Derniers Avis : Eyes Wide Shut - Page 4

Je ne suis pas tout à fait d'accord.avec la plupart des critiques qui évoque le sujet comme celui d'un couple à la dérive.
Kubrick a traité le sujet de la psychologie de l'infidélité qui est radicalement différente chez l'homme et chez la femme.
Pour elle, spoiler: la trahison commence par le simple fait de rêver d'être dans les bras d'un autre homme
mais jamais spoiler: elle ne cédera à cette tentation
.
Pour lui, c'est plus physique spoiler: il séduit, il fréquente des prostitués, il se retrouve dans une orgie
mais lui aussi, jamais spoiler: il finira par tromper son épouse
.
Malgré cette différence d'approche, cela mène le couple à s'ouvrir l'un à l'autre et peut-être envisager d'aller au bout de leurs rêves. Mais le film se termine sur cette phrase spoiler: commençons par baiser...que je comprends: baiser ensemble
avec comme espoir que le simple fait d'en avoir parlé les a sauvé.
Cette thérapie de couple nous plonge dans les abimes de l'âme, le tout dans une atmosphère malsaine. Une réussite sur ce point de vue.

Si vous aimez les longues histoires pour adultes, la nuit et les intrigues mystérieuses, suivie de musiques nocturnes qui vous caresserons vos tympans, porter par de grands acteurs et actrices, des décors esthétique propre au réalisateur avec des masques en veux-tu en voilà, n’attendez pas allez y mais surtout n’oubliez pas ! Fidelio ! Car si vous oubliez le mot de passe ! châtiment !!!

Une tension palpable tout au long du film, renforcée par la bande son: on a laissé un manchot s'amuser sur un piano mais ça fonctionne. Adapté aussi bien aux cinéphiles qu'aux pervers - c'est l'équilibre parfait, tout le monde est satisfait

Ce n'est pas par ce que c'est du Kubrick en fin de vie qu'on est obligé de se pâmer. Il faut rester objectif : c'est d'une lenteur vraiment pénible. Avec ce thème musical de trois mesures, lancinant, pendant plus de deux heure trente. Et la caméra bloquée sur ce bellâtre sans aucun caractère. Ah ça oui, on voir de très jolies femmes nues, mais je ne vais pas au cinéma pour ça.

Son ambiance à la fois pesante et érotique, sa galerie de personnages étranges voire excentriques, sa lenteur maîtrisée, sa dose assumée de vulgarité ; autant d'ingrédients qui font de Eyes wide shut un film qui ne laisse pas indifférent. Les pérégrinations improvisées du docteur Harford dans le monde de la nuit et ce qu'il a de sordide lui ouvrent les yeux sur la nature humaine. Il porte alors un regard différent sur le désir et se retrouve confronté aux déviances de l'élite new-yorkaise, élite à laquelle il n'appartient pas mais dont il est l'un des supplétifs. Maintenant que ses yeux sont bien ouverts, sur son couple et son monde, choisira-t-il de les fermer afin de continuer comme avant ? Malgré la présence de Tom Cruise dont je ne raffole pas d'ordinaire, Eyes wide shut est à mon avis un chef d'oeuvre.

Une adaptation pas très fidèle de la Nouvelle rêvée de Schnitzler plus complexe que le film.Tom Cruise et Nicole Kidman ont l' air paumés.Un beau jeu de couleurs et clin d' oeil à Lolita et Orange mécanique.Une fin peu vraisemblable .Une quête du désir mystérieuse, pas freudienne pas comme chez Schnitzler

Je ne suis pas un fervent admirateur de Stanley Kubrick mais l’ambiance de son ultime réalisation m’a vraiment troublé. Les mystères, l’ambiguïté et les faux-semblants qui émanent du scénario m’ont piqué au vif au point que la lenteur de « Eyes Wide Shut » ne m’a guère contrarié. Son esthétisme parfois baroque ainsi que la musique utilisée m’ont plu. L’autre bonne surprise du film est à mettre au crédit de Tom Cruise, dont l’interprétation est à saluer.

Une mise en bouche excellente, de la préparation à la future soirée avec la valse numéro 2 de Dimitri Shostakovich qui annonce une ambiance bien étrange. Ladite soirée remplie de tension et de retenue est un plaisir à regarder. L'apogée et le retour à la maison avec la discussion épique entre Tom Cruise et Nicole Kidman totalement stone est incroyable, on aurait aimé que ça dure encore. Nicole très convaincante tout au long du film pendant les courts passage ou on l'aperçoit.
Que faire après une telle révélation, et bien rien du tout, errer en ville pour oublier. On se croirait dans un road trip ou Bill rencontrera des personnages tous plus fous les uns que les autres avec une tension et des possibilités de plus en plus forte jusqu'à l'orgie sectaire finale.
spoiler: Finalement, aucun ne trompe l'autre, malgré les envies, les rêves et les propositions. Une fois que l'on a confié toutes ses pensées à l'autre "What can we do now ? Fuck."
Dernière discussion et dernier mot qui font réfléchir.
Excellent mais à voir une seul fois dans sa vie tellement c'est long.

Quel plaisir que de revoir sur grand écran pour son 20ème anniversaire « Eyes wide shut », le dernier opus de Stanley Kubrick ! Lors de sa sortie j’avais été marqué par la cérémonie orgiaque dans le manoir et même en le revoyant sur DVD et après avoir lu la nouvelle d'Arthur Schnitzler publiée en 1926, je n’avais pas bien compris l’esprit de ce film.
C’est en fait le film le plus intime de Kubrick puisqu’il parle de l’amour conjugal et de la fidélité (cf. le mot de passe pour la soirée). Entre 2 extraits de la deuxième valse de Chostakovitch, c’est un « véritable cauchemar éveillé » - bel oxymore comme le titre du film - que va vivre le Dr Harford dit Bill (Tom Cruise) après que sa délicieuse femme – Alice (Nicole Kidman) – lui ait parlé d’une tentation qu’elle avait eue vis-à-vis d’un officier de la marine lors des dernières vacances.
Notre Bill, fort de sa position sociale de médecin des riches à New York, montrant à maintes reprises sa carte professionnelle et sortant facilement ses dollars, va être littéralement désarçonné par le doute et à 5 reprises il imaginera sa femme et l’officier de marine. Rongé par ce doute, il va errer la nuit dans les rues de NY en y voyant toute une série de formes de sexualité… alors qu’il dit à 2 reprises « le sexe est le cadet de ses soucis ». Bill va essayer de comprendre le pourquoi/comment de cette cérémonie … et il sera même suivi, menacé et clairement « mis en garde » par Ziegler, le modèle de réussite sociale que Bill envie. Il rentre dépité chez lui, éteint le sapin de noël et rejoint sa femme qui repose à coté du masque que Bill portait lors de la cérémonie … la malicieuse Alice en savait-elle peut-être plus ?
Inutile de dire que le film est prodigieux en termes de plans, de décors, de lumières, de musiques (avec même un petit extrait du requiem de Mozart lors des errements de Bill) et même de peintures faites par l’épouse du réalisateur comme dans « Orange Mécanique » (1971) … mais on connaît la « méticulosité » de Kubrick qui a mis pas moins de 400 jours consécutifs pour tourner ce film.
Du très grand cinéma !

Un profond malaise s'est emparé de moi à la vue de ce film. Et pourtant, je l'ai beaucoup aimé. C'est la preuve que l'on peut réussir un film en mettant mal à l'aise son spectateur.

Stanley Kubrick ne nous épargne en effet pas : musique stressante, ambiance angoissante, énormément de mystère ... On nage en eaux troubles et on n'en sait pas plus que le personnage principal, ce qui permet de se mettre aisément à sa place.

"Eyes Wide Shut" recourt énormément au symbolisme pour ne pas aborder frontalement certains thèmes, tel que le projet MK-Ultra.

On a donc un scénario dérangeant (adapté d'une nouvelle d'Arthur Schnitzler), une mise en scène angoissante et des acteurs flippants (je trouve le jeu de Cruise ou de Kidman remplit de mélancolie). Et pourtant, on n'a pas classé cette oeuvre comme film d'horreur mais comme thriller érotique. Attendez ... Quoi ?!

En réalité, la partie thriller s'explique par l'enquête que mène Bill, le personnage principal. La partie érotique me semble un peu plus contestable : oui, le sexe a une très grande place dans cette oeuvre, et il y a souvent des femmes nues ou des scènes sensuelles, mais la nudité est utilisée dans le film plus comme un marqueur de danger que de désir.

Cela dit, peu importe son classement, "Eyes Wide Shut" demeure un film à la fois très dérangeant et très réussi.

Un très bon film de Stanley Kubrick. Sa dernière oeuvre posthume sulfureuse . Tom Cruise et Nicole Kidman sont parfaits dans le rôle d'un couple attiré par les tentations.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'avais jamais vu l'œuvre-testament de Stanley Kubrick, sans pouvoir réellement expliquer ce manque de motivation. Le sujet, sa réputation légèrement mitigée... Toujours est-il que sa ressortie au cinéma était une occasion rêvée de le découvrir enfin : c'est donc ce que j'ai fait, pour mon plus grand plaisir. Avec le recul, je me demande même comment ai-je pu à ce point douter de maître Kubrick tant celui-ci fait une nouvelle fois preuve d'une maestria souvent grandiose. Il y a tellement de choses à écrire que je ne sais par où commencer.
Formellement, sans être son travail le plus étourdissant, celui-ci reste d'une maîtrise, d'un raffinement rares, l'utilisation et le choix de la musique classique, pourtant très présente, faisant merveille, chaque plan, chaque scène ayant été soigneusement pensé pour nous plonger dans cet univers si singulier auquel nous sommes conviés, où le génie du cinéaste se déploie pour nous mettre face à nos contradictions, nous faisant passer par toutes les émotions à travers les tourments moraux et sexuels d'un couple ayant pourtant tout pour être heureux. Comme souvent, c'est un élément à première vue anodin qui va déclencher une véritable crise d'identité beaucoup plus subtile qu'au premier abord, où le comportement du héros a de quoi susciter nombreuses interrogations et interprétations. Si ce dernier, manifestement perturbé par la révélation que lui a fait sa femme, est manifestement attiré par l'idée d'en séduire (au moins) une autre, le destin va minutieusement s'acharner à spoiler: l'en empêcher, donnant autant l'impression d'une incroyable malchance qu'une absence de réelle volonté d'aller jusqu'au bout de sa démarche
, et ce alors que certaines occasions étaient concrètes. Ce pourrait presque être une comédie, mais Kubrick amène son scénario vers quelque chose de beaucoup plus troublant, questionnant les apparences, multipliant les interprétations possibles quant à certains personnages, certaines scènes... On sent que le film est long, et pourtant on n'a jamais réellement envie que celui-ci se termine tant le mystère que tisse l'auteur d' « Orange Mécanique » est fascinant, l'œuvre trouvant évidemment son point d'orgue à travers cette hallucinante spoiler: cérémonie secrète, dont le pouvoir hypnotique n'a d'égal que l'incroyable sophistication du rituel, la beauté des images et la dimension grandiose des lieux, cet aspect très vénitien à travers le port des masques et des costumes
renforçant l'emprise que ces quelques minutes inoubliables peuvent avoir sur nous. Et c'est là l'une des immenses forces d' « Eyes Wide Shut » : nous n'avons qu'une envie, retourner voir l'un de ses incroyables spectacles et d'en être constamment spoiler: empêché, tel notre héros, finalement totalement impuissant
. Il y aurait encore beaucoup à écrire, et même si j'émets de très légères réserves dans le scénario ou l'impression de voir Nicole Kidman (superbe) un peu sous-exploitée, je reste étourdi par cette expérience unique de cinéma, où l'on retiendra que le tout dernier mot prononcé dans l'immense carrière de Stanley Kubrick est spoiler: « fuck »
, mais surtout à quel point celui-ci était capable de nous éblouir autant par sa maestria visuelle que le trouble profond vers lequel celui-ci nous emporte lorsqu'il évoque la complexité des sentiments humains : reconnaissance éternelle, Monsieur.

Film qui se laisse regarder mais plombé par un réel manque de rythme et d'une lenteur affolante. L'œuvre est intéressante car elle est unique en son genre, toute l'ambiance malsaine a été mené avec brio mêlant rêve, obsession sexuelle et fantasme, mais le film reste ennuyant malheureusement.

Comme à chaque fois avec Kubrick on ne sort pas indemne de ce film. Une impression étrange. Je n'ai pas adoré le film en lui même mais j'ai adoré l'atmosphère, l'ambiance, cette lenteur à la fois ennuyante et finalement mystérieuse. J'aurais adoré le voir au cinéma

Ultime réalisation de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut honore indubitablement l'aura sulfureuse qu'on lui a collé dès le départ, et incarnée par le couple star Kidman / Cruise : sexe, nudité et fantasmes sont bel et bien au programme. Pourtant, loin d’être véritablement dérangeants, ils sont au contraire magnifiés par une photographie exceptionnelle, une mise en scène de même niveau, et un mystère, une tension, très présentes. Kubrick joue au chat et à la souris et ne lâche les chevaux que dans une portion minimale du récit, d'une intensité fantastique (la "soirée"). Certains pesteront sans doute contre le rythme langoureux du film et des dialogues, mais pour ma part, le parfum de l'oeuvre a été suffisamment enivrant pour que je m'y soit laissé entraîner sans me faire prier, de la première à la dernière minute !