Voilà un film qui laisse perplexe - au prétexte de la rencontre avérée entre Presley et Nixon fin décembre 1970, que cherche-t-on à nous montrer ? Sans doute une sorte de portrait instantané de l'icône, avec toutes ses fêlures et obsessions, une légende (encore) vivante alors, qui veut ajouter à sa collection de breloques diverses (dont celle de "sheriff" de Memphis) une improbable plaque d'agent fédéral, "at large"... Le politicien matois, cédant à la pression de sa fille Julie, s'offre quelques heures rafraîchissantes, en rencontrant l'"entertainer" célébrissime, celui qui ne se déroba pas à ses obligations militaires (2 ans en Allemagne - 58/60), et avait une foi patriote aussi naïve que totale. Fort bien, mais on reste sur sa faim, le film (court - moins d'une heure et demie) exploitant toujours la même veine (déclinée), et piétinant beaucoup. Spacey et Shannon ne ressemblent ni l'un, ni l'autre, à leurs modèles, mais s'en sortent plutôt bien - surtout Shannon, qui, à défaut d'avoir le physique avantageux de l'idole (qui était encore mince), et même son âge (35 ans), restitue la gestuelle et le parler traînant du natif du Tennessee, dans ses défroques clinquantes et pathétiques (la réalisatrice ayant pris le parti opportun de ne pas le faire chanter... puisque c'est le "citoyen Elvis" qui se met en avant). Au bilan, une bonne idée, mais exploitée paresseusement - et au positif, la plongée nostalgique dans les seventies débutantes...