Martha Dobie est jugée coupable par la cour et persécutée par sa communauté pour des actes qu’elle n’a pas commis mais dont les sentiments qui auraient pu la pousser à les commettre font battre son cœur. Cette insupportable contradiction en son âme et conscience l’incitera à s’enlever la vie. Martha et Karen sont deux amies d’enfance qui ont érigé de peine et de misère une école exemplaire pour jeunes filles où l’art, le jeu et les bonnes valeurs se côtoient. Au moment où elles sont sur le point d’atteindre leur vitesse de croisière, une enfant mal intentionnée laisse couler la rumeur que les deux professeures entretenaient une relation contre nature. Sa grand-mère tout aussi mesquine, alerte toutes les familles qui s’empressent de retirer leur fille de l’école. Un projet noble, des vies détruites par des commérages de village et la rectitude morale. L’énergie bouillonnante de Shirley MacClaine sert bien la spontanéité et l’impatience de Martha vis-à-vis la présence du fiancé de Karen et celle de sa tante aux caprices d’actrice déchue. Même chose pour Audrey Hepburn dont les côtés class et sans pli fitent comme un gant au personnage de Karen. Tout au long du film le spectateur scrute son œil à l’affût d’un indice d’amour secret pour Martha. Après l’épopée Ben-Hur, William Wyler prend une pause en s’attaquant à un drame psychologique. Il le fait avec doigté mais sans audace. L’image est franche et le tragique de l’histoire est dans l'ensemble bien rendu même si le jupon aurait mérité de dépasser un peu plus.
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4,0
Publiée le 6 juillet 2009
« La Rumeur » montre a quel point les rumeurs et les ragots peuvent détruire la vie de certaines personnes, surtout que généralement les rumeurs sont déformées et infondées. Mais « La Rumeur » montre a quel point le climat social concernant l’homosexualité est mauvais. Il ne faut pas se voiler la face, il n’est déjà pas terrible en 2009 car encore tabou alors en 1961, c’est plus qu’« unnatural ». Le sujet est donc plutôt osé pour l’époque rappelons que 68 et la « révolution sexuelle » arrive 7 ans plus tard. William Wyler n’est pas débordé par le sujet et même si les sentiments réciproques des personnages sont suggérés, c’est un superbe film sur l’acceptation de soi servit par deux superbes actrices dont la très convaincante Hepburn. Comme quoi « La vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants ».
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3,5
Publiée le 19 août 2019
Une charge encore timide contre les préjugés homophobes (deux institutrices accusées par une élève d’entretenir des relations sexuelles), mais aussi une histoire relativement osée pour l’époque et qui conserve une certaine puissance. Le scénario est malheureusement trop prévisible, mais Wyler est un cinéaste de l’intensité et parvient quand même à nous captiver grâce à quelques scènes sous forte tension, principalement dans la dernière partie. La réunion de McLaine et Hepburn à l’écran ressemble à un fantasme de cinéphile et leur prestation ne déçoit pas, même si on est un peu frustré de les voir cantonnées au registre dramatique alors qu’elles sont tellement brillantes dans la légèreté. Pas au niveau de L’Héritière, le chef-d’œuvre de Wyler, mais un bon film quand même.
Evidemment un film sur l'homosexualité , mais pas seulement.La puissance destructrice de la difammation est superbement filmée par des acteurs tous formidables, malgré l"aspect un peu théâtral du film.
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579 abonnés
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4,0
Publiée le 28 février 2011
Celui qui a dit que la vérité sortait de la bouche des enfants mérite une grosse taloche. En tous les cas, j'aurais eu énormément de plaisir à envoyer la gamine responsable du mensonge de ce film à "Massacre à la tronçonneuse". Mais pour en venir vraiment au film en lui-même, le résultat est très bon voir même excellent. L'homosexualité féminine y est abordée de manière pudique (trop selon certains!) mais celle-ci sert surtout de prétexte à une dénonciation en règle du puritanisme et des conséquences catastrophiques que peut avoir une rumeur. A ce titre, le scénario est un modèle d'efficacité avec des rebondissements placés très judicieusement de sorte à ce que la tension ne se relâche jamais. Efficacité qui "contamine" aussi la réalisation de William Wyler servie admirablement par un montage et un choix de cadres intelligents ainsi que par la beauté des décors et celle de la photographie. Par un jeu particulièrement intense, Fay Bainter se distingue nettement dans les seconds rôles. L'alchimie entre la belle Shirley MacLaine et la divine Audrey Hepburn est étonnante et fonctionne à la perfection. La dernière scène où on voit les "bien-pensants" face à leur médiocrité commune est très forte et achève magistralement cette oeuvre très réussie.
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178 abonnés
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4,5
Publiée le 25 septembre 2015
Démonstratif et empesé disent certains critiques, certes c'est difficile de ne pas le reconnaitre et alors ? Quel formidable suspense et quelle leçon de vie pour celles et ceux qui voient dans le cinéma la meilleure façon de comprendre les rapports humains. Quel scénario intelligent, trop même car il se disperse sur de nombreuses pistes psychologiques ! Tout peut se révéler vrai mais pas tout en même temps. Quel bonheur de voir évoluer tous ces acteurs avec des enfants particulièrement bien dirigés même si Mary Tilford et sa grand-mère en font trop, cela fait partie intégrante du spectacle, je ne changerai rien de leur jeu. C'est un film difficile car les interprétations sont différentes d'un spectateur à l'autre. Pour ma part, je trouve Karen monstrueuse : égoïste, manquant de clairvoyance, stupide parfois envers son fiancé qui représente une sorte de perfection masculine (''La rumeur'' est terriblement misogyne) et au final masochiste avec son regard soulagé tourné vers l'avenir. Ce n'est pas la seule fois au cinéma que l'on montre le coté diabolique de l'enfance, mais ici c'est particulièrement traumatisant, Karen en plus n'étant pas sortie de la sienne. Coté acteur, c'est un plaisir de retrouver Myriam Hopkins la vedette de Lubitsch même dans un rôle à la Gloria Swanson de ''Sunset Boulevard'' et de comparer le talent de MacLaine à celui de Hepburn, actrice pourtant plus reconnue. Wyler possède une grande personnalité, il en marque tous ses films qui forment une œuvre d'auteur.
Étant une grande fan de Audrey Hepburn, je ne fus pas surprise de la voir si éclatante dans ce très beau film dramatique avec la brillante MacLaine. Les enfants sont aussi des acteurs épatants. À voir absolument - très recommandé pour les institutrices. C'est fou ce qu'un petit mensonge d'enfant peut nuire à toute une vie d'adulte! Chapeau! Ayez votre boîte de mouchoirs à proximité.
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4,0
Publiée le 23 décembre 2011
La Rumeur c'est un film osé pour l'époque et certains pourront trouver trop sage de nos jours mais pour ma part c'est un très beau drame avec d'excellents acteurs dont bien sur le charmant duo Hepburn/McLaine. Ce film traite avec pudeur mais élégance des amours saphiques, un scénario puissant et intelligent pas de racolages stupides dans La Rumeur avec une fin cruelle mais plus ou moins attendue. Sincèrement je ne pensais pas que La Rumeur me plairait autant, je l'ai regardé avec curiosité pour voir comment l'Hollywood des années 60 allait traiter d'un tel sujet et j'ai eu le plaisir de visionner peut-être pas un grand film mais néanmoins du cinéma intelligent et passionnant. On a vraiment de la peine pour ses 2 jeunes femmes et bien que je sois contre la maltraitance envers les enfants j'aurais (comme beaucoup d'entre vous j'en suis sur) donné une taloche à lui arracher la tête à la sale morveuse à l'origine de cette rumeur.
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3,5
Publiée le 31 août 2012
Captivant, et d'une intensité dramatique bouleversant...un grand film sur la tolérance, magistralement interprété par Audrey Hepburn et Shirley Mc Laine !
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2,0
Publiée le 13 février 2011
Pour sa deuxième adaptation de la pièce de Lilian Hellman après Ils étaient trois, William Wyler choisit deux grandes actrices en vogue après les succès de Diamants sur canapé pour l'une et de La garçonnière pour l'autre. Si le film ne m'a pas particulièrement plu, je peux dire qu'heureusement il y avait Audrey Hepburn et Shirley MacLaine, des actrices peu talentueuses auraient été catastrophique vu le nombre de scènes mélodramatiques. Le véritable problème c'est que le thème de l'homosexualité n'est pas bien traité, il faut bien replacer le film dans le contexte de l'époque parce qu'aujourd'hui cela paraîtrait ridicule. Shirley MacLaine considère même que William Wyler était pris de panique à l'idée de traité une histoire de lesbiennes et qu'il coupa toutes les scènes ou l'on sentait l'amour entre elles. Ma note est peut-être sévère, mais si on a peur de choquer, on s'abstient et on fait autre chose et je dis ça sachant que mon film préféré (Orange Mécanique) a choqué à sa sortie, imaginez Kubrick se disant « non je ne peux mettre cette scène, la critique ne va pas l'apprécier ». Dire que ce film suit Ben-Hur dans la filmographie de Wyler, si l'un est un pure chef-d'œuvre, l'autre ne peut être considéré comme tel, un remake plus audacieux serait intéressant à voir aujourd'hui.
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0,5
Publiée le 16 février 2018
LA RUPTURE. Et oui en 1962 la sexualité c'est tabou. Tout en messe basse, certaines scènes ont même du être coupé et le tout reste ennuyant, prude et théâtral.
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2,0
Publiée le 13 février 2011
Remakant son propre film de 1936,"Ils étaient trois",William Wyler se réappropriait en 1961 cette histoire sulfureuse de 2 institutrices de couvent,suspectées d'être lesbiennes."La Rumeur" tourne au psychodrame en studio,avec une chipie à la moue boudeuse,mettant le feu aux poudres.Le problème,si l'on peut dire,c'est que Wyler ne qu'effleurer son sujet,par peur de la censure et du puritanisme américain,par peur de mal exprimer son opinion.Du coup,le sujet se dégonfle,car tabou au sein même du film,et donc plutôt hypocrite.Mais par reflet,c'est aussi la preuve de la frilosité de l'idéologie judéo-chrétienne qui voyait l'homosexualité comme le pêché ultime,indigne de n'être qu'évoqué.En revanche,Wyler parvient à instaurer une insidieuse tension,par le travail sur la profondeur de champ et sur les cadrages,et ce malgré un conservatisme qui manque d'endormir.Evidemment,le couple star formé d'une très émouvante Audrey Hepburn et d'une très intense Shirley MacLaine surmonte toutes les difficultés,pour se révéler autant crédible que digne.Leurs sentiments confus sont assez subtilement présentés,mais encore une fois il manque l'essentiel.