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THE-CHECKER
109 abonnés
713 critiques
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4,5
Publiée le 17 novembre 2013
Proprement bouleversant, La pirogue est un film incontournable pour qui veut saisir l'étendue du drame humain poussant des individus vers un occident fantasmé, en quête d'une vie qu'ils imaginent meilleur.
Pourvu d'une image techniquement fabuleuse, le film de Moussa Touré excelle dans la retranscription des coutumes Africaines, allant des querelles de villages aux superstitions les plus basiques, dont la plus grande reste sans doute cette croyance irrationnelle consistant à imaginer un ailleurs meilleur et riche en illusions. En cela, comment ne pas voir dans ces villageois encore respectueux des valeurs propres à toute société traditionnelle, les infortunées victimes d'un mythe Européen largement entretenu par l'arrogance et le clinquant de ses pires ambassadeurs, pervertis par cet argent ayant depuis bien longtemps remplacé dans leurs coeurs morts, cette chaleur humaine si prégnante chez les protagonistes du film dupés par ce miroir aux alouettes.
Tout ça part d'un très bon sentiment, l'envie de rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui régulièrement jouent à la "roulette sénégalaise", tentent leur chance sur ces frêles embarcations de malheur pour rallier la vieille Europe. Mais la bonne volonté suffit-elle ? Pas vraiment... Côté spectaculaire forcément attendu dans ce genre d'exercice (l'espace de 5 minutes dans la tempête bien restituée) on a quand même fait mieux ailleurs. Pour le reste, tout est beaucoup trop linéaire, attendu et donc pas assez trépidant. Dommage car il y avait forcément matière à faire quelque chose de plus épique et grandiose sur un sujet aussi fort. Au final un hommage timide, en demi-teinte. Le service minimum.
Avec les évènements récents de malte et de lampedusa, ce film nous rappelle les difficiles conditions des gens qui préfèrent tenter leur chance et risquer leur vie ailleurs ....En l'occurence ils ne fuient pas la guerre mais la misère du Sénégal et de la guinée.
Un très beau film, poignant, dont le mérite principal est de mettre des êtres humains, des visages, des caractères à la place des froides statistiques sur les centaines de victimes des naufrages de Lampedusa. Chaque candidat au voyage a sa personnalité, sa vie, son passé, ses espoirs. De plus, c'est magnifiquement filmé. Sur un tel thème, il est clair qu'il n'existe pas trente-six scénarios et chutes possibles. Ou alors il aurait fallu faire un autre choix : montrer par exemple l'évolution des relations entre les passagers de la pirogue. Le caractère linéaire et sans surprise du scénario est sans doute la seule faiblesse de ce film. A noter, sur le même sujet : Terraferma, qui nous montre le drame tel qu'il est vécu par les habitants de l'Ile de Lampedusa. Et aussi un épisode d'une série policière allemande dont Santa Berger est l'héroine. Ce dernier film dénonce lui aussi les conditions de voyage épouvantables des immigrés, mais a un petit côté raciste anti-italien déplaisant.
Dans son cinquième long-métrage Moussa Toure traite d’un sujet toujours d’actualité et ce depuis une vingtaine d’année : les périples quasi suicidaires des Africains de l’Ouest en pirogue dans la recherche d’un avenir plus prospère en Europe. Dans un huis-clos d’une heure le réalisateur nous fait partager les péripéties dantesques d’une traversée de l’Océan Atlantique depuis les côtes de l’Afrique dans ce qui se révèle finalement n’être qu’une coquille de noix. Il ne sacrifie pourtant pas à la thématique son histoire et il la rend d’autant plus poignante qu’il suit le périple de deux frères qui partent ainsi à l’aventure pour des raisons et avec des degrés de motivation bien différents. Les différences ethniques, les différentes personnalités ainsi que les problèmes qui parsèment l’aventure rendent ce huis-clos très prenant et la couleur africaine de l’intrigue nous fait plonger de façon convaincante à l’intérieur d’une réalité qui nous reste étrangère quel que soit le degrés d’empathie que l’on puise avoir pour ces personnages. Un film fort sur une réalité africaine maintes fois évoquée dans les journaux, mais dont les tenants et les aboutissants personnels de ceux qui la vivent sont parfois minorés. À voir absolument.
"La pirogue" est d'abord un film très bien mise en scène avec une lumière vraiment de qualité. Ensuite sur le message du film , il est vraiment puissant , très dur , très violent mais bon malheureusement tellement réaliste . Le fin m'a complétement passionné et je dois dire m'a ému .
Un village de pêcheur proche de Dakar, les candidats au grand voyage vers l’Europe sont nombreux. Réunis sur une grosse pirogue motorisée, une trentaine d’hommes prennent la mer (et pas du cabotage) direction l’Espagne. Ensuite, c’est une heure d’enchaînement de toutes pires épreuves qu’acceptent de passer les migrants pour rejoindre l’Europe. Au péril de leur vie bien souvent. Dépourvu de pathos, ce film se veut d’une rigueur documentaire et en cela il est de ces œuvres qui ont comme mérite premier de permettre une meilleure compréhension de notre petite planète. Il est donc de ces films humanistes quoi qu’il en soit nécessaire. Manque tout de même un véritable enjeu narratif pour prendre plus de plaisir avec une œuvre de fiction. De plus, toute la mise en place avant le grand départ n’est pas d’un grand intérêt puisque les individus ne sont pas au centre du film mais plutôt la migration elle-même. Humaniste et amateur de film du monde… c’est pour vous
Inutile de faire l’état des lieux du cinéma africain : chacun sait que la moindre sortie doit se savourer, puisque la prochaine opportunité ne se montrera pas avant longtemps. La Pirogue aborde avec un style quasi-documentaire les traversées marines parfois meurtrières de jeunes sénégalais, pour qui Europe rimerait instantanément avec réussite. De Dakar partent de nombreuses pirogues, à destination d’Espagne. Baye Laye est pêcheur. Il connait la mer. Par un concours de circonstances, l’homme va devoir commander l’une de ces pirogues, ainsi que les trente personnes qui sont à bord. Malgré un manque certain d’entrainement, la mise en scène de cette Pirogue est maitrisée de bout en bout et, très vite, nous nous joignons à l’équipage. Plus qu’une aventure mouvementée, le long-métrage serait un huis-clos maritime où la moindre vague renforcerait la cohésion entre les différentes communautés en quête d’un eldorado. Malgré les groupuscules qui se forment au sein du bateau, la solidarité demeure lorsque chacun réalise que tous sont unis dans le malheur – comme une forme de « jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Les personnages sont attachants et accentue l’aisance qui nous fait pleinement adhérer à cette épopée de haute volée qui nous surprend par ses péripéties pleines de puissance. On retiendra particulièrement quelques scènes particulièrement fortes… Parce qu’il nous pousse à faire connaissance avec de nombreuses personnes dans la fameuse pirogue, Moussa Toure orchestre ses séquences d’émotion avec une certaine maîtrise : lorsqu’une personne disparait, l’impact se fait sentir avec un petit pincement au cœur. Par ailleurs, les acteurs s’avèrent très convaincants – à deux ou trois exceptions près – si l’on prend en considération le manque d’expérience que peut entrainer le statut de leur cinéma continental. Enfin, l’esthétique est elle aussi une bonne surprise. Lorsque la mer se déchaine – aussi vraisemblable que ça puisse paraître, parfois – cela donne généralement lieu à des plans de toute beauté où la poésie du long-métrage nous est montrée. La Pirogue, sans être exempt de défauts, est un film qui se vit à fond. Qu’il pleuve, qu’il vente, nous sommes dans le bateau et on y restera jusqu’au bout. Une bonne surprise.
un bon film qui retrace tres bien une realite malheureuse. l homme ne se satisfait pas de son quotidien. il veut toujours plus. C est dans la nature humaine que de vouloir autre chose lorsque l on ne connait rien. Il y a du boulot car quand on croit depuis sa naissance qu avec de l argent tout ira mieu. difficile de faire changer les mentalites. la culture fric gangrene le monde.Le savoir et la connaissance pourront je l espere sauver ces populations. Ils le meritent.
Avec son film « La Pirogue », Moussa Toure nous donne à voir et à penser sur un sujet brûlant d’actualité, la migration clandestine massive des populations africaines vers l’Europe. Montré de l’intérieur, le recul ou le jugement que l’on peut avoir sur ce phénomène prend une toute autre dimension dès lors que les médias et les discours politiciens de tous ordres sont hors propos. Le réalisateur, à l’aide d’un support scénaristique majeur, nous raconte une aventure humaine où le manichéisme n’a heureusement pas sa place. La thématique du film s’en trouve évidemment renforcée. La mise en scène est formidablement menée et on n’est pas prêt d’oublier ni l’espoir ni la peur des nombreux protagonistes de cette histoire face à des conditions de vie et de survie inouïes. A signaler également l’extraordinaire musique qui habille magistralement ce film coup de cœur.
Sans aucune certitude mais avec des rêves plein la tête des hommes et une femme embarquent au Sénégal sur la belle pirogue avec l'espoir d'arriver... même si ils ont peur de mourir ils préfèrent prendre ce risque plutôt que de mourir à petit feu dans leur pays ou ils n'ont aucun avenir. Les acteurs sont touchants et le réalisme de ce film interroge... que ferions-nous si nous étions nés nous aussi au mauvais endroit ? Allez voir ce film pour savoir...