Pas vu au cinéma, mais rattrapé en VOD, Super Mario Bros le film !
Certes, ce n’est pas la première adaptation des aventures du plombier moustachu à l’écran, et on se souviendra, entre autres, des diverses séries animées des années 80 et 90 ,et du film live sympathique mais bien nanar avec Bob Hopkins et Denis Hooper (tout de même) en 1993.
Mais cette version 2023 apporte un souffle d’humour, de fraîcheur et de modernité bienvenue aux aventures de personnages qui ont (déjà !) plus de quarante ans d’existence.
Ici, bien que coproduit par Nintendo et Universal Pictures, l’animation et les graphismes du projet ont été en grande partie confiés aux studios français d’Illumination, d’où le nombre de noms bien « cocorico » défilant au générique de fin.
Des designs parfaitement fidèles aux univers des jeux Mario, en 2 d comme en 3d, du classique super Mario en passant par Mario Kart, Smash Bros, Luigi Mansion ou le premier jeu de Donkey Kong.
Scénaristiquement, on est quand même dans un schéma plutôt simpliste et vu 10 millions de fois. Le héros, son équipe, et la demoiselle en détresse à sauver (non ce n’est pas Peach, mais Luigi !) contre le méchant très méchant et ses sbires, mais malgré tout cela fonctionne parfaitement.
Mario penche du côté de l’anti-héros qui va se révéler dans le dépassement de soi. Mais son grand cœur, sa détermination et son affection pour son frère lui permettent de surmonter les obstacles. Il est aussi joué d’une manière très juste, ne penchant jamais trop vers la carricature, ni le héros parfait, ni le looser complet. Tout ce qui fait de lui le personnage sympathique, attachant et universellement identifiable depuis des décennies.
Luigi est plus en retrait mais bien caractérisé aussi. Le lien entre les deux frères est très fort et porte leur duo.
Peach est une excellente surprise. C’est une héroïne forte, vaillante, intelligente et charismatique et en même temps, sensible et dévouée à son peuple. Elle n’a pas ce côté « écrasant » qui finalement dessert le féminisme dans les productions actuelles, elle a un leadership encourageant et des émotions. Et je suis heureuse de voir enfin une héroïne à la fois forte et sentimentale, les deux ne sont pas incompatibles.
Toad est l’électron libre rigolo mais courageux de la bande, et Donkey Kong est dans l’habituel schéma « méchant qui devient pote » du costaud de la bande.
Il n’y a que Bowser dont le caractère m’a laissé mitigée. Lui est vraiment trop dans la carricature, quand les autres persos sont plus nuancés (mention spéciale au petit prisonnier si mignon, mais tellement dépressif dans les géôles.)
Malgré tout le scénario est bien construit, et l’histoire rythmée par les aventures de nos héros à travers les différents royaumes. L’ensemble est mis en valeur par une bande originale d’enfer, où l’on croisera aussi bien des hits des années 80 (A-Ha, Bonnie Tyler, ACDC …) qu’un extrait de « Carmen ». Les thèmes bien connus et identifiables des jeux vidéos sont également repris, parfois de façon symphonique, ajoutant de l’emphase à l’action.
Seul regret, pas mal de questions laissées de côté ou des facilités scénaristiques :
- Pourquoi et comment les égouts de Brooklyn se sont retrouvés liés au royaume champignon ?
- Quels sont ces autres mondes de l’univers qui sont à peine sous-entendus ?
- Certes on nous présente les parents de Mario mais qui sont les autres membres de la famille autour de la table ? Il faut aller fouiller dans les crédits pour le savoir !
- Pourquoi Toad fait instantanément confiance à un mec débarqué d’un autre monde et décide d’aller le présenter à la Princesse, alors que lui-même ne la connaît pas personnellement ?
- Plus fou encore, pourquoi la princesse décide-t-elle aussi de faire confiance, et plus encore d’entrainer et d’embarquer dans sa quête ce même gars qui vient à peine de débarquer d’un autre monde, et dont elle ne sait strictement rien à part qu’il a paumé son frère dans la pampa ?
- Et puis la lourdeur de Bowser tout le long sur ce qui pourrait se passer entre Mario et Peach, certes il est maladivement jaloux, mais non, gars, dans un monde rationnel, personne ne se jette l’un sur l’autre juste parce qu’ils sont le seul homme et la seule femme « humains » dans le patelin.
Malgré tout , le film l’emporte par son rythme, l’action, l’humour, ses beaux graphismes et sa bonne humeur communicative. Et c’est un superbe divertissement qui parle à toutes les générations et qui peut être vu par toute la famille, du plus petit au plus grand.
La scène post générique nous dévoile l’arrivée d’un personnage qui était étrangement absent au scenario, mais qui nous laisse présager d’un 2.
Ce sera sûrement le cas, le succès mondial connu par le film le plaçant en bonne voie pour une suite.