Ce film est d'une fluidité extrême, où se mêlent osmose et obstacles... tel un ruisseau. Au delà de la fable écologique -qui nous gratifie de plans MAJESTUEUX de l'Utah (et de la Nature en générale)- c'est un conte métaphysique sur la simple condition de l'homme: sa relation sociable (et c'est d'autant plus intéressant vu que c'est un ermite qui ne cesse d'étre confronté aux humains), sa religiosité, son degré d'adaptation, sa force et ses faiblesses, et tout simplement son "coeur"... Jeremiah Johnson est un chef d'oeuvre atemporel, doublé d'une richesse technique incontestable: que ce soit dans la narration, dans le scénario, les cadres, la mise en scène, le montage, la musique, le jeu des comédiens... finalement ce film est extrêmement moderne (et je pense le sera éternellement), il pose les bonnes questions sans cesse, aucun de ses plans n'est à jeter (chacun étant rempli d'une force sans équivoque), chaque réplique est un sermon, vos yeux seront mouillés durant 85 minutes, vos sens seront émoustillés tout aussi longtemps, et si vous vous sentez un tantinet proche de la Nature il vous donnera certainement l'envie, un bon moment, de tout sacrifier pour elle. Lorsque beaucoup de film pêche par leur message, celui-ci est une véritable messe... et de là à dire que le beau Redford a un côté Christique, on en est pas loin. Sydney Pollack signe ici son chef d'oeuvre, le rythme est parfait, le dosage des émotions a rarement était aussi bien évalué... autant de grâce sur pellicule... c'en est magique! Bon sang ce film devrait être montré en classe, tellement de jeunes y trouveraient plus de réponses, plus d'envie, plus d'ambitions, plus de magie que dans n'importe quel cour de m.... UN CHEF D'OEUVRE!!!!!!!!!!