Romy portait inlassablement son histoire sur les plateaux de tournage en disant qu'elle était faite pour jouer dans des rôles dramatiques. Acharnée par son travail, elle jouait divinement bien. La réalité lui plaisait. Dans "Le Vieux fusil", tous les ingrédients étaient là, posés sur une table. Elle prenait un ingrédient à la fois, l'analysait dans les moindres détails. On retrouve donc sur cette petite table en bois : la peur, la haine, la souffrance morale et physique, le bonheur et la mort. Loin de la réalité, dans la petite ville de Montauban, l'hitlérisme envahissait l'ambiance chaleureuse d'un petit coin de France. L'étymologie de ce mot fait peur, vous glace le sang. Vous passez de l'air pur, des collines douces, l'odeur de la pierre rafraîchissant notre esprit à l'odeur infatuée des allemands. Infatué, voyez par vous même. Tuer des innocents, un devoir pour l'Allemagne Nazie. Des machines de guerre contre des paysans amoureux de leur pays... contraste saisissant. Ces derniers jouissaient de leur hargne. Avant le combat d'un homme remémorant son passé récent, il quitta sa famille. La barrière se ferma. Toute l'intelligence de Robert Enrico passe par ces petits détails qui nous font comprendre l'enfermement psychologique qui nous attend. Sans vraiment se soucier en arrivant avec sa belle caisse, cet homme aussi simple que son caractère qui déroute vers l'omniscience, parfois, trouvera ces corps ensanglantés. Passer de vie à trépas en quelques instants, l'horreur. Il ne lui resta plus qu'à s'enfuir. Mais dans une force inqualifiable, il alla chercher son fusil, emballé dans un papier recouvert d'une poussière vivant dessus des lustres. Le duel commença par la connaissance des lieux. Un duel qui semblait perdu d'avance. Mais dans un château, les cachettes sont nombreuses, et le miroir dévoile la terrifiante vérité. Passant dans toutes les pièces de ce château, remémorant les actes barbares comme les moments banaux, comme dire à sa fille de passer une bonne nuit. Toutes ces souvenances qui repassent en boucle, dans la pièce principale, où les nazis discutèrent, papotaient, ricanaient des lieux. Dans l'exacerbation la plus totale, le bon français fera payer à ces crevards, tout le mal, tout ce sacrilège qu'ils lui ont fait. Il abat les allemands comme des sangliers. Revanche. La lumière divine avec l'obscurité du château nous faisaient zigzaguer entre le paradis et l'enfer.
Ce film, tourné dans un lieu paisible sera d'une cruauté sans fin. La guerre présentée ici est un vrai supplice de vérités. Philippe Noiret recevra le César du meilleur acteur en 1975. Une récompense pour lui et pour Romy Schneider. Un duo exceptionnel, éternel. Imbattable.