"La vie elle t'étouffe, elle t'aspire , te bouche le nez quand tu respires " ces mots de M.Jonaz conviennent au parcours de Nick et de son frère, essayant avec courage de sortir la tête de l'eau alors qu'un destin tragique les fait se noyer lentement.Ce qui fait la beauté de ce film, dans la veine noire et sans illusions de "Festen", c'est la capacité d'amour indéracinable des personnages, qui continuent à prendre soin des autres , là où personne n'a pris soin d'eux.
On suit le parcours de Nick , à hauteur d'homme , on s'attache à ses pas , à sa vie - on pense au magnifique "Keane"de Lodge Kerrigan - à sa carcasse qu'il cherche à muscler, comme un rempart à sa détresse.
On suit aussi celui du "père de Martin", jamais on ne saura le prénom de ce frère junkie, qui n'existe que par son fils, sa raison de vivre- forcement trop fragile pour lui éviter la noyade-
Le film avance dans le drame un peu à la façon du film de Gray , Two lovers , pour saisir le spectateur à la gorge dans le dernier quart d'heure. J'ai craqué sur la réponse de Nick à la question d'Ana, puis sur toute la fin. On peut trouver le scénario prévisible mais cela n'a aucune espèce d'importance, l'enjeu du film est ailleurs , dans l'humain, et dans le justesse des personnages et de leurs liens. L'interprétation est remarquable ,Jacob Cedergren (Nick) en particulier , en colosse au regard triste qui prend soin des autres mais pas de ses propres blessures. Les scènes lumineuses des instants de bonheur sont inoubliables , et tout le film porte sur le réel un regard d'enfant poignant et juste. Encore du mal à en parler plusieurs heures après ...