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    Portrait au crépuscule
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    3,4
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    33 critiques spectateurs

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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 septembre 2019
    Le cinéma russe s’exorcise, on n’a pas fini de s’en rendre compte. Toujours il cherche l’envers de ses causes malheureuses, mais la profondeur du miroir ne dépend pas toujours de la taille des maux. Ici, son portrait est pris au crépuscule avec un appareil qui conserve la mémoire de son ancien propriétaire, et il va servir au au passage à préserver le souvenir d’une de ces amours sordides entretenues entre les murs insalubres d’immeubles graffités.

    Marina, personnage principal, est assistante sociale, la profession la plus ironique dans la préfiguration par Nikonova d’un Rostov-sur-le-Don fait de monstres créant d’autres monstres, de générations monotones d’alcooliques, de violeurs, de violents et de malheureux. Cette déséspérante machine infernale d’un peuple à l’agonie se purge par l’irrespect et une bureaucratie encastrée dans des impasses kafkaïennes.

    Les films, eux, demeurent, et les photographies aussi, figeant le quotidien dans une image presque normale. Pour mériter de faire sa photographie, encore faut-il que Marina mérite d’être violée. Car elle est là la véritable horreur : pour les policiers miliciens qui portent l’uniforme pour s’élever d’une mer de monstres, c’est presque une faveur et une porte d’entrée vers l’autosatisfaction de sentir qu’on est tous pareils. Mieux vaut ça que la taule, marmonnent-ils en jetant un billet cynique sur le lieu de leur crime, prix au rabais de leur conscience tranquille.

    Victime de la prostitution sans y avoir jamais pris part, Marina se transforme, comme si elle souffrait moins depuis qu’elle était empêtrée dans une réflexion sociétale presque philosophique devenue passionnante sans préavis. Finie l’assistante sociale : d’abord le reniement, puis la colère, puis la résignation. Les stades d’un état terminal de la pensée au cours duquel elle va commencer par s’assister elle-même et aimer son prochain. L’aimer même s’il a appris la haine et qu’il rejette le mot sans pouvoir s’expliquer, ni rien expliquer.

    Pourtant il y a des mots et une douce action dans les recoins du film, un filet d’affection qui se fraye un chemin dans les sources du mimétisme générationnel, difficile à comprendre car l’on conçoit mal qu’un film russe puisse ne pas traiter de destruction mutuelle. Chaque film russe, aussi déprimant soit-il, offre sa propre échappatoire à ses vicissitudes, plus ou moins facile à emprunter. Chez Nikonova, elle a la poésie d’une photo prise au moment où la lumière est la moins propice. Elle aussi a filmé des actes sanguins, sanguinolents et injustes sous le pire jour de ses concitoyens et de son pays. Pourtant elle en a fait naître une lueur.

    https://septiemeartetdemi.com/
    Gabith_Whyborn
    Gabith_Whyborn

    36 abonnés 842 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2015
    Excellent drame dur avec des acteurs authentiques, par contre ça donne pas envie d'aller en Russie, dans ce film on vois surtout la noirceur
    de la cette société; la misère et des gens dépourvus d'humanité. A voir!
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    69 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 mai 2014
    J’éprouve une grande sympathie pour ce film très imparfait mais pourtant particulièrement touchant. Cela vaut pour la subtilité du scénario, la pudeur des scènes de viol et surtout la grâce d’Olga Dykhovitchnaia, dont la profondeur du regard semble refléter le questionnement de la réalisatrice. Le film est pessimiste quant à la société russe, les policiers ayant des allures de criminels et le citoyen semblant seul dans un monde égoïste. Marina, elle, préfère prendre en main son destin, refuser l’hypocrisie et aider ceux qui dont la vie a été brisée par une éducation lacunaire, quitte à recevoir des coups pour ça. Le personnage d’Andreï qui n’est au départ représenté que comme une brute épaisse, s’avère alors lui aussi touchant, une victime au même titre que Marina de la fêlure de la société.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 janvier 2014
    Bouleversant, intriguant... Selon moi, juste GÉNIAL !!
    Entre controverse et violence, se filme nous met des les premières minutes dans la Russie profonde, et nous montre sa face cachée !
    xxLaurent
    xxLaurent

    6 abonnés 117 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 18 décembre 2013
    Scénario complètement irréaliste (je serais curieux de lire l'avis de femmes qui ont été victimes de viol).

    Le portrait de la société est effrayant. En bref, les violeurs ne sont pas si mauvais que ça, c'est même des mecs plutôt virils. Les pédophiles ne le sont pas vraiment. Et cerise sur le gâteau les critiques adorent le film...
    Pas encourageant pour que la société avance...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 août 2012
    Ce film est un réel chef d'oeuvre brut, magnifique, dur comme d'appuyer sur un aphte avec sa langue.
    Au carrefour entre "I spit on your grave", "Incendies", "Johanna" de Kornel Mundruczoet, et plein d'autres choses, ce film est un réel coup de maitre d'Angelina Nikonova qui nous entraîne au crépuscule des Drames.
    Johanna, et c'est presque un Spoiler que d'en parler en vue du résumé, mais si j'en parle, c'est parce que cela va bien plus loin.
    Il y a dans ce film, quelque chose de phénoménal, au bord de l'apothéose, en ce que l'amour et la haine jouent à chat pour de vrai, comme jamais.
    A tel point que "J'ai rencontré le diable" de Kim Jee-woon devient alors une érection dont on a honte.
    "Portrait au crépuscule" est un film qui va plus loin et plus noir, et plus génial, que tout ce qu'on a pu adorer dans le genre. Il nous pousse dans nos retranchements les plus profonds, d'amour comme de haine, comme de la frontière entre les deux.
    La fin est magnifique, virulente d'un cinéma poétique et froid, dans la lignée d'un mélange entre Kaurismaki, et des écrits de Savinkov, mêlés à du Mark Slade avec une pincée de "Martyrs", et de "la fiancée du pirate".
    De plein d'autres choses aussi, trop de choses, ainsi est il impossible de l'associer à quoi que soit, à part un sentiment profond, qui nous prend du coeur jusqu'au tripes, à par la froideur des tripes jusqu'au coeur, d'avoir froid.
    Prendre une photo au crépuscule, et y penser, au crépuscule, à deux fois.
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    83 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2012
    Marina est une femme à la dérive qui parait éprouver un plaisir masochiste à accuser son entourage et à mettre en pratique sa propre déchéance, ponctuée par la violence et la dégradation. Difficile de ne pas voir dans la jeune héroïne une métaphore de la société russe contemporaine, règne de la violence et des dérèglements en tous genres – il est ici donné une piètre représentation des fonctionnaires de la police. Portrait au crépuscule, œuvre radicale et sans concessions, se révèle donc au final comme une expérience de cinéma, qui engendre une tension croissante dont nul ne peut prévoir à quoi elle aboutira. Quelques scènes du film, dont notamment la fête d’anniversaire, sont à proprement parler hallucinantes et leur grande force est de sans cesse réorienter la narration, d’être capable en deux, trois minutes d’inventer et de crédibiliser des histoires satellitaires (comme la famille au moment de l’embarquement à l’aéroport). La dépression existentielle dans laquelle s’englue Marina en fait une consœur des personnages du new yorkais John Cassavetes. On établit aisément des similitudes entre la formidable Olga Dihovichnaya, également scénariste, et la grande Gena Rowlands.



    Néanmoins, Portrait au crépuscule se double d’un état des lieux, noir et terrifiant, d’un pays gangréné par la corruption et les abus de pouvoir. Sur ce fumier où prospèrent et survivent les sous-hommes nouveaux, ahuris de sauvagerie et abrutis d’alcool et de drogues, une femme conquiert sa liberté et son espace vital en se moquant des regards et des jugements. Angelina Nikonova ne veut surtout pas porter le moindre jugement moral, exigeant notre acceptation, sinon approbation, d’un comportement irrationnel. Mais qu’importe, on est face à un film monstrueux et subversif à tous les sens du terme. Et quand on ajoute qu’il s’agit d’un premier long-métrage, on n’est pas loin de penser qu’on touche quasiment au chef d’œuvre.
    louis-marie92
    louis-marie92

    15 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 avril 2012
    On ne sort pas indemne de ce film qui dépeint la noirceur d'un société russe où les rapports humains relèvent d'une sauvagerie déprimante. Et pourtant on découvre chez certains qui paraissaient monstrueux des lueurs d'humanité troublantes, surprenantes. Les acteurs sont tous époustouflants et sur le plan technique la maîtrise est vraiment impressionnante. Un film très fort et, malgré sa terrible noirceur, très beau.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 avril 2012
    Film subtile et puissant. Nécessite de s'informer un peu avant, sinon on risque d'avoir besoin de deux projections. Une critique acerbe de la société moderne (violence du pouvoir) en miroir avec l'évolution de la vie individuelle (viol). Très belle interprétation et très bonne réalisation. Mais film dur et qui reste en bouche longtemps après la fin de la projection. La fin a sans doute plusieurs interprétations...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 mars 2012
    Avec "Elena" sorti récemment, voilà un autre film russe qui n'a pas dû recevoir le label de l'office du tourisme local ! En tous cas, "Portrait au Crépuscule" porte bien son titre : Russie crépusculaire, environnement glauque, personnages pathétiques... une société contemporaine sans repères qui laisse la part belle aux aspects les plus abjects de l'être humain (corruption, arrivisme, dépravation...). Quand la pulsion prend le pas sur la réflexion, la bestialité sur l'humanité, deux attitudes semblent prévaloir : la violence (sociale, familiale, sexuelle...) ou l'indifférence. Ce qui est à la fois fascinant et un peu effrayant dans ce tableau glauquissime, c'est que "Portrait au Crépuscule" n'est pas l'œuvre d'un vieil ours misanthrope mais un premier film, un film de femmes, jeunes qui plus est (la réalisatrice Angelina Nikonova, qui fait déjà preuve ici de pas mal de maturité, et l'actrice/co-scénariste Olga Dikhovichnaya, exceptionnelle dans le rôle de Marina). C'est donc dans un décor poisseux, psychologiquement et physiquement (Rostov, quelle charmante petite bourgade...), que les deux auteures nous plantent un scénario subtil et extrêmement déroutant. En effet, alors qu'on pense qu'on va assister à un "rape & revenge" classique (dans son déroulement, bien sûr, pas dans son environnement), l'héroïne change brutalement d'attitude. Elle abandonne l'hypocrisie froide et calculée qui la caractérisait pour vivre selon son instinct et ses sentiments. De la même manière, l'attitude qu'elle adopte vis-à-vis d'un de ses agresseurs est là aussi loin de ce qu'on aurait pu attendre : choisit-elle la rédemption (ou, en tous cas, la possibilité de rédemption) plutôt que la vengeance ? ou alors, cette compassion affichée dans un monde dépourvu de sentiments est-elle une forme de vengeance beaucoup plus subtile ? Peinture sans concession d'une société en décomposition bénéficiant d'une réalisation d'une précision chirurgicale et d'une interprétation d'une grande puissance, "Portrait au Crépuscule" nous laisse assez mal à l'aise et plein de questions, longtemps même après l'avoir vu. Ce n'est pas là sa moindre qualité.
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2012
    Deux femmes sont à l'origine de Portrait au crépuscule : Angelina Nikonova et Olga Dihovichnaya, qui ont co-écrit son scénario, la première réalisant et la deuxième jouant le rôle principal, celui de Marina.. Des regards féminins sur un monde de brutes, bestial, machiste, bref, la société russe post-communiste et néo-capitaliste. Le film n'est pas pour autant un simple tableau de moeurs, accablant et brutal, comme peuvent l'être, chacun à leur manière, Sibérie Monamour et Elena. Là où l'on s'attend à une descente aux enfers de Marina -un talon cassé et tout se détraque-, après son viol, c'est à une révolution psychologique et comportementale de la jeune femme que l'on assiste (voir la scène du dîner d'anniversaire). Le film a l'intelligence de laisser planer un mystère sur ses motivations, sa vengeance ne sera pas violente mais tendre, comme si l'amour était l'unique remède à l'indifférence et à la violence. Portrait au crépuscule est fondamentalement noir et rugueux, mais il est tempéré par quelques répliques et scènes teintées d'humour. Si le film avait été un bloc naturaliste, il aurait été insupportable et sordide. En utilisant un nuancier subtil d'émotions, Nikonova n'altère en rien la puissance de son projet, elle l'approfondit, le dilate et le rend passionnant et accessible à de multiples interprétations.
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    39 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 mars 2012
    Film extrêmement déroutant, Portrait au crépuscule se démarque avant tout par sa profonde originalité. Une peinture glauque et désespérée de la société russe contemporaine, où l’alcoolisme de masse, la violence, la corruption et l’égoïsme précipitent un pays dans une décadence inexorable, sert de toile de fond au drame personnel d’une femme désabusée qui va tenter de séduire le policier brutal qui l’a violée. Si l’analyse sociologique nous passionne par son vérisme et son acidité, on reste perplexe devant l’incohérence du comportement de ce personnage féminin dont on a du mal à comprendre la psychologie et la motivation. À vouloir embrasser trop de thématiques, la réalisation d’Angela Nokonova se perd en route et détruit la crédibilité de sa narration. Sa collaboration avec son actrice-scénariste laisse pourtant entrevoir un potentiel prometteur.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 5 mars 2012
    Difficile de faire plus glauque... Néanmoins derrière cette obscurité, dont je comprend aisément qu'elle puisse rebuter certains, se cache une certaine poésie. Subversif mais sans tomber sans la provocation, austère, "effrayant", politique... Un premier film très réussi !
    César D.
    César D.

    33 abonnés 616 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mars 2012
    j'ai beaucoup aimé la première partie du film, l'actrice est fantastique, mais la fin est tellement déroutante, que je n'y ai plus cru du tout. dommage. franchement, le comportement de cette femme vis à vis de son violeur est incompréhensible. la toute fin est très poétique, mais là encore, on se demande pourquoi ces personnages se comportent ainsi.
    ffred
    ffred

    1 497 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 mars 2012
    Jeune réalisatrice russe, Angelina Nikonova a eu un mal fou à monter ce premier film au pays du macho roi. Aussi productrice et scénariste, elle dresse un portrait assez effrayant, sans doute très réaliste, de la société russe actuelle. Ca donne pas envie d’y vivre et encore moins d’y aller en vacances. Ce premier long métrage est d’une sécheresse efficace. La mise en scène, caméra au poing, est d’une certaine force, révélant toutes les difficultés dont la jeune femme a du faire face pour arriver à mener à bien son projet et toute la rage qui devait l’animer. Techniquement, c’est très minimaliste, accentuant encore l’effet de véracité. La photo produit une ambiance particulière et poisseuse. L’interprétation est de qualité. Dans le rôle titre, Olga Dihovichnaya, aussi scénariste et productrice, est très convaincante...
    La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-portrait-au-crepuscule-100630535.html
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