Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
3,0
Publiée le 8 novembre 2010
[spoiler inside] Voir un film de Takeshi Kitano, c'est toujours un bonheur, quel que soit sa qualité intrinsèque. Achille et la Tortue ne fait clairement pas partie du top de sa filmographie, mais reste éminemment sympathique. Les ingrédients habituels sont là, agrémentant un récit oscillant constamment entre drôlerie et drame, entre passion et folie. La mise en abîme de l'histoire de cet artiste raté avec celle de Takeshi himself est tentante et quelque peu évidente, mais elle n'est finalement pas aussi intéressante que l'on a bien essayé de nous le dire. Kitano se pose certes des questions sur la condition d'artiste, mais le questionnement ne reste finalement que relatif compte tenu de la personnalité même de son personnage principal. On découvre trois étapes de la vie de cet artiste passionné, mais dénué de talent, d'inspiration et de sensibilité, cette nature atteignant des proportions malsaines vers la fin du film. Le processus artistique passe finalement tellement loin de cet homme finalement inhumain que l'art n'est jamais réellement au centre du récit, mais plutôt la passion folle et malsaine, celle qui avilit l'homme, tout comme dans Dolls. La seule réussite véritable de la vie de cet homme sera donc d'avoir trouvé l'amour d'une femme prête à endurer sa profonde névrose. Film pessimiste empreint de comédie ou comédie tragique, Achille et la Tortue se cherche finalement sans se trouver réellement, comme dans la légende éponyme. Toujours reste-t-il une histoire troublante et passionnante, qui alterne sans cesse des moments de grande drôlerie (les happenings de sa jeunesse ou ses inventions à l'âge mûr) et d'atroces tragédies trouvant une apogée glaçante et nihiliste dans la mort d'une fille qui ne pouvait finalement pas exister dans son monde. Achille et la Tortue restera un film mineur et pas si inspiré que ça du maître, mais bon, ça reste un bon film qui dépayse et questionne. Quelle est donc la réelle signification du titre de ce film ? ^_^
Trop peu de scènes méritent une attention, trop peu de sujets abordés pour un film interminable. Quant à l'humour, il n'est même pas là où on l'attend.
Fan de Kitano depuis la première heure (j'ai vu tous ses films), j'ai été plutôt déçu par Achille et la tortue.
Quelques idées intéressantes, mais on a du mal à reconnaître le "style Kitano" et, malgré un début intéressant, le film a tendance à tourner en suite de sketchs plus ou moins drôles.
Cela reste néanmoins une oeuvre intéressante à voir, mais pas le plus grand film de Kitano!
non non et non autant filer, nez au vent, débusquer le printemps qui s'annonce Kitano lourd, pesant, attendu : Achille et l'éléphant (pas gentil pour les éléphants) rares moments poétiques, autour de l'enfant, mais c'est bref surtout : NON
Au premier degré (sans doute une erreur), film disparate où le burlesque se réduit à des gags stéréotypés qui ne font plus rire personne depuis deux générations ; situation aggravée par les protagonistes sous l'emprise d'aucune espèce de motivation. Plus subtilement, l'auto critique d'un créateur que sa muse a déserté, qui par sa naïveté touche et fascine.
C'est dommage de devoir attendre que la situation de cet artiste devienne un habile mélange de drame et de burlesque car on peut voir, dans la première partie, qu'il se fait promettre un avenir plein de talent alors qu'il s'éloigne, malgré lui, du milieu artistique puis, dans une seconde partie aussi longue que sans réel intérêt, on découvre sa vaine éducation des arts. C'est donc à la fin que l'on rigole autant qu'on à de la peine pour ce personnage tourmenté par sa recherche acharné de la reconnaissance de ses divers tableaux. On peut aisément voir derrière le déclin ce peintre perdu, une métaphore de la situation de Kitano lui-même, avec ses premiers films qui furent adorés et ses derniers qui sont des expériences brouillons.
Voir ce film interminablement insupportable dans une salle mal chauffée fut une épreuve comme le cinéma ne m'en avait pas infligée depuis longtemps. Kitano nous assène un discours aussi lourd que 3 camions de parpaings sur l'artiste, son isolement, son entêtement, son exploitation.... Rien n'est drôle, rien n'est léger, rien n'est intelligent. Et comme il nous prend pour des imbéciles, il radote et radote pendant deux heures le même discours.
Cinéma assez "lent" aux dialogues réduient à l'essentiel, ce qui pouraient en repousser plus d'un, ce film est avant tout un grand tableau devant lequel on s'arrête, on regarde intrigué et on fini par plonger . La poësie de Kitano rappelle son "Ete de kikujiro" et sert à merveille la reflexion sur l'art et l'artiste à laquelle se livre ici Takeshi. Triste, surprenant et émouvant c'est réalisé avec maitrise et la photographie est très soigné. Seuls bémols la musique un peu redondante et la premiere partie peut être un peu trop longue. Bref on aime ou on aime pas, moi j'adhère completement.
Mais comment est-ce possible? 22 salles en France pour ... Kitano! Pour un film pareil????????? Mais que font les exploitants?????? HouHOU où êtes-vous.?
Tout le talent de Kitano réside dans le fait que même dans ses films les plus graves, les plus durs, les plus tristes, il arrive toujours à nous faire rire… Achille et la tortue ne déroge pas à la règle… Soit, il faut attendre la deuxième partie du film, pour que cet humour noir, décalé, fasse surface… Car le récit en lui-même est loin d’être réjouissant. Ce film se présentant tel un triptyque; trois périodes phares de la vie de ce « peintre » qui ne sera jamais reconnu, prend parfois des airs d’autobiographie. Le personnage est aussi bien attendrissant, crédule, qu’égoïste. Kitano dresse de façon sous-jacente un portrait de la société assez affligeant.
J'ai pu assisté à l'avant-première. C'est un très beau film avec l'univers de Kitano. Un scénario assez riche malgré et surprenant je regrète par contre l'absence de la musique de Joe Hisaishi. A voir vraiment !!!!
Après les stériles Takeshi's et Glory to the filmaker, qui témoignaient cependant avec un courage certain de son impuissance créatrice, le grand Kitano revient à la fiction. Enfin, en apparence, parce que Achille et la tortue, au delà des ses péripéties, est avant tout une réflexion sur l'art et la condition de l'artiste. De l'enfance à la vieillesse, le cinéaste raconte la vie d'un peintre incompris, dont on doute d'ailleurs qu'il ait le moindre talent. Une existence marquée par des désillusions en série et surtout par la mort, omniprésente, le plus souvent violente et la conséquence de suicides. Très pessimiste, le film est aussi une merveille d'humour noir, très politiquement incorrecte, teintée de poésie et riche de symboles. Si le potentiel commercial de l'oeuvre est réduit, les admirateurs de Kitano ne voudront le rater sous aucun prétexte. Il frise l'autobiographie, tout en conservant une liberté de ton et une singularité qu'avait un Fellini en son temps et qui a quasi disparu des écrans aujourd'hui. Achille et la tortue est l'oeuvre d'un artiste, torturé, déboussolé, simplement génial.