Derniers Avis : Dead Man - Page 6

"Dead Man" fait parti des pépites des années 90, décennie qui a livrée autant de navets que de très bons films maitrisés avec un univers singulier, le film de Jim Jarmusch fait bien entendu parti de la seconde catégorie, un western sombre et poétique avec un noir et blanc esthétiquement sublime. Johnny Depp campe le rôle d'un jeune comptable paumé dans une petite ville du far west, à la suite d'un meurtre conjugal il va se retrouver traqué, va alors commencer un voyage initiatique avec un indien de sang mêlé. Dès les premières minutes l'univers décalé est planté avec ce dialogue fou entre Depp et Crispin Glover, l'arrivée au village est des plus pesantes digne des grands westerns spaghetti, s'en suit une scène très "Coen" où le jeune notaire se retrouve dans le rôle du looser typique, son destin va prendre un nouveau virage et les ennuis vont s'accumuler ... On suit en parallèle le chemin de 3 chasseurs de primes, avec notamment un excellent Lance Henriksen, et les situations rocambolesques vont se succéder avec une écriture jouissivement intelligente. Le personnage de Depp lui est représenté comme la réincarnation présumée du poète William Blake (ou juste un simple hommage explicite de Jarmusch), l'indien "Personne" le voit comme tel en tout cas, et les deux vont errer dans les bois sans but et faire des rencontres impromptues comme ce campement de vagabonds (on reconnaît Iggy Pop et Billy Bob Thornton) ou les chasseurs aux trousses de Blake. La dimension presque surnaturelle du personnage de Blake est intéressante, on dirait presque un mort vivant, il bénéficie d'une sorte de transformation vampirique, ses cheveux restent propres, il n'a plus besoin de lunettes, il ne fume pas (le film ne cesse de suggérer que fumer est presque un besoin vital), et la fin confirme un peu cette idée d'immortalité.
A noter également la bande son génialement composée par Neil Young qui nous transporte avec brio dans l'ouest américain, renforçant ce registre de western sombre et décalé. "Dead Man" est donc un film extrêmement riche autant scénaristiquement qu'esthétiquement avec une mise en scène parfaite et un univers vraiment particulier et savamment dépeint, une véritable expérience à vivre.

Un véritable chef d'œuvre ! Ce western s'éloigne des canons habituels, et ça marche. L'intrigue est bien ficelée et le jeu d'acteur est sublime, sans parler de la musique, horriblement efficace !
En bref, un immanquable...

La note est dû uniquement à l'ambiance glauque des westerns qui est bien retranscrite ici. Malgré cela, je n'ai pu regarder que 3/4 d'heure de ce film à cause des notes de guitare électrique entre chaque séquence qui m'ont gonflé mais à un point que j'en pouvais plus, c'est strident, énervant et pas vraiment en rapport avec l'ambiance du film.

Quel plaisir de se laisser porter par les images et la musique de Neil Young, là je crois qu'il ne peut y avoir de demi mesure, on aime ou on n'aime pas !

Aux environs de 1870, William Blake est convoqué dans l'Ouest pour un poste de comptable mais il apprend en arrivant que son boulot a déjà été attribué à une autre personne. Nul endroit où passer la nuit, il se rend un bar et rencontre une ancienne prostituée. C'est à ce moment là qu'il va devenir un hors-la-loi en fuite.
Un western palpitant dans lequel Johnny Depp incarne un jeune homme timide et sans charisme. Sa personnalité se renforcera et évoluera au fil de son aventure imprévue et lui permettra de se faire un nom.
Jim Jarmusch signe une oeuvre spirituelle composée d'une lenteur justifiée, d'une photographie maîtrisée et de dialogues subtils. Tout se fait doucement, les émotions prennent place scène après scène.
Un film immersif à point.

Ce spectacle qui ni n’a rien d’un western est une grande mystification, il n’a pour lui que la qualité de sa photographie qui ne peut se discuter. Le reste, tout est de l’esbroufe y compris sa musique qui peut plaire à certains mais qui est un supplice pour d’autres. Un beau diaporama agrémenté des textes de William Blake aurait largement suffit. Dead man qui porte parfaitement son nom peut se terminer à chaque fondu au noir sans le moindre inconvénient pour le scénario qui est ‘’n’importe quoi’’ car n’importe qui aurait pu l’écrire. Au lieu des mots ''the end'', la musique infernale reprend avec une monotonie obsessionnelle; cela n’en finira jamais. Ce film est un supplice, c'était la mort assuré du septième art si par malheur il avait fait des émules. Quant à la mise en scène, elle n’existe pas. Tout ce qui est montré est soit sans intérêt, soit laid ou grossier. Il ne faut pas confondre originalité et talent de cinéaste en tous cas dans ce film, le seul de Jarmusch que j’ai vu. Il m’a d'ailleurs vacciné contre lui même par son esthétisme snobinard destiné à éblouir ceux qui n'apprécient pas le beau cinéma. Pour ce qui est de la pensée philosophique profonde que les critiques de 1995 lui ont attribué à sa sortie, je ne la vois nulle part ou plutôt je crois que Jarmusch l’a résumé dans le nom de l’indien admirateur du poète anglais. Xebeche signifiant ‘’parle fort pour ne rien dire’’.Deux étoiles: une pour le noir et blanc et l’autre pour l’hommage rendu à la folie du grand poète anglais du 18 ième siècle. Pour un semblant de vraisemblance, on peut considérer que le héros est blessé mortellement par la même balle qui tue la prostituée, puis qu’il s’écroule décédé dans les fleurs en papier; Entre sa chute et le sol il rêve, ce rêve est confirmé par l’éclatement, sous le pied d’un chasseur de prime, du crane d’un shérif mort comme une icone.

Jim Jarmush nous livre sa vision très personnelle du western. Il donne par la même occasion un superbe dernier rôle au grand Robert Mitchum qui tire ainsi sa révérence de façon magistrale. Johnny Depp est comme toujours parfait, il y croise entre autre Iggy Pop en squaw effrayée, scène burlesque et surréaliste à la fois. Œuvre dont le protagoniste se dirige inexorablement vers un destin funeste accompagné des sublimes riffs de guitare de Neil Young qui parachève l'ambiance crépusculaire de ce faux western qui s'apparenterait plus à une fable philosophique dont le sens nous échapperait quelque peu...
Cependant il s'agit là d'une relecture moderne du grand ouest américain et d'un des meilleurs films de Jarmush, peut-être même son chef-d'oeuvre, qui s'avère indispensable d'avoir vu pour tout cinéphile digne de ce nom.

Un bon film, drôle et distrayant. Les débuts de Johnny Depp, où l'on note déjà une pointe d'exubérance et un talent indéniable.

Même si je ne connais que très peu encore le cinéma de Jim Jamusch, je crois pouvoir affirmer sans crainte que "Dead Man" fait incontestablement partie de ses plus belles réussites. Réalisé en 1995 et convoquant toute une galerie d'acteurs dans un festival d'apparitions croustillantes (Steve Buscemi, Iggy Pop, l'immense Robert Mitchum dans ce qui sera son dernier film...), l'oeuvre se présente comme un western ultra-décalé, aux allures cyniques et même métaphysiques. Revisitant les plus grands mythes cinématographiques de l'Ouest américain avec un montage d'une précision extrême, le cinéaste en tire un résultat chargé d'une poésie puissante, aux confins de plusieurs plumes. Savamment dosées et jamais versant dans la débauche, Jarmusch pimente même son film ci et là de savoureuses scènes surréalistes, violentes et envoûtantes. La BO composée par Neil Young est superbe, rythmant et accompagnant parfaitement de ses riffs le déroulement du récit. Johnny Depp rajoutait déjà un rôle culte de plus à sa filmographie, devenant dès 1995 l'acteur de sa génération qui aura pris le plus de risques. On regrettera juste un rythme s'atténuant de temps à autre ainsi qu'un dernier tiers décevant, frôlant parfois le vide. Pour le reste, vive le cinéma indépendant américain !

un film plus que culte , quand le rock n roll fait un avec un western = tu es un homme mort

Ce qui fait que Dead Man est un bon film est aussi ce qui pose problème dans Dead Man. La photographie et la musique sont excellentes, et les acteurs sont plutôt bon, entre un Depp qui joue plutôt bien le role du citadin paumé, et des seconds roles très sympathiques (un très bon Mitchum, et un surprenant Iggy Pop). Le côté onirique du film, et sa lenteur en font quelque choses d'intriguant qui vient renouveler et bousculer un peu le western, en mêlant mystique et réalisme assez bien. Le groupe des chasseurs de primes vient aussi rajouter un peu d'humour décalé au tout. Mais là ou le film pêche un peu c'est dans le personnage de Nobody qui même s'il est intéressant reste quand même un peu aliénant et laisse parfois le spectateur à côté. Surtout que ses passages sont parfois redondant. Ce qui est dommage quand on a des scènes de fusillades super sympathiques qui sont vraiment intenses, ou on sent vraiment la force des armes à feu. Au final, le final le film pêche un peu en rajoutant trop de lenteur, mais reste quand même très sympathique.

Un beau film initiatique ésotérique avec des personnages sortis de nul part, sachant surprendre. Le noir et blans désarçonne tout en donnant un vrai style intismiste.

Jim Jarmusch nous raconte là une étrange histoire, avec l'association d'un comptable venu de Cleveland à un indien marginal et rêveur. Les nombreuses péripéties de "Dead Man", même si elles ne sont pas toutes très originales, sont tout de même remarquables grâce à leur subjectivité. Cette volonté qu'a Jarmush, à toujours vouloir éviter l'explication est intéressante et reste le point fort du film. Un humour à part et l'excellente prestation de sont également à noter. En revanche, la mise en scène est contestable. En effet, l'alternance de scènes très courtes et longues, qui a tendance à se mécaniser, devient lassante, car le rythme en devient véritablement saccadé. Enfin, quelques mots sur le choix du noir et blanc, difficilement perceptible d'un point de vue symbolique, et qui laisse indifférent d'un point de vue esthétique. Un western original qui comporte beaucoup de qualités, et aux défauts certains.

Un Johnny Depp toujours aussi bon, un style à part, une musique dui détonne. vraiment a voir au moins une fois

Mon préféré de Jarmush. La musique de Neil Young à la guitare pour ce western fonctionne totalement et souffle un vent de poésie sur cette histoire violente. Johnny Depp se dépasse et est sublimé, il incarne très bien le citadin qui se retrouve confronté au monde rural. De ce "choc" de civilisation (thème assez récurrent au Cinéma) un déferlement de violence s'en suivra. Cette épopée hallucinée est vraiment géniale, et rentre de façon parfaitement cohérente avec le reste de l'oeuvre de son tout aussi génial réalisateur.
Un très grand moment.