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    Playtime
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    113 critiques spectateurs

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    Autrui
    Autrui

    13 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 juillet 2009
    Une question m'a poursuivi pendant tout le film : est-il possible qu'un film pareil existe ? Tati était-il un être humain ? Si oui, comment expliquer cette omniprésence d'un génie cinématographique non identifiable ?
    Envolées mystiques d'abord, puis destruction totale proche de THE PARTY, PLAY TIME est un film impressionnant. Il ne s'y passe rien, et pourtant, il s'y passe tant de choses ! Reflets, miroirs, portes présentes en parti ou rien du tout ; mille lectures, mille visions ne suffiraient pas.
    Tati est partout. Nous l'aimions en monsieur Hulot. Dans PLAY TIME, nous l'adulons, puisqu'il se dédouble à l'infini.
    Intemporel, le film porte une essence singulière du début à la fin, qu'il est un peu dur de quitter. La photographie est exceptionnelle ; quelle ingéniosité dans les plans ! A chaque scène, on est conscient d'avoir forcément raté quelque chose.
    Certaines scènes sont absolument mythiques ; la vue de l'extérieur de l'appartement, sans le son, ou encore le restaurant loufoque.
    Il y a des jours, comme ça, où on se dit "j'ai vu un grand film. Le Cinéma avec un C majuscule, ça existe. Tenez, regardez. Il y a des moments uniques dans une vie."
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2010
    Il y a des films qui dépassent le stade du simple divertissement ; des films dont il importe peu qu'ils nous plaisent ou qu'ils nous déplaisent, tant leur envergure se situe au-delà de la faculté de juger ; des films que l'on peut qualifier de chef d'oeuvre sans rougir ni même prendre de véritables risques... Je ne ferai donc pas preuve d'une réelle originalité en décrétant que le Playtime de Jaques Tati est un miracle du Septième Art, une de ces expériences uniques qui vous clouent le bec avant même que l'envie de contester vous traverse le citron. Tout a été dit auparavant : exploration du son - paysage acoustique, amplifications comiques, alternance de silences et de brouhahas - utilisation du décor comme un nouveau moyen de créer le burlesque, audaces narratives - dilatation des séquences, notamment celle de la soirée, morceau de bravoure d'une durée conséquente ; dialogues inaudibles, qui nous rappellent que la parole n'a jamais été aussi secondaire - personnages développés jusqu'à l'indécence, du protagoniste au dernier figurant... Playtime est un monument du burlesque qui se moque pas mal des conventions artistiques, un de ces films intouchables que le temps n'a pas ridé d'un poil. Je m'incline.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 mars 2012
    Décidément après Le Cirque de Chaplin, La porte du paradis de Cimino et maintenant Playtime en ce moment je collectionne les chef d'œuvres maudits soit parce qu'ils ont eut un tournage difficile ou ont été des bides monumentaux ou les deux. Pour Playtime c'est les deux. Avec Playtime Tati réalise le film le plus ambitieux de sa carrière et probablement l'un des films les plus ambitieux du cinema français: le tournage dureras 3 ans, Tati feras construire une mini-ville (deux vrais immeubles seront construit, une route, et plusieurs morceaux de décors assez conséquent). En plus du gigantisme du décors Tati décide de filmer en 70 mm donc un écran très large qu'il pourras saturer de détail, pour proposer une expérience cinématographique inédite. Le perfectionnisme de Tati sur ce film pourrait renvoyer Stanley Kubrick au rang d'un aimable amateurs, il est allé jusqu'à retourner a la fin du tournage, des plans mis en boite au tout début du tournage parce que le cadrage ne le satisfaisait pas (son équipe technique le surnommé Tatillon). A sa sortie le film est un échec commercial total qui ruineras le cinéaste lui feras perdre les droits de ses films et même si il pourras réalisé Traffic et Parade il ne retrouveras jamais son indépendance et ne recevras jamais l'aide dont il aurait eut besoin.

    Playtime est donc un film légendaire que j'avais déjà vu il y a longtemps et que je n'avais pas vraiment apprécier (malgré mon immense admiration pour Les vacances de monsieur Hulot et Mon oncle) probablement parce que j'étais trop jeune , en effet même si elles étaient relativement minimaliste Mon Oncle et Les vacances de monsieur Hulot possédait une trame narrative plus ou moins développé et surtout Monsieur Hulot était toujours un personnage très présent auquel on pouvait s'identifier, ici il n'est plus qu'un fil conducteur assez mince et il partage ce rôle avec une touriste américaine. Quand a la trame narrative il n'y en a tout simplement aucune, une série de tableau illustrant la vie dans une grande ville moderne (en l'occurrence Paris) traversé par monsieur Hulot et par une touriste américaine qui voyage en groupe.
    On dit souvent que Tati est un critique de la modernité, effectivement la vision des box d'entreprise, des appartements/aquarium qu'on peut observer depuis la rue et la grisaille de ces immeuble moderne donne une image glaçante de la dite modernité et pourtant Tati éprouve une véritable fascination esthétique pour cette modernité, faisant de chaque plan un univers de couleur, de ligne, de courbe et de formes géométrique, ce qui fait de Playtime un objet d'art abstrait, un film avant gardiste et presque expérimentale. En plus de cette fascination esthétique jamais Tati ne cède au désespoir ou a l'aigreur, car même si il épingle les dérives et la déshumanisation de cette société il ne perd jamais de vue son humour burlesque et décalés et surtout le final est rempli d'espoir et d'humanisme. Les formes grises, strictes et impersonnelles de l'aéroport et des bureaux se diluent petit a petit au fur et a mesure que l'on avance dans le film les ligne rigide devenant de plus en plus courbe jusqu'à culminé dans la scéne du royal garden restaurant chic qui ouvre ses portes alors que toutes la bonne bourgeoisie s'y est donné rendez vous, ce beau monde va perdre de son allure guindé emporter par le jazz dans une danse effrénés tandis que le restaurant va semble presque s'autodétruire: une partie du plafond s'effondre, les costumes des serveurs se déchire (et les serveurs n'ont pas de formation hôtelière), Hulot brise la porte de verre du restaurant et n'importe qui peut rentrer finalement la soirée s'achève dans un grand éclat de rire et de joie ou les distinction sociale semble s'être totalement effacé. Cette scéne est pour moi porteuse d'un véritable espoir quelques soit la rigidité des règles et des carcans qu'on lui impose l'homme seras toujours en mesure de s'en libérer.

    Voila donc Playtime est un chef d'oeuvre absolu, un film absolument merveilleux, une des choses les plus ahurissantes et les plus inventives que l'on est jamais vu dans le cinema français (parlant bien sur, il y a aussi Le Napoléon d'Abel Gance), une création plastique qui lorgne du côté de l'abstraction, un univers sonore absolument fascinant ou le dialogue n'est qu'un bruit d'ambiance comme un autre, pas toujours distinct et rarement utile. Et un monument de burlesque et tout simplement un des plus grand film de tous les temps et un des films préférés de David Lynch.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 février 2015
    Il ne faut se méprendre: "Playtime" n'a rien d'un film léger. La standardisation, la mort, l'isolement, l'alcoolisme et la guerre demeurent des thèmes centraux dans l'oeuvre de Jacques Tati. Pourtant c'est ici plus qu'ailleurs que les vieux démons sont vaincus, non par une démonstration convaincante et bien ficelée mais par un rire, un rire savant qui se joue des formes, des sons, de la banalité, de lui-même; un rire qui n'a rien du rire des dieux, mais est au contraire un rire doux et attendri, un rire complaisant. C'est d'abord ce rire là qui nous libère d'une société qui nous détruit. Le film va cependant encore plus loin, installant son décor, telle "l'image cristal" (Deleuze) pratiquée par Visconti, dans un restaurant clairement bourgeois, et recréant tout, le décor se détruisant peu à peu pour donner place à la véritable image, celle qui naît de la joie diffuse, des fins de soirée où l'humanité oublie tous les rôles qu'elle a eu à jouer. C'est cette pulsion vitale, qui explose à la fin de Playtime, qui nous transforme, en faisant subitement réapparaître la vie, le bonheur (à travers ce merveilleux embouteillage), l'amour. C'est un émerveillement, rarement égalé. Comme le voulait Tati, le "le film commence après le film".
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 juillet 2014
    Visuellement époustouflant, encore aujourd'hui, cette rematerisation nous apporte une luminosité et un détail incroyable dans chaque (magnifique) plan de ce très grand film. Parfois hilarant, souvent grandiose, le film n'a pas pris une seule ride et nous emporte et nous emportera toujours dans son grand et génial délire !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 novembre 2007
    Un film d'une infinie poésie, que l'on ne se lasse pas de voir et de revoir. Chef d'oeuvre absolu.
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2014
    Voir Playtime rue de Rennes, à l'Arlequin, ancien cinéma Le Lux Rennes, puis Le Cosmos, mais rebaptisé l'Arlequin par Jacques Tati, lorsqu'il en était le propriétaire. Donc, voir l'univers de Plattime, où tout paysage est soumis à la relativité de l'angle de vue. un monument surgit d'un reflet capté dans l'ouverture d'une porte ou du fait de l'inclinaison d'une baie vitrée. Le verre est transparent, il peut aussi refléter, on peut s'y mirer ou y apercevoir l'autre inaccessible. La rencontre n'est jamais gagnée chez Tati, on se cherche beaucoup, on arpente l'espace à la recherche d'une possible rencontre. Le temps défie l'espace. Dans Playtime, les clones de Mr Hulot prolifèrent. Au Royal Garden, qui ouvre alors que les travaux sont inachevés, ce sera "jour de fête", une atmosphère débridée, due au génie d'un richissime américain, qui transforme les catastrophes, en délimitant un nouvel usage de l'espace. Mr Hulot rencontre une femme, ils vont danser ensemble, s'amuser, mais le cadeau, qu'il lui destine ne pourra lui parvenir qu'au travers d'un messager, tandis que Mr Hulot reste prisonnier des obstacles matériels. Sa poésie créatrice de tourniquets reste impuissante face au service d'ordre incarné par le vigile de la caisse. Il y a aussi les copains de régiment, qui le hèlent lorsqu'ils le reconnaissent, car Mr Hulot est reconnaissable, mais ce n'est jamais lui, qui reconnait l'autre. Mr Hulot est reconnu, lui se perd, erre, circule toujours à la recherche, toujours prêt à s'étonner de l'usage du monde et des objets, qui le constituent. La lumière joue aussi un grand rôle dans ce film, les lampadaires d'Orly, l'enseigne lumineuse du Royal Garden, le O, qui s'éclairant, illumine la tête du prêtre... On rit aussi beaucoup, les gags empruntent au burlesque, mais le détournement contextuel est aussi nourri de poésie. Courrons voir Tati, c'est un ovni dans l'univers cinématographique!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 novembre 2013
    Playtime est un chef-d’œuvre particulièrement difficile à assimiler. Je comprends qu'il ait subit un échec commercial à sa sortie. S'il est pourtant innovant sur de nombreux points et que sa technique est totalement parfaite, son, image, lumière, cadrage, ses gags tombent par nuées et désorientent le spectateur. Film expérimental, parut-il trop tôt ou bien trop tard pour être reconnu par le public ? C'est très difficile à dire. Contrairement à Chaplin qui revint au conformisme avec le parlant, Tati vécut mal cet échec et n'accepta pas de se refaire en entreprenant des films moins difficiles. Il fut entraîné sur une pente déclinante. Dommage !
    brandade
    brandade

    5 abonnés 110 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 novembre 2007
    Si les mots chef d'oeuvre, audace, innovation, architecture, cocasserie , visionnaire ...ne riment pas souvent avec le cinema français, cette fois c'est pourtant le cas. Car Play Time est sans doute le film le plus riche, les plus foisonnant, le plus précis, le plus précieux qui soit. Il regorge de scenes d'anthologie et nous confronte en permanence à l'absurdité du monde moderne. Les lignes et le jeu sont épurés, la poésie (la vraie, pas celle qui clignotte "attention poésie")est omniprésente et le fou rire guette à chaque plan. On reste sidéré par l'audace et la beauté formelle de certains plans, par la folie sui s'empare progressivement du restaurant qu'on inaugure. Au milieu de ce tohu bohu, Jacques Tati, royal, déambule, plane, traverse le film comme un ovni, transcendant sa maladresse et ravissant le spectateur (tant son coeur que son cerveau) et nous laisse épuisés, ahuris d'avoir assisté à un pur chef d'oeuvre français qui traversera les décénnies et les générations.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 juin 2015
    Étrange destin que celui du nom "Tati", si vous en parlez aujourd'hui autours de vous, neuf personnes sur dix vous dirons que c'est très commode pour se vêtir à pas cher! Douce ironie pour un cinéaste qui n'aura eu de cesse de pointer du doigt la paradoxale déshumanisation d'une société qui sacrifie tout à l'uniformisation et à l'art déco. Car oui, sympathiques lecteurs de moins de 30 piges, Tati n'est pas seulement synonymes de "motif vichy" et de "tee-shirt à 2 euros", c'est avant tout le nom de l'un de nos trois plus grands réalisateurs tricolores, avec Melville et Clouzot. Pour vous donner une idée du talent du monsieur, on peut dire de lui, avec le recul, que c'est notre Chaplin à nous. Ou notre Blake Edwards. Voire notre Terry Gilliam. Oui, rien que ça bande d'incultes! Un nom, donc, qui évoque illico aux gourmets de la toile des classiques intemporels (Jour de fête, Les vacances de monsieur Hulot, Mon oncle) et qui rappelle également à la mémoire des cinéphiles un peu curieux des titres moins côtés mais tout aussi intéressants et injustement boudés par notre mémoire collective ("Parade" et surtout "Trafic", symphonie burlesque et mécanique qui mérite vraiment d'être redécouverte).
    "Playtime" est incontestablement le plus ambitieux de ses films: un budget colossal (construire une ville complète en studio est tout de même une chose assez rare pour être soulignée) plus d'un an de tournage, une préparation et un réglage des plans séquences qui relève de l'horlogerie suisse!
    Que ce soit d'un point de vue visuel ou scénaristique, il est dur de trouver comédie plus aboutie que celle-ci: Chaque image, chaque cadre est composé avec une minutie hallucinante. Il y a toujours un personnage dont on peut suivre les péripéties d'un plan à l'autre, toujours un détail jouissif dont l'apparente discrétion cache un calcul précis et un minutage hors normes. Alors certes, certains dénonceront le côté hermétique et la froideur de l'univers ainsi créé, mais tout le propos est là: la chaleur humaine et l'authenticité nous sautent régulièrement aux yeux grâce à des bévues et quiproquos qui sont le meilleur moyen d'espérer qu'une société muette, aseptisée et lisse (où les monuments parisiens sont réduits à de simples reflets dans le verre omniprésent de l'urbanisme échevelé) ne pourra jamais étouffer complètement l'individu lui-même et tout ce qui fait sa singularité.
    Certains gags, dont celui de la poignée de porte du restaurant, sont toujours parmi les meilleurs que l'on puisse voir. Bref "Playtime" est un film si riche qu'il faudrait le voir vingt fois pour en saisir toutes les subtilités de mise en scène. Virtuose, visionnaire et intégralement hilarant, un chef-d'oeuvre total, mais qui malheureusement paraîtra de plus en plus désuet pour des générations de crétins hypnotisées par le gros Vin Diesel sautant en voiture d'un gratte-ciel à un autre!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 juillet 2009
    Certains disent que Playtime a vieilli, justifiant par là leur note "0 étoile". Bon... Ca montre qu'ils n'ont absolument rien compris au film (ça fait plaisir de dire ça, on se sent supérieur).
    Jacques Tati fait son film en 1967 : et déjà il y fait le constant d'une uniformisation culturelle et architecturale à l'échelle de la planète, avec l'essor de l'anglais. La transformation des individus en automates dans la société de consommation. La complexification extrême (et incompréhensible pour M. Hulot fraichement débarqué) de cet environnement. Extrême, mais aussi inutile et nuisible même.
    Le décor de Tativille a ruiné le réalisateur. Parlons-en du décor : une architecture ignorant l'individu, effaçant toute trace de personnalité (ne restent que les reflets des monuments touristiques), dictée seulement par la fonctionnalité. Mais en plus c'est du toc : la destruction du Garden Palace est claire ici, nous démontrant l'obsolessence programmée d'une ville consumériste ne se préoccupant ni de passé ni d'avenir mais seulement de son absurde fourmillement présent.
    L'image même revêt un caractère important dans le film (la télé, les reflets, le décor transparent instaurant le voyeurisme comme mode de vie).
    En réponse à celà, la forme même de Playtime est une lutte contre la passivité habituelle du spectateur moyen qui consomme un film facilement digéré. Ici, il faut regarder ! Tati ne souligne pas les gags, il refuse pour celà l'usage de plans rapprochés. Il va même plus loin, en préférant à l'enchainement des gags leur simultanéité.

    Il y aurait encore beaucoup à dire (et pourtant je viens de le voir pour la première fois).

    En conclusion : c'est un film qui se mérite, tampis pour ceux qui regardent les films comme les vaches regardent passer les trains.
    Un film d'autant plus nécessaire dans une époque qui nous abreuve d'images sans nous apprendre à les regarder. Playtime n'a pas vieilli : c'est un film visionnaire, d'une actualité brûlante.
    cinono1
    cinono1

    253 abonnés 1 985 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 septembre 2018
    Qu'il est bon de se faire moquer par Jacques Tati !! Certains sur ce site déplorent une coté hermétique à ce film mais en 1967, Tati avait déjà repéré les travers de nos sociétés qui n'iraient qu'en s'accentuant. Normativité des vies, absurdités des taches et des comportements, attrait inconsidéré pour la modernité, agressivité du marketing, royuame des apparences, incommunication. Et ces travers, il le montre dans une mise en scène ciselé qui a un coté Edward Hooper par moment. Sens du burlesque et des silhouettes, travail sur les couleurs, ce film c'est vraiment 50 nuances de gris tant personnages, batiments, meubles arborent cette couleur, langage peu compréhensible. Une ville entière a été recrée pour cela et ce film se tourna sur 3 années mettant la santé et les finances de Tati en péril. Boudé par la critique et le public à sa sortie mais c'est le lot des films en avance sur leurs temps...
    JamesDomb
    JamesDomb

    82 abonnés 1 061 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Véritable chef d'oeuvre utopique, Playtime est le film ultime de Jacques Tati. La France évolue dans les années 60 modifiant l'environnement et les comportements des hommes. le cinéaste en véritable humaniste, souhaite attirer l'attention de ses contemporains sur les dangers du "nouveau". Tati s'inquiète de l'uniformisation de l'architecture, l'influence de la société de consommation sur nos existences et dresse alors un portrait sans concession de la France des années 60. Les hommes sont réduits à l'état d'automates habillés de gris, tristes, suivant un (même) parcours tout tracé. Playtime est une joyeuse satire de la société française engagée dans la voie de la modernisation. Heureusement que Monsieur Hulot, véritable grain de sable dans l'engrenage, est là (il est même là en plusieurs exemplaires) pour redonner un coup de pouce à la fraternité, à la fête et au dialogue (merveilleux brouhaha final), au bonheur de vivre en communauté où le désordre est roi. La séquence du Royal Garden est un monument à elle seule. Les gags de Tati sont scrupuleusement élaborés et soulignent le côté saugrenu de nos contemporains à travers le sens inouï de l'observation du cinéaste. Enorme travail sur le son (musicalité des bruits), Playtime est aussi une des plus belles démonstrations de la maîtrise du cadre de l'Histoire du Cinéma. Premier film français à utiliser le format 70 mm, Tati en véritable orfèvre, remplit son cadre large de
    multiples histoires. Le spectateur est ainsi convié, non pas à subir l'histoire, mais à la construire. Et des histoires il y en a dans Playtime. A chaque vision, une nouvelle mouture est possible. Playtime c'est un émerveillement perpétuel, un genre à lui tout seul. Il est terriblement difficile de critiquer Playtime qui est assurément l'un des films les plus riches que j'ai vu de ma vie : des appartements-vitrines (aucune distinction entre extérieur et intérieur), aux jeux de reflets à la technique surréaliste, on redécouvre Playtime incessamment.
    Anaxagore
    Anaxagore

    114 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Playtime de Tati (l'un des deux ou trois plus grands réalisateurs français (si!)) est un chef-d'oeuvre absolu, l'antidote parfait aux pop-corn cinématographiques dont les USA gavent quotidiennement la planète, le témoin d'un âge d'or hélas révolu de l'histoire du cinéma . Qui oserait encore aujourd'hui un cinéma aussi moderne, aussi exigeant, aussi subtil, d'un bon goût aussi parfait? Playtime, c'est du cinéma pur par l'un des rares réalisateurs à avoir compris l'essence du septième art. L'argument est simplissime: un groupe de touristes américaines visite Paris, certes pas la ville que vous connaissez, mais Tativille, une projection futuriste tout droit sortie de l'imagination du cinéaste. Usant, comme à l'accoutumée, de monsieur Hulot comme d'un révélateur, Tati brocarde, avec une délicatesse, une tendresse, un humour qui n'appartiennent qu'à lui, les mille et un travers d'une société technicisée à l'extrême. Ne cherchez aucune trame narrative au sens traditionnel du terme! Playtime est une symphonie visuelle et sonore composée des mille et un petits riens qui font la trame de la vie quotidienne de chacun, mais elle est mise en forme avec la rigueur la plus exigeante: celle des grands artistes. Les images sont composées comme des tableaux où rien n'est laissé au hasard: les couleurs, les personnages, les objets, leur agencement dans l'espace, tout est calculé avec une minutie donnant le vertige. Et la bande son est prodigieuse! Les bruits, les bribes de dialogue, la musique sont distillés avec le soin le plus maniaque, et toujours avec un à-propos parfait. Regardez la scène de la salle d'attente, celle de la pharmacie, l'incroyable débandade du Royal Garden, la scène du sens giratoire. Goûtez l'incroyable délicatesse et la tendresse infinie avec laquelle Tati évoque l'attirance mutuelle de monsieur Hulot et de Barbara. C'est du grand art! Playtime est assurément l'un des cinq films que j'emporte sur mon île déserte.
    Charles-Henri R.
    Charles-Henri R.

    8 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2014
    Marre des blocs busters de l'été aux dialogues désespérants... Optez pour un classic , simplement parfait ! *****
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