Tout le monde en parle,
Tout le monde en dit du bien,
Vais-je aller à contre courant pour ne pas féliciter ce film ?
Peut-on encenser un film sans pour autant y voir les petites choses qui pourraient déplaire ? Sans y voir certains messages derrière les scènes de Polisse ? Et se demander si la majorité des personnes ayant formulé une si bonne critique ont jugé simplement l’ensemble, le fait qu’il s’agisse d’un film Français et que nous sommes de bons chauvins dans notre genre ?
La prestation de l’ensemble des acteurs est juste époustouflante, pour le souligner comme il se doit avec le [u]. Je ne les considère pas parfait ou même à l’image de Dieux du cinéma, mais on voit à quel point chacun d’entres eux à travailler son personnage pour essayer de l’interpréter et restituer une image très satisfaisante pour le public. Il est sur que tout le monde en a parlé, de Joey, et pour cause, il y avait de quoi en faire des lignes et des lignes sur nos ordinateurs. Il n’est pas seul à jouer, mais son interprétation « touchante » en fait de lui l’unique « phare » de ce film, celui où les yeux se braquent. Et pour cause dans mon cas : j’attendais uniquement la boulette de sa part, le moment où tout bascule ! Mais non. Même si le fait de le voir en policier m’a fait énormément sourire – et pour cause – j’ai réussi à m’arracher de ce sentiment premier pour l’admirer évoluer avec les autres compères. Chapeau bas !
On se demande toujours quel peut être le quotidien des personnes qui côtoient l’insoutenable, une certaine horreur de notre société que l’Homme préférerai oublier facilement. Comment ces hommes et femmes peuvent avoir une vie « normale » après leur quotidien, à voir ce que le monde montre à leurs yeux et oreilles. C’est cette dimension sociale qui est intéressante à voir évoluer tout au long du film, pour comprendre qu’eux aussi ont leurs instants de joie, de peine, de souffrance, de bonheur. Mais si j’ai apprécié tout particulièrement ce film, c’est pour le suicide finale ! Non je blague, il m’a fait un poil rire je confesse ! C’est plus au niveau de la mise en scène de cette souffrance, des maux de notre société, et de ce qui est le plus absurde en chacun de nous, que Polisse m’a plus d’une certaine manière. Vous trouverez peut-être cela bizarre, de ne pas m’attacher à l’histoire mais au contexte, mais je pense que ce dernier est primordial. Malgré le choix de porter en dérision certains actes, c’est de voir que ceux-ci peuvent encore exister qu’il faut être choqué par notre quotidien.
Mais, comme il y a toujours un mais, et que je n’aurais pas fait une telle introduction à mon billet uniquement pour poser des lettres sur Word et abîmer mon clavier, il faut voir l’autre côté. Celui qui pense que certains messages qui ont voulu être passé sont trop gros, trop insistant ; et qu’un film qui commence à trop vouloir faire de la politique d’une certaine manière perd de sa beauté, de son standing, de sa prestance. Le suicide est connu, le manque de moyens aussi, les points de vues politiques divergents sont légions, les problèmes avec la hiérarchie n’en parlons pas, le mal logement est indécent etc. Il s’agit de composantes du film pour certains – pour sûr – on les ignore ou on se focalise dessus, mais je ne pouvais tout simplement pas les mettre de côté. Ils ne m’ont pas gâché ce film d’une certaine qualité, mais ils lui ont enlevé un petit quelque chose me laissant un arrière goût amer.
Malgré ça, la critique est unanime, et je pense que si vous n’avez pas encore pu aller en salle le voir, qu’il va vous falloir vous bouger !