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    First Man - le premier homme sur la Lune
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    benoitG80
    benoitG80

    3 303 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2018
    Avec « First Man - le premier homme sur la Lune », Ryan Gosling quitte les claquettes de « La La Land », pour faire le fameux pas sur la Lune, ce fameux grand pas pour l’Humanité !
    Et Damien Chazelle quitte ainsi le monde de la danse et de la musique, pour un tout autre spectacle peut-être encore plus grandiose, tout aussi onirique et lyrique avec cette arrivée sur cet astre lunaire à couper le souffle !
    Et pourtant, si le film évoque cette aventure suivie par la Terre entière en 1969, c’est plus ici l’histoire de l’homme en tant que telle, que celle de cet exploit lui-même...
    C’est ainsi bien un biopic centré sur l’homme, que le cinéaste a réalisé, soit le portrait d’un mari et d’un père taraudé par la mort, détruit au point de ne plus voir ceux qui l’entourent y compris sa famille !
    Ryan Gosling est ici l’antithèse de ce qu’il incarnait dans ce monde de paillettes et de lumière, en se glissant dans la peau de Neil Armstrong, personnage froid, taiseux, exigeant, intransigeant !
    Comme si son métier, ou encore plus sa mission, était une fuite en avant, un véritable exutoire pour continuer à survivre !
    Damien Chazelle, en se concentrant sur cette personnalité assez exceptionnelle dans son fonctionnement et sa détermination implacable, a réussi à dévoiler toute la face cachée de la Lune, mais encore bien plus celle de celui qui l’a foulée pour la première fois !
    Toute la psychologie du personnage y est passée au microscope comme l’est aussi la vie de ce couple au quotidien et dont de magnifiques moments nous touchent énormément en laissant aussi la part belle à Claire Foy, très juste et émouvante...
    C’est surtout par ce biais extrêmement bien écrit et bien décrit, avec une sensibilité et un don de l’observation hors pair, que ce film va enfin nous propulser dans leur histoire, et également par la force des choses et inévitablement dans l’espace.
    C’est tout ce qui manquait à d’autres réalisations portant sur le même thème, comme « Gravity » de Alfonso Cuarón, magnifique en images mais bien pauvre en terme de message.
    Car de conquête spatiale, il est bien sûr aussi question et à ce niveau, on est aussi bien servi avec un réalisme et une gravité de tous les instants !
    On passe du bricolage empirique et tremblotant du début des années 60, à ce fameux envol vers la Lune en suivant pas à pas toutes les avancées durant ces presque 10 années de recherche !
    Toutes les interrogations, tous les enjeux, tous les dangers et les peurs, sont extrêmement bien mis en avant, en soulevant un flot de questions que l’on soit placé derrière ou devant l’écran, comme celles d’ailleurs évoquées et liées à tout cet énorme budget consacré à la recherche spatiale.
    Et pourtant de temps à autre, cette réalisation semble s’étirer et s’éteindre, un peu à l’image de son héros et de ses absences !
    Un petit bémol qui se produit sans prévenir, comme une pause ou un souffle dans cette soif de se dépasser, de dépasser les concurrents afin d’être toujours les premiers et les meilleurs...
    Il n’en reste pas moins cette très belle mise en scène, soignée, élégante à tous points de vue, qui fait déjà la patte de Damien Chazelle, et un acteur décidément plein de ressources que ce ténébreux Ryan Gosling parfait jusqu’au bout même derrière la glace de son casque de cosmonaute, telle une barrière qui le protège de ceux qui l’entourent !
    Un film sensible, extrêmement abouti et prenant, sur l’histoire d’un homme hors du commun !
    Jean Marc Dinaut
    Jean Marc Dinaut

    20 abonnés 291 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2018
    On a tout fait et tout vu en ce qui concerne la conquête de l'espace, mais je dois dire que Damien Chazelle m'a épaté... Jamais un film n'a été aussi près des ressentis psychologiques de ces héros modernes que sont les astronautes. D'autres se sont attardés sur la complexité mathématique et la technologie appliquée aux voyages dans l'espace. Ici que nenni, pas de catastrophe, pas de crash spectaculaire. Nous sommes avec les astronautes dans la fusée, dans la capsule, nous ressentons ce qu'ils ressentent, nous vivons ce qu'ils vivent dans leur confinement. Dans leurs yeux la peur de l'inconnu, la peur humaine, profonde, incoercible. Les bruits, les vibrations, les silences, les angoisses, les hésitations, tout cela nous happent dans un tourbillon d'images et de sons plus qu'authentiques. Nous allons sur la lune avec eux et nous découvrons, comme jamais la surface de" the moon " De plus l'émotion et la tragédie de sont jamais loin, et ce que nous donne à voir ce film, je pense, c'est que malgré les malheurs, les contraintes que la vie nous impose, nous pouvons être des héros. Neil armstrong en était un !
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    66 abonnés 482 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2018
    Avec les films de l’espace, nous étions habitués au lyrisme de la conquête,ou aux images feutrées d’une fusée qui glisse en douceur, vers des espaces infinis.
    Et voilà que Damien Chazelle, nous parle de couteau suisse, nous montre des engins vétustes, faits de bouts de ficelles et de bouts de bois, avec un bruit assourdissant….
    Il nous montre une Amérique qui se demande aussi, s’il n’y avait pas d'autres priorités sur la terre ferme.

    Parallèlement à ce discours universel, il y a la famille Armstrong, ses rêves et ses drames.
    Grâce au film, on touche du doigt l’incertitude absolue de ces missions….
    et la fragilité de ces « héros ».
    Au lieu de « glorifier » cette épopée de l’espace, Damien Chazelle s’interroge?
    Le personnage de Ryan Gosling n’est jamais tout à fait sur terre et peut-être, pas même dans l’espace ?
    Adrien J.
    Adrien J.

    40 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2018
    Avec "FIRST MAN", Damien Chazelle prouve encore une fois qu'il est un réalisateur talentueux. Le biopic sur Neil Armstrong regorge d'efficacité, notamment dans la mise en scène, où la caméra subjective prend une place importante, ce qui rend le long métrage très immersif par moments. De plus la performance de Gosling est à la hauteur des espérances, d'une grande justesse comme à son habitude.
    Cependant il y a quand même des choses à reprocher au film. Principalement son rythme, assez lent je trouve. Parfois la réalisation est assez brouillon par moments d'ailleurs, on ne comprend pas toujours ce qui se passe à l'écran.
    Mais même si le film n'a pas autant de souffle que pouvait avoir le premier film de réalisateur "Wiphlash", le film est vraiment bon et en vaut la peine.
    RedArrow
    RedArrow

    1 511 abonnés 1 482 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 octobre 2018
    Au commencement, il y a cette berceuse parlant de la Lune d'un père chanté à sa fille gravement malade, un moment d'innocence pris sur le vif et point crucial du parcours d'une figure amenée à rentrer dans la mémoire collective de l'Humanité en accomplissant l'incroyable : être le premier à fouler le sol lunaire.

    Après l'enterrement de la fillette, Neil Armstrong s'enfermera dans une pièce pour éclater en sanglots, seul le spectateur sera le témoin privilégié de ce moment caché à la vue de tous comme pour mieux comprendre l'importance de cette fêlure sur les événements à venir et, évidemment, que derrière un héros rentré dans les livres d'Histoire mais dont on connaît finalement peu de choses, il y a avant tout l'histoire d'un homme brisé par une douleur insurmontable.
    Le futur astronaute ne reviendra d'ailleurs jamais directement sur ce décès à part lors d'un entretien avec les pontes de la NASA ou d'un rare moment de laisser-aller sur lui-même avec un collègue (il se ressaisira aussitôt en s'échappant) mais il sera bel et bien là, perpétuellement accroché à son ombre pour devenir tout autant un moteur le propulsant aveuglément vers sa destinée qu'un mal rongeant sa capacité à pouvoir ressentir à nouveau.
    L'approche clinique, tenant presque du documentaire, de "First Man" sera bien entendu la parfaite traduction de l'état d'esprit d'un Neil Armstrong se parant de la froideur de son environnement professionnel dans l'espoir de quitter un jour une Terre où, pour lui, ne réside plus que sa douleur. La lumière des avancées vers l'exploit en devenir éclairera parfois le film et le regard d'Armstrong en direction des étoiles mais l'enchaînement des tests autour des missions Gemini ne fera finalement que nourrir encore un peu plus la silhouette de la Mort toujours bien trop présente dans son sillage et son obsession grandissante à encore aller plus loin (et plus haut en l'occurrence) au détriment du temps passé avec sa famille considérée à ses yeux comme une probable réminiscence permanente du souvenir de sa fille.
    Que cela soit aux conférences de presse où il apparaîtra renfermé face aux questions légères de journalistes (les images d'archives sont là pour témoigner de cette vérité), à une réception à la Maison Blanche où le dialogue avec un sénateur ne réagissant que par des données économiques sera impossible et, encore plus que tout, dans sa propre maison où il ne sera désormais plus qu'un fantôme de passage en attente de son départ au grand dam de son épouse et de ses deux fils, l'homme semblera ne jamais se sentir à sa place en dehors des exercices à la NASA et de rares moments partagés avec ses collègues/semblables.
    Quelques jours avant le voyage lunaire et devant sa démission familiale de plus en plus évidente, sa femme le mettra dans l'obligation de parler à ses fils, de leur dire simplement "au revoir" et peut-être "adieu" face aux risques encourus. Cette séquence déterminante du film pour comprendre la perte de repères d'Armstrong verra ce qui aurait dû être un moment poignant entre un père et ses fils lors d'un dîner en famille se transformer en simili-conférence de presse où Armstrong prendra la posture robotique qu'il y aborde habituellement pour répondre froidement aux questions de ses fils, incapable d'extérioriser la moindre empathie à leur égard. À ce moment, le fossé est désormais trop grand entre lui et les siens et seul l'épopée qu'il s'apprête à vivre paraît être un moyen de le combler.
    Outrepassant toute la symbolique héroïque (pas de passage sur le drapeau américain planté par exemple), le dernier acte retraçant ce vol vers l'inconnu qui deviendra un grand pas pour l'humanité sera avant tout un grand pas pour l'homme, Neil Armstrong, vers l'acceptation de son deuil et la dernière scène de "First Man", muette, sublime et chargée d'une émotion quasiment palpable, celui vers des horizons meilleurs pour lui et ses proches.

    Choix ô combien pertinent par excellence, Ryan Gosling aura interprété avec maestria ce Neil Armstrong de l'ombre arborant un visage impassible derrière lequel l'intensité de sa douleur peine parfois à se dissimuler et où chaque manifestation de ses sentiments paraît tenir du miracle. Face à lui, Claire Foy en épouse cherchant à briser sa carapace infranchissable et la pléiade de secondes rôles (mention spéciale à Corey Stoll en Buzz Aldrin exécrable) n'auront pas démérité et, surtout, se seront tous fondus à la perfection dans l'approche de Damien Chazelle cherchant à privilégier majoritairement l'anti-spectaculaire dans le but de se placer à l'échelle humaine de ceux qui ont accompli, vécu et partagé un tournant de notre Histoire.
    D'ailleurs, "First Man" pourrait presque être le titre d'un film de super-héros, c'est l'exploit héroïque et la petite phrase de Neil Armstrong qui nous restent en mémoire après tout, mais, ironiquement, le long-métrage de Damien Chazelle a préféré, lui, nous raconter l'identité secrète derrière ce "super-héros", celle de cet homme qui a fui vers les étoiles pour guérir de la blessure qu'il avait connu sur la Terre. Et cette histoire était toute aussi belle que la grande...
    Benito G
    Benito G

    574 abonnés 3 159 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 octobre 2018
    Voici un drame / biopic adapté d'un roman sur Neil A. qui décrit chronologiquement du début à la fin. Ne faisant pas l'impasse sur le livre dont il s'adapte. La mise en scène est excellente et Ryan G. au top de sa forme. avec des moments mettant le poids de l'acteur vis àvis du film mais également des scènes d'un grand réalisme.
    On se retrouve à mi-chemin entre docu et drame familial ; cela nous mets face spectaculaire et l'intime de celui-ci. Le dialogue est au "minimum" pour mieux nous transmettre ses émotions et pour le coup cela est remarquablement fait et maîtrisé. LE réalisateur n'a pas voulu faire dans le sensationnel comme beaucoup l'aurait fait, mais du coup ; parfois cela manque un peu de souffle au récit. Les drames se suivent tout comme nous subissons le destin de cet "héros". Certains prendront cela comme des défauts, mais tout cela est compensé par les prouesse technique parfaitement maîtrisé et à la hauteur. Comme si pour le réalisateur annonçait que viser la lune, le rends plus fort. NE lui faisant absolument pas peur. donc malgré quelques bémols, on arrive à faire abstraction ou à les retenir pour certaines prouesses. Une belle surprise qui n'en fait pas des tonnes mais qui cherche le simplicité ; donnant également plus de véracité à l'histoire et au personnage.
    jeff21
    jeff21

    52 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2018
    L'épopée de la conquête de l'espace par les Etats-Unis est minutieusement racontée à travers la vie de Niel Amstrong. Ainsi, le film est réaliste et conviendra aux puristes pour le respect de l'histoire. On y découvre le véritable caractère de Amstrong, sa vie de couple au quotidien et toute la dimension de cette aventure dans laquelle il se lance. D'un réalisme frappant. Pas de faux effets spéciaux pour être au plus près du vécu. A voir absolument.
    LeFilCine
    LeFilCine

    160 abonnés 558 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 octobre 2018
    Les deux exceptionnels longs-métrages réalisés par Damien Chazelle jusqu’ici (Whiplash, La La Land), pouvaient nous laisser espérer qu’il fût en mesure de reproduire de telles réussites. Mais qu’il parvienne à nous offrir un spectacle d’une telle qualité reste malgré tout une enthousiasmante surprise. Car First Man est un classique instantané ! On peut chercher ici ou là un défaut au film de Damien Chazelle, il n’en est point. Tout y est remarquable : de la prestation de Claire Foy à celle de Ryan Gosling. De la partition musicale sublime de Justin Hurwitz à la photographie grandiose de Linus Sandgren, ou encore de l’excellent scénario concocté par Josh Singer, tout n’est que perfection. First Man est ce doux rêve de film qui a su allier la musicalité de Whiplash, la sensorialité de Gravity ou encore la profondeur d’Interstellar. Le scénario est une petite merveille d’écriture : il mélange avec subtilité les turpitudes de l’homme Armstrong avec les enjeux immenses de sa mission et avec les risques insensés de cette aventure. Damien Chazelle maîtrise mieux que personne l’art de transmettre les émotions par les images et la musique. Son film regorge de ces sonorités métalliques, insignifiantes prises une à une, mais qui, ensemble, donnent l’impression d’envoyer des hommes à travers le vide spatial dans une boite de conserve. Ryan Gosling nous offre la composition d’un homme dont le cerveau rumine milles questions quand Claire Foy, qui interprète sa femme, est habitée par une angoisse terriblement palpable. Personne d’autre mieux que Damien Chazelle a réussi à rendre tangible à ce point l’exceptionnel exploit qu’était d’envoyer des hommes sur la Lune il y a 50 ans. La séquence de l’alunissage est absolument inoubliable.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 120 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2018
    Damien Chazelle, conquête de l’espace, titre quasi-mystique : voilà une combinaison qui ne pouvait pas me laisser indifférent. Et pourtant – je dois bien vous l’avouer – j’avais du mal à me motiver pour aller le voir ce « First Man ». De quoi est-il question dans ce film ? De l’histoire de Neil Armtrong et de ses compagnons qui partent à la conquête de la Lune ? OK, le sujet n’est pas inintéressant en soi mais, franchement, j’avais du mal à voir ce qui allait pouvoir m’appâter là-dedans. Tout de suite me sont venues en tête les images de films comme « Apollo 13 » ou bien encore le récent « les figures de l’ombre ». Je me suis dit que tout avait déjà été raconté ; que mon espace de représentation mentale était déjà saturé ; et que ce film allait se risquer sur le terrain miné de l’hagiographie et de l’épopée patriotique pour pas grand-chose… Eh bien pourtant il n’en fut rien. Non seulement ce « First Man » évite ces écueils, mais en plus il parvient à nous fournir une vraie proposition de cinéma qui a sa singularité et son identité propre. Première force de ce « First Man » : ne pas faire de la conquête de la Lune son sujet principal. Comme son titre l’indique, ce qui nous intéresse ici, c’est l’homme : Neil Armstrong. Et la belle astuce du film pour bien recentrer l’intrigue sur son héros fut de construire l’histoire de conquête de la Lune autour d’une histoire spoiler: de deuil
    . Ainsi, le voyage vers la Lune est-il un voyage à hauteur d’homme ; un voyage impossible ; mais une épreuve qu’il va falloir malgré tout apprendre à surmonter pour espérer revenir « en vie » (selon tous les sens du terme) auprès des siens. Ainsi la conquête vers la Lune est-elle présentée comme une échappatoire, un effort sur soi, une plongée vers la peur et l’inconnu… Et c’est d’ailleurs là que se trouve la seconde force du film : l’évitement du patriotisme et de l’hagiographie. A ainsi focaliser sur son personnage et son enjeu personnel, tous les enjeux politiques se retrouvent traités de manière extérieure, sans jugement. Les questions sont bien abordées – et de manière pertinente qui plus est – mais tout cela ricoche sur le protagoniste. Ses préoccupations sont ailleurs. Le contexte du moment est juste une toile de fond qu’on pose là, qu’on ne justifie jamais, mais qu’on n’ignore pas pour autant. Et par cette exploration de l’espace à hauteur d’homme, ce « First Man » arrive à une troisième force : celle d’une réalisation à fleur de peau qui dispose d’un pouvoir d’immersion assez sensationnel. Chaque expérience spatiale est pensée de telle manière à ce qu’on la vive à la place d’Armtrong. Vues subjectives. Vibrations du cadre. Inserts multiples sur des détails tels que des boulons, des jointures, des flammes qui rappellent l’idée d’un assemblage fragile. Sound design qui renforce cette impression de fragilité afin qu’elle devienne vraiment palpable. Et surtout, absence assez régulière de musique (surtout lors de la première moitié) afin que la restitution sensorielle soit optimale. Sur ce plan là, Damien Chazelle réalise vraiment un tour de force. En termes de montage, de photo et de rythme, chacune de ses scènes dans l’espace est un trésor de mise en scène, qu’il s’agisse aussi bien de l’introduction dans le X-15, de la première mission Gemini, ou bien encore du final sur la Lune. Et si au début du film j’avais quelques réserves sur les passages de respiration de l’intrigue, notamment ceux avec sa femme et ses fils (aussi bien pour la forme caméra au poing trop chaotique que pour l’intérêt en termes de fond), au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue je n’ai pu que céder face à la cohérence de l’ensemble. Non, la question de la famille d’Armstrong n’est pas ici qu’un simple artifice pour humaniser le héros, c’est au contraire le cœur du sujet. Le sujet c’est ce fameux « First Man », et ce que veut nous dire ce film, c’est qu’Armstrong, avant d’être le premier homme à marcher sur la lune, il est avant tout un homme. Et d’ailleurs quelle est la première révélation que nous fait cet homme exceptionnel ? Il nous dit que, vu de l’espace, les choses paraissaient bien plus fragiles. Armstrong ne prend pas de la hauteur pour se grandir. Il prend de la hauteur pour mieux saisir la fragilité des choses. Mieux les accepter pour être en mesure de vivre avec. Par ce simple procédé, Damien Chazelle transforme un événement historique en la simple métaphore d’une aventure universelle et bien terre à terre. En cela, il y a beaucoup de l’« Interstellar » de Nolan dans ce film, aussi bien dans le fond que dans la forme. Mais c’est plus épuré, moins discursif. Et ce qu’on perd finalement en véritable profondeur de propos (ce qui pourrait être d’ailleurs ma seule réserve pour ce film, car au fond sa démarche ne dit pas grand-chose de neuf, de profond ou de subtil), je trouve que je le retrouve malgré tout dans le plaisir à se laisser saisir par un remarquable exercice formel d’autant plus efficace qu’il est dépourvu de fioriture. D’ailleurs, tout le symbole de cette art maitrisé du « ni-trop-ni-trop-peu » pourrait se résumer à la seule musique de ce film. Sachant se faire rare en début de film, elle parvient à s’affirmer et à appuyer la montée en puissance de l’intrigue sans trop en faire. Moi je suis ressorti de là comblé, ayant le sentiment d’avoir assisté à un film abouti qui, à défaut de me raconter quelque-chose d’extraordinaire, a su au moins me proposer une vraie expérience de cinéma. Pour le coup c’est vraiment un tour de force de l’ami Chazelle. Chapeau à lui et bravo l’artiste. Voilà bien un film qui vaut là son petit coup d’œil. Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    Naughty Dog
    Naughty Dog

    785 abonnés 368 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2018
    Damien Chazelle, Oscar en poche, revient après Whiplash et La La Land pour s'attaquer au plus grand exploit de l'Humanité : la conquête de l'espace et le premier pas sur la Lune en 1968.

    Sujet de film ambitieux (le script avait d'abord été donné à Clint Eastwood), on y suit donc Neil Armstrong durant ses 6 ans de formation au sein de la Nasa,l'ayant conduit à effectuer le 1er amarrage spatial via la mission Gemini 8, pour enfin aboutir à la célèbre mission Apollo 11 qui changea le cours de l'Histoire à jamais.

    Le film débute en 1960, peu avant un évènement familial tragique, laissant une marque indélébile sur le couple Neil & Janet Armstrong; et de cet évènement perturbateur, Chazelle ne dresse pas un film sur la conquête spatiale, mais sur le deuil et la douleur qui en découle.

    Abordant cette épopée via un regard intimiste, silencieux et parfois même morose (jusqu'en dans les teintes métalliques de la photographie très 60's du film, renvoyant aux films d'époque), l'unité familiale est la base de First Man, où comment un homme souffrant intérieurement va essayer de trouver une forme de rédemption et de pardon en accomplissant l'impossible, là où est toute la thématique du film.

    Ryan Gosling est excellent (jouant beaucoup de son regard), campant un personnage intelligent, renfermé, professionnel jusqu'à l'autisme, mettant de côté sa vie de famille et le regard constamment tourné vers la Lune (parlant à ces enfants comme lors d'un débriefing de mission

    En contrepartie, Claire Foy offre une prestation de très haute facture, ce qui n'est guère étonnant bien sûr, mais permet un réel ancrage émotionnel à plusieurs moments intenses, et dévoilant une autre facette de la femme au foyer de l'époque, subissant les retombées des possibles échecs de la Nasa, où la mort guette à chaque tournant.

    En parlant de ce sujet, la mise en scène de Chazelle, plus posée et classique lors des scènes "terrestres", explose littéralement lors des moments de bravoure stratosphériques ou spatiaux dès la formidable séquence d'ouverture : plans serrés sur les regards, les vitres ou les manettes, rythme tonitruant dans l'urgence, sonorités rutilantes au bord de l'implosion, le spectateur est réellement présent dans le cockpit. Au moyen d'une réalisation à laquelle on avait pas eu l'habitude de le voir sur ces 2 précédents long-métrages, Damien Chazelle retransmet à merveille le côté dangereux et anxiogène de ces énormes boites de conserve clinquantes propulsées à vive allure dans le ciel, en montrant l'espace comme un lieu hostile à l'Homme

    Si le reste du prestigieux casting (Corey Stoll, Kyle Chandler, Ciaran Hinds, Shea Whigham ou encore Jason Clarke) n'est pas forcément mis en avant (et qu'on aurait aimé mieux connaitre ces personnages ), chacun offre une prestation solide.

    L'intrigue se suit avec plaisir et intérêt malgré quelques séquences terrestres méritant une narration et des dialogues moins impersonnels, mais le tout est magnifié par une OST de Justin Hurwitz tout simplement excellente, offrant une poésie et une mélancolie à tout instant, jusqu'à l'apothéose de l'alunissage lors des 30 dernières minutes du film : sensationnel !

    First Man est réellement le récit d'un homme, et par extension d'un couple, sobre mais jamais austère, jusqu'à une conclusion qui paie vraiment, arrivant même à faire lâcher des larmes.

    Un très bon film tout simplement.
    Aoris
    Aoris

    16 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 février 2019
    Fan d'espace depuis tout gamin, je ne pouvais pas passer à côté d'un film sur Apollo 11.
    Le film commence comme l'étoffe des héros, avec la carrière d'Armstrong en tant que pilote d'essai puis... Qu'est-ce que c'est que ce truc !??

    Soyons clairs: si vous n'êtes pas un passionné de conquête spatiale, oubliez ce film qui vous montrera des évènements historique en les sortant de leur contexte et du cadre historique justement. Si vous êtes un passionné, préparez vous à une grosse déception puisque le film ne traite quasiment pas de conquête spatiale et du programme Apollo.

    Le film se concentre uniquement sur Armstrong et passe à la trappe Aldrin et Collins. Ok, pourquoi?
    Armstrong est le premier à avoir posé le pied sur la lune parce qu'il fallait bien un premier, mais ça ne fait pas de Aldrin, ou même Collins, des personnages secondaires de cette mission.
    Collins dira deux phrases et Aldrin à peine plus.

    Raconter le programme Apollo et l'histoire de la mission 11 à travers le regard d'Armstrong, pourquoi pas, mais là ce n'est même pas le sujet du film.
    On nous montre un Armstrong torturé, quasi dépressif, à la limite du suicidaire, traumatisé par la perte d'un enfant, ce qui n'a absolument aucun sens.
    Certes, c'est un événement qui a marqué Armstrong comme la mort d'un enfant marque n'importe qui, mais jamais un astronaute qui ne serait pas psychologiquement infaillible n'aurait été conservé sur LA mission la plus importante, financièrement et politiquement, de l'histoire de la conquête spatiale.
    D'autant qu'il s'écoule 8 ans entre la mort de sa fille et Apollo 11 mais le film fait tellement d’ellipses (de plusieurs années) que c'est raconté comme si ça avait eu lieu la veille.

    Bizarrement on trouve quand même quelques passages sur la conquête spatiale, comme la mission Gemini 8, la tragique mission Apollo 1 et évidemment Apollo 11, mais c'est extrêmement mal raconté.
    D'abord le comportement des personnages n'a aucun sens. Tous ont l'air au bord du suicide, comme si on les avait mis là de force et qu'ils ne s'étaient pas battus pour être sélectionnés et entrainés pendant des années, comme si ce n'était pas leur rêve ultime.
    A aucun moment ils ne montrent de joie d'avoir accompli leur objectif. A tel point que le positif "c'est un petit pas pour l'homme mais un pas de géant pour l'humanité" sonne complètement faux.

    Ensuite chacune des missions est expédiée en quelques plans. Apollo 11 par exemple se résume à une scène sur l'atterrissage, quelques secondes de descente de l'échelle, un plan où ils ramassent un échantillon de poussière lunaire et un plan panoramique de la lune puis au plan suivant on sur terre au centre de quarantaine et ...fin.

    Au final c'est un film soporifique, déprimant, absolument pas fidèle et avec quelques secondes sympathiques pour 2h30 de calvaire.
    liamsi
    liamsi

    11 abonnés 474 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 16 janvier 2019
    Après Un Whiplash surprenant et un La La Land magistral, Damien Chazelle était très attendu pour son troisième film, malheureusement il a complètement raté le coche, je veux bien que l'histoire soit sérieuse mais on s'ennuie du début à la fin, c'est froid, on ne ressent aucun attachement aux personnages, bref le cinéma ça doit rester du divertissement, si on voulait des infos brutes sur ce sujet on aurait regardé plutôt un documentaire.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 19 octobre 2018
    First man: un formidable retour sur un des plus beaux exploits de l’humanité

    First man réalisé par Damien Chazelle, avec Rayan Gosling dans le rôle de Neil Armstrong. Un formidable moyen de vivre de l’intérieur la préparation et le déroulement de la mission Apollo 11.

    Le style Chazelle.
    Il peut paraître étrange que Damien Chazelle fasse un film de ce style. Avec Whiplash et Lalaland, nous étions habitués à avoir la musique comme thème principal du film, alors un biopic sur Armstrong et Apollo 11 nous surprend un peu. En regardant le film, nous constatons cependant que la musique est omniprésente : à plusieurs reprises on voit Armstrong se remémorer des souvenirs, grâce justement à la musique. Nous assistons au combat intérieur d’un homme tiraillé entre le doute et la passion. Bien sûr il a envie de faire cette mission, mais en même temps le doute s’installe tout au long du film car plusieurs de ses amis/collègues sont morts dans des accidents gravissimes. Ce film montre bien la capacité de Chazelle à jongler entre les genres : le dépassement de soi dans Whiplash, l’amour dans Lalaland et le stress dans First man. Nous retrouvons très bien son style dans les trois genres, ce qui prouve une fois de plus que Chazelle est un excellent réalisateur.

    Une plongée dans ce que l’on nous montre rarement
    Nous sommes projetés dans les années 60 où Armstrong n’était encore qu’un pilote d’essai. Nous allons suivre tout son parcours jusqu’à la mission qui le rendra célèbre. Nous vivons pleinement les choses avec lui, la perte de ses collègues dans des accidents, la vision de sa famille sur ce qu’il fait, la joie de faire ce qu’il aime malgré toutes les conséquences possibles. Et tout cela transforme ce qu’il devait être un moment de joie en un moment très difficile à vivre où l’inquiétude monte de jour en jour. Nous ressentons bien qu’ Armstrong est prêt à tout plaquer pour rester avec sa famille mais il veut malgré tout y aller, alors il parle très peu, de peur d’aborder le sujet et du coup de ne plus pouvoir partir. Ça en fait un homme froid et inquiet, on est très loin de l’image cliché de l’astronaute tout joyeux.

    Un film qui s’adresse clairement aux passionnés des missions spatiales et aux gens qui se sont déjà mis à la place des astronautes et de leurs familles. Cet événement fait encore rêver aujourd’hui. Alors à défaut d’aller dans l’espace ce film nous en donne une petite impression.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    663 abonnés 1 397 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2018
    Et si nous suivions ce qui se passait dans la tête de Neil Armstrong entre 1960 et 1969 avant d'être le premier humain à marcher sur la lune ?
    Ce biopic intéressant retrace donc toute l'épopée américaine vers notre satellite lunaire en mettant en avant le défi d'un homme avant le défi technologique.
    L'ambiance est intimiste avec énormément de gros plans, l'approche est également psychologique avec une touche sensible et dramatique.
    Vous l'aurez compris, "First Man" propose du déjà-vu mais avec un éclairage différent centré sur le coeur et non sur les machines.
    Un bon film racontant ce pas de géant pour l'humanité.
    --> Site CINEMADOURG <--
    Guillaume N.
    Guillaume N.

    20 abonnés 211 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 janvier 2019
    Ayant adoré "Whiplash" et "La la land", j'avais hâte de découvrir le nouveau film de Damien Chazelle. Quelle déception ! On est très loin de Apollo 13, ou Interstellar. Ici tout est lent, ennuyeux, et les acteurs sont tristes a mourir. On retrouve un Ryan Gosling inexpressif et limite dépressif et la mise en scène plate n'apporte aucune tension ni aucun suspense. Soporifique !
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