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Un visiteur
4,0
Publiée le 22 février 2021
Papy Eastwood ou le dernier monstre de l'âge d'or Hollywoodien, nous signe un autre biopic avec une maîtrise proche de la perfection, qu'il doit à de longues décennies dans le métier. On ne s'ennuie pas une seule seconde pendant ces deux heures de film et on suit avec grand interêt l'histoire tout à fait singulière de cet agent de sécurité. Cela dis, ça m'embêterait que Clint s'arrête sur ce film...
Le film de Clint Eastwood et la série télévisée d’Andrew Sodroski traite du même personnage et des mêmes événements. Pourtant il n’y a que très peu de redondance, et les deux projets méritent, tous deux, le déplacement. Le 1er point intéressant de la comparaison analytique, est de relever que l’approche n’est pas la même. Eastwood voulait présenter l’affaire et le personnage de manière globale. La série voulait le faire de manière détaillée. Elle se donnait dix épisodes pour le faire. Le 2ème point intéressant à comparer, est que l’éclairage des faits relatés, lui non plus, n’est pas du tout le même. Eastwood met plus l’accent sur les épisodes du passé de Jewell. Eléments qui pèseront négativement dans la balance de la suspicion ultérieure. Les cinéastes de la série, et surtout John Avnet traiteront de ces épisodes de manière très elliptique. Ce qui est un peu dommage, car ils sont très éclairants. En revanche, Eastwood ne traite absolument pas du vrai coupable. Tel n’était pas son propos, d’ailleurs. Ce qui laisse à penser que les réalisateurs de la série ont un peu « triché ». Ils avaient, dans leur cahier des charges, la mission de parler essentiellement du poseur de bombe, or ils se sont énormément appesanti sur le suspect. Mais bon, on leur pardonne volontiers car dans cette affaire, les deux protagonistes sont passionnants. Un troisième élément de comparaison devrait encourager le spectateur à ne bouder ni le film ni la série. Le jugement aux antipodes porté sur les autres protagonistes de l’affaire. Ce sont toutes ces différences de traitement concernant la mère, les enquêteurs, la journaliste, qui donnent au cinéphile l’impression de ne pas voir le même film. Et ultime élément de comparaison : la prestation magistrale des deux acteurs. Entre Cameron Britton et Paul Walter Hauser, difficile de trancher. Même personnage, même force émotionnelle, mais avec deux jeux différents. E-pous-tou-flant !
Clint Eastwood nous offre là un film plutôt bon, qui relate l’histoire (vraie) de Richard Jewell, un pauvre type qui découvre une bombe lors d’un concert pré-jeux olympiques alors qu’il est chargé de la sécurité et du bon déroulement du concert. Seulement 3 jours de gloire s’offriront à lui avant qu’il ne devienne le principal suspect dans cette affaire... J’ai trouvé l’acteur principal (Paul Walter Hauser) bon, il joue bien le rôle du pauvre beauf américain qui rêve de devenir flic. Les dernières minutes du film sont émouvantes, et ce grâce à sa performance, qui m’a surprise : son jeu d’acteur était très touchant. spoiler: On ressent la libération du personnage, le poids dont il se libère lorsqu’il apprend que les poursuites sont abandonnées.
Les quelques pointes d’humour ont su me faire rire. La réalisation, quant à elle, m’a laissé relativement indifférent, je l’ai trouvée... banale. Pour conclure, c’est un film sympathique et plutôt touchant, quoiqu’un peu long à certains moments. L’histoire racontée est divertissante, et on se rend compte que ceux qui détiennent le pouvoir peuvent PARFOIS en abuser.
Très très bon film! Un excellent acteur, une belle histoire vraie dont seuls les US sont capables de sortir, et une réalisation/narration à la Clint Eastwood...... à voir sans réserve!
Du pur Clint Eastwood, sobre et efficace. Tiré d'un fait divers hallucinant, le film dénonce parfaitement les travers des médias et du tout pour le scoop, au risque de détruire des vies au passage.
Une mise en scène sobre portée par un Paul Walter Hauser brillant. C'est son jeu touchant, plein de douceur et d'une douleur refoulée que l'on retiendra de ce film et qui nous invite à la bienveillance. L'attentat déjoué devient la toile de fonds de ce drame personnel traversé apr Jewell, ses rêves brisés pas un physique atypique, une gentillesse perçue comme suspecte dans un monde prédateur, celui de la corporate America, où en chacun est contre les autres dans sa quête de pouvoir. Peut-être que le personnage de Jewell est dépeint néanmoins trop univoquement : son goût des armes, du Law and Order, devaient pourtant cacher des aspects plus sombres de sa personnalité (?). Enfin, il est déplorable qu'Eastwood torpille tout le message du film, qui invite au respect et à abandonner ses préjugés avec la figure de la journaliste Kathie Shruggs. Elle condense tous les clichés misogynes : femme influente, elle ne l'est que par sa beauté et sa sexualité débridée, qui, nous le fait comprendre Eastwood, explique son immoralité et son désir sans limite de pouvoir. Or rien, historiquement, n'appuie ce choix de présenter la journaliste comme dépravée, manipulatrice. Il est regrettable qu'Eastwood déconstruise les clichés entourant Jewell, l'homme aux valeurs traditionnelles américaines, pour les reconstruire autour de la femme indépendante, forcément malhonnête et jouant de son corps pour assouvir des désirs malsains.
Avec le cas Richard Jewell Clint Eastwood continue avec sa marotte sur le héros ordinaire. Ici l’histoire d’un homme qui rêve d’être policier ou tout du moins de faire partie des « forces de l’ordre » et qui voit sa vit basculer après avoir découvert un engin explosif lors des jeux olympiques d’Atlanta car il va être soupçonné par le FBI et accusé par les médias d’être le poseur de bombe. J’ai trouvé une fois n’est pas coutume qu’Eastwood passait un peu à côté de son sujet car le film manque de nuances. Le sujet est très actuel car on parle de l’emballement des médias, des coupables idéaux, d’une société de l’émotion plus que de l’information et de la difficulté une fois que les certitudes sont posées d’arriver à une forme de vérité. Mais comme je le disais le film manque de nuances pour vraiment raconter son sujet. Par exemple sur l’emballement des médias toute la responsabilité semble peser sur le seul personnage de la journaliste (détestable au possible) alors que c’est bien tout un système et la manière de consommer de l’information qui a causé cela. Idem pour l’enquête du FBI qui semble n’être tenu que par un personnage persuadé d’avoir raison et qui s’entête dans son idée. Le personnage principale lui aussi manque de nuances, un peu benêt, croyant dur comme fer au système il ne réagit jamais vraiment ni ne connaît d’évolution au cours de cette histoire. Si la reconstitution des années 90, du contexte est excellente, le film comme je le disais manque un peu sa cible par une démonstration trop simpliste, dommage.
Le grand mérite de Clint Eastwood est de montrer sans détour ce qui ne marche pas dans son pays, et là on ne peut qu'applaudir. La façon dont le FBI et la presse se sont comportés dans cette affaire qui a traumatisé un pauvre agent de sécurité en dit long sur l'incompétence générale de services qui, pourtant, devraient montrer l'exemple, et surtout aller au fond des choses. Au lieu de ça, les affaires se terminent souvent, non pas par un jugement, mais par une négociation en monnaie sonnante et trébuchante (je pense à l'affaire DSK). Ici, il y a eu un non lieu que le FBI a donné à contre coeur (c'est sûr qu'on n'aime pas passer pour des c..). Edifiant, comme le procès en destitution de Donald Trump, alors que le monde entier a été témoin. On ne peut être qu'effrayé par ces dénis de justice apparaissant au grand jour.
Ce film nous laisse sans voix, face à un pays capable de hisser ses héros dans une admiration patriotique et de les démolir par un lynchage médiatique orchestré par une presse survolté et une justice opiniâtre orientée par ses préjugés. Une histoire réelle engagée et stupéfiante.
Loin d'être pour moi un grand film de C.E., on se laisse porter par cette histoire et son personnage principal. On regrettera le trait grossier et caricatural que le réalisateur a choisi d'utiliser pour décrire le FBI et les Médias face au duo Richard Jewell et son avocat. L'intrigue est menée sans surprise et sans suffisamment de consistance. Au final un film humain et sympathique, un peu léger pour le grand Clint.
Pas grand chose à ajouter à l'ensemble des critiques déjà mise en ligne. Je résumerai en disant qu'une fois de plus, Clint Eastwood nous démontre son talent magistral. La mise en scène et la narration sont impeccables. Tout est fluide, l'exploration des sentiments très profonde. Le film est captivant, surtout si, comme moi-même, vous avez oublié le dénouement de l'intrigue tirée de faits réels. Classique, brillant, remarquablement interprété. Le cinéma comme on l'aime.