J'avais énormément envie de voir "Spy"; non pas pour sa bande-annonce pourrave ( faut quand même rendre à César ce qui appartient à César ), mais pour l'apparition étonnante d'un Jason Statham, qui s'essaye à un genre qu'il ne connaît point. Et là, y'avait pas foule de solutions envisageables, dans ma tête : c'était soit tout bon, soit tout mauvais. Eh bien, laissez moi vous dire qu'une fois de plus, je me suis lamentablement planté. Le film est partagé entre les deux, en fait : ni bon ni mauvais, il n'est que médiocrité. Et c'est vraiment dommage, parce qu'il partait bien : l'hommage à James Bond était bien vu, et le générique, annonçant clairement ( avec, d'ailleurs, une certaine fierté ) ses origines, se révélait savoureux. Seulement, voilà que le bas blesse dans le propos même de l'oeuvre : son humour. Le soucis, c'est qu'au départ, le film prétendait au sous-genre de la comédie anglaise, entre le raffiné et la classe propre à la civilisation suscitée. La première mission arrivant à son terme, il faudra s'enrager de ne point suivre un divertissement de réel qualité, loin de l'image que, loin s'en faut, l'on s'était faîte alors que le visionnage débutait. En soit, les comédies à l'américaine ne sont pas forcément mauvaises; c'est pas forcément le fait d'être américaines qui les rend mauvaise, non, pas du tout ! C'est surtout parce que les mecs qui les font sont, eux, des ricains. Donc, le soucis vient du fait qu'elles sont américaines. Bilan? L'inutilité de ce paragraphe. Non, ne montez pas sur vos grands chevaux : ce que j'ai, précédement, écrit va réellement m'avancer dans mon propos. Déja, vous savez que l'humour est intégralement américain; alors, nul doute que cela fasse rire John et Sarah, voire même Arnold et Willy, mais par nos terres françaises, de la France quantale, autant vous dire que ça fait pas rire foule de pigeons ( français, donc ). Là est donc le fossé entre deux civilisations; comment pourraient-t-on rire à leur humour, alors que les mecs rient du fait qu'on bouffe des escargots ( True story, RPZ Transfomers 2 )? Les italiens prennent cher, eux aussi : quand tu vois le cliché que l'acteur se tape, tu te demandes vraiment ce que nous, européens, avons nous pû faire pour offrir une telle image de nous aux ricains. Comment puis-je donc apprécié l'oeuvre, avec tout ce que je vous dis, depuis t'alheur? D'ailleurs, t'as l'heure? Non parce qu'il faut que je sache si je peux encore développer mon propos. Lançons nous, donc. Le soucis, c'est que le comique manque de finesse : c'est un comique d'humiliation, pataud et inefficace, tellement soûlant qu'il fini par te rendre mal à l'aise. Seulement, le principal atout du film demeure également dans l'humour de l'oeuvre; heureusement, ai-je envie d'écrire. Donc, je l'écris, donc, je suis. Je sais que c'est pas ça. Deuxième bref. Statham, que j'attendais au tournant, constitue le seul intérêt de l'oeuvre. Certes, mon propos est sévère et, je vous le conseille, manque de nuance; mais en même temps, quand je ris uniquement lorsqu'il est à l'écran, je vais pas vous mentir : sans lui, c'est pas drôle ! L'hilarité qu'il m'a transmise, véritable coup de génie à la vue de la qualité du reste, est, je pense, principaement dûe par cette démesure de connerie que son personnage connaît : il est complètement stupide, idiot, lourd. Et justement, sa maladresse, son idiotie presque surréaliste tellement qu'il fait de bêtises, surprend par le fait que l'acteur interprétant le personnage, c'est Jason Freecking Statham. A l'accoutumée acteur dramatiquement badass, et terriblement classe, il faut lui reconnaître un talent certain : il est drôle, fort dans un protagoniste hilarant et savoureux. Soulevé par une mise en scène efficace et une écriture inégale, bonne que lorsqu'il est à l'écran, Statham constitue donc l'intérêt principal de "Spy", l'autre étant l'hommage rendu à James Bond qui, malheureusement, ne dure que pendant les vingt premières minutes. Dommage, la direction était bonne, tant que le reste l'est beaucoup moins.