Dans un univers que les producteurs de chez Universal Studios aimeraient bien voir s’étendre à coup de millions de dollars, un premier « jet », remake supplémentaire des films de « Mummy », voit le jour. Aujourd’hui le monstre millénaire est femme, et se fait libérer à coup de tir de missile et de Tom Cruise. Ce dernier interprète on ne sait quoi, un voleur-pilleur-défonceur de jihadistes, en fait peu importe, car l’impression est donnée que, bien qu’il pourrait jouer n’importe quel rôle sous l’égide de cette saga, il jouerait toujours mal. En fait il est à la base compliqué de trouver un acteur ne jouant pas trop mal dans cette nouvelle « Mummy », à part peut-être une Sofia Boutella qui, à coup de séduction sur trois étages (Wallis-Cruise-Boutella), arrive pourtant à se faire voler la vedette par le missionnaire scientologue de l’impossible. Le réalisateur Alex Kurtzman, pour tenter d’épargner son film de la baignade dans le nanardesque, mélange les genres, insufflant un semblant d’horreur avant le milieu de son film, avant de rattraper ce dernier avec le « comic-relief » installé dès le départ (Jake Johnson, insupportable), censé apporter une réponse aux questions du Tom. Alors non, vous ne verrez pas un film sur la Momie, mais bel et bien un film sur Tom Cruise affrontant la Momie. Cruise a certainement dû encore plus diriger le plateau que le réalisateur lui-même, c’est peu dire. Les scénaristes, qui n’avaient même pas assez à raconter avec seulement la Momie comme personnage, ont préférés rajouter un Docteur Jekyll qui donne l’impression d’avoir la nausée lorsqu’il se transforme en Mr. Hyde. Quelle gentillesse qu’ils ont, ces scénaristes. Et puis Russell Crowe, vu qu’il peut être un bon acteur, sera forcément excellent dans ce rôle. Magnifique désillusion, vu que celui-ci porte ses personnages avec une fadeur exceptionnelle. Et ce même quand môsieur Crowe prend la grosse voix pour son Mister Hyde. Aucun frisson, aucun plaisir d’assister à ce film qui fait pavaner ses personnages dans un vide aussi scénaristique que scénique. Rien, alors. Rien ni aucune technicité particulière ne sort du lot. Ceci dit, on pourra toujours dire que le film de Kurtzman est assez dynamique pour ne pas ennuyer. L’ennui arrive quand c’est le scénario qui, en fait, ennuie le spectateur avec des scènes hautement risibles (la dernière, bon sang…) et des répliques à ce point mal interprétées qu’elles ne produisent que du dégoût. Le voici, le parfait mot pour définir ce film : "dégoût".