Voir ce film, c’est en dehors du sujet qui décrit les terribles ravages de la drogue sur toute une famille, l’occasion de découvrir la nouvelle coqueluche du cinéma américain, le jeune Timothée Chalamet de 24 ans, où coule le sang américain et russe de sa mère et le sang français de son père ; pas de doute, il a du talent et un sérieux potentiel, un peu dans le genre Gaspard Ulliel, avec des fragilités et des jeux de tendresses romantiques qui peuvent cacher des excès de violences bouillonnantes et un caractère très affirmé.
Avant de rentrer plus avant dans le film, il est intéressant de redire qu’il s’appuie sur les mémoires d’un père David Cheff (Steve Carell dans le film) sous le titre de "Beautiful Boy: A Father's Journey Through His Son’s", et de celles de son fils Nic Cheff, (Timothée Chalamet dans le film) sous le titre de "Tweak: Growing Up on Methamphetamines."
Ce film a l’immense mérite de montrer les terribles dégâts que la drogue peut causer non seulement à la victime de son addiction, mais aussi à tout l’entourage familial, l’entraînant à de nombreuses reprises dans une descente aux enfers dont personne ne ressort intact.
De cures de désintoxication en rechutes, de désespoirs en espoirs toujours déçus, on souffre à la place du jeune homme et de ses proches, et surtout du père qui, pas toujours très adroitement, interpèle en vain son fils pour essayer de comprendre son addiction, aussi bien sur le plan médical que sur le plan moral, en tentant de donner un sens à ses rébellions d’adolescent, tout en étant oppressé, en tant que père, par un sentiment de culpabilité omniprésent.
On prend conscience, si ce n’était pas encore le cas, que la drogue touche tout le monde, toutes les classes sociales, comme le rappelle le générique de fin en annonçant qu’en dessous de 50 ans, la drogue aux US est la première cause de mortalité !
C’est un film à vocation didactique, vrai, sans artifices, et sur ce point, il est admirablement réussi, même si sur le plan technique, les flash-back sont très, voir trop fréquents, ne participant pas toujours à clarifier le fil conducteur, et même si le rythme dans l’ensemble avance au pas de l'escargot, non sans raison, cela va de soi.
On sort de la salle un peu groggy, un peu sonné, car l’image qu’il donne des vices de notre société au travers de la drogue n’est pas vraiment très reluisante.
Ce film devrait être projeté gratuitement dans toutes les écoles pour montrer aux jeunes les ravages irréversibles des drogues sur leur cerveau et leur sytème nerveux, sans compter son impact destructeur auprès de leurs proches.