Derniers Avis sur Eyes Wide Shut

Je sais pas comment je vais me remettre de ce film, je suis totalement hypnotisé par ce dernier Kubrick, il m’a totalement scotché, j’ai jamais décroché mon intérêt ou le regard du film. Tom Cruise et Nicole Kidman, sûrement le couple le plus iconique que j’ai eu le droit de voir dans un film. Ici, de ce que j’ai compris, Eyes Wide Shut exprime les fantasmes de Kubrick et il les retransmet dans cette ultime œuvre, et bah je peux vous dire qu’on est sur une perfection d’écriture, voilà pourquoi et je comprends mieux, pourquoi je suis amoureux du Cinéma. Quelle mise en scène, l’atmosphère de dingue, des dialogues profonds et jouer d’une manière sensible mais à la fois juste, jamais le mot en trop, de jeux de regard en trop, l’oppression de la bande sonore, je suis subjugué par ce que je viens de vivre, un sujet qui parait banal, dans les mains de Kubrick ça donne ça, on nage entre le désir, les rêves, l’amour, les remises en question, nan c’est un grand oui. Quand j’ai fini le film, je me suis demandé il manque un truc pour je mette 5, j’ai réfléchis et j’ai réalisé qu’il manque absolument rien en faite, j’ai juste envie de replonger dedans. J’ai envie de crier chef d’œuvre mais c’est même bien plus que ça ce film, c’est juste parfait.

Dans une énigme cinématographique qui se déplie avec la finesse d'une pièce d'horlogerie suisse, "Eyes Wide Shut" de Stanley Kubrick navigue à travers les abysses tortueux de la psyché humaine, flirtant avec les thèmes de la fidélité, du désir et de l'identité. La dernière œuvre de Kubrick, un maestro dont chaque cadre porte la marque indélébile de son génie, est une odyssée érotique teintée de mystère qui force le spectateur à regarder au-delà de l'écran, dans les méandres de sa propre conscience.

Tom Cruise incarne le Dr William Harford avec une vulnérabilité qui dément sa posture de confiance, tandis que Nicole Kidman, dans le rôle d'Alice Harford, livre une performance électrisante, évoquant des profondeurs tumultueuses avec un simple frémissement de lèvre ou un regard évocateur. Leur ballet conjugal, chargé d'une tension sexuelle qui ne demande qu'à exploser, est capturé dans un New York reconstitué qui, malgré son manque d'authenticité géographique, brille d'une lumière irréelle, renforçant l'atmosphère surréaliste du film.

La séquence de l'orgie masquée, bien que critiquée pour son manque de véritable audace, est plutôt une danse macabre méticuleusement chorégraphiée, où chaque masque, chaque silence, parle plus fort que les mots. La musique de Jocelyn Pook, avec ses airs envoûtants, enveloppe le film d'un voile d'énigme, tandis que la photographie de Larry Smith baigne chaque scène dans des teintes qui oscillent entre la chaleur des désirs interdits et le froid glacial de la réalité.

Cependant, malgré les performances stellaires et la mise en scène magistrale, "Eyes Wide Shut" navigue parfois dans des eaux troubles, laissant le spectateur désireux de clarté dans ce labyrinthe de symboles et d'allusions. Le film, à son rythme mesuré, risque par moments de sombrer dans l'auto-indulgence, faisant perdre de vue son cœur battant.

En somme, "Eyes Wide Shut" est une mosaïque complexe de désirs refoulés et de vérités inavouées, un testament au talent inégalé de Kubrick pour sonder les profondeurs de l'âme humaine. Ce n'est pas seulement un film, mais une expérience cinématographique qui continue de défier et d'ensorceler, longtemps après que les lumières de la salle se sont rallumées.

une honte pas possible. c'est lent, c'est débile, il ne se passe rien à part quelques femmes nues (certainement ce qui a provoqué quelques bonnes notes). a fuir !!!

Eyes Wide Shut fait partie de ces grands classiques du cinéma que l'on pense connaitre mais qui n'a absolument rien à voir avec l'idée que l'on s'en fait. Ayant la réputation d'un film sulfureux (censuré lors de sa sortie aux USA), l'œuvre de Kubrick est en réalité un thriller assez classique, tirant vers le film noir tant dans son écriture que son esthétique. Tout comme le livre dont il est tiré, le film se veut une plongée dans l'esprit humain au travers d'un couple de la petite bourgeoisie étasunienne. Tom Cruise est excellent, tout comme Nicole Kidman, bien que très peu présente à l'écran. La réalisation est maitrisée, et l'écriture assez fine, parfois cryptique. Il n'est pas simple de comprendre tous les tenants et aboutissants tant le film se garde de nous donner toutes les clés, jusqu'à sa fin ouverte. Ainsi, le rythme un peu lent du film en fera décrocher plus d'un.

Encore un témoignage du profond obscurantisme humain, ou comment nier l'évidence, même lorsque rencontré, et préférer s'extasier sur la banalité du commun face à un film enrobant un aspect pouvant à peine être ingurgiter apparemment bien que central au film. Et oui, ce film marquant la disparition de Kubrick, l'astre, se veut fidèle aux paroles de George Orwell prononcé un demi-siècle plutot : "dire la vérité en des temps de tromperie universelle est un véritable acte révolutionnaire." Alors, Chapeau bas à Stanley : il a su partir avec dignité.
... J'en viens aux faits : en ca que le film met en scène avec de quoi susciter fascination, une messe noire issue de la magie noire, faisant écho au satanisme théiste, intellectuel & élitique, c'était devant vous pourtant, se dévoilant... A vos yeux grandement fermés.
Non ce n'est un film tout simplet sur la sexualité au sein d'un couple avec un coup de vernis de psychologie.
Kubrick met en lumière LE majeur problème de notre société, qui est la conspiration élaboré par des groupuscules de sorciers, fana de la culture decoulant des voies de la main gauche de la sorcellerie, elle-meme contenu dans l'esoterisme.

Chef d'oeuvre énigmatique, un peu froid. Cela commence lentement, il y a de longues conversations, des problèmes de couple... Il y a une bonne part d’érotisme mais la réalisation est très classique. C’est à la limite de l’ennui. Peu à peu, le film entre en territoire mystérieux et se termine comme une énigme fascinante sur la vérité et le rêve. Ça donne envie de tout revoir. Encore une fois.

Un film brillant que ce soit par sa réalisation ou par son jeu d'acteur. Je l'ai compris sans vraiment trop le comprendre finalement mais il amène une vision du couple, des fantasmes et de la sexualité différente, il amène à y réfléchir.

Bon, pas grand-chose à ajouter à ce qui a été dit sur ce film. C'est un chef-d'oeuvre. Les acteurs sont tous très bons, Tom Cruise même s'il est toujours démonstratif prouve qu'il est un excellent acteur, la musique est efficace dans son économie de moyen, la mise en scène, au cordeau comme dans toute l'oeuvre du cinéaste. L'histoire est puissante et cette adaptation de la nouvelle au film est vraiment réussie. Un grand film à la fois dramatique et thriller psychologique.
Juste une chose vis-à-vis de son personnage et de l'actrice Nicole Kidman : C'est moi ou ce personnage est froid, glacial, et a toute les raisons d'avoir chamboulé notre pauvre Bill ? Ce souvenir intime qu'elle livre à son mari entre deux bouffées de joint est destructrice au possible, pour résumer elle lui dit que quelque part, leur avenir et leur couple c'est de la m...., et une prison. Il y a de quoi se prendre une claque. Ceci dit le jeune médecin trimballe bien des désirs frustrés inavoués, et quelques réflexions machistes qu'on dirait issues d'une certaine disposition masculine à l'hypocrisie. De là à se prendre un tel aveu en retour... Je m'étais toujours posé la question de l'équilibre relationnel au sein de ce couple de fiction, et autant Alice semble froide, provocatrice, dominatrice, et dépressive (en tous cas résignée, sans illusions sur le couple, et... un brin perverse), autant Bill apparait fragilisé, diminué, avec une dimension psychologique de victime castrée. Une vision à la fois réaliste, et à la fois très noire.
Heureusement, la bonté des jeunes filles rencontrées, leur liberté, leur rédemption aussi, contrastent avec ce machiavélisme du couple et le personnage d'Alice, que joue d'ailleurs étrangement bien Nicole Kidman (je vous laisse en déduire ce que vous voulez pour alimenter les cancans autour de ce film culte).

Le fait que ce film soit mitigé est vraiment incompréhensible, les gens qui regardent ce film pour mettre une mauvaise note derrière sont juste des personnes étant sur leurs téléphones tout au long du film et qui ne prêtent aucune attention aux détails et aux dialogues.
Ce film est pour moi l'un des meilleurs de tout les temps, la mise en scène est excellente, l'éclairage est magistrale et le scénario est implacable..
Je vous recommande donc vivement ce chez d'œuvre

« spoiler: Chanceux d'être en vie
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Stanley Kubrick a obtenu les droits de tournage de la nouvelle "Traumnovelle" (Histoire de rêve) d'Arthur Schnitzler de 1926 dans les années 1960, avant de relancer le projet dans les années 1990.

Le génie de Maître Kubrick entraîne le couple formé par Tom Cruise et Nicole Kidman, tant à l'écran que dans la vie, dans un labyrinthe de passions et de secrets, qui oscillent entre fantasmes et tentations, réalisés et assouvies ou non, où s'entremêlent divers degrés de fiction et de réalité.

Au-delà de la vie de couple et de la sexualité, la transposition de l'action entre la Vienne décadente des années 1920, du roman, et le New York du crépuscule du XXe siècle, du film, permet à l'auteur de tendre un miroir à la face sombre de la société contemporaine.

Face à la perfection de Tom Cruise et de Nicole Kidman, on mesure toute l'étendue du perfectionnisme de Stanley Kubrick, qui a attendu des décennies afin de trouver le couple idéal pour donner vie à son scénario.

Le personnage du Dr Hartford, incarné par Tom Cruise, spoiler: entraîne le spectateur de la perfection de l'innocence à une errance dans les méandres de la corruption du corps et de l'âme, à différents niveaux, lorsque sa femme, qu'il croyait être une épouse fidèle et une mère modèle, lui révèle qu'elle l'avait trompé des années auparavant malgré leur petite fille
.

La brillante conclusion rappelle spoiler: l’importance de l’équilibre de la vie de couple, qu’il convient d’entretenir au quotidien, afin de ne pas sombrer dans le monde exploré dans cette œuvre maitresse du septième art, que Kubrick aurait considéré par comme sa « plus grande contribution à l'art du cinéma », avant de mourir six semaines après la première projection du montage final de son dernier chef-d'œuvre à la Warner Bros
.

5/5

Trop soft et mollasson pour être considéré comme un chef d’œuvre de Kubrick. On dirait qu’il n’a pas été au bout de son idée. Le scénario simple et le film en lui-même reste tout de même intéressant et hypnotique. Si le thème est la jalousie et l’envie de tromper, de trouver autre chose sexuellement ailleurs, alors le thème est trop gentillet, naïf, à mon goût. spoiler: En quelques heures Tom Cruise est assailli de femmes qui lui font complètement comprendre qu’elles le veulent (2 femmes dans la soirée, la prostitué dans la rue, la femme dont le père est décédé, la fille du magasin de costume…) et il ne va jamais céder.

Cet irréalisme aux aspects de rêve est déroutant. Si le thème est la dénonciation de pratiques sataniques en haute sphère, alors le thème est trop soft et naïf. L’orgie n’est pas assez sale, crue, explicite. Cette soirée même si elle esthétiquement très jolie et bien filmée, n’est ni excitante, ni dégoûtante. De très belles femmes nues certes mais rien d’assez malaisant. Si des soirées de hautes sphères se passent comme cela c’est plutôt rassurant car c’est soft, joli, bienveillant et pas pervers.

Le deuxième Kubrick que je vois, et moi qui avait adoré "2001 : Odyssée de l'espace", ici je suis plutôt déçu. Mais comment noter un film aussi bizarre et métaphysique encore une fois ? Comment juger une oeuvre qu'on a pas comprise ? Kubrick ne peut-il pas réaliser un film normal ?
Premièrement je tiens à rectifier la classification de ce film : c'est surtout un thriller, car les côtés romance et érotique restent en arrière-plan et l'érotisme est assez soft.
En second lieu, il faut préciser que c'est une adaptation un peu arrangée de la nouvelle "La Nouvelle rêvée" d'Arthur Schnitzler.
Ensuite, je vois dans les critiques que beaucoup de personnes qualifient ce film de "chef d'oeuvre" sans vraiment le justifier. Ce n'est pas parce qu'un film est "passionnant", "bien filmé" ou que "les acteurs jouent bien" que c'est un chef d'oeuvre ?
Un film doit aussi avoir un sens, et ici Kubrick nous refait le coup de parler d'énormément de sujets différents (prostitution, drogue, alcool, VIH, frustration, fantasmes, rêves, réalité, quotidien, mariage, jalousie, sectes) sans se concentrer sur l'un d'entre eux en particulier, et de nous concocter une fin déroutante dont il laisse (par flemme ou par génie je ne sais pas) le choix de l'interprétation au spectateur.
Kubrick veut-il critiquer les gens qui ont une double vie ou personnalité et nous dire qu'un jour ou l'autre les masques tombent ? Veut-il critiquer le mariage ou bien l'adultère ? Ou bien se contente-t-il d'adapter la nouvelle sans vouloir donner une opinion, une morale ? Peut-être que ce film n'est rien de plus qu'une réflexion sur les fantasmes sexuels, les hauts et les bas de la vie d'un couple, ou bien la différence entre les rêves ou la réalité sans prise de partie? Mais pourquoi avoir laissé des scènes inutiles comme celle des gens qui bousculent Bill dans la rue ou celle du VIH de Domino ? Veut on nous dire que l'on ne peut pas cacher éternellement un adultère ? Parce que personnellement je ne vois pas qui serait assez con pour oublier son masque chez lui, surtout si c'est la première fois qu'il trompe, c'est un détail un peu gros à avaler de la part de Kubrick... Mais il faut reconnaitre que la toute dernière scène et la dernière réplique concluent bien le film.
Pour le côté technique, c'est hyper soigné, Kubrick a parfaitement recréé des décors qui paraissent être le vrai vrai New-York. Les couleurs, les jeux de lumière, les cadrages sont choisis toujours intelligemment et transmettent inconsciemment beaucoup d'informations au spectateur. Tout est fait pour nous angoisser, nous interroger.
Les hésitations de Bill sont brillamment bien montrée par ses choix contradictoires et sa lenteur à prendre des décisions.
Nicole Kidman et Tom Cruise (étonnement moins inexpressif que d'habitude) nous livrent ici deux très bonnes prestations ! Je salue aussi l'apparition de Sydney Pollack dans le rôle de Victor Ziegler.
Petite phrase sur la VF que j'ai trouvée assez approximative au niveau de la synchronisation avec les mouvements de lèvre. La voix de Nicole Kidman droguée ou ivre est assez genante même si elle colle bien.
Le rythme est vraiment lent, les plans sont exagérément longs, les personnages prennent trois plombs à dire une phrase (ils ont la fâcheuse, surtout, Bill manie de répéter plusieurs fois les questions qu'on leur pose avant d'y répondre) ce qui fait que les dialogues, pourtant très bons, trainent en longueur et paraissent mous, mais on comprend qu'on veut nous tenir en haleine. On aurait facilement pu retirer 30 minutes au film mais Kubrick sait nous captiver visuellement et musicalement, ce qui nous permet de rendre les longueurs moins dérangeantes. Le rythme posé et le souci du détail permettent une compréhension des faits du scénario fluide et facile, même s'il en est pas de même de l'interprétation. Désireux de connaitre le dénouement de tout cela, on accroche bien au film qui se montre assez passionnant, pour une fois je n'ai pas été tenté de jouer à des jeux sur mon téléphone pendant le visionnage.
Pour la musique... je ne comprends pas ce que vient faire dans ce film la "valse numéro 2" de Dmitri Chostakovitch, monsieur Kubrick, il faut arrêter de changer le sens des musiques... Même dans "2001 : Odyssée de l'espace" le choix des musiques était déjà mieux justifié... La "Musica ricercata" de György Ligeti et la musique pendant le rituel, elles au moins fonctionnent bien avec les images. La BO reste agréable malgré son hors-sujet.
Pour conclure je dirai que le film est très bon techniquement (visuellement, musicalement, scénaristiquement) mais que j'ai moyennement aimé (sujets, morale, sens, détails), ce qui me fait partir sur une note de 3,5/5. Je ne comprends pas pourquoi Kubrick considérait ce film comme son meilleur, et je trouve dommage qu'il se soit tué en le montant. Pour finir, je déconseille aux moins de 16 ans car j'ai trouvé que ça restait très choquant et angoissant (la scène du rituel orgiaque quand même assez traumatisante) même plusieurs heures après le visionnage. Bien mais allez plutôt voir 2001.

Etant un admirateur de Kubrick, en effet pour ma part je le considère comme le plus grand metteur en scene de tout les temps. Il s est essayé a tous les genres tel l epouvante avec shining, la science fiction avec 2001 l Odyssée,la.distopie avec orange mécanique, le film de guerre avec full métal jacket et le film historique avec barry lyndon.
Mais concernant ce film assez controversé et posthume, il s attaque au thriller et avec un tel brio et qui en ce qui me concerne le film que je préfère.
En effet Kubrick étant malade et confronté aux difficultés de couple de cruise et kidman qui dérangea fortement le tournage, il arriva grâce a un très bon scénario et surtout à une mise en scène éblouissante avec ses mouvements de caméra qui traduit bien l ambiguïté et surtout la sensualité de chaque scène avec un décor mâtinée de la couleur rouge qui retranscrit la passion
J ai en-tête une scène du château où l on ressent a la fois le mystere et la sensualité grâce à cette mise en scène époustouflante avec une musique psalmodie raccord avec l endroit
Bref j ai adore ce film

Ultime long-métrage de Stanley Kubrick qui mourra juste après son premier montage, Eyes wide shut est fascinant à bien des égards. Adapté d’une nouvelle de 1926 de l’écrivain autrichien Arthur Schnitzler, le film dissèque les névroses sexuelles de deux riches New-yorkais trop parfaits – Tom Cruise et Nicole Kidman, alors l’un des couples les plus glamours d’Hollywood – prenant un malin plaisir à faire craquer le vernis d’un bonheur conjugal apparent. Proposant des séquences de plus en plus perturbantes, dont une scène d’orgie comptant comme l’une des plus mythiques du cinéma, Eyes wide shut nous embarque au cœur d’une fascinante nuit de tous les désirs, de tous les fantasmes et de tous les dangers, où l’amour et la mort ne seront jamais éloignés l’un de l’autre. Superbement mis en scène, dans des décors d’un New-York nocturne reconstitué en studio, cette plongée labyrinthique dans la psyché d’un homme brouille la frontière entre réalité et fiction, sur un air musical mémorable et inquiétant de György Ligeti. Magistral.

Si je n’étais pas sérieux, je dirai que William Harford (Tom Cruise) est un Jean Claude Dusse américain qui n’a pas réussi à conclure le temps d’une nuit.
Et ce n’est pas faute d’opportunité : la femme d’un défunt lui déclare son amour alors que le mari est encore étendu froid sur le lit conjugal ; des prostituées l’alpaguent ; s’invite à une partie fine qui a toutes les allures d’une secte !
William Harford, obsédé par les fantasmes révélées d’Alice, sa femme, jusqu’à lui avouer qu’elle désirerait le tromper, erre dans un New York reconstitué, l’esprit criblé de visions cauchemardesques !
Il se cherche à travers les femmes qu’ils rencontrent, cherche à comprendre sa femme jusqu’à reconsidérer sa vie conjugale.
Kubrick ne tente-t-il pas de nous dire, spectateurs, que la routine, l’embourgeoisement sont les tares du mariage ?

Quand Alice est là devant le miroir, nue, n’est-ce pas un cri d’alerte à l’encontre de William ? Elle se plaint qu’il ne la regarde plus.
Il s’en défend.
Selon Alice, la regarder ne signifie pas la contempler, lui dire qu’elle est toujours aussi belle ; ce n’est pas lui faire l’amour régulièrement, confortablement. La regarder, c’est la regarder autrement, avec ses vices, ses désirs, ses fantasmes pour lesquels il tombe des nues.
En soi, il redécouvre sa femme.
Stanley Kubrick paraît me dire qu’on ne connaît pas vraiment la personne avec laquelle on vit.

« Eyes Wide Shut » est avant tout un film d’atmosphère, d'ambiance sombre, chargée de tensions sexuelles par le prisme des fantasmes et des cauchemars.
En soi, il ne faut pas trop chercher à comprendre ce que Stanley Kubrick cherche à nous dire. J’ai certainement tout faux.

Mais aussi étrange que le film lui-même l’est, je me laisse volontiers envoûter par ce récit élégant qui navigue un peu à vue dans un brouillard mêlé de réel et se surréalisme.

A noter que j’avais vu l’ultime film de Stanley Kubrick à sa sortie en salle et en étais ressorti frustré voire déçu.
En le redécouvrant plus de vingt ans après, « Eyes Wide Shut » s’avère au bout du compte être un faux thriller mais une agréable expérience cinématographique.