Derniers Avis sur Sieranevada

Un film de style , intellectuel et distant , qui peut aussi agacer . Peinture acerbe de la classe moyenne roumaine . Instructif et universel mais éprouvant ou ennuyeux une fois qu'on a compris , assez vite d'ailleurs , le ton .

Un film bavard mais qui ne pousse pas à la réflexion malgré les thèmes effleurés, tout reste autocentré.

C'est un film ennuyeusement prétentieux et qui fait deux heures de trop. A partir d'un film de presque trois heures tourné dans un espace réduit je m'attendais à une bien meilleure ambiance qui vous aspirerait à l'écran. Les personnages sont indéfinis ce qui devrait être plus fort puisque le film est aussi long. Certains personnages (un étudiant ivre) ont été introduits sans nécessité mais ont probablement dû coopérer avec d'autres pays. Dans ce cas également les producteurs n'ont pas réussi à arrêter l'incontinence verbale et visuelle de Cristi Puiu. 2h 53 min soit vingt minutes de plus que Apocalypse now dont environ 2h 30 minutes de bavardage sans intérêt et sans aucun drame. Cinq minutes de tournage au coin d'une rue avant que le titre n'apparaisse. Sieranevada aurait pu être réduit à 30 minutes et l'action n'en aurait pas souffert du tout. La seule bonne chose est la qualité du jeu de certains acteurs mais même cela ne peut pas cacher les tentatives pathétiques de Puiu d'être différent...

Ce huis clos du réalisateur roumain Cristi Piu est un joyeux bordel dans cette famille réunie pour commémorer la mort de la figure patriarcale. C'est un film bavard qui ne laisse aucun répit au spectateur pour souffler un peu. On passe des évènements du 11 septembre à des débats sur la religion ou autres. La durée du film (presque trois heures) est également un frein pour certains car malgré le rythme des conversations, on a tendance à ressortir de là avec un bon mal de crâne. Dommage, car certains sujets abordés sont très intéressants pour dresser un état des lieux de la Roumanie en 2016.

S’il y a bien une manière de caricaturer le film d’auteur français à gros traits, c’est en le dépeignant comme un truc qui se déroule dans le cadre d’un repas ou d’une réception entre amis ou membres d’une même famille, où chacun y va de son couplet politique ou philosophique avant qu’un élément ne sème la discorde, et que tout le monde commence à s’engueuler, à s’accuser de toutes les vacheries et à ressortir les vieilles histoires de coucheries longtemps tues dans l’intérêt des ménages, tout ça en grillant cigarette sur cigarette et en s’enfilant de généreuses rasades de vin...sauf qu’en réalité, ce cliché correspond de moins en moins à la réalité. Heureusement, à l’autre bout de l’Europe, d’autres Latins semblent avoir pris le relais, prêts à se repaître de ces très longs plan-séquences qui suivent d’une pièce à l’autre, autour d’un hall central transformé en carrefour de la comédie humaine, les membres d’une famille élargie réunis pour célébrer la mémoire du patriarche décédé : il y a le neveu obsédé par les théories du complot, le frère flippé par ce qu’il considère comme la course éperdue du monde vers les ténèbres, la vieille tante nostalgique de l’ère communiste et l’autre qui en profite pour crever l’abcès avec son queutard de mari, tous échaudés par l’impossibilité de commencer à manger tant que le pope convié pour célébrer le souvenir du défunt n’est pas arrivé. Si le schéma évoque un peu celui de ‘Festen’, nulle révélation fracassante ne viendra faire imploser ces retrouvailles failiales : il s’agit plutôt d’un défilé ininterrompu de ces petits arrangements avec la réalité et de cette petite hypocrisie sociale qui, une fois révélés au grand jour, minent la cohésion familiale...qui, du reste, semble assez solide pour s’en accommoder. Le spectateur, voyeur à son corps défendant, est invité à assister à ce déballage de linge sale et à ces règlements de compte miniatures, pendant près de trois heures...et c’est déjà un petit exploit que de parvenir à maintenir l’intérêt en éveil aussi longtemps, dans un schéma où les protagonistes ne font finalement que parler, se lever et se rasseoir. A son crédit, il faut reconnaître que ‘Sieranevada’ est remarquablement bien monté et bien scénarisé, malgré une inévitable tendance au verbiage, et qu’il aborde des problématiques universelles, comme ces psychoses modernes qui n’ont rien de spécifiquement roumaines, et ces rites sociaux absurde qui, conçus pour rassembler les gens, finissent par les éloigner les uns des autres.

Certes c'est un (quasi) huis clos de presque 3 heures, mais on ne s'ennuie pas une seconde. Le tout grâce à des dialogues très bien écrits, des situations cocasses et des personnages attachants et justes. On est dans l'appartement avec les personnages, on pleure et on rit surtout (fou rire même à la fin!) avec eux. Vaut vraiment le détour !!

Comment réaliser un film de 2h50 sans un moment d'ennui et avec une maestria exceptionnelle ?
Le réalisateurs sans aucun doute s'est inspiré d'une forme de cinéma intimiste fait de nombreux rushs où les personnages s'entrecroisent et apparaissent comme des fantômes de la Roumanie actuelle.
Pour moi le titre fait sans aucun doute référence à la "ruée vers l'ouest" (l'occident, l'Amérique) qui est le pôle d'attraction des personnages. Consommation (courses au supermarché), utilisation massive d'Internet, personnages sortis d'un congrès en Suisse où de retour des USA. Ils sont plutôt jeunes ceux-là en contrepoint de ceux qui représentent une Roumanie vieillissante qui n'est pas sortie du communisme sans dégâts ni nostalgie. Mais une autre nostalgie resurgit également, celle des monarchistes antisémites de l'ancienne Roumanie, celle d'encore avant, comme l'ultra droite dans l'Europe actuelle.
Bref, tout y est et ce qui forme le noyau du débat en est un véritable. Les arguments "conspirationnistes" ont un rôle bien précis, c'est de nous montrer qu'au moins là bas on en parle ! La notion n'y sert pas à évacuer la question des attentats et de vraies questions posées (juste un détail, ce ne sont pas des kalachnikov qui ont été utilisées pour les attentats de Charlie mais des armes bosniaques).
Quand au 11 septembre la question n'est pas taboue mais semble acceptée et au fond tout le monde s'en fout, ou presque. Il reste ceux qui acceptent que les bonnes questions soient posées en sachant que, bien sûr elles resteront éternellement sans réponses ou celle-ci viendront longtemps après leur mort.
C'est là bas, mais c'est ici, c'était hier, mais c'est maintenant. Formidable !

La Roumanie, Bucarest. Une réunion familiale destinée à commémorer le père de Mimi Branescu, le Lary du film, quarante jours après sa mort. Le cadre se tranforme en (quasi) huis clos rendant le scénario simple. Mais la force du film est ailleurs, dans ses dialogues (l’entrée en la matière, soit la scène dans la voiture est tout simplement sublime) et dans son réalisme intense (notamment tout l’arrière plan de l’appartement qui accueille la famille). Le réalisateur Cristi Puiu maîtrise parfaitement sa caméra entre les chambres, causeries, disputes et vide-greniers sentimentaux. Le casting est parfait. Défaut ? Un et pas n’importe lequel : la durée (2h53) qui augmente considérablement les risques de décrochages, surtout que certaines scènes traînent en longueur.

Quelle galère ça peut être ce genre de film de trois heures lorsqu'on n'accroche pas du tout à ce qu'on voit et ce qui est dit... C'est comme être invité à une réunion de famille, mais pas la nôtre donc on est là, on prend notre mal en patience pour ne pas être malpoli, mais qu'est-ce qu'on s'ennuie... Le réalisateur aurait dû sortir une version épurée sans toutes ces scènes inutiles et vides comme lorsqu'il filme des moments où il ne se passe rien à l'image du début et du plan-séquence dans la rue. Pendant trois heures, les personnages débâtent de tout et de rien cela va des délires complotistes à la religion en passant par la vie dans le pays, etc. J'ai bien aimé la réalisation qui comprend de nombreux plans-séquences et qui donne un aspect réaliste à l'histoire avec le réalisateur qui avec sa caméra mobile donne l'impression de filmer une fourmilière puisqu'on passe rapidement d'une pièce à une autre et ainsi d'un thème à un autre. Un point positif, mais qui est loin de suffire pour faire avaler la pilule d'un truc indigeste et terriblement ennuyeux avec des personnages pas attachants et une histoire inintéressante qui ne mène et n'aboutie à rien en plus d'être alourdie par des longueurs insupportables.

L'idée semble être d'épingler le mal-être de la société roumaine à travers une galerie de personnages en huis clôt. Rien de bien nouveau donc. L'interprétation est très juste, le réalisme est très poussé, et on a vraiment l'impression d'être dans cet appartement encombré où la tension monte petit à petit. Mais par contre : pourquoi ça a besoin d'être aussi long? Les scènes se traînent interminablement et on assiste presque en temps réel à cette soirée, plus le film avance, plus il distille son ennui à travers d'interminables dialogues.

Un film roumain de près de trois heures autour d'une cérémonie religieuse en l'honneur d'un mort à l'intérieur d'un appartement étroit. Il y a de quoi avoir peur, surtout après une longue introduction qui laisse présager le pire. Or,le cinéaste réussi l'exploit de rendre intéressant ce jeu de massacre familial qui évoque autant le théâtre de Tchekhov que la comédie italienne. Beau film sur la famille et ses dysfonctionnements, sieranevada, malgré la beauté de ses plans séquences, souffre de longueurs et des dialogues parfois emprunts d'une certaine lourdeur autour de la politique et du communisme. Il y aurait fallu, sans doute, étayer son propos et éviter la multiplication des thématiques pour se concentrer entièrement sur les seuls relations familiales. Bref, les meilleurs moments du film résident dans ses scènes de repas qui rappellent le style de Pialat. Bref, un film touffu qui, malgré ses défauts, méritent d'être découvert.

Avec Sieranevada, Cristi Puiu se livre à bel exercice de mise scène. Sous l’objectif discret d’une caméra observatrice, le quasi huis clos choral filmé en longs plans séquences radiographie tant la société roumaine confrontée à ses démons du passé que notre société aux prises avec ses démons du présent. L’irréprochable direction d’acteurs, la qualité du casting alliée à celle de l’écriture des personnages contribuent au réalisme de ce récit d’inspiration autobiographique. Plus de détails sur notre blog ciné :

Une prouesse hallucinante de mise en scène et de direction d'acteurs. On se demande ce qui est écrit et ce qui improvisé de ce film ou une quinzaine de personnages se côtoient dans 30 mètres carrés. Un film qui en dit beaucoup sur la famille et un peu sur la Roumanie.

Le cinéma roumain , je l'ai découvert avec Puiu ,sur La mort de Dante Lazarescu , oeuvre qui fâit partie de mes films cultes . Le cinema roumain , je l'aime pour son réalisme , son refus des SFX et autres inepties de ce style. Cet opus je l'attendais avec grande impatience .... 3 h de jubilation...
Puiu réussit ici le tour de fôrce de faire rire avec des sujets graves , profonds , philosophiques ....
Sa réalisation est remarquable , réussir à faire qu'un appartement soit un décor parfait pour un film de cette ampleur , la gageure était risquée , Il l'atteint haut la main.
Ces plans séquences sont étourdissants de maîtrise ....
Son scenario est une pure merveille , permettant au final au film de prendre la forme d'une oeuvre à skectchs dans une histoire qui semble d'un seul bloc.
Chaque histoire existe , a le temps de se développer , car Puiu préfére prendre son temps , n'en déplaise aux grincheux qui veulent du rapide .
Ce parti pris est payant , car cela permet que tout les protagonistes existent , que chacun trouve sa place , faisant de cette histoire un film choral de toute beauté ....
Au delà de cet aspect , Puiu parvient à dresser ici , un panorama complet de la societe roumaine contemporaine , et au delà de la societe mondiale contemporaine .
L'acuité de son regard permet de mettre en avant le péril d'Internet sans législation et donc par la même porte ouverte aux délires complotistes qui sement la peur dans nos sociétés , entraînant des actes dramatiques ...
La propagation des videos sans législation , est egalement pointée du doigt , au travers d'un rappel de la tragédie de Janvier 2015 à Paris ... La vulgarisation , la banalisation de la violence extrême , voila un point au coeur de ce film.
Mais aussi le climat de peur que les medias entretiennent pour vendre du temps d'antenne , l'emprise de cette peur instillée en permanence par ces chaînes Infos avides de sensationnalisme ....
On a ici egalement l'affrontement éternel entre deux totalitarismes : la monarchie et le communisme ....
On a l'abandon des jeunes générations sans repères , qui sombrent dans l'alcool , le sexe ou la drogue ...
L'inquiétude pour une jeunesse que l'on ne veut pas laisser grandir , et qui pour s'affirmer sombre dans des erreurs et comportements graves ...
On a la déchéance de l'amour , et du couple , qui n'en finis pas d'agoniser , détruisant tout autour de lui ...
On a l'enracinement ridicule dans des idéologies conservatrices religieuses , qui se retrouvent en butte avec un monde qui n'est plus le leur et où leur emprise disparaît progressivement ...
Tout cela Puiu l'a inclus dans son film , c'est le coeur de ce film multiple , choral , au scenario étourdissant d'intelligence ...
Oui , on ris ici , car Puiu pousse le trait jusqu'à l'absurde , comme dans les comédies italiennes ...
Le casting est tout simplement parfait ....
Du premier rôle au plus petit c'est magistralement interprété ...
Oui , le cinema roumain est le meilleur au monde , et cette oeuvre ambitieuse , forte , le démontre avec force !

Interminable ! Voilà qui serait le mot le plus approprié après s’être farci les trois heures que durent « Sierranevada », film roumain présenté au Festival de Cannes cette année. Et le premier plan donne le la : dix minutes à contempler un carrefour où des gens vont et viennent. S’ensuivent plusieurs heures où il ne se passe rien d’autre à l’écran que des discussions familiales houleuses dans le contexte du repas d’enterrement d’un mort. Et tout cela dans un minuscule appartement. Bref, vous l’aurez compris ce film roumain n’est pas fait pour tout le monde et ne pourra être qualifié de cinéma de divertissement mais plutôt de film prise de tête. D’ailleurs il coche toutes les cases symptomatiques du film d’auteur à festival chiant, intello et nombriliste.

Cependant accordons-lui quelques qualités. Si le film est si long c’est pour faire ressentir l’attente du pope censé faire une bénédiction qui tarde à arriver puis du repas de famille qui tarde à être servi suite à diverses incursions et malentendus. Crisit Puiu nous donne l’impression que le film est tourné en temps réel et que nous sommes immergés dans ce repas funéraire (et cette attente) comme des voyeurs. Le réalisme de l’ensemble est certes impressionnant. Tous les acteurs sont au diapason et naturels comme jamais et on ne pourra vraiment pas critiquer la direction d’acteurs, irréprochable. Quant à la mise en scène, on peut la saluer aussi, car réussir à faire tenir tout ce monde dans l’espace exigu d’un quatre pièces et les filmer de manière fluide est une gageure. Du point de vue technique artistique, rien à redire donc.

Cependant, il faut être motivé pour ne pas décrocher devant trois heures de bavardage incessants, sporadiquement intéressants et tout de même répétitifs. « Sierranevada » est un film de niche qui ne parle qu’à lui-même ou à une toute petite partie de cinéphiles avertis. C’est du cinéma égoïste et égocentrique en dépit des qualités sus-citées. Et dans le genre du film de repas de famille (un sous-genre en soi), on a déjà vu bien mieux et plus percutant. Car le soi-disant constat sociétal fait par le prisme des membres de cette famille est parfois nébuleux et la morale vraiment ténue. Pour public averti un peu comme le surestimé « Toni Erdmann ». Bref, encore une preuve du peu d’aspérités de la sélection officielle du festival de Cannes 2016 qui épuise encore une de ses cartouches, à blanc.