« We shall return and we shall find the glory ! »
Nous sommes en 1906. Après avoir plongé au coeur des ténèbres en Bolivie, à la façon Apocalypse Now sans les walkyries en hélicoptère, Percy Fawcett, devenu explorateur un peu par dépit, est confronté aux préjugés scientifiques des géographes de l’Empire britannique. Retrouvera-t-il la mystérieuse City of Z ?
La première fois que j’ai découvert ce titre, j’ai immédiatement pensé qu’il s’agissait d’un énième film de zombies et je n’ai pas cherché à en savoir plus. C’est en regardant Killers of the Flower Moon (Scorsese, 2023) que je m’intéressai un peu plus à l’auteur de l’ouvrage dont le film était adapté, David Grann, et découvris qu’il avait aussi écrit le récit dont ce Lost City of Z est l’adaptation, par James Gray, également réalisateur.
Si la réalisation est ultra-classique, accumulant même un peu trop de clichés et d'images faciles pour un réalisateur qui est fan de la Nouvelle Vague, elle relate assez bien les forces qui meuvent les personnages presque malgré eux sur fond de débat académique et de découverte du vaste monde (fin de découverte en réalité). L’interprétation, elle, est plutôt pâlotte, avec un Charlie Hunnam qui n’a toujours que deux expressions et rend le personnage principal creux, un Robert Pattinson jamais vraiment énergique mais qui s’en sort honorablement et une Sienna Miller qu’on ne voit résolument pas assez, ce qui est dommage pour son talent, a fortiori dans une histoire censée aussi remettre les femmes à l’avant-plan ; les inconditionnel·les de Tom Holland, enfin, seront sans doute déçu·es de ne pas en profiter plus longtemps. La musique est assez jolie, surtout vers la fin, mais reste commune et parfois même parasite ; les décors sont classiques, sans vraie recherche ; les dialogues enfin jouent trop souvent sur la punchline pseudo-historique.
Au final, c’est vraiment l’histoire en elle-même, individuelle et collective, qui vaut le détour et la fresque historique qui la sous-tend, malgré énormément de clichés et une absence de réflexivité qu’elle soit intériorisée ou non. L’objet cinématographique est assez quelconque, voire finit par ennuyer après une heure de visionnage.