Derniers Avis sur Barbara

Un film poussif, ennuyeux, et trop lent . On comprend la démarche intellectuelle, la description du régime autoritaire de l'Allemagne de l'est et le climat de suspicion permanente . Mais l'actrice nous laisse de marbre, difficile d'accrocher vraiment à ce néo-drame soporifique

Un très beau film d'une sobriété formelle et d'une économie de moyen pour aborder un sujet complexe. Le poids de la suspicion pèse sur chaque seconde, chaque regard, chaque posture du corps. Et pourtant l'espoir ne demande qu'à percer, la confiance à s'installer en dépit de toutes les barrières qui se dressent.

Censé traduire l'oppression policière que subit une femme médecin sous le joug de la RDA, ce film n'est qu'un soap opéra mal joué, mal filmé ( le réalisateur est manifestement amoureux de son actrice qu'il filme sans arrêt en gros plan) et mal monté, mâtiné d'une intrigue amoureuse hospitalière à la "Urgences". Invraisemblances et longueurs ennuyeuses font qu'on est bien loin de "La vie des autres" sur le même thème.

C'est une époque, c'est une atmosphère, c'est la pesanteur du regard des autres, les voisins qui s'épient les uns les autres. C'est l'Allemagne de l'Est dans tout ce qu'elle a de mauvais, et les hommes et les femmes font leur travail, et la conscience professionnelle exerce ce pouvoir de rendre les choses plus belles. Quel est le sens de notre vie ? Faut-il absolument passer à l'Ouest et voir ce monde merveilleux ou bien rester à l'Est et se sentir utile ? Barbara doit se poser ce genre de questions, car en définitive elle se sacrifie plus ou moins. Un amour pour un autre. C'est un très beau film avec peu de personnages qui en dit long sur l'espoir de l'humanité.

Très beau film ! On ressent l'atmosphère oppressante de cette époque où tout le monde était sur ses gardes en Allemagne de l'est. Très beaux sentiments, les acteurs incarnent bien les personnages.

Le film n'a l'air de rien, mais recrée une ambiance plombée à souhait. Dans ce petit village ou est "exilée" dans les années 80 la berlinoise Barbara, tout le monde connait tout le monde. Ou plus exactement tout le monde espionne tout le monde. On parle peu, tout le monde observe. Petzold a écrit un scénario crédible vu son passé de famille de l'ouest passée à l'est! L'histoire est simple, avec une touche de thriller pour pimenter légèrement ce portrait de femme traquée… et amoureuse.
La campagne est accueillante à l'opposée de l'intrusive présence des gens de la Stasi. C'est moins technologique que dans La vie des autres mais tout aussi stressant.
Petzold propose une mise en scène de qualité, jamais excessive, mais avec des cadrages travaillés et signifiants.
De plus, il connait bien ses deux acteurs, a longuement préparé l'ambiance à reproduire, faussement apaisée dans sa ruralité.
Nina Hoss est sublime de retenue, et magnétique dans sa féminité. Nous n'avons aucun mal à partager son combat intérieur incessant pour ne pas tomber dans les pièges qui lui sont tendus. Avec son protagoniste médécin, joué par Ronald Zerhfeld, savaient-ils que l'un des films inspirants du metteur en scène, To have or have not, proposait Lauren Bacall face à Humphrey Bogart!

Barbara et André causent moins que leurs ainés, icones aimées, mais émeuvent tout autant. Du travail appliqué digne de porter le renouveau du cinéma allemand.
DVD vo - juin 2022

Un film remarquablement mis en scène. Dès le premier plan du film, Nina Hoos de profil, on se dit qu'il y a un problème. Et pour cause ! Ensuite, la bande son est formidablement travaillée : on ressent un frisson d'inquiétude simplement en entandant, dans la nuit, une voiture qui s'arrête. Enfin, à la question de savoir si le médecin chef est attiré par Barbara ou s'il est chargé de l'espionner, Christian Petzold donne la réponse pratiquement dès le premier plan : fallait oser et ça fonctionne parfaitement.
Enfin, le film vaut d'être vu ne serait-ce que pour la magnifique prestation de Nina Hoos.
Un des quelques films qui finissent par nous habiter à tout jamais.

Ce film est superbe, poignant, plein de pudeur et de non-dits.
De plus, il est très instructif car il nous plonge avec réalisme dans le passé des deux Allemagne.
Quant à Nina Hoss... formidable comme à son habitude.

Ce film est centré sur un médecin est-allemand l'éponyme Barbara. Elle travaillait auparavant dans le prestigieux hôpital de Berlin mais a été transférée dans un petit hôpital rural pour des raisons qui ne sont pas immédiatement évidentes. Mais il est clair qu'elle a fait quelque chose que le régime n'a pas approuvé. Tout en travaillant à l'hôpital il devient clair que la Stasi la surveille de près son patron en sait clairement plus sur elle qu'on ne s'y attendrait et quand elle disparaît de leur surveillance elle reçoit une visite moins que subtile de la Stasi. Nous apprenons plus tard qu'elle a été punie pour avoir demandé l'autorisation de quitter le pays et qu'elle n'a pas renoncé à son intention de partir. Nous voyons qu'elle est un médecin attentionné et compétent exactement le type dont l'hôpital a besoin. Elle diagnostique un cas de méningite que d'autres ont manqué et se rend compte plus tard qu'un autre patient a besoin d'une opération urgente. Pendant ce temps elle se rapproche professionnellement de son supérieur le Dr André Reiser même si elle soupçonne qu'il informe pour la redoutable Stasi. Au fur et à mesure que le temps passe et que le jour de son évasion vers l'ouest approche elle doit décider entre la liberté en Occident et rester à l'hôpital où ses compétences sont nécessaires. L'histoire est racontée avec une touche étonnamment légère compte tenu du sujet les scènes de Barbara à vélo à travers la campagne sont bucoliques. Nina Hoss porte l'histoire en tant que Barbara mais est habilement soutenue par Ronald Zehrfeld qui a joué le Dr Reiser et Rainer Bock qui joue le sinistre officier de la Stasi Klaus Schütz. Bien qu'il y ait peu de violence réelle il y a le sentiment qu'il y a un réel danger pour Barbara surtout lorsque la Stasi fouille son appartement et de manière plus inquiétante son corps. Le dilemme de savoir si elle essaiera de s'échapper ou non est bien décrit et sa décision finale est représentée de manière crédible. Dans l'ensemble je pense que ce drame allemand vaut la peine d'être regardé il n'est peut-être pas rapide mais il est toujours captivant...

Très beau film qui présente un point de vue plutôt originale. Celui de la responsabilité individuelle au sein d'un régime autoritaire. Fuir ou ne pas fuir son pays alors qu'il subit la répression et la tyrannie. Ce fut le cas de certains dissidents comme Vaclav Havel qui bien que persécuté et emprisonné continua à affirmer ses convictions. Ce médecin, héroïne ordinaire interprètée magnifiquement, est à cette image..
Et c'est sublime...

Atmosphère pesante comme pouvait l'être la RDA à l'époque. Grande sobriété dans le jeu et la narration. Pour l'esthétique le réalisateur s'est quand même fait plaisir avec la photo et la lumière. Meme une Trabant parait belle

Film tout en rigueur germanique, et qui plus est en rigueur Est-germanique. Pas de fioritures, juste des trajectoires qui se croisent et qui veulent prendre plus de sens que la platitude triste et angoissante de la vie quotidienne. Cela parait tout simple, mais je suis sûr que cela n'a pas dû être facile de reconstituer cette ambiance de la RDA, si proche dans le temps (trente ans!) et pourtant déjà si lointaine. C'est un film qui redonne à penser les jours qui suivent ...

Indiscutablement un très beau film doté d’une mise en scène impeccable mais ultra classique, de celles dont les profanes ne s’aperçoivent pas tellement elle correspond à notre façon de voir ce que nos yeux regardent. Par ce simple fait, le rythme est lent, monotone et dépourvu de toute surprise. Le scénario est très simple à condition de connaître un minimum l’histoire moderne de la RDA. A cet égard, la lecture de l’encadré placé rouge sur la face arrière du dvd est indispensable. Ensuite il suffit d’entrer dans le film et de le suivre pas à pas. La plus grande qualité de ‘’Barbara’’ est de nous faire ressentir l’ambiance quotidienne, concernant chacun et chacune qui a régnée en RDA durant les années du mur. C’est un superbe moment d’histoire d’une justesse édifiante. Il n’y a donc aucun cinéma spectacle. Petzold ne se détourne jamais de l’essentiel et je jeu de Nina Hoss est irréprochable. Interpréter Barbara différemment en aurait détruit toute sa valeur.

L’histoire de Barbara, médecin condamné à travailler dans une petite ville de RDA après avoir été arrêtée par les autorités communistes pour subversion. Le récit pourrait intéresser si la première moitié ne faisait pas preuve d’une telle froideur, que ce soit dans l’exposition très elliptique des enjeux, dans le personnage de Barbara lui-même ou dans le jeu tout en retenue de son interprète. En résumé, c’est lent et c’est long. La dernière partie gagne en intensité en se concentrant sur la question du choix auquel doit faire face Barbara. Malheureusement, le scénario (pourtant très dépouillé) met trop de temps à installer ses différents conflits pour emporter l’adhésion.

Désordonné, fiévreux, émouvant. Barbara est un bel hommage à la chanteuse décédée il y a vingt ans. Mathieu Amalric esquisse son portrait à petites touches, ou se mêlent fiction et images d’archives, comme pour ajouter à la complexité du personnage. Le film montre le réalisateur lui-même en train de tourner un biopic sur Barbara interprétée par Jeanne Balibar. Tout en se maquillant, l’actrice fredonne Au Bois de Saint-Amand et c’est pas mal. Juste après on entend Barbara livrer une touchante version de Nantes. Amalric semble ému aux larmes. Par la chanteuse ou son double, on ne sait. La mise en abyme est parfaite.
Si le côté déstructuré du récit peut dérouter, le résultat est une belle surprise. Barbara et Balibar se confondent pour mieux nous confondre. Oui, La photo est bonne ! Et le puzzle finit par se reconstituer. Des blessures de l’enfance au pardon de l’âge mur, de L’Aigle Noir à Göttingen. Du premier cabaret ou elle chante Brel et Brassens, à la célébrité de l’Olympia, toujours la même Petite Cantate. Elle n’oublie pas S(M)es Hommes de cœur et ses compagnons de jazz. Jusqu’au bout, elle dit son Mal de Vivre. Convaincue que S(M)a Plus Belle Histoire d’Amour reste avec le public.
« Ce qu’elle dit du bout des lèvres, elle l’entend du bout du cœur » chantait Barbara. Ça vaut aussi pour elle. Il faut une Jeanne Balibar totalement habitée par son personnage pour nous faire pénétrer dans l’intimité de « la pianiste chantante ». Sans compter que sa voix restitue aussi bien la fragilité des aigus que les graves soyeux. Elle fait donc une convaincante Dame Brune. Et par la grâce du film de Mathieu Amalric, on a la réponse à la question de Barbara : Dis, quand reviendras-tu ? Ses chansons sont l’assurance d’une vie éternelle.