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    Adolescentes
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    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 septembre 2020
    Le nouveau film de Sébastien Lifshitz prouve une nouvelle fois l'extraordinaire puissance de la forme documentaire, quand elle est ainsi irriguée par des personnalités aussi riches que celles d'Emma et d'Anaïs.

    Les deux jeunes filles sont cueillies dans leur années de troisième, et accompagnées jusqu'au bac, pendant cinq ans.

    Cette longue période résumée en deux heures de film, pendant laquelle les deux filles deviennent des jeunes femmes, possède un parfum de "temps qui passe" qu'on rencontre très rarement au cinéma (j'ai pensé à Boyhood, de Richard Linklater). Le fait que le film soit tourné à Brive, avec la nature toute proche qui donne à voir le passage des saisons, ajoute à la lente fluidité du film.

    Si Adolescentes est si attachant, c'est aussi parce que les deux amies ont des personnalités à la fois très marquées, et totalement dissemblables. Elles sont par ailleurs issues de milieux très différents, ce qui permet à Lifshitz d'interroger le déterminisme social en profondeur. Les deux amies intriguent vite le spectateur : pourquoi et comment peuvent elle être amies ? Emma est silencieuse et solitaire, et Anaïs est volontaire et sociale. Rien ne les prédispose à se rapprocher.

    Lifshitz suit ses personnages avec une attention d'une acuité remarquable. Il parvient à s'immiscer dans les sphères très privées de l'intimité, d'une façon qui frôle souvent l'indécence. C'est fascinant. Les parents et les proches sont aussi des personnages haut en couleur qui génèrent des sentiments d'une grande complexité chez les spectateurs (la mère d'Emma !). Certains évènements semblent scénarisés, tellement leur pouvoir dramatique est grand (l'incendie de la maison d'Anaïs, l'hospitalisation de sa maman) : la réalité surpasse la fiction dans ces séquences.

    Adolescentes représente l'apogée de l'art du documentaire : à voir absolument.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 septembre 2020
    Pendant cinq ans, le documentariste Sébastien Lifshitz a suivi Emma et Anaïs, deux adolescentes de Brive-la-Gaillarde. De la quatrième à la terminale, il a filmé leurs vies, en cours avec leurs camarades, chez elles avec leurs parents, pendant leurs loisirs…

    Depuis que sa sortie avait été annoncée le 25 mars, j’attendais avec une sourde impatience "Adolescentes". Pour deux raisons.

    La première est la grande estime dans laquelle je tiens Sébastien Lifshitz, sans doute l’un des plus grands documentaristes français contemporains. J’avais été durablement impressionné par "Les Invisibles", en 2012, qui décrivait la vie ordinaire de couples homosexuels, en démontrant, à rebours des outrances incendiaires des opposants au mariage pour tous, que les gays n’étaient ni des monstres dénaturés ni des pervers partouzeurs.

    La seconde est la ressemblance entre le dispositif de "Adolescentes" et celui de "Boyhood", l’un de mes films préférés de la dernière décennie, qui lui aussi faisait le pari risqué de suivre, pendant douze ans, les membres d’une même famille.

    Le défi est relevé haut la main. Des cinq cent heures de rushes qu’il a tournés, Sébastien Lifshitz a réussi à tirer un documentaire de deux heures qui va à l’essentiel. On y suit l’évolution de Emma et Anaïs et on en devient même si proche que, comme les membres de sa propre famille, on ne les voit plus vieillir.

    Anaïs vient d’un milieu très modeste. Sa mère, obèse et dépressive, enchaîne les hospitalisations. C’est à elle qu’incombe la charge de l’éducation de ses plus jeunes frères. L’adolescente en surpoids n’a pas de bons résultats scolaires et doit être orientée en seconde vers un bac professionnel. Mais cela ne l’empêche pas de garder contre vents et marées une joie de vivre communicative.
    Emma au contraire est plus renfermée. Elle est issue d’un milieu beaucoup plus privilégiée. Sa mère, très présente, trop peut-être, veille avec un soin jaloux à ses devoirs et à son orientation. Volontiers boudeuse, l’adolescente est en conflit permanent avec elle.

    "Adolescentes" raconte l’amitié de ses deux jeunes filles, réunies au collège par les hasards de la carte scolaire, mais lentement séparées au lycée par leurs études. Perce derrière ce double portrait une ambition sociologique : filmer cette France qu’on ne dit plus « profonde » mais « périphérique » depuis que le géographe Christophe Guilluy en a popularisé l’expression. D’ailleurs Sébastien Lifshitz désireux de s’éloigner de l’archétype qui fait coïncider adolescence et banlieue, dit avoir choisi sciemment de poser sa caméra en Corrèze dans une ville de province « un peu neutre et dormante » (les habitants de Brive-la-Gaillarde apprécieront !)

    Quelle image de la France périphérique et de sa jeunesse "Adolescentes" renvoie-t-il ? On y touche du doigt la part toujours prépondérante des déterminants sociaux – Anaïs suivra des études d’infirmière alors qu’Emma veut intégrer une école de cinéma – corrigée par les dispositifs publics – Anaïs bénéficie d’un contrat « jeune majeur » du conseil départemental lui permettant de quitter sa famille et de s’installer dans un appartement dès ses dix-huit ans. Si les deux adolescentes sont sensibles au monde qui les entoure – Lifshitz filme leurs réactions aux attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan et à l’élection d’Emmanuel Macron (hostile pour l’une, dont on comprend en tremblant que sa préférence allait à Marine Le Pen, indifférente pour l’autre) – elles vivent les mêmes épreuves que les adolescentes de leurs âges : la relation à la mère (les pères sont dans les deux familles étrangement effacés sinon absents), les premières flirts, l’éveil pudique à la sexualité…

    Qu’on ait seize ans ou le triple, qu’on habite Paris ou la province, on sera ému par "Adolescentes", par le portrait de ses deux attachantes héroïnes et par l’image qu’il nous renvoie d’une certaine jeunesse contemporaine.
    Ceiner M
    Ceiner M

    22 abonnés 185 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 septembre 2020
    Le cercle de Canal Plus, le masque et la plume ont encensé ce documentaire....Je ne partage pas cet enthousiasme. j'ai trouvé cela trop long et un peu redondant...Et malgré le talent d'Emma, son agressivité vis à vis de sa mère me l'a rendue antipathique. Anais par contre m'a plus intéressée...car malgré les difficultés, elle va de l'avant sans se plaindre ...Pour ma part, pas la peine d'aller au ciné le voir : ça peut largement attendre une diffusion sur Arte.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 septembre 2020
    Sur une idée de documentaire plus très originale aujourd’hui mais toujours passionnante - filmer des individus sur une longue durée - le réalisateur manque en partie sa cible. On comprend qu’il a dû choisir parmi des dizaines d’heures de rushs, les images qui convenaient le mieux à l’histoire qu’il voulait nous raconter. La subjectivité du réalisateur qui, il faut le reconnaître toutefois, reste toujours respectueux de ses personnages, nous montre une version de la vie de deux adolescentes de province qui mériterait plus de naturel. On sent parfois la scénarisation avec trop d’acuité. L’artificialité du procédé freine l’empathie que devrait ressentir le spectateur à force de pénétrer dans l’intimité de ces jeunes filles qui se transforment sous nos yeux en femmes. Le rôle de l’entourage - parents, enseignants ou « petits copains » - est sous-utilisé dans cette période où la formation des adolescents repose tant sur l’entourage. Le film, c’est à mettre à son actif, reste fluide et toujours intéressant malgré sa longueur.
    Corbett
    Corbett

    24 abonnés 106 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 septembre 2020
    Sublime documentaire. Sébastien Lifshitz, qui après LES INVISIBLES, nous éblouit à nouveau.A travers 2 portraits d'adolescentes que tout sépare et qui sont pourtant les meilleures amies du monde, le réalisateur brosse un saisissant portrait de la France d'aujourd'hui.
    PLR
    PLR

    407 abonnés 1 475 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 septembre 2020
    Emma est intelligente et un peu rebelle. Anaïs est généreuse et un peu rebelle aussi. Pour l’une et l’autre, leurs parents veulent le meilleur même s’ils n’ont pas le même capital intellectuel et matériel à transmettre. Quels parents ne se retrouveront-ils pas, ainsi que leur progéniture, dans ces portraits ? Souvent lorsqu'on regarde ses enfants on se désole, mais quand on compare on se console. Ici c’est à dessein plus lisse. Ni Emma, ni Anaïs, deux provinciales, ne sont hors sol. On les suit donc avec davantage d’attention, tant on se reconnait soi-même au travers de leurs parents qu’on les reconnait elles au travers de nos enfants pour ceux qui ont (eu) les mêmes à la maison. Emma veut se consacrer au cinéma (oh le regard de la mère ! qui se demande sans le dire si c’est un métier ça). A coup sûr on la reverra car elle dégage un talent naturel. Anaïs s’oriente vers le médico-social, l’aide à la personne. Aucun doute, elle y affirmera sa personnalité elle qui n’est pas née avec une cuillère d’argent dans la bouche. Deux heures en leur compagnie, c’est habituellement long pour un documentaire mais on ne voit pas le temps passer ou plutôt si. On traverse cinq années de l’histoire contemporaine la plus récente, celle des attaques terroristes et du sursaut ( ?), des interrogations en tout cas sur ce qu’est notre monde, ce que les jeunes générations qui seront à la barre et la manœuvre dans quelques années voudront ou pourront en faire. Ces images-là qui appartiennent à l’Histoire sont éprouvantes. Public sensible, je ne dirais pas s’abstenir (surtout pas) mais être suffisamment informé pour être prêt à revivre ces moments. Et puis, une bande son qui accompagne superbement les émotions. Un travail cinématographique remarquable. Quelque chose de rare y compris dans le genre documentaire souvent boudé sur grand écran. Au grand public, je dis : ce serait dommage de rater ça. La chaîne Arte (producteur) finira certes par programmer ce document mais avec le risque que ça n’atteigne cette fois encore qu’un public restreint. Je pense que, le moment venu, il y aura bien quelques prix ou nominations pour donner davantage de visibilité à cette réalisation.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 octobre 2020
    Avec un retard que je vous prie d’excuser : « Adolescentes » de Sébastien Lifshitz. L’idée de base – suivre la mutation d’un enfant lors de l’adolescence – n’est plus très originale mais l’intérêt potentiel de ce film-documentaire était de suivre le parcours de 2 copines a priori d’école primaire, vivant à Brive-la-Gaillarde.
    Dans les 2 cas le père est absent : l’un car il est directeur commercial et l’autre parce qu’hélas absent sur le plan intellectuel et psychologique. Les 2 mères sont totalement opposées : celle d’Emma est très à cheval sur l’éducation de sa fille (a priori unique) et surveille presque par réflexe professionnel (lol) son travail scolaire alors que la mère d’Anaïs très dépressive (bipolaire ?) et souvent hospitalisée témoigne de son amour pour sa fille via des embrassades et c’est tout, Anaïs semblant gérer en partie la famille et ses 2 petits frères.
    Le grand loupé de ce film est que ces 2 filles sont loin d’être issues d’un milieu socio-culturel similaire et de ce fait la « fêlure » entre les 2 amies va aller croissant et évidente lorsque d’Emma s’oriente vers un bac littéraire option Arts plastiques (chant, chorale, théâtre) et Anaïs vers un bac professionnel option Assistance Sociale. Les échanges entre les 2 amies deviennent de plus en plus pauvres et se limitent in fine aux angoisses avant les résultats du Brevet puis du Bac, et aux premières questions concernant la sexualité. Mais curieusement il n’y a aucune discussion de fond sur le sens de la vie, la religion … et même la politique malgré les évènements (Charlie hebdo, Bataclan et élection présidentielle). De même mais c’est peut-être voulu par le réalisateur, il n’y a aucune discussion entre les copains/copines de ces 2 filles et même au sein des familles sur ces sujets y compris sur le tournage du film.
    Si Anaïs semble mieux préparée à sa future vie … mais à une vie peut-être fade malgré une indépendance obtenue à 18 ans via un contrat « jeune majeur » du conseil départemental, le devenir d’Emma reste un grand mystère lorsqu’elle débarque à Paris pour faire du cinéma. De façon humoristique, notons qu’une de ces adolescentes de 18 ans trouve déjà que les filles de 14 ans ont bien changé !
    Bref je suis sorti frustré de ce documentaire de 2 h 15 issu de 500 heures de tournage et dont la bande annonce est très alléchante. Mais il pourra par exemple servir de base de discussion entre parents en difficulté et psychologues/éducateurs.
    VILLE.G
    VILLE.G

    48 abonnés 624 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 septembre 2020
    Ce n'est pas vraiment un film mais plutôt un reportage du genre de ceux que l'on voit à la télévision sur la vie quotidienne.
    Il est plutôt bien fait dans le genre (mais redoutable pour les protagonistes) mais ce n'est pas vraiment du cinéma.
    Attendre qu'ARTE le diffuse.
    Joyeux
    Joyeux

    93 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 septembre 2020
    Une fresque contemporaine à la fois intime et politique de deux adolescentes dans la France des attentats, de Macron et des inégalités sociales. On découvre leurs parcours scolaires, leurs premières fois et leurs relations familiales avec la gamme d'émotions qui va avec : le rire, les larmes, les peurs, les craintes, les colères, les joies...Un vrai chef d'oeuvre !
    soso7547
    soso7547

    21 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 octobre 2020
    Un "documentaire" très (trop) scénarisé où on sent que certaines scènes sont jouées pour la caméra. Les disputes entre Emma et sa mère sonnent faux. Le sort d’Anaïs est bouleversant, on espère qu'elle réussira sa vie
    jroux86
    jroux86

    6 abonnés 43 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 janvier 2023
    Portrait croisé
    L’extraordinaire force vitale d’Anaïs est assez marquante. Enfant placée, issue d’une famille extrêmement modeste sur le plan socio-culturel (un euphémisme), peu en réussite à l’école… elle s’engage dans la vie avec un sérieux handicap. Pourtant, malgré ces difficultés, elle fait preuve d’un désir assez obstiné de s’émanciper de cet environnement familial pesant pour mener sa propre existence. Et puisque le parti-pris de Lifshitz est de faire de la confrontation mère-fille une condition sine qua non à l’obtention de l’indépendance, on est plusieurs fois surpris de constater une inversion des rôles, Anaïs se montrant parfois rassurante avec sa mère (qui est d’une immaturité consternante), lui donnant même, sur la fin, des conseils de vie (!). On me dira que, partie de rien, Anaïs n’a rien à perdre. C’est vrai. Mais encore faut-il franchir le pas, surtout quand on bénéficie d’aussi peu de soutien.
    A l’écran, et pour en venir au traitement cinématographique, j’ai trouvé l’impression laissée par la jeune fille assez forte. Et je crois que cette force vient du fait que son désir d’émancipation répond à celui de son amie d’enfance, Emma, pour qui la situation est plus compliquée alors que tout laissait à penser du contraire.
    Emma est issue d’un milieu bourgeois. Elle est belle et intelligente ; taciturne aussi. L’exact inverse d’Anaïs en somme ! Sauf qu’Emma, pour s’extraire de ce milieu familial où elle étouffe, a peut-être beaucoup plus à perdre… Elle bénéficie du confort, de la sécurité matérielle, de l’accès à la culture. Le pari de tout plaquer est donc plus risqué.
    Ce qui relie les deux jeunes filles, leur trait commun, là où se gagne leur passe pour la liberté, c’est dans la lutte qu’elles entretiennent avec leur mère. Et du côté d’Emma, là aussi, le choix de ce qui est montré s’avère judicieux : il y aurait donc une mère suffisamment cruelle pour continuer de faire faire ses devoirs à sa fille, âgée de presque 18 ans ? Une mère qui profiterait de ces moments pour faire étalage de son exaspération, de sa supériorité intellectuelle, de son infinie froideur ? Eh bien oui ! Et s’il est vrai que Lishfitz soigne un peu trop son motif « colère d’Emma versus froideur de la mère », ces séquences de confrontation trouvent une résonnance particulière avec celles qui concernent Anaïs, pourtant d’une tout autre nature.
    C’est, selon moi, et malgré le caractère très préétabli du scénario et de la prise d’images, dans le croisement de ces deux portraits – que tout oppose « à priori » – que le film trouve sa voie, que le tableau d’un désir adolescent d’émancipation prend du relief, et donc de l’intérêt.
    M_wombat
    M_wombat

    12 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 septembre 2020
    500 heures de rush à monter.... pour ce docufilm. Si on peut se laisser emmener dans cette promenade adolescente,
    Il est dommage de ne pas avoir mis plus de saisonalité (ou de repères temporels) dans le déroulement. Par ailleurs le montage ne nous amène pas vraiment à nous attacher à Anaïs et Emma, leur amitié semble un peu hors sol et trouver son origine dans le projet du réalisateur. Sur cette même thématique "les bonnes conditions" de Julie GAVRAS est mieux construit.
    Bazart
    Bazart

    43 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mai 2020
    Sébastien Lifshitz est le réalisateur- entre autres- d'un très grand documentaire intitulé, "Les Invisibles" qui nous avait profondément marqué il y a près de dix ans. Et invisible, on peut dire que l' adverbe colle parfaitement à son nouveau- ambitieux et passionnant- long métrage "Adolescentes"

    En effet, pendant les 2 heures 15 que dure son film, la caméra de Lifshitz semble l'être totalement (invisible), au grand plaisir du spectateur, qui a l'impression d'être au plus près des deux protagonistes du film.

    En effet, Emma et Anaïs, les deux adolescentes brivistes (le cinéaste a tenu à filmer dans une ville de province assez neutre, loin de la banlieue parisienne qui sert souvent de décor à de tels portraits de jeunes gens) du film de Sébastien Lifshitz s'abandonnent tellement derrière la caméra du cinéaste, que les craintes de ce dernier, qui n'avait jamais réalisé un long métrage uniquement avec des scènes quotidiennes se sont vites révélées infondées. On sent que le dispositif restreint du réalisateur a très peu perturbé les jeunes filles et leur famille qui l'ont très vite oublié. En filmant pendant 5 années, de leur 12 ans à leur 17 ans, de leurs années collèges à la fin du bac, ces deux jeunes filles, amies dans la vie, et pourtant totalement différentes à tous les niveaux, Sébastien Lifshitz a de l'ambition à revendre.

    Il nous donne ainsi à vivre l'intimité de cette jeunesse française d'aujourd'hui et le résultat est aussi passionnant qu'emballant.

    Des premiers émois amoureux aux injonctions des parents, des professeurs, de la société dans son ensemble, en passant par les tragédies nos deux jeunes héroïnes vont devoir affronter un certain nombre d'épreuves, et malheureusement pour Anais, la jeune fille née dans un milieu social moins favorisé qu'Emma, ceux ci sont bien plus nombreux et bien plus douloureux.Alors que Sébastien Lifshitz avait d'abord prévu de filmer un jeune garçon sous une longue période de sa vie, pensant que son regard d'homme sur ces jeunes filles pourrait être pernicieux, le metteur en scène n'a pas hésité à changer son fusil d'épaules en pleine préparation et bien lui en a pris tant il sait filmer ces deux adolescents sans la moindre impudeur et avec énormément de délicatesse

    Après 500 heures de rush et un travail de montage- avec sa précieuse monteuse Tina Baz- qui aura duré plus d'un ans- Lifshitz filme à la fois les petits riens d'une vie qui importe et les grands drames qu'il faut endiguer malgré tout avec la même justesse et le même à propos.
    Entre candeur et maturité, lucidité et insouciances, ces tranches de vie captées par Sébastien Lifshitz s'avèrent être aussi touchantes que drôles .

    Comme à son habitude, Sébastien Lifshitz soigne particulièrement l'esthétique de son film avec une image particulièrement léchée et une bande son idoine (la musique de Tindersicks, compositeur attitré de Claire Denis ajoute énormément de mélancolie à l'ensemble) pour mettre évidemment de cinma dans cette captation du réel.


    Dans la lignée d'un "Boyhood" sans la béquille de la fiction mais également pas très éloigné d'une démarche à la Riad Satouf pour son cahier d'Esther, les "Adolescentes" de Sébastien Lifshitz est une chronique poignante et d'une profondeur incroyable

    Ce nouveau film- avant Petite fille présenté à Berlin et qui devrait sortir dans le courant de l'année- démontre si besoin était que Lifshitz est bien un de nos plus grands cinéastes, de documentaire, mais surtout cinéaste tout court
    Cinephille
    Cinephille

    135 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 octobre 2020
    Pas du tout convaincue par ce film. Déjà la forme est fastidieuse et esthétiquement assez laide. Et le fond également. On ne s'attache pas vraiment à ces jeunes filles. La mère contrôleuse des impôts est tellement obsédée de normes et de réussite sociale qu'elle n'est jamais sympathique et on a le sentiment que la fille, enfermée dans sa solitude, suivra le même chemin. On ne la voit en fait pas clairement changer. La famille apparemment plus dysfonctionnelle est plus intéressante et sympathique et on a l'impression de suivre vraiment l'évolution de cette jeune Anaïs. Mais ces 2h20 manquent de rythme, de vie et d'humour.
    lionelb30
    lionelb30

    384 abonnés 2 496 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 septembre 2020
    Rien de bien nouveau dans le monde de l'adolescence , premiers amours , l’école , les conflits parentaux...
    On s'attache quand mème a leur parcours malgré le manque de chronologie et la durée du film trop longue.
    Les meilleurs films de tous les temps
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