Chronique d’un désastre annoncé, revoila Batman, malheureusement plus aux mains de Tim Burton qui avait su insuffler un esprit, un univers à son adaptation, mais dans celles de Joel Schumacher, dont réalisateur n’est pas franchement toujours le métier !
Le résultat et la déception sautent rapidement aux yeux… Pour commencer, les décors et les costumes sont devenus ultra kitchs, impersonnels et trop colorés, ils gâchent tout ce qu’avait mis en place Burton, ce monde gothique et sombre qui collait parfaitement aux personnages. Là il est clair que Schumacher s’est bien démarqué, sauf qu’une grande partie de l’intérêt du film a disparu avec ce virage à 180 degrés.
Coté casting, l’affiche avait de quoi être alléchante. Comme pour chaque épisode, c’est le gratin du cinéma de l’époque qui tient les rôles des méchants : Tommy Lee Jones et Jim Carrey, pour ne citer qu’eux. Sauf que le personnage de Double face est bâclé, il manque cruellement de profondeur et d’intérêt (comme une copie ratée du Joker de Nicholson), et que l’homme Mystère est tellement exubérant dans son collant vert qu’il en devient parfois insupportable (Jim Carrey fait du Jim Carrey, mais ça ne va pas du tout dans ce film). Pour ce qui est du héros, c’est Val Kilmer qui endosse le costume de la chauve souris, à notre grand désespoir, sa prestation est digne de celle de Ben Affleck dans Daredevil quelques années plus tard, mono expressif et ennuyeux au possible. Mais ce n’est pas le pire personnage du film, non non, Schumacher nous réserve l’ultime suprise avec l’introduction de Robin, le fidèle allié en collant de Batman. Chris O’donnel est pathétique, il ne sert juste à rien, au point qu’on se demande bien pourquoi il a intégré au scénario. Bon à coté de ça, certaines scènes sont corrects, l’action est présente et le film se laisse regarder mais on ne peut s’empêcher une vraie déception en repensant aux précédents opus signés Burton.
Pourtant, le pire reste encore à venir…
Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)