Mon Dieu !!! Qu'est-il arrivé au scénariste de ce film ?!!! Il faut l'empêcher de fumer ses volets roulants en aluminium, il ne va pas y survivre !
Je ne veux pas parler ici d’invraisemblances. En SF, les auteurs peuvent se permettre beaucoup de liberté avec le réalisme des évènements qu'ils nous racontent. A partir du moment où les engins spatiaux traversent 6000 années-lumières en 12 secondes et qu'ils génèrent des champs de protection nécessitant 10 Térawatts de puissance, il ne faut pas chercher le détail qui tue, du type : mais pourquoi leurs vaisseaux ne rouillent pas dans l'eau de mer alors qu'ils ne sont pas certifiés Stainless ?
Ce film est un authentique gâchis de bonnes idées et de moyens techniques hallucinants. Et puis surtout, il est dégoulinant de républicanisme néoconservateur exacerbé, digne des pires stupidités Bushiennes.
Pourtant, qu'est-ce que nous aurions pu rigoler avec un sujet pareil !!! J'aurai bien vu Liam Nesson (un acteur talentueux invraisemblablement présent dans ce désastre cinématographique) version Mac Arthur, avec une pipe, en train de distribuer des ordres tordus à toute une flotte de bateaux Canadiens, Japonais, Russes, Français, Australiens, Néo-Zélandais, faisant courir les Aliens aux quatre coins du Pacifique et les canonnant joyeusement, à l'ancienne, avec des Pièces de 380 mm.
Les CGI, mieux exploités, auraient permis des prouesses visuelles largement supérieures à celles de ce gros Nanar qu'est devenu BattleShip par la médiocrité de ces concepteurs. Les scènes de combat sont foutoirdesques au possible. En trois secondes le spectateur devient incapable de dire qui explose, qui tire, qui prend une pèche, qui s'enflamme. L'Américain bourré de testostérone sachant diriger un bâtiment ultra-moderne comme une relique de 70 ans, sans aucune période d'adaptation, est pourtant le roi des cons quand il tire au fusil à longue portée. Et Bien oui ! Lui et son pote Japonais visent des vitres réfléchissant le soleil levant avec des lunettes à vision nocturne. Je comprends pas comment leurs rétines survivent à un traitement pareil.
Pourtant, la bataille finale relève un peu le niveau de l'histoire et l'humour de cette séquence, malheureusement involontaire, y est excellent. Je vais la raconter car le reste du film n'ayant aucun intérêt, cela ne peut rien gâcher. Le vieux cuirassé Missouri avec ses gigantesques tourelles d'artillerie pètent magistralement la bouille de ses affreux envahisseurs particulièrement casse-pied. Des Papys vétérans de la Guerre du Pacifique aident les jeunes marsouins à diriger le dinosaure à vapeur et ses tourelles à hausse analogique. Comme les ET ont l'imagination d'un parpaing de la Seconde Dynastie Égyptienne perdu au milieu du Sinaï, ils sont paralysés sans leurs ordinateurs pour prévoir les déplacements de leurs ennemis. Comme les commandes du Missouri sont intégralement manuelles, les terreurs de l'espace, malgré leur avance technologique, se font piéger par un formidable dérapage du gigantesque bateau sur tribord. S'ensuit un bombardement à coups de 400 mm digne des "Canons de Navaronne" réduisant le bazar des Aliens en pièces détachées. S'il faut oublier que le vénérable navire de guerre, en dépit de la souplesse de ses machines à vapeur et de l'ancre larguée à pleine vitesse, se serait retourné à l'envers durant une telle manœuvre de mise à l'équerre, le spectateur vit dans ce final dantesque, une franche partie de rigolade plus que réjouissante.
Un conseil, pour jouir du meilleur moment de ce film, passez-le à toute vitesse et arrêtez-le quand le Missouri sort de Pearl Harbour. Vous verrez alors 15 minutes d'un excellent film d'action bourré d'humour sans complexe. Le reste est a jeté comme les trois quarts de tous les Blockbusters qui sortent actuellement.