Avis : Les Frères Sisters - Page 5

Un film d'Audiard c'est toujours une claque. Crépusculaire, le chemin emprunté par ces freres conduit vers leur humanité. Une épopée fraternelle enveloppée dans une lumière très travaillée. Il y a un peu du Little Big Man dans cette oeuvre, sentimentale et rude.

Cocorico pour cette brillante adaptation interprétée par des pointures du cinéma moderne. Cette épopée fraternelle au cœur d'une Amérique qui se construit nous offre des projections grandioses. Beaucoup d'antagonisme entre civilisation et nature, crédulité et ambition qui laisse à réfléchir. Un grand Audiard

Le far west, ses paysages sauvages, ses espoirs de monde nouveau, et finalement la violence comme seule échappatoire. Finalement, quel meilleur genre pour Audiard que celui-ci, pour transposer sa vision conflictuelle et dure des rapports humains (en dépit d'une note de douceur à la fin du film, d'ailleurs seul véritable point faible). Certaines scènes sont innovantes ou magnifiques: cheval en feu dans la nuit, découverte de l'océan "pacifique", ou des scintillements des pépites d'or à travers l'eau en pleine nuit.
09/18

Très beau film, une réussite signée Jacques Audiard dont le passage aux Etats-Unis ne peut qu'être bénéfique pour le cinéma. Mise à disposition de moyens pour des réalisateurs de films de qualité, on ne peut qu'apprécier. Ici, nous avons un western plaisant, qui réussit à être sobre dans sa violence tout en restant très brutal. On pourra souligner le soin apporté à certains détails : le rechargement et la préparation des armes à poudre noire, l'esthétique globale du film ou le maquillage. La BO est bien adaptée, rien à redire. L'histoire et les personnages sont agréables à suivre. C'est le genre de film qui pourrait se regarder pendant 4 heures sans soucis.

Audiard s’est attaqué à un genre difficile et on ne peut plus américain. Pari réussi! Il a su apporter une touche éminemment sociale, idéaliste en y mélangeant la cupidité de l’homme perdu dans un monde qui évolue à toute allure. Le casting fabuleux facilite évidemment le boulot. La seule raison pour laquelle je n’ai pas mis 5 étoiles est qu’il y a pour moi quelques longueurs dans les dialogues.

Jacques Audiard tente sa chance aux États Unis avec un western, le pari était risqué, c’est un franc succès. Les frères Sisters est un western à la fois crépusculaire et lumineux qui prend le temps de nous raconter une histoire et des personnages. Pour ces derniers il dispose d’un casting exceptionnel avec en tête un Joaquin Phœnix qui démontre à chaque nouvelle prestation qu’il est sûrement l’acteur le plus fascinant à l’heure actuel. Brillamment mis en scène et bien écrit c’est un film qui délaisse le côté épique que peut avoir le western pour raconter une histoire d’homme au risque de paraître par moment austère.

Etonnant de voir Jacques Audiard à la tête d’un western. Superbement réalisée, cette histoire a une lenteur que beaucoup lui reproche mais qui sied pourtant bien au parcours initiatique des frangins Sisters. La priorité est ainsi donnée aux personnages avec une belle profondeur. Porteur du projet depuis la parution du roman de Patrick deWitt, John C. Reilly domine les débats malgré la concurrence de Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed. Beau film.

Des films ont marqué la rue vers l'or. Celui-ci a la particularité d'être un film d'auteur. Il est humaniste et possède un très bon casting. La réalisation est soignée. Je recommande ce film

Un film en tous points remarquables : interprétation, mise en scène, paysages, musiques, intrigue. Audiard réinvente le western comme les frères Cien ou Eastwood. Du grand art sans aucun doute.

Un western à la française voire à l'italienne comme on pourrait le dire, où la psychologie des personnages prend le dessus sur l'action. Une agréable musique d'Alexandre Desplat, qui n'est pas sans rappeler celle de ses collaborations avec Wes Anderson, une certaine lenteur avec de magnifiques paysages, les rares mais nécessaires scènes d'actions nous faisant un peu sursauter avec ses bruits de coups de feu plutôt impressionnants. Seule l'intrigue très classique pour ce genre de film est un peu en retrait par rapport à la qualité général de ce long-métrage. A voir sans hésiter en VO, pour apprécier les voix originales des acteurs américains, sachant que comme dans tout western qui se respecte, les dialogues ne prennent pas le dessus au déroulé de l'intrigue...

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Très bon film, bon forcément on est loin du western spaghetti qui tire dans tous les sens, c'est quand même dommage qu'une des scène de duel n'est pas montré. Super scénario, on découvre bien les personnalités complémentaires des frères et leur passé. Une vraie réflexion aussi sur le capitalisme et la cupidité provoqués par la ruée vers l'or. D'ailleurs je trouve que le thème de la ruée vers l'or est bien traité, c'est assez rare de montrer les nombreux convois et comment certains ont tout donné pour devenir riches. Les décors sont sublimes forcément et la photographie aussi. Il manque juste quand même un peu de punch pour que le film soit un peu plus dynamique.

Jacques Audiard, signe avec Les Frères Sisters, un western atypique qui ressemble aux standards du genre tout en s'en éloignant, ne serait ce que par son histoire originale. Néanmoins au début, les informations sont délivrées au compte goutte jusque rendre parfois la narration chaotique. Mais tout cela s'arrange, quand les protagonistes se retrouvent et entament chacun, leurs propres histoires et dévoilent progressivement leurs personnalités intimes derrière des caractères superficiels et violents. Ce film rude, puissant, nous entraîne dans des univers âpres, durs et authentiques où les bruits ambiants remplacent l'habituelle et envoûtante musique de E. Morricone. Ce choix austère rudoie un peu le romantisme conventionnel du genre, mais ne nuit en rien à la virtuosité de l'ensemble. Quelque bémols pourtant, dans la construction, l'oubli ou non de développer certains personnages ( comme le Commandator joué par le génial R. Hauer. Vite expédié ! ) Sinon, pari réussi pour ce français qui a osé - dignement - s'attaquer a ce genre mythique et aux monstres sacrés du cinéma qui les ont réalisés .

Je ne suis pas un habitué du cinéma de Jacques Audiard, c'est un premier long de ce réalisateur, je n'ai pas encore osé m'aventurer dans son univers malgré toutes les critiques enthousiastes sur ses films. Ici, le genre m'a attiré, puis les acteurs, enfin la curiosité de voir le traitement que le genre pourrait imposer et voir, ce qu'il y a de nouveaux dans l'ouest américain. Traité comme un road movie, avec en toile de fond, l'ouest américain, et la lecture de l'histoire dans l'histoire, celle des deux personnages principaux, leur évolution, leur ressort, leur motivation, et l'histoire qui relatée comme une quête aboutie là, où on ne s'y attend pas forcément.
Les personnages sont attachants grâce aux jeux des acteurs, tous excellents, et cette promenade nonchalante, violente parfois mais sans effets d'hémoglobines qui ne soit nécessaire, nous montre par quelques facettes, une réalité de ces pionniers, aventuriers et francs tireurs. En profondeur, on nous montre déjà la pollution irréversible de l'homme pour quelques grammes d'or et ses conséquences. C'est un plaisir de retrouver ce genre de film réalisé avec soin et originalité.

Mythologie. Le post-western est un genre en soi. Parmi ses figures imposées, le héros maudit est un pilier car son destin est celui d’une Amérique au karma fatal. Les frères Sisters sont des tueurs à gages. Chargés de retrouver et d’éliminer un type sans défense et plutôt sympa, ils parcourent l’ouest américain. Mais comme dit la Bible ou presque, celui qui prend le colt périra par le colt. Audiard nous avait habitué à un cinéma âpre, froid, à la retenue explosive. Ce coup-ci, on nous offre davantage de lyrisme. C’est bien sûr le décor qui veut ça et aussi la grandeur du sujet. Audiard nous expose une Amérique face à son péché originel, une Amérique qui n’a pas vu grandir l’arbre de la violence dont elle a semé la graine à sa création. Car la violence vient du père (des pères) et c’est celui-ci qu’il faudra tuer pour se débarrasser d’elle. Il nous montre aussi un monde d’avidité et d’insatisfaction dans lequel le savoir n’a de valeur que s’il peut mener à l’opulence matérielle. Voilà en gros pour le fond. Sur la forme, les coups de feu éclatent comme rarement, nous collant à nos sièges. Les paysages sont somptueux, l’intrigue parfaitement maîtrisée et l’interprétation de Joachim Phoenix et John C. Reilly magistrale. Impressionnant.

Voilà un western qui tient la route, allant des grands espaces aux petits moments intimes ponctués de confessions surprenantes. Juste ce qu’il faut d’étripage, cavalcades échevelées pour échapper aux tueurs à gages (au pluriel car il y en a un paquet), villes du Far West qui se montent en quelques semaines, panneau en bois après panneau en bois. Sans oublier les saloons bruyants et enfumés, ne tirez pas sur le pianiste, lupanar à l’étage, le bain bienvenu dans un baquet en bois. Bref, il ne manque rien pour établir l’atmosphère du Grand Ouest.
On aime le duo meurtrier formé par les 2 frères si différents l’un de l’autre, adultes trainant dans leurs maigres bagages les lourds traumas de l’enfance dus à un père pas très paternel, avec pour conséquence des vies gorgées de sang et de tragédies dévastatrices.
Le cadet est bête et méchant, sociopathe, grand buveur devant l’Éternel, cynique, tirant plus vite que son ombre, face à son aîné, tout aussi mortel mais qui, lui, s’endort le soir avec le châle offert par une honorable damoiselle, et qui découvre avec joie la brosse à dent et les WC avec chasse d’eau !
Le 2è duo, plus conventionnel, est formé par un détective, cynique et manipulateur, à la poursuite d’un chimiste chercheur d’or, très très utopiste. Tous démarrent avec des objectifs bien précis mais au fur et à mesure qu’ils se découvrent et qu’un lien imprévu et déconcertant se tisse, le road movie se transforme en parcours initiatique, les perspectives s’élargissent et le court-terme voit l’horizon s’ouvrir. Comme magnifiquement illustré quand brusquement, inattendu, l’océan se déploie sous leurs yeux.
C’est épique, souvent drôle, parfois émouvant. Merci pour ce bon et beau moment, Mr Audiard.