En 2008, Oskar Jonasson réalisait "Illegal Traffic" (Reykjavik - Rotterdam), un petit thriller fleurant bon la Scandinavie. En 2012, le clone Américain de cette version Islandaise, "Contrebande", arrive sur nos écrans. Points communs entre ces 2 longs-métrages : une intrigue identique (ici, un ex-contrebandier doit reprendre du service pour aider son jeune beau-frère, lequel est dans le pétrin et doit rembourser un dealer après un convoyage raté. Pour se faire, il va monter une petite expédition où coups fourrés, imprévus et traîtrises seront au menu), un pitch vu et revu et Baltasar Kormákur. Acteur dans le film nordique, le réalisateur de "101 Reykjavik", déjà tributaire des studios Hollywoodiens par deux fois pour des films peu recommandés ("A little trip to heaven", "Inhale"), nous offre donc un remake proche de l'original qui tire son intérêt de l'ingéniosité dont le héros va faire preuve pour passer son 'colis'. En outre, ce thriller classique (sur le fond comme sur la forme) s'appuie sur un casting plutôt séduisant (Mark Wahlberg - pour qui ce film apparait purement alimentaire -, Kate Beckinsale et Ben Foster notamment, Giovanni Ribisi dans une moindre mesure). Malheureusement, codifié a l'extrême, sans réel panache, totalement prévisible (avec un twist final que l'on voit arriver de très très loin) et manquant de véritables moments forts, ce divertissement sans prétention réunissant suspens, action et rebondissements montre rapidement ses limites et apparaît très vite stéréotypé. Par ailleurs, si l'on fait abstraction de quelques facilités scénaristiques, l'intrigue est plutôt bien ficelée mais le montage rythmé fait perdre toute notion d'intensité et de temps, la rendant par contrecoup peu crédible (l'attaque du fourgon, preparée en 3 coups de cuillères à pot, en est le meilleur exemple). Pour le reste, cinéma pop-corn par excellence, on ne peut pas dire qu'il y ait eu tromperie sur la marchandise avec ce "Contrebande", une série B calibrée à la fois sympathique, efficace, divertissante et sans surprise mais surtout un film symptomatique d'un mal qui ronge un cinéma Américain en manque cruel d'inspiration ...