Derniers Avis : La malédiction de la pyramide - Page 2

Une déception que ce Prisoners of Sun, mais en même temps, avec l’équipe qui le composait, il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Uwe Boll à la production (entre autre), Roger Christian à la réalisation, Anthony Hickox au scénario (et ca fait quand même un bout qu’il n’a plus fait grand-chose de bien), et en têtes d’affiche le duo improbable entre un Rhys-Davies qui bouffe à tout les râteliers et un David Charvet ressorti du placard !
Le casting justement n’est pas génial, mais enfin, il n’est pas aussi mauvais que cela. David Charvet a certes peu de charisme, et il est d’ailleurs très effacé dans ce métrage, alors qu’il a théoriquement le rôle clé. Il se fait constamment voler la vedette par les seconds rôles. Pas par Emily Holmes cependant qui coté fadeur vaut bien David Charvet (dommage car l’entrée en matière de son personnage promettait un caractère un peu différent de d’habitude). Rhys-Davies est plutôt convaincant pendant une heure, puis à partir des trente dernières minutes il pète un câble ! Il se vautre dans le surjeu éhonté, et même si je comprends que l’évolution de son personnage devait alors le gaver (ceux qui verront sauront), ce n’est pas une excuse pour un acteur rodé. Les seconds rôles volent du coup la vedette, à commencer par un Joss Ackland dont on regrette qu’il ne soit pas de la partie, et un Gulshan Grover qui malgré une apparition faible à l’écran arrive à faire de son personnage l’un des plus attachants du lot.
Le scénario est désastreux. Au début on se dit que ca ne va pas être original, mais que ca va être divertissant, avec une malédiction, des monstres… mais en fait non ! C’est d’une effroyable mollesse. Les aventuriers entrent dans la pyramide à la moitié du film avec auparavant plein de dialogues, des histoires pas intéressantes, des personnages présentés mais inutiles… J’ai baillé à plusieurs reprises devant le spectacle, et pourtant je ne suis vraiment pas mauvais public. Dans la pyramide après un début original ca devient répétitif, les personnages se promènent dans des couloirs, ils cherchent on ne sait pas trop quoi (la connaissance ?! il y aurait des encyclopédies dans les pyramides ?!), et tout les clichés s’accumulent (disputes, celui qui touche à tout, personnages mégalos…). La conclusion est par ailleurs loin d’être réjouissante.
La mise en scène de Roger Christian est passable. Je dois dire qu’il s’amuse bien avec les décors, et il y a en effet de bons plans aériens, et quelques séquences qui ont de l’allure quand même. Mais alors pour l’essentiel, à savoir les scènes avec les personnages et les attaques et les pièges, c’est beaucoup plus laborieux. On le sent handicapé, incapable de faire naitre une réelle tension et d’utiliser ses acteurs pour traduire quelque chose. Le passage avec les dalles est totalement incompréhensible du fait d’une mise en scène plus que laborieuse. En revanche les décors ont une belle allure. Le budget était semble t-il de 18 millions, ce n’est pas une petite somme tout de même, alors il fallait bien proposer quelque chose de convaincant. En tout cas tout l’aspect numérique est bien intégré. La photographie est souvent un peu sombre, et, notamment dans la première partie, elle est très contrastée. Ca donne une allure assez classieuse et originale, certes, mais ca plonge dans le noir ou dans une luminosité excessive une partie de l’image, ce qui n’est pas non plus génial. Les effets spéciaux sont globalement soignés, et la bande son du film a de l’allure. Elle a une certaine majesté qui colle bien aux passages les plus glorieux de la mise en scène, et relève un peu le niveau de l’ensemble.
En conclusion voilà un métrage qui s’avère tout de même trop faible. Je partais sans grande illusion, et au final, force est de constater que c’était justifié. Acteurs principaux pas terribles, rythme en berne, originalité absente. Sur la forme le film sauve les meubles certes, même si la mise en scène est inégale et que la photographie n’est pas exempte de défauts, mais enfin, globalement il ne mérite pas la moyenne.