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    Twixt
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    Jazoon
    Jazoon

    10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2024
    J'y ai vu un poème lunaire et gothique, à l'image de l'œuvre d'Edgar Poe. J'ai autant aimé le décor, que l'ambiance sombre et charmante. Une sorte de conte qu'on apprécie à Halloween.
    Petit + pour le travail sur les couleurs qui a très bien fonctionné sur moi.
    Clockwork Blue Orange
    Clockwork Blue Orange

    9 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2023
    Ah ce bon vieux George Coppola, un génie cinématographique indiscutable même si je n'ai pas tout vu de son œuvre, le dernier en date pour moi c’est « Coton club » que j’ai trouvé très réussi sur la forme et les personnages mais qui m’a un petit peu déplu sur le fond avec son happy end théâtral. Peu être était ce voulu ? Enfin c’est un peu tout le contraire avec les Parrains ou encore son incroyable adaptation intemporelle de Dracula et bien évidement l'originalité percutante d'Apocalypse Now que j'adore, ce dernier par ailleurs offrais sûrement de son temps, la meilleur investigation de la psyché égocentrique des américains fou de guerre, de culte et de domination. Et puis Coppola c’est aussi indéniablement un génie qui a le sens du sublime et de l'expérimentation, le tout dans une mise en scène toujours plus fascinante.

    Je n'ai pas encore découvert ce fameux Tetro et voilà que je tombe sur Twixt qui m'évoque rien que par son titre : Twist x Twist (coefficient multiplicateur). Intéressant et puis ça parle de vampire et rien que pour le souvenir de Dracula, difficile d’y résister alors je saute le pas sans réfléchir. Il faut dire que depuis sa sortie, j'ai entendu un peu tout et son contraire : cheap, daube, génie, lent, pas terrible, raté, visionnaire... Bon ben ça annonce la couleur, ce film n'est pas comme les autres, parfait ! Plongeons dans ce qui s’apparente très vite à un Stephen King version Francis Ford Coppola.

    Alors Twixt de quoi ça parle ?

    Il était un fois, un écrivain alcoolique de roman fantastique dont la carrière semble s'embourber dans un vrai cul de sac, à l'image de la petite ville ou il vient d'arriver : Swann Valley. Joué par Val Kilmmer, Hall Baltimore était à ce qu’il semble un auteur plutôt connu mais en perte sèche ces dernières années, la voilà qui promouvoir son dernier ouvrage sur les sorcières et cherche, seul avec sa voiture et sa petite carte routière, la librairie du coin pour y faire ses dédicaces. Très vite un habitant lui apprend qu'ici, le seul endroit où l'on vends des livres c'est à la quincaillerie : Tout un symbole ! À la fois sûr la vision du livre dans l’Amérique profonde, comme la vision de l'auteur sur lui même à ce moment là. Car oui c'est bien de cela qu'il va être question dans "Twixt" : de symbolique imbriqué sur eux même. On passe devant un cloché bizarre, aux sept cadrans, tous indiquant une heure différente...

    Arrivé à bon port, c'est donc entre le rayon tournevis et marteaux que Hall essaye temps bien que mal d’intéresser les rares clients sur son ouvrage. Il se retrouve rapidement face au vieux shérif de la ville qui semble plus intéressé par une petite collaboration romanesque que pour la dédicace, en effet lui aussi écrit des histoires fantastiques et il à de nombreuses idées notamment une sur des vampires. Hall n'est pas très chaud, jusqu'au moment où, le shérif lui parle d'un cadavre à sa morgue, celui d’une fillette retrouvé avec un pieu planté dans le toraxe. Devant l'instance du Shérif et le manque de fan dans la quincaillerie, Hall fini par accepter de venir voir le cadavre. Après cette introduction, Hall retourne à son hôtel et à l’accueil il apprends qu'Edgar Allan Poe en personne (Un des pères inspirateur du fantastique littéraire moderne) a séjourné dans un autre hôtel de la ville maintenant abandonné.

    Hall décide d'aller y faire un tour et devant cette relique d'un passé trouble (on apprendra plus tard que des meurtres terrible ont eu lieu dans ce lieu), Hall sur le porche trouve une plaque commémorative du passage d'Edgar Allan Poe. Il trinque avec lui spirituellement en versant de son breuvage sur la plaque qui s'apparente à du sang qui sur la pierre préfigurant la thématique du retour à la vie, qui fait forcement penser à Dracula. C'est l'autre dimension de Twixt : Un récit méta avant l'heure. Sur ceux, Hall retourne à son hôtel et se dispute avec sa femme en visio-conférence sur le fait qu'ils n'ont plus un rond, au point que pour tenir elle propose de vendre les livres les plus côté de sa librairie. Celà énerve Hall qui s'y refuse, sa femme s’énerve également car au bout d'un moment il va bien falloir trouver une solution.

    Voilà, maintenant le tableau est alors posé et c'est à ce moment précis, quand le romancier/coppola/artiste se sent complètement acculé que le récit ouvre la porte de son concept génial : Alors que Hall se sert un petit verre pour noyer cette réalité aussi pathétique que sordide, le son du clocher retenti (vous savez celui à plusieurs cadrans vu au début) attirant son attention, le cadre bascule doucement et Hall marche soudainement dans cette bourgade la nuit qui semble avoir un nouveau visage, presque un autre monde, un monde de rêve et fantasme : le monde de la création et de l'imaginaire.

    Si certain spectateur trouve cette partie bien plus belle et attractive par rapport à la vision de la réalité, qui n’est pas très bien filmé et assez moche, ce n'est pas un hasard.

    spoiler: Spoiler "On" Alors, y’a tellement de symbole dans le film que je ne pourrai tous vous les citer sans écrire quelque chose de bien trop lourd, mais la symbolique principale est très claire : le monde réel c'est moche et malheureusement on vis dedans, heureusement il est possible de partir dans le monde des rêves, un reflet inversé qui permet de tout remettre en question y compris, soit même. C'est le terrain des possibles et des meilleures version de nous même comme des pires. En s'aventurant dans nos parts les plus obscures de notre âme, chaque personne essaye de ramener un bout de ce monde avec lui, ici l’auteur essaye de l'écrire dans la réalité pour son roman. Mais ce chemin offre aussi la possibilité d'en revenir meilleur, car ici le jugement des autres n'a pas sa place. Nous sommes toujours seul avec nous même dans nos rêves, nos interprétations et nos fantasmes, le subconscient fait son propre cinéma avec nos propres acteurs. Et bim, on se prends ça en pleine face, c’est la puissance du récit de Coppola, dans cet habillage aussi bizarre que peu l'être humain lui même. Selon moi, Twixt est une auto analyse mais pas seulement de l’auteur, qui le reflète en temps qu'homme comme réalisateur et créateur mais aussi du spectateur. En soit tous le monde est concerné mais ce message ne sera en définitive accessible, comme souvent, qu'aux personnes ayant la réflexion de faire agir le récit sur lui même et d'en faire, je vous le donne en mille, de même. Je m’explique, voilà comment ça marche en détail : Deux mondes, le réel moche et le rêve onirique. Le clocher est la croisé des mondes, des mondes réel et imaginaire qui ce mélange qui nous fait perdre la notion du temps (le clocher), comme dans les rêves, l'imaginaire ou le cinéma. L'écho de l'un agit sur l'autre en permanence, par exemple : La jeune fille morte renvoi à la réalité de jeune fille assassiné, qui renvoi à la fille de Hall morte dans un accident, qui renvoi à la véritable mort du vrai fils de Coppola dans la réalité. C’est le lien le plus évident mais qui résume si bien le ping pong contents de l'âme pour ce parler à elle même dans ce théâtre de marionnette. C'est fort quand même, non vous trouvez pas ? Et la où c’est encore plus fort c’est que c’est appliqué sur tout le réçit. Tous est double : L’hôtel est double, les personnages du réel de l’hôtel qui se retrouve dans l’hôtel abandonné, la jeune fille est un vampire qui renait, messager du fantasme de l'histoire de l’hôtel qui parle de massacre d'enfant (et donc au final toujours de son fils). Un autre personnage, le religieux (double jeune du shérif qui à sûrement tué la fillette dans la réalité), qui se révèle être le fanatique qu’il dénonce en tuant les enfants de ce que l'on préfigure comme un refuge, c’est un écho à la perte de contrôle de ce prêtre, qui préfère massacrer tout le monde que de perdre le contrôle. Il agit par opposition au message qu'il transmet avec sa soit disant religion, qui fait écho à tout être humain dans le message : qui ne règle pas ses propres problèmes et ses peurs, dont celle de perdre le contrôle, on finit mal et on fait le mal. Devant ces images, la jeune fille le mène dans sa fuite à une lanterne jaune : le soleil, le lien avec notre réalité (opposition jour/nuit, réel/imaginaire) le menant à son guide fantasmé : Edgar Allan Poe. C’est lui, le seul qui respecte de toute son âme, qui peut le guider à son propre exorcisme au travers de cet univers fantastique, le seul qui lui permettra de devenir meilleur. Et c'est qu'en devenant une meilleur version de lui même, en se pardonnant mais tout en regardant en face sa responsabilité qu'il pourra redevenir lui même un artiste. Evidament tout cela ce passe dans la reflextion de l’eau. En soit, si l'on ce fuit sois même, on ce condamne à l’érrance, mais si l'on s'affronte sois même, on devient meilleur. Et c’est ici, sur ce bout de pellicule numérique, bien plus dure que la pellicule argentique, que Coppola détruit son plus grand mal : l'ego, tout en montrant son parcourt au spectateur pour en faire de même.

    Spoiler "off"
    Pas mal non ? Bon je suis passé sur certains détails, il a l'histoire de Flamingo (le flamant rose) et des vampires, le final avec le retour à la morgue, les maisons des pigeons, bref même si tout est utile et fascinant à analyser, on peu facilement s'y perdre, à l’image des rêves... Mais en gros ça touche au paternalisme et à la boîte de pandore, à vous de vous amuser avec ! Mais sinon quel coup de maître !

    Du coup Twixt ou pas ?

    Alors c'est sûr que pour quelqu'un qui débarque devant ce film et qui attend un film de vampire classique premier degré, ça sera la douche froide mais pour quelqu'un qui prends le temps de remarquer les échos constant du récit avec toute sa dimension meta, il verra tout autre chose.

    Voilà personnellement vous vous en doutez, moi j'ai adoré, même si en premier temps, je lui est un peu reproché d'avoir fait les dernières inscriptions à la fin qui raconte ce qu'il advient de son roman et de l'histoire (car du coup on pouvait ce dire, qu'on ne savait pas vraiment ce qui était réel et imaginaire) finalement, avec le recul je trouve que choisir le camps de la réalité reste bien plus cohérent avec son message. Bref, même avec un petit budget Coppola tire à balle réelle dans notre monde en utilisant le cinéma, comme souvent, comme avant et une nouvelle fois il faut du temps pour que l’œuvre d'un artiste avant-gardiste soit comprise.

    Et pourtant Coppola n'en n'est pas à ces début, c'est peu être le plus remarquable chez lui, il est encore et toujours, en avance sur son temps. Cette fois il semble avoir passé son étape personnelle la plus importante pour véritablement renaître en temps qu'homme et temps qu’artiste bien sûr, j'attends donc son prochain film (oui !! il est en tournage !!) avec une terrible impatience !
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 février 2017
    L'émotion qui traverse "Twixt" de bout en bout vient assurément du geste de Coppola, immense cinéaste connu pour ses fresques ambitieuses, qui réalise ici un "petit" film (dans son budget), dont le fond tragique est extrêmement confidentiel : la mort de son fils, Gian-Carlo, décédé en 1986 dans un accident de speedboat. La prouesse du film est d'aborder de front cet événement, rejoué dans une scène déchirante dans la dernière partie, en substituant au lien entre le cinéaste et son fils celui d'un écrivain raté à sa fille, mais de savoir dépasser la question du deuil par une drôlerie irrésistible et un ludisme incarné dans les multiples expérimentations formelles avec, entre autres, un superbe travail sur la distinction entre noir et blanc et couleur qui permet également celle entre le rêve et le réel. Sans se prendre au sérieux, l'air de rien, le film livre une magnifique méditation sur les affres de la création littéraire et un hommage à la littérature fantastique d'Edgar Allan Poe, nourri par les discussions entre ce dernier et Hall Baltimore (excellent Val Kilmer). Même s'il rate quelques scènes et qu'on aurait aimé voir certaines pistes plus élaborées (le personnage de Flamingo), le film réjouit par son audace et sa liberté, sa capacité à mêler comédie, conte macabre et thriller tout en gardant une cohérence d'ensemble. C'est aussi un modèle d'écriture dans la mesure où il n'essaye jamais de "faire récit" mais préfère avancer en ruptures et en nuances, jusqu'à une fin abrupte qui rend bien compte de ce qu'est "Twixt" : une oeuvre certes imparfaite, mais légère et surprenante, portée par ses acteurs, Val Kilmer bien sûr mais aussi le déroutant Bruce Dern et la jeune Elle Fanning, meilleure actrice de sa génération.
    Romain Z
    Romain Z

    10 abonnés 241 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 août 2016
    Braconnage poétique et onirique sur les terres du Giallo ,de Corman et d' E.A.Poe ; à des années- lumière de ses productions démesurées Coppola n'a jamais été aussi libre et aussi grand !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 juillet 2014
    Superbe film surréaliste. un "petit" chef d'oeuvre. Val kilmer époustouflant, mais ce n'est pas plus un scoop que de dire de Coppola que c'est un excellent réalisateur, un auteur, un artiste.
    heathledgerdu62
    heathledgerdu62

    138 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2013
    Le Grand Francis Ford Coppola nous transporte dans un film d'horreur assez étrange avec Val Kilmer en écrivain dérangé , Elle Fanning en fantôme, Ben Chaplin dans la peau du légendaire romancier d'horreur Edgar Allan Poe !!! Par le réalisateur de la trilogie du Parrain, de Dracula, de l'Homme sans âge !!!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 mai 2013
    Francis Ford Coppola utilise la trame narrative d'un film de genre (le thriller fantastique) pour nous parler de lui, de sa famille et des difficultés à réaliser un film. Il a choisi Val Kilmer, ancien acteur vedette, pour le représenter ici en tant qu'auteur de romans de sorcellerie. Ce dernier en visite dans une petite ville américaine pour la promotion de son dernier ouvrage rencontre le shérif local, également écrivain amateur, qui souhaite collaborer à la rédaction de son prochain ouvrage. Pour cela il a un sujet tout trouvé : le cadavre d'une jeune fille victime d'un crime spectaculaire non encore élucidé. Cette dernière apparaît la nuit pour orienter le romancier dans ses recherches. On retrouve alors une chromatique chère au réalisateur avec des décors de nuits bleutés où certains objets se détachent en rouge, rappelant ainsi les couleurs fétiches du vampirisme.
    Avec FFC la photographie est toujours aussi belle et l'atmosphère se veut mystérieuse, lorgnant vers le côté fantastique. Mais le romancier il a recourt à des artifices (drogue,alcool, médicament) pour rêver, imaginer et mettre en situation ses personnages. La créativité ne serait donc pas si naturelle et aussi innée qu'on peut le penser. Au contraire elle est le reflet des problèmes existensiels rencontrés par les créateurs. Ceux-ci ne font qu'affronter leurs désillusions dans ce monde phantasmé où ils peuvent tout.
    Se référant ouvertement au grand écrivain fantastique américain E.A. Poe, FFC réaffirme son amour pour le fantastique et regrette la disparition de sa fille. Subtil, précieux et inventif, ce film nous rappelle qu'il faut beaucoup d'ingrédients pour réaliser un bon film et, tel un sorcier, FFC nous offre une variation sur les recettes de sa magie.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 4 mai 2013
    Alors oui on est loin du "Parrain" très loin de "Apocalypse Now" mais on le regarde en partie parce que c'est Coppola à la réalisation.
    Sans s'attendre à un chef d'oeuvre, on en reste pas moins conquit par ce film. L’esthétique de Poe (Notamment sa nouvelle "la Maison Usher") mêlé à la mélancolie Baudelerienne nous fait oublié le pas pataud et hésitant de Val Kilmer miné par quelques kilos en trop ( Bien que sont jeu d'acteur reste tout a fait correct). Coppola revient à une atmosphère plus gothique comme l'était sa vision très personnel du Dracula de Bram Stoker, non s'en emprunté des prises de vues qui rappellerait Burton ou même Lars Von Trier.
    Sans prendre de risque dans le scénario qui laisse une grande interprétation au spectateur, Coppola change une nouvelle fois de route après les très étrange "L'Homme sans Age" et "Tetro".
    Bref sa fonctionne et ce film est à découvrir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 3 mai 2013
    bien sure c'est loin d'être le meilleur Coppola mais j'ai adorer l’ambiance flippante de ce twixt, le scénario accrochent et la mise en scène. Pour moi c'est un très bon film d’épouvante (comme il y en a assé peu dans le monde) a voir même si vous ne supporter pas les films d’épouvantes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 avril 2013
    Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais on sent encore une fois tout le talent de Coppola. L'une de ses marques de fabrique : les jeux de couleurs. Là, il nous plonge dans une atmosphère assez pale, assez sinistre. La façon dont il met ça en scène que ce soit grâce à la couleur ou grâce à la musique apporte une touche poétique. C'est aussi un film personnel pour Coppola. Il a commencé le cinéma en explorant ce genre, il revient aux sources. C'est aussi un film dans lequel il évoque un extrait de sa vie privée : la mort de son fils au cours d'un accident de bateau. En fait, le personnage principal est identifié à Coppola. La principale différence étant que le personnage principal est écrivain alors que Coppola est cinéaste.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 25 janvier 2013
    Une ambiance gothique jusqu'au bout des ongles, des tas de clichés, mais traités avec un mélange d'esthétisme très réussi et de second degré désarmant, qui survient souvent aux moments les plus inattendus. Beaucoup d'humour aussi, et une continuelle ambiguïté entre gravité et dérision, une déconstruction progressive des structures traditionnelles du récit et une fin en queue de poisson : Twixt est un film étrange. Très étrange.
    Un film où l'on se demande toujours plus ou moins où l'on se trouve, dont la beauté ne peut que conquérir mais dont les défauts et la tendance à trop brouiller les frontières - toutes les frontières - peuvent aussi rebuter.

    A vouloir rompre et morceler son récit, Coppola obtient en effet un résultat parfois un peu trop déstructuré, et qui finit par perdre en cohérence. Certaines scènes se juxtaposent au reste sans réellement s'y enchaîner, et donnent l'impression d'avoir été posées là un peu au hasard, trop vite. Le film aurait peut-être gagné à une vingtaine de minutes en plus, pour étoffer un peu mieux sa dernière partie.

    Malgré cela, je me suis laissée conquérir avec un très grand plaisir et une fascination indubitable. Je ne le conseillerais pas à grand monde, ce film, sinon à ceux qui comme moi aiment se perdre sur des chemins insolites, possèdent un solide sens du second degré et aiment sortir d'une salle avec des questions plein la tête, un mélange d'émerveillement esthétique, d'amusement et d'incertitude sur la nature exacte de ce qu'ils viennent de voir.
    FORMICA .
    FORMICA .

    3 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2013
    film original et poétique
    oeuvre non immersive grâce à l'utilisation de plans fixes rendant le tout très artistique
    magnifique jeu de contraste et de lumières
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 décembre 2012
    la tragedie de la beauté, va ravir les fans, je suis un fan, je suis ravi !
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    94 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2012
    Comment, mais comment fait-il ??? Même au royaume du film d'horreur kitsch, Coppola parvient à trouver la couronne du génie ! Si les défauts du film sont nombreux (il scinde l'écran en deux lors des conversations téléphoniques : vice suprême du Cinéma contemporain !!! Et les citations de Poe et de son frère Baudelaire sont magnifiques mais restent si superficiellement attachées au film qu'elles s'en décollent), s'ils sont nombreux donc, le génie est en effet incontestable. Coppola est arrivé à une maturité dans la mise en scène qu'il n'avait même pas dans Le Parrain (qui est pourtant, rappelons-le une fois encore, l’Everest du Cinéma). La séquence d'introduction est cousine de celles des films de Cronenberg (les plans fixes qui alternent avec des travellings latéraux, une agglomération déserte, seul le vent dans les arbres confirment la réalité). L'esthétique des scènes diurnes évoque aussi les frères Coen, dont Coppola est un admirateur. Les scènes nocturnes, quant à elle, d'un noir et blanc macabre, nous plonge dans un onirisme quasi-éveillé, plus révélateur que le jour et d'un grotesque au sens d'un Tim Burton. Car il y a, comme dans Tetro, une séparation entre le passé, que l'on traverse dans la nuit, et le présent attaché au jour. C'est comme si Coppola cherchait des références dans le présent pour revenir dans le passé, il cherche encore de nouvelles techniques, de nouvelles méthodes pour construire l'univers de ses films. C'est un cinéaste passionné et passionnant, et Twixt nous emmène dans cet univers de mystère et d'enchantement.
    Cluny
    Cluny

    65 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2012
    En reprenant la réalisation en 2006 avec "L'Homme sans âge" après un arrêt de 8 ans, Francis Ford Coppola s’imposa trois règles : il devait lui-même écrire le scénario ; le film devait nécessairement avoir un écho personnel - un aspect de lui-même ou de sa vie qu’il n’aurait pas compris - et devait être autofinancé afin d’en limiter le budget et de garder le contrôle absolu de sa liberté artistique. Plus encore que dans les deux premiers films de sa nouvelle carrière, ces trois conditions sont scrupuleusement respectées : le scénario est entièrement orginal, contrairement à "L'Homme sans âge" qui était adapté d'un roman de Micea Eliade ; le point nodal de l'histoire de "Twixt" est la culpabilité de Hall Baltimore qui n'a pas su empêcher l'accident de speed boat où a péri sa fille, exactement dans les mêmes conditions que celles de la mort de Gian Carlo Coppola en 1986 ; et enfin, le budget de 7 millions de dollars a permis un total contrôle du réalisateur sur tout le processus de création, et ça se voit.
    "Twixt" signifie entre deux, et c'est exactement de ça dont il s'agit. Tout le film se situe entre deux choses, l'une et son contraire : entre deux temporalités, entre deux niveaux de réalité, entre la beauté revendiquée et un kitsch tranquillement assumé, entre l'hyper-référence littéraire et l'exorcisme des fractures intimes, entre Meliès et 3D. Le film se présente sous la forme d'un labyrinthe où se perd très vite le héros, et avec lui le spectateur. Ouvert sur le ton du conte "Once upon a time..." par un narrateur qui n'est autre que Tom Waits, il nous montre d'abord la banalité légèrement inquiétante d'un petite bourgade américaine, où l'épicerie vend quelques livres et où le motel ressemble à celui de "Psychose" ; le shériff fabrique aussi des nichoirs à oiseaux et se pique de prétentions littéraires. L'écrivain forcément en panne d'inspiration, forcément sur le déclin et forcément porté sur la bouteille va se laisser entraîner dans une forme de somnambulisme, avec une opposition d'abord marquée entre ce qu'il vit (couleurs chaudes) et ce qu'il rêve (nuit américaine avec quelques taches de couleur comme les rumble fishs de "Rusty James").
    Il se trouve vite confronté à un double défi : démêler en quoi le passé, à savoir le massacre d'une dizaine d'enfants dans les années cinquante, explique le présent, c'est-à-dire la découverte du corps d'une jeune fille transpercé par un pieu, mais aussi parvenir à écrire une histoire. Dans cette quête, il va progressivement découvrir que la solution à ces deux difficultés se trouve autant dans sa propre histoire que dans les outils de la création qu'Edgar Poe en personne lui propose dans ses séquences rêvées. Coppola a raconté que le point de départ de son scénario est un rêve qu'il a fait à Istanbul en 2009, et qu'il a noté comme Fellini dessinait les siens. Ayant lu récemment les oeuvres complètes d'Edgar Poe, il ne s'étonna pas de le voir apparaître dans son rêve : "Je me suis demandé s’il y avait un point commun entre ma vie et celle de Poe. Manifestement nous étions tous deux hantés par un fantôme. J’ai rapidement compris que pour Poe il s’agissait de sa femme Virginia, disparue jeune, et je m’interrogeais : qui était donc le mien ?»
    Edgar Poe est donc présent sous les traits de Ben Chaplin, mais aussi par de nombnreux autres indices : le nom de Baltimore, qui est celui de la ville où vécut et mourut l'auteur des "Histoires extraordinaires", le nom du pasteur, Allan Floyd, le poème de Beaudelaire, Spleen, déclamé phonétiquement en français par Alden Erhenreich qui joue Flamingo, mais encore le prénom du spectre de la jeune fille jouée par Elle Fanning, Victoria, prénom de sa femme épousée à 13 ans et morte à 25, et qui prit dans son oeuvre les traits de Lenore, Annabel Lee ou Ligeia. Edgar Poe guide donc Hall Baltimore pour la construction narrative de son livre, mais nul besoin à Coppola de mentor pour son écriture filmique. Il assume là encore le twixt, la contradiction entre la simplicité ("J’ai décidé d’arrêter presque entièrement de faire des mouvements de caméra. Dans Twixt, elle ne bouge pratiquement pas, sauf pour cinq panoramiques. J’utilise une technique visuelle où la scène s’élabore à partir d’unités de construction filmique en partant du principe que les spectateurs ne s’intéressent pas particulièrement à la mise en scène") et la complexité, voire la surcharge, multipliant les effets comme ce ciel où on distingue le mouvement des étoiles, comme quand on le photographie avec un long temps de pose. Il y a d'ailleurs beaucoup de choses autour du temps, dont un des personnages dit qu'il s'écoule autrement : le clocher de l'église avec ses sept horloges, qui indiquent toutes une heure différente, la cohabitation d'Edgar Poe, des personnages du massacre de 1955 et de Hall Baltimore, ou l'Hotel abandonné qui revit comme l'Hôtel Overlook.
    Il est intéressant de noter le grand écart entre les avis des différents critiques, du "merveilleux état de grâce" des Cahiers à la "plaisanterie de carabin indigne du cinéaste" de l'Express, Télérama publiant bien sûr un pour (Jacques Morice) et un contre (Cécile Mury). Intéressant, et pas étonnant, car c'est le résultat de la démarche de Coppola, qui s'en contrefiche totalement de plaire, à la différence de tous les films de studios. C'est cette liberté absolue, perceptible à tout instant, qui donne toute sa valeur à "Twixt" et qui en justifie les excès et les boursouflures, offrant à ce film d'étudiant réalisé à 70 ans une place légitime dans la très belle filmographie du réalisateur aux six oscars et aux deux palmes d'or.
    http://www.critiquesclunysiennes.com/
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