voisins. Wang Quan An prend d'ailleurs un malin plaisir à malmener les engins de la modernité : motos, limousines de la nomenklatura, tricycles et camions finissent tous sur le flanc ou dans le fossé.

Mais "Le Mariage de Tuya" n'est pas qu'un film folklorique ou une docu-fiction, c'est aussi un film à part entière, couronné d'un Ours d'or à Berlin. En effet, le savoir-faire du réalisateur chinois est indéniable ; la photographie et le cadre sont particulièrement soignés, mettant en valeur les tenues chamarrées et la beauté des paysages, notamment en choisissant de cadrer assez bas, afin que l'image soit écrasée par les montagnes majestueuses.

L'idée de départ est originale, et elle illustre au travers du personnage volcanique de Tuya le courage et la détermination des femmes de cette société semi-nomade. La cocasserie de la situation créée par l'entêtement de la jeune femme est renforcée par le traitement humoristique de certaines scènes, comme le défilé des prétendants et de leurs chaperons, ou l'invective : "dégage, traitre !" qu'elle adresse à son fils coupable d'avoir soutenu le projet de son voisin.

Wang Quan An est moins heureux quand il aborde un registre plus dramatique, et le désespoir de Tuya au chevet de Bater a un petit côté Sarah Bernhardt. De même, les atermoiements de l'héroïne finissent par dérouter le spectateur et un léger ennui s''installe subrepticement.

Malgré ces réserves, "Le Mariage de Tuya" est un film dépaysant et attachant, porté par Yu Nan, l'actrice fétiche de Wang Quan An (et qui a joué en France au côté de Samuel Le Bihan dans "Fureur" de Karim Dridi), impressionnante d'énergie dans son rôle de Mère Courage.

http://www.critiquesclunysiennes.com

"Le Mariage de Tuya" est un film qui a des qualités, il nous fait découvrir la culture mongole et relativiser certains de nos plaintes et problèmes, mais aussi des défauts de rythme et de manque d’émotion.

Pas de défauts, et même une qualité d'ensemble incontestable. Mais pas non plus de point saillant qui emporte l'enthousiasme, rien qui bouscule le spectateur. Les paysages sont beaux, comme on s'y attend. La figure de Tuya, mère courage très bien interprétée par Yu Nan, est si parfaite qu'elle tourne à l'icône. La vie des pasteurs de Mongolie chinoise, tiraillés entre le confort (tout relatif) de la vie moderne et les duretés de leur mode de vie traditionnel, est reconstituée de façon si habilement démonstrative qu'on suit le fil du récit comme on suivrait le guide dans un musée. Tout cela est bien fait, attachant, gentil, instructif. Mais on est un peu frustré que le film ne cherche jamais à aller plus loin.

Le mariage de Tuya est le film (son troisième) qui fit connaitre le réalisateur chinois Wang Quan An à l'étranger. Il décrocha l'Ours d'or à Berlin en 2007.

L'histoire est simple et cruelle : une femme a deux enfants et un mari qui est devenu handicapé, suite à des travaux de forage de puits. Dans les conditions de survie difficiles de la Mongolie Intérieure, elle doit de remarier (se vendre, en réalité) avec un homme valide capable de l'aider dans ses tâches quotidienne. C'est la dure loi de la steppe, probablement pas très éloignée de ce qu'on connut nos aïeuls dans les campagnes françaises, il y a quelque(s) siècle(s).

Là où les choses se compliquent, c'est que notre héroïne, en accord avec son mari, souhaite tout simplement que ce dernier reste à la maison, après avoir divorcé de lui.

A partir de cette trame triste et belle, Wang Quan An déroule une petite musique douce amère, toute en finesse. Quelquefois un peu lente, mais sans excès. Les prétendants se succèdent, avec plus ou ou moins de bonheur. Des drames se nouent. Des situations burlesques nous font sourire. Au détour d'une scène, les sentiments affleurent : la survie est une chose, et l'amour en est une autre.

Yu Nan est une actrice très convaincante qui est en train de devenir l'égérie du réalisateur, puisqu'elle est à l'affiche de La Tisseuse, actuellement sur les écrans. Elle réussit à être à la fois opaque et attachante.

A voir pour le dépaysement, un décors naturel de toute beauté, et un beau portrait de femme. D'autres billets sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/

tres bel hymne a la femme et a la mongolie en general ;tuya est plus vraie que nature ;et puis j'ai beaucoup aime la critique subtile du regime ;le prix est amplement merite ;les decors sont grandioses ;la musique est tendre ;un vrai the chinois

Difficle d'être sévère avec un film au thème si ancré dans la réalité. L'histoire de la survie d'une famille, d'un peuple minoritaire dans la mongolie chinoise. Une femme se voit dans l'obligation d'"échanger" son mari handicapé par un homme plus robuste pour le travail quotidien... L'amour n'est pas là où on le croit bien souvent dans notre monde occidental. Les acteurs (amateurs) sont tous merveilleux et s'en sortent avec les honneurs malgré un scénario sans surprise. Mais le but n'est pas là, les paysages magiques et la beauté des sentiments nous font voyager de belle manière. L'histoire est belle et pure mais le film n'est pas assez étoffé. A voir de toute façon !

Quelles leçons de vie (ou plutôt de survie) pour ces nomades perdus dans les steppes arides de la Mongolie chinoise.
Et c'est pas du cinéma : le mari de Tuya va se faire virer réellement de ses propres terres ancestrales par le gouvernement chinois !

Le scénario est assez simple, voir prévisible, mais de nombreux passages sont touchants ,et le cadre (le désert de Mongolie) est surnaturel.

L’action se déroule en pleine Mongolie Chinoise, un coin où la vie est plutôt … rude.

Tuya a un avenir incertain depuis que son mari s’est blessé en creusant un puis . Elle ne peut plus s’occuper en même temps des moutons, du ravitaillement en eau, de ses 2 enfants..

Elle se résout donc à prendre à un nouveau mari, qui saura subvenir aux besoins de sa famille et tolérera la présence de son ex-époux.
Les difficultés de Tuya (tentative de suicide de son mari.. conditions de vie dignes du Moyen-âge) permettent au spectateur occidental de relativiser ses propres problèmes, et d’apprécier le confort moderne à la fin de la projection..

Un film récompensé (Ours d’or 2007) à juste titre. Je ne verrai plus la Mongolie de la même façon maintenant..

Un film nature. Yourte Nature même.

une histoire interessante mais vaine malgré de bons acteurs et un cadre sublime...fascinant et touchant, mais vain.

De très beaux paysages peu connus de nos civilisations, une belle description de la vie qui mènent ces peuples dans la Mongolie intérieure, mais à part ça... Le scénario de ce film se résumé à très peu de chose tout de même.
Alors d'accord, ça met bien en avant la détresse de ces peuples, et on s'étonne de voir que tant de prétendants accourent vers cette femme, sans doute parce qu'elles sont trop peu nombreuses par là-bas, par rapport au nombre d'hommes...
Bref, on s'ennuie ferme quand même, mais c'est joliement filmé. Un documenaire aurait été aussi intéressant, voir plus.

Ces films qui nous viennent de Mongolie sont toujours des petites pépites... celui-là également. Il montre cependant une autre réalité de la vie de ce peuple des steppes, entre alcoolisme, choc des civilisations et pénurie d'eau. Vie difficile, où le travail est harassant surtout pour une femme se débrouillant seule et qui se retrouve confrontée à un dilemme impossible : trouver un homme pour l'aider dans ses taches, tout en continuant à soutenir son mari impotent. L'équation n'est pas simple ... elle ne sera pas résolue

Un très beau film. Un voyage dans une autre vie

Magnifique fresque de la vie mongole. Paysages magiques, interprétation juste et touchante. La dure réalité de la vie de paysan en Asie.
A voir absolument