Je ne sais absolument pas comment Bertolucci s'y est pris pour convaincre, les acteurs, et surtout Brando de se livrer de la manière dont il le fait dans le film (monologue sur l'enfance de Paul qui s'avère être celle de l'acteur) ; Il a de ce fait réussit à créer une atmosphère totalement intimiste. La performance de Marlon y est inoubliable, il campe un homme abattu par le suicide inexpliqué de sa femme. Maria Schneider, quand à elle, est sidérante dans le personnage lucide de Jeanne. On remarque que les propos troublants de Paul se révèlent plus impudique que les nudités et c'est en effet ce qui est le plus frappant ( avec bien sûr la mythique scène du "beurre "). En découvrant l'appartement, on entre dans une nouvelle sphère, on a alors la même sensation que Jeanne lorsqu'elle retrouve son petit ami Tom, tout en ayant conscience que tout ne sera plus jamais pareil, car en tant que cinéphile je ne pense vraiment pas pouvoir retrouver un jour une sensation comme celle-là avec un autre film que le Dernier Tango. Le décor de cet appartement de Passy, dans le 16e arrondissement est magnifique, d'une façon morbide, mais cela n'enlève rien de sa magnificence. Cette couleur, ce orange dit " Tango " absorbant et omniprésent représente l'homme à la fin de sa vie.
L'ambiguïté des personnages, leur relation, ce parfait mélange entre sexe et violence, ce sentiment de désespoir, ... Le réalisateur peut se féliciter d'avoir atteint la perfection ! J'ai du mal à trouver les mots exactes face à ce film qui est pour moi : indescriptible, inoubliable( encore et toujours), marquant, émouvant, captivant, ..... UN CHEF D'OeUVRE ! et je m'en veut énormément de ne pas (encore) l'avoir vu en salle , faut dire que j'ai une raison plus que valable puisqu' il est sorti en 1972 et je suis né en 88. Qu'est ce que je peux en vouloir à mes parents de ne pas s'être sauté dessus avant ! Que puis je dire de plus sinon que ma vision du cinéma s'est totalement métamorphosée.