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    First Man - le premier homme sur la Lune
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    653 critiques spectateurs

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    Lecter_H
    Lecter_H

    150 abonnés 765 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 janvier 2019
    Un bon film qui couvre la vie de Neil Armstrong tant sur le plan privé (un homme réservé et austère envers sa femme et ses enfants) que sur le plan professionnel (rigueur et travail acharné). Le film couvre une trop grande période (1961 à 1969) et trop de sujets privés et techniques avec les missions Gemini et Apollo. Résultat : c'est assez décousu, on s'égare parfois et cela manque de constance dans le fil de narration. Je veux dire par là que parfois on insiste sur des détails et parfois on passe trop rapidement sur des événements essentiels. C'est un peu dommage car le style est bon et l'idée de ne pas sombrer dans une narration trop technique mais plus humaine et une bonne idée. Un film à voir.
    Stéphane D
    Stéphane D

    92 abonnés 2 030 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2018
    2h20. Dans la plupart des cas, dépasser 2h est difficilement justifiable. Mais ici l'histoire couvre tellement d'événements (d'avant Apollo 1 à Apollo 11) qu'on ne s'ennuie pas une seconde et ce film rejoint pour moi le cercle très fermé des bons films de conquête spatiale. Une préquelle fort complémentaire à Apollo 13.
    Dommage que le rôle principal soit confié à cet acteur surestimé peu expressif et en plus surmaquillé (le eye liner passe encore mais me rose à lèvres, franchement...)
    Anne M.
    Anne M.

    62 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 novembre 2018
    En 1961, Neil Armstrong, pilote ayant fait des études d'aéronautique, participe en Californie à des essais de vol. La même année sa fillette décède d’une maladie incurable. Il déménage ensuite à Houston, intégrant divers projets spatiaux, de Gemini à Apollo 11, un projet de vol lunaire. Son sang froid lors des essais est apprécié par ses chefs.

    Le film explore la vie et l’époque de Neil Armstrong sous différents angles. En filigrane, il parle de la guerre froide et de la conquête de l’espace ; de la critique populaire et sociale des projets spatiaux aux coûts astronomiques. Il aborde sa vie de famille : la relation à ses fils et le courage de sa femme.

    Ce parcours de vie jusqu’à l’alunissage est jonché d’événements dramatiques. Un lourd tribut est payé par les scientifiques pour arriver à leurs fins.

    Damien Chazelle aura effectué un travail de recherche documentaire minutieux pour produire un film aussi détaillé. Tout l’aspect technique est époustouflant. Il décrit un Neil Armstrong complexe et énigmatique.

    Le film se déroule de trois façons : de façon classique et sobre lorsqu’il raconte la vie et l’époque de l’astronaute, de façon époustouflante et riche en sensations lors des différents essais et vraiment de façon sublime lorsqu’ Apollo 11 décolle, vole, puis alunit. Les derniers trois quart d’heure, avec une musique tout à fait adéquate, à eux seuls valent le déplacement, alternant intérieurs enivrants et extérieurs magiques.

    Un film à voir.

    Mon blog : larroseurarrose.com
    David B.
    David B.

    39 abonnés 558 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2023
    L'histoire de la conquête lunaire sous l'angle de la personnalité de Neil Armstrong et de sa famille. On connait l'histoire mais on est accroché dès le commencement par les émotions des personnages aux prises avec un drame personnel, alors que la course vers la lune en expose d'autres à des risques insensés. S'ajoutent de merveilleuses vues de l'espace et une bande son de qualité. Vu à un moment particulièrement douloureux de ma vie :'(
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    163 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 novembre 2018
    Après une bien vive déclaration d'amour pour le 4ème art (la musique, ndlr) à travers ses deux premiers métrages, "Whiplash" (2014) et "La La Land" (2016), le jeune Damien Chazelle revient avec l'adaptation du roman "First Man", biographie romancée de Neils Armstrong (1930-2012), véritable symbole de l'histoire des Etats-Unis. "First Man" est donc un pari risqué de la part de Chazelle, non seulement dans sa manière d'explorer le vécu d'un homme d'une telle importance, mais en plus parce que suite au succès sans précédent connu avec "La La Land", il est délicat de faire un tout autre film différent, et ce en partie à cause de la présence du même Ryan Gosling ! Le film se centre ainsi sur la vie du célèbre astronaute (interprété par Ryan Gosling, y retrouvant ainsi un personnage de héros discret et très peu bavard, comme il le fut en 2011 avec "Drive"), aussi bien privée que publique. La décennie 1960 lui sera chargée de coups de gueule, en particulier dans sa vie familiale et les nombreux sacrifices de son entourage dont il sera témoin, ainsi que d'exploits, dont celui d'être évidemment le "premier homme sur la Lune". Tout d'abord, on constate d'emblée qu'avec "First Man", Chazelle parvient à faire de l'"anti-Chazelle", c'est-à-dire qu'il ne réinvestit jamais ce qui a fait la qualité du précédent film. Une très bonne manière de montrer les différentes facettes de son talent de metteur en scène, et surtout pour ne pas lasser le public. Cette volonté de s'affranchir de son image de "réalisateur musicien" fait de lui un véritable magicien en y laissant place une ambiance sobre mais souvent mélancolique, portée par la tendre musique du talentueux compositeur Justin Hurwitz (les mêmes Whiplash et La La Land), surtout dans les scènes de vol. Tout au long, à l'exception de l'indéniable beauté esthétique des scènes de vol, le visuel est plutôt sale, "documentaire" (seront incluses des séquences ponctuées d'images d'archive remontant à plus d'un demi-siècle!) et à la caméra agitée tel un film issu du Dogma95. Tout ceci est favorable à imager le réalisme de l'époque à laquelle Armstrong doit faire face, plutôt que de pénétrer dans la tête de celui que l'on décrit comme un pilote distrait et rêve (soit dit en passant, le film accentue aussi beaucoup le détail, spoiler: notamment lorsque Neil, hébété après avoir appris la mort accidentelle de plusieurs de ses collègues, retrouve sa main en sang après avoir inconsciemment détruit le verre qu'il tenait dans ses mains.
    Scénaristiquement, le film possède la structure classique du genre biopic (aujourd'hui principalement associé à "Bohemian Rhapsody" actuellement en salles ; ou encore, dans le même genre scientifique, "Une merveilleuse histoire de temps" (2014) et "The Imitation Game" (2015)). Même s'il s'agit plutôt de représenter les démarches parcourues par Armstrong afin d'accomplir son odyssée, nous découvrons bien-sûr sa vie familiale à travers toute une petite histoire peu connue par le grand public. Celle-ci va tourner autour des relations quelque peu tendues entre Neil et son épouse Janet par rapport à leurs différentes orientations et leur questionnement sur le devenir de leur vie de famille, mise à rude épreuve dès le début de l'histoire. Tout en respectant le constat du biopic, nous retrouvons ce qui fait toute l'essence du cinéma de Chazelle, à savoir, le thème de la volonté de parvenir au bout de ses rêves, et ce malgré les embûches réservées par la vie spoiler: (les difficultés familiales vécues par Armstrong ici, en particulier marquées par la maladie dont souffre l'une de ses petites filles, et finissant par y succomber ; ainsi que les dures conditions de travail lors des entraînements spatiaux et de la mission "Gemini 8").
    Notons aussi quelques références à "La La Land" avec le récit du passé de Neil par son épouse, et les plans centrés sur les vinyls rythmant les réflexions du personnage. Néanmoins, le film appuie trop du doigt sur ces difficultés faisant du travail d'ingénieur de la NASA un véritable défi quotidien. En effet, le film accumule dans sa première partie les scènes de violence provoquées par les tests de la fusée, le rendant souvent longuet... spoiler: (celles-ci peuvent se résumer à travers la scène d'introduction, dynamique et nous faisant rentrer d'emblée dans le feu de l'action)
    ...ce qui n'empêche pas de prouver dans le même cas que ce travail adoucie les maux de Neil, grâce à sa volonté de vouloir rendre les Etats-Unis supérieurs à l'astronomie sous influence soviétique spoiler: (et ce, même si les entraînements sur les simulateurs lui provoquent des soucis de santé).
    Un récit essentiel et joliment conté, dans la continuité de ce qui est récemment paru parmi les biopics. A savoir, une histoire digne d'une fiction tant les événements sont inattendus, une mise en scène atypique et le tout ponctué d'émotion. Un très bon moment passé, de plus, en salle Dolby. PS: il n'y a pas de référence pompeuse à "2001" avec un coup de "Blue Danube", ça ne peut pas être mauvais ^^
    sylvain F.
    sylvain F.

    25 abonnés 257 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2018
    En voyant les bandes annonces j'avais hate de voir ce film et je n'ai pas était déçu c'est un très bon film même si je n'aime pas trop Ryan gosling je l'ai trouvé très bon dans le rôle de neil armstrong l'histoire est a la fois genial et emouvante les effets sonore sont incroyable on se croirait presque dans la fusée
    Wagnar
    Wagnar

    63 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2018
    Chazelle nous offre une oeuvre mémorable, excellente. Objectivement, j'ai trouvé ce film vraiment très bon, réalisé avec beaucoup de rigueur même si ce n'est pas mon genre de film. Cet angle intimiste centré sur les personnages (Armstrong mais aussi sa femme et ses collègues) est traité avec beaucoup de justesse qui rend d'autant plus viscérale les séquences spatiales.Techniquement, c'est hallucinant, que ce soit le son, la photo, le montage, les effets visuels, tout est parfait. Bref, je ne suis pas un grand fan de biopics, mais ce film est une grande réussite. Un film aussi touchant qu'historique.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 novembre 2018
    Damien Chazelle, qui avait déjà frappé très fort avec "Whiplash" et "La la land", continue son parcours sans faute avec "First man". Si je craignais au départ qu'il ne se perde dans ce qui s'apparentait à l'archétype parfait du film oscar, c'était sans compter sur le talent hors nome du cinéaste canadien qui s'est totalement approprié le scénario. On retrouve ainsi dans "First man" la thématique principale de sa filmographie à savoir jusqu'où est-on prêt à aller pour accomplir son rêve, thématique qu'il lie habilement à celle du deuil pour nous livrer un récit poignant et humain. Plus que la conquête spatiale, ce qui intéresse Damien Chazelle c'est d’étudier le parcours d'un homme détruit par la mort de sa fille qui se réfugie dans son rêve au risque d'y perdre son humanité. Ryan Gosling, que certains accuseront encore une fois d'être monolithique, livre une performance en totale adéquation avec la psychologie du personnage en nous faisant passer une foule d'émotion par un simple regard. Damien Chazelle évite ainsi les gros stéréotypes et confère à cette oeuvre des élans inattendus de drame humain à travers des scènes intimistes bouleversantes qui donnent à Claire Foy l'occasion de briller dans un rôle moins cliché que l'on pourrait le croire. La mise en scène est sans surprise la grande réussite du film, Chazelle offrant une nouvelle fois de très beaux plans magnifiés par un montage tout simplement parfait mais également un impressionnant travail du design sonore. Cela rend chaque scène de vol ultra-réaliste et immersive, on y épouse littéralement le point de vue de Neil Armstrong dans des séquences que Chazelle a eu l'intelligence de tourner en privilégiant les effets pratiques aux effets numériques. Ce voyage dans la vie du premier homme à avoir marché sur la lune s'est donc révélé plus intéressant que prévu grâce à un Damien Chazelle qui s'affirme à 33 ans comme l'un des cinéaste hollywoodiens majeurs de notre époque.
    Vanessa L
    Vanessa L

    257 abonnés 821 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 novembre 2018
    Depuis le temps que l’on voyait des images de ce film, il est enfin sorti ! Je ne peux pas dire que c’était forcément pour les acteurs du film ni même le réalisateur que j’y allais, j’étais surtout curieuse d’en voir plus sur l’histoire du premier homme qui a marché sur la lune ! Bien entendu, la réussite de ce film est dû tout d’abord à Damien Chazelle qui nous a réalisé quelque chose de fou, on ressent totalement la violence de ce qui se passe dans ces fusées, la terreur que l’on peut ressentir surtout que la réussite n’était pas certaine et qu’il y avait toutes les probabilités que ce projet rate et que les hommes y passent ! C’est aussi grâce aux acteurs du film que l’on a le droit à un film profond, on ressent ce qu’ils ressentent, on est pris dans ce film avec eux. C’est avant tout une histoire humaine mais on a le droit au côté familial mais aussi professionnel ce qui n’est pas négligeable. On comprend la volonté de réussir mais difficile d’être du côté famille de ces hommes qui partent vers l’inconnu et on plus de chance d’y passer que de réussir. Ce moment fort où sa femme lui ordonne de dire la vérité à ses enfants… Ou encore quand il lâche ce petit bracelet de sa fille décédée sur la lune. C’est ce genre de petits détails qui montre que le film est extrêmement bien réalisé, un excellent biopic. Les passages dans la fusée sont aussi horribles les uns que les autres et ne donnent clairement pas envie d’avoir été à leur place ! Entre les bruits de ferrailles, ce moment où tout part en vrille et qu’on se demande s’il ne va pas tomber dans les pommes et réussir à se poser. Tous ces hommes jouent avec leur vie et on prie un pari fou et qu’ils ont réussis pour la science et pour eux. C’est vraiment intérressant de voir les enjeux, comment tout s’est passé, le fait que la NASA pensait qu’ils ne s’en sortiraient pas.

    En résumé, First Man est un excellent biopic qui nous tient en haleine pendant 2h20 ! Damien Chazelle nous offre encore une pépite du cinéma grâce à une réalisation parfaite, un biopic qui nous montre à la fois l’homme mais aussi l’histoire et une belle brochette d’acteurs ! Une histoire qui s’est fait avec de nombreux morts, dans la douleur, mais qui nous a permis d’ouvrir la voix vers l’espace ! Personnellement, je n’aurais pas aimé être à leur place ça n’était pas très rassurant ! Je ne peux que vous encourager à aller le découvrir !
    blacktide
    blacktide

    39 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2019
    Âme Strong, le Onzième Sceau...

    N’y-a-t-il rien de plus motivant que d’entendre résonner Les Chariots de Feu dans l’insoutenable attente de First Man ? Car dans cette accidentelle analogie, il est sans cesse question de marathon, de course à vive allure, sableuse ou spatiale, de grandes enjambées et de petit ou grand pas pour l’hominidé. Douglas Trumbull nous l’avait confié : dans l’espace, le voyage s’assimile à une « Silent Running ».

    Physique, First Man le sera. Sans étoffe ni héros, sans embouteillage ni percutions, Damien Chazelle se lance ainsi à la conquête de nouveaux espaces, à la recherche d’une fragilité, humaine – toujours – au contact des étoiles de l’Histoire. Il en restitue une œuvre intimiste, de soupirs, de regards, de souvenirs et de heurts contrastés. Comme pour explorer chaque fêlure, chaque épisode désenchanté, derrière la surface mythifiée de l’Odyssée cosmique. Interstellaire, sans aucun doute.

    L’ouverture en condense tout le propos : l’immersion au contact de l’intime, antithèse presque parfaite au prologue démesuré et enchanteur de son La La Land. Chazelle environne son spectateur, au moyen d’une action brute, sensorielle et psychologique. Les « attractions d’Eisenstein » sont en marche : impact maximal, le décompte est lancé. Les sons et vibrations guident notre immersion, et renforcent ce sentiment d’oppression : la tôle se froisse, les boulons frémissent, la tension s’accroche, l’incertitude gagne les esprits. Le vaisseau dans lequel s’isole le pilote en semble d’ailleurs réduit à une simple carcasse métallique, instable et chétive (de construction humaine en somme), évoluant entre silences et turbulences. Vibrer, au sens le plus brut du terme.

    La caméra subjective, et l’encadrement constant des visages, contribuent à renforcer l’immersion. Nous sommes Neil. Lui est spectateur de sa propre vie. Tout se joue sur la déstabilisation du personnage et des spectateurs. La caméra tremble, panique, perd le contrôle et s’initie à la gravité. La légende voudrait même que Paul Greengrass ait tremblé à la vue de ces séquences pour le moins agitées. Chazelle n’oublie pas pour autant de lui donner une dimension opératique, posée et mélancolique. Comme pour renforcer le contraste, et le dilemme interne du personnage.

    Des fusées aux salles de contrôles, des incendies du deuil aux intérieurs en apesanteur, First Man touche au sublime. Chazelle impose cette tension à instant T ; l’issue est certaine, mais elle se vit au présent, au cœur du passé. Toute l’esthétique « datée » tend ainsi à intensifier ce sentiment d’un réalisme archivé : entre le format 16mm et l’empreinte « Home Movies », First Man s’immortalise dans l’intime, et y instaure une certaine familiarité, suivant la démarche du sublime Jackie de Pablo Larraín. Un aspect presque documentaire, créant l’inévitable et évident rapprochement avec l’intense et passionnant For All Mankind, où la proximité humaine y était déjà favorisée, quitte à frôler l’abstraction pour mieux atteindre la sensation. Le travail sur la lumière contribue à dessiner les contours de l’humain et y appose une visibilité, un effleurement corporel, une invitation à l’Illumination.

    La modestie s’élève dans un rapprochement, et traverse l’œuvre de l’humble Chazelle comme une comète dans le crépuscule des légendes. Il dépasse l’immensité lunaire pour se concentrer sur le pas (in)visible à sa surface. Dans l’intimité du cockpit, et l’instabilité de son environnement, First Man se dévoile à échelle humaine, en un visage casqué, en une perspective tranchée, tout en contrastes, du bruit au silence, de la limite atmosphérique à son infini, son au-delà. Une façon de nous rappeler que toute avancée suppose l’acceptation d’un risque ; celui de ne jamais revenir.

    Usant de sur-cadrages (des hublots aux portes du foyer) et autres prises de vue étroites, Chazelle joue sur les ruptures, de tons et d’espaces, et confronte les plans, autour de cette intimité resserrée, et de l’enfermement émotionnel qui s’en dégage. Le temps se dilate. Dans ces éternels changements d’états, entre atmosphère et espace, entre ombres et lumières, la mort plane, l’absence aussi. Une œuvre se posant en confrontation de l’Homme avec sa mission, et ses tourments. Il est le portrait d’un Homme poursuivi par la Mort. Son sceau dans l’inconnu est scellé. Neil est cette personne qui se confond dans de multiples reflets. Un être miroir : la légende est intacte, l’homme est brisé.

    Pertes après pertes, de blessures en collisions, First Man ne cherche jamais à exacerber patriotisme et sensationnalisme : un choix honorable qui lui a d’ailleurs valu de vives critiques et polémiques aux USA, notamment vis-à-vis de l’absence d’une certaine bannière étoilée. Et oui, ni explosions à la Armageddon, ni de grandiloquence hollywoodienne, dans ce biopic où l’homme se cherche derrière le mythe. Contexte politique, guerre froide, bouleversements sociaux, changements sociétaux, figures de l’ombre, n’apparaissent par conséquent que par touches et nuances. Jamais les astronautes ne sont érigés au rang de demi-dieu ou de « géant », et sont constamment relégués à leur condition de mortels.

    Ryan Gosling y apparaît intense de retenue, bouillonnant et en ébullition : froid, faussement passif, intériorisant les émotions, comme pour sauver les apparences et ne jamais dévoiler sa peine. Il s’immerge dans l’excès de sa mission, l’artifice de l’impossible pour en oublier le réel. Seule une larme s’échappera pour évacuer la douleur de la perte. Regard intense, Claire Foy en est le parfait contrepoint, expressive au possible, comme pour pousser son mari à la confession, à la parole. Un duo en parfaite alchimie, construit autour du deuil, de l’enfant à jamais perdu dans les astres, et cette difficulté de l’évoquer au sein du couple.

    Comme un leitmotiv chez Chazelle d’explorer les relations contrariées, le sacrifice personnel, l’obsession de la réussite, la nécessité du choix et de l’engagement. Il a ce don de capter les ambitions inhérentes à l’American Dream, questionnant leur accomplissement, et le caractère tristement solitaire de ces rêves inaccomplis, brisés par des choix et dilemmes, et empêchant chaque personnage d’accéder à une plénitude totale, à devenir un être « complet ».

    A chaque turbulence succède pourtant un instant suspendu, tels les reflets d’une Terre en échappée. Le calme après la tempête pour faire simple. City Of Stars y prend une toute autre ampleur : sa douce mélancolie s’est transmise aux étoiles et aux astres. L’immensité se fait poétique. Le ciel noir contraste. Le temps d’une rhapsodie lunaire, le spleen nous envahit, et le cœur le chante : une danse de salon, et La La Land s’invite, sa poésie s’envole, corps à corps, cœur contre cœur. Une mélodie à répétition, sublime, tel un motif pour panser les blessures. Puisque la musique est là pour effectuer les rapprochements, dans une navette ou en famille, entre un mari et sa femme, entre un père et ses enfants, entre des amis habités par un même rêve, et la même mission. Justin Hurwitz s’impose une nouvelle fois en maestro, et se permet références (à 2001 et son ballet planant), envolées et décollages mélodieux.

    Claire, propre, la lune s’offre à nous. Du silence, l’Image s’élargit. Elle se fige, s’intimise, jusqu’à ce que le regard dépasse ses limites, sa propre réalité et son propre entendement. Cette séquence lunaire, tournée en IMAX, agit ainsi comme un point de rupture entre l’intime et l’universel. La sensation de contraste s’intensifie, et épouse le ressenti d’un voyage vers l’inconnu, ponctué de cette tristesse lunaire, de poussière et de pénombre. L’étrangeté d’un impossible merveilleux en définitive, où se déposeraient toutes les déchirures et frustrations de l’homme à l’intérieur de la combinaison : l’astre se fait alors le mausolée d’une fille perdue. Un bracelet symbolique s’y dépose, comme pour y laisser une trace, une présence, un souvenir. Pour que chaque vie fauchée perdure dans l’éternité de l’Histoire, et s’abandonne au trou béant d’un autre monde, de silence, de repos et de paix. Pour qu’à chaque fois que la nuit tombe, la Lune rappelle son astronaute attristé.

    First Man est une œuvre du reflet, en miroir, de l’intimité à la contemplation Malickienne d’un Tout, de l’infiniment plus grand à l’infiniment plus petit. Une question de perspective, sûrement. L’environnement y est à chaque fois exposé au travers d’un casque, cette frontière entre l’homme et le visible. Tout semble voué à la séparation. Ce que l’épilogue viendra confirmer, non sans une certaine cohérence filmographique. Des regards se croisent. Une vitre les sépare, le regard les unit. Et les mains s’enlacent, intouchables, dans une étreinte artificielle, détachée. La séparation est certaine. Comme un souvenir annihilé par la vitre de l’Histoire. Seulement, en suspension, la mélancolie résiste : celle d’un dernier contact, de mains ou de regards, pour peut-être ranimer l’étincelle, en un solo de batterie enflammé, en quelques notes de piano en medley, ou en un silence de retrouvailles étoilées.

    Puisque First Man est une œuvre sur le désenchantement du rêve, l’instabilité, et la poésie qui en résulte : la Lune n’est pas un fantasme, elle est une mission, un objectif. George Bailey l’avait eu au lasso, Chazelle la décroche en un sublime concerto. Car après tout, un seul refrain demeure : « If you believed they put a man on the moon, man on the moon/ If you believe there's nothing up my sleeve, then nothing is cool. » La La Land nous avait mis des étoiles pleins les yeux, First Man en détaille la composition, et en explore chaque recoin, et faces cachées. Kubrick en a été l’étincelle (et peut-être même plus si l’on se prête au jeu du complotisme), Chazelle en est définitivement la flamme moderne. Premier contact en terrain inconnu, et sûrement pas le dernier. Prodigieux, on vous dit.

    Critique à lire également sur Le Blog Du Cinéma : https://www.leblogducinema.com/critiques/critiques-films/first-man-critique-872220/
    Douvy
    Douvy

    18 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 septembre 2023
    Un très agréable moment de cinéma. Un visuel différent de ce qui a été fait auparavant sur la conquête spatiale. Un réalisme parfait sur les scènes dans les capsules, le son du métal qui se résiste au décollage les secousses ressenties par les astronautes. C juste parfait. Aucune scène tapageuse. Un très bon film qui nous remet dans l épopée de la conquête de l Espace ou ils dépassaient toutes les limites. Ils étaient fous ....givré je dirais même. Bon film il faut le voir. Je ne suis pas un fan de Gosling mais il est très tres bon.
    Le D.
    Le D.

    179 abonnés 891 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 janvier 2021
    "First Man - Le premier homme sur la Lune" est l'histoire fascinante du premier pas de l'homme sur la Lune. Un film qui met en vedette Neil Amstrong et où l'en voient traverser les épreuves personnelles et professionnelles jusqu'à son arrivé sur la Lune. J'ai trouvé le film sympa, bien expliqué, les acteurs jouent très bien et les effets spéciaux sont bien faits. Par contre j'ai trouvé qui y avais un peu de longueurs à certains moments du film.
    Nathalie R
    Nathalie R

    21 abonnés 144 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 octobre 2018
    First Man est une réussite. Chazelle confirme son talent de metteur en scène en transformant la conquête spatiale en histoire humaine, sensible, profondément triste et forte. D'une mission héroïque, il en retient les sacrifices humains, navigant entre intime et dépassement de soi, tout en nous faisant ressentir chaque instant comme si on était dans l'étroite capsule avec eux. Le patriotisme souvent mis en valeur dans ce genre de film est allègrement remplacé par une émotion permanente, rendant cette histoire définitivement plus humaine.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 24 octobre 2018
    Magnifique biopic que réalise Damien Chazelle. Les acteurs sont convaincants et la BO volontairement planante, est parfaitement adapté au film. (Un grand bravo au travail de Justin Hurwitz). Cette mission d'aller sur la lune était tout sauf un long fleuve tranquille. La trame psychologique du personnage principal "Neil Armstrong" joué par Ryan Gosling (qui au passage effectue une très belle prestation) est vraiment intéressante à suivre car finalement le film se repose essentiellement le rôle humain en général. Après l'excellent La La Land, Damien Chazelle mêle ses connaissances artistiques et sonores pour faire de ce film un biopic parfaitement mesuré et réussie.
    Romain C.
    Romain C.

    75 abonnés 867 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2018
    First Man est un excellent film sur Neil Armstrong et le voyage sur la lune qui retrace d'une très belle (dans la réalisation) et bonne façon cette histoire qui nous apporte des informations supplémentaires à ce que l'on connaît déjà .
    C'est donc intéressant et malgré les 2h20 on ne s'ennuie pas du tout .
    Les acteurs tels que Gosling, Foy, Clarke, sont impeccables .
    Une très bonne réalisation, intéressant, prenant, vraie et très bien joué .
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