On ne va pas se mentir, «Sleepless» ne révolutionne pas le genre. Le cinéaste suisse Baran bo Odar, se contente de réciter les clichés du polar, le tout étalé sur une période d'à peine une journée, mais sans jamais chercher à en casser les codes ou bien à y apporter une once de réflexion qui lui permettrai d'être un peu plus qu'un énième polar générique. On a donc droit à une collection de poncifs, sans imagination ni dans ses rebondissements ou bien dans la description de ses personnages. Le méchant est un psycho bien taré, le gérant du casino est un gros pourri, le héros cherche juste à rassembler sa famille, la fliquette est naïve et j'en passe. Niveau mise en scène, la photo est moche (mis à part quelques séquences), les acteurs oscillent entre médiocres et assez motivés, le découpage est nerveux, efficace dans les scènes de fight (face à quelques beaux morceaux de barbaque bien impressionnants), incroyablement mou dans les scènes de fusillade et la musique accompagne le tout sans aucune saveur. Bref, c'est un pur produit d'exploitation qui n'apporte rien de bien neuf au genre. Dans le détail, on pourra dire que Jamie Foxx est bien peu motivé, voire parfois mou, ce qui contraste avec Michelle Monaghan, à l'aise et particulièrement intense. David Harbour (le shérif torturé de «Stranger Things» et futur Hellboy devant la caméra de Neil Marshall) s'impose sans forcer dans un rôle sans épaisseur grâce à son charisme et une belle puissance de jeu. Dans la peau du taré de service, Scoot McNairy (la série méconnue «Halt & catch fire») s'avère plutôt bon et l'ancien beau gosse Dermot Mulroney se fait plaisir en gérant de casino. Et puis il y a inénarrable T.I, rappeur célèbre (??) qui ne peut pas dire son texte sans déformer son visage (autant vous dire qu'il mauvais comme tout et jamais crédible dans son rôle). Voilà tout ce que l'on peut dire de ce film, qui se conclut sur une ultime scène qui devait faire office de teasing pour une éventuelle suite (le grand mal hollywoodien actuel), et effectivement, ça promettait beaucoup sauf que l'échec du film a tué cette initiative dans l'oeuf (30 M$ de budget, à peine 20 M$ de recettes). D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com