C'est pas souvent qu'un film attendu depuis plusieurs année (presque trois) tient ses promesses et réussit même à les surpasser. Gravity est de ceux-là. Le speech avait pourtant de quoi rebuter assez facilement : une astronaute perdue seule dans le vide de l'espace essayant de retourner sur Terre. Avec l'annonce très tôt de rendre le film très réaliste, filmant quasiment en condition : dans l'espace, personne ne vous entend crier. Allait-on donc avoir droit à un film quasiment sans son traitant d'une histoire a priori assez classique ? La réponse est non ! Jamais le silence n'aura autant briser nos oreilles, jamais on aura senti le personnage comme un véritable survivant. La tension règne en permanence durant toute la durée du film, ou du moins une fois passer l'introduction (qui pour le coup apporte une véritable touche de poésie). Notre coeur bat la chamade pendant 1h30, on "brûle l'oxygène" de la salle de cinéma. Et on en prend plein les yeux et les oreilles. La mise en ambiance est tout simplement sublime, réaliste et incroyable. James Cameron parle de ce film comme le meilleur jamais réalisé sur l'espace, il n'a pas tord. L'histoire est peut-être classique est prévisible, mais la tension est tellement présente, nous asphyxiant presque, qu'on ne s’ennuie pas une seconde et que chaque scène nous surprend par un rebondissement inattendu. On peut y retrouver de nombreuses références aux grands films de SF, ainsi que de nombreux messages. Le personnage principal est vraiment au coeur de l'histoire, et pas seulement un figurant. On a vraiment peur pour lui tout le long du film. Personnage interprété par une Sandra Bullock éblouissante, portant à elle seul un film d'un si gros calibre, et ce sans le moindre soucis, à la perfection. George Clooney vient la soutenir de temps à autre pour notre plus grand plaisir, apportant la touche d'humour nécessaire et réussissant à nous calmer (ainsi que Bullock) après un début tonitruant. Et enfin, ne pas négliger le 3ème acteur, à savoir l'espace lui-même, tout simplement incroyable, montrant dans toute sa splendeur son immensité, son implacabilité, son inhospitalité, son imprévisibilité. Un trio d'acteur donc dirigé de main de maître. On pourrait s'arrêter là, mais Gravity va plus loin en étant un véritable bijou sur le plan technique : une musique souvent discrète mais qui s'entend comme un concert de rock dans ce silence spatial, pour ensuite devenir prédominante dans le final ; des effets spéciaux à couper le souffle, avec une maîtrise parfaite de l'apesanteur, des détails, de l'inertie...le tout couplé à une 3D vraiment incroyable, sans doute une des meilleures, donnant à l'espace toute sa profondeur ; des décors tout aussi magnifiques, que ce soit la rotation autour de la Terre, les modules spatiaux ou l'espace lui-même. Mais le must du must reste sans nul doute la mise en scène de Cuarón, tout simplement géniale, avec de longs plans-séquence (enfin, on devine que ce sont des faux plans-séquences, mais on s'en fiche) qui se succèdent les uns aux autres, entre lesquels s’intercalent des scènes et des plans tout aussi géniaux. Une parfaite réussite visuelle. Au final, Gravity n'est ni plus ni moins que l'un des meilleurs films du genre, s'imposant comme digne successeur des grands titres de SF, et sans doute le meilleur film vu au ciné depuis l'indétrônable The Dark Knight (mais le Chevalier Noir a eu chaud aux fesses). Pour reprendre MetroNews : "Houston, on a un chef d'oeuvre !". Le rater serait une grave erreur.