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    Les Frères Sisters
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    557 critiques spectateurs

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    elbandito
    elbandito

    309 abonnés 945 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 septembre 2018
    Grande réussite esthétique, le nouveau Jacques Audiard est tout sauf un western traditionnel. Même si les frères Sisters évoluent dans l’univers rude de l’ouest américain de 1851, il s’agit davantage d’une réflexion philosophique abordant les thèmes de la filiation, de l’évolution des sociétés civiles et de la rédemption. John C. Reilly et Joaquin Phoenix sont parfaits, aux antipodes des cowboys taiseux et inébranlables inhérents à ce type d’œuvres. Face à eux, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed, détective et chimiste en fuite, semblent contre toute attente nouer une relation amicale tendant vers une possible future association dans une société utopiste et sans violence. Ces quatre héros ordinaires sont tout simplement des enfants perdus du capitalisme, ayant grandi dans un univers sombre et sans pitié et qui, au fil de leur traque, vont se révéler cupides et incapables d’assumer les conséquences de leurs entreprises.
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    161 abonnés 686 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2018
    Pour son premier film anglophone, le cinéaste Jacques Audiard s'attaque au genre le plus américain qui existe, le western. Du coup il est vraiment attendu au tournant. Et pourtant il passe le test avec succès. L'histoire est adaptée d'un roman de Patrick DeWitt et ce qui est incroyable c'est qu'on n'a pas le sentiment qu'il s'agit d'une adaptation car l'histoire se déroule très naturellement sans avoir la sensation qu'une quantité d'évènements soit en trop ou manque. On s'attachement facilement à ces personnages qui incarnent les thématiques des westerns : l'un voulant devenir le maitre de l'ouest, d'autres se ruant vers l'or, d'autres souhaitant une meilleure vie, ... La réalisation aussi s'inspire des classiques, même si certains passages sont la marque de fabrique du cinéaste. Mais tout y est et pourtant on a l'impression d'avoir un bol d'air frais. Les images sont splendides, on se croirait dans l'Ouest américain alors que le film a été tourné en Europe. Les séquences de nuit sont superbes. Le casting 5 étoiles est excellent. Ils sont tous très bons. Et la bande son du frenchy Alexandre Desplat, emprunte des musiques classiques des westerns tout en y mettant son originalité. Audiard fait fort pour son premier film en anglais, ça semble très bien parti pour la suite.
    Marc T.
    Marc T.

    234 abonnés 547 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2020
    Les Frères Sisters fait parti de ces westerns contemplatifs qui sévissent sur nos écrans depuis les années 2000-2010. Peu d'action, beaucoup de dialogues, des plans somptueux, et surtout de la matière, avec un scénario pas dénué d'intérêt où bien souvent les méchants et les gentils se confondent, ou même s'inversent. Joaquin Phoenix est et restera à tout jamais un immense acteur, plus rien à prouver, mais il est épaulé par un John Reilly sobre et impeccable. Et nous avons en face un autre duo qui fonctionne parfaitement aussi, avec un Jake Gyllenhaal que nous ne présentons plus, et un acteur bien moins connu, Riz Ahmed, un anglais qui apporte une touche de fraicheur au milieu de toute cette noirceur ambiante.
    Naughty Dog
    Naughty Dog

    785 abonnés 368 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2018
    Un nouveau Jacques Audiard est toujours un petit évènement pour moi, c'est donc avec une hâte certaine que j'attendais "The Sisters Brothers".

    Et là encore, le pari se révèle vraiment concluant : le film nous raconte l'histoire 2 frères tueurs à gages, engagés par un Commodore (Rutger Hauer qui fait 2 apparitions express) pour trouver un chimiste détenant une formule secrète (Riz Ahmed, toujours très bon), ce dernier étant en voyage avec John Morris (Jake Gyllenhaal, acteur qu'on ne présente plus), un détective chargé de faire le transfert.

    De ce canevas typique, Audiard renverse les codes du western, genre parcouru en long en large et en travers comme dans le reste de sa filmo, s'intéresse surtout aux personnages, chacun véhiculant une idée ou des aspirations, qui vont rentrer en collision et être mises à mal.

    Joaquin Phoenix et John C.Reilly ressortent véritablement du lot, campant les personnages éponymes Charlie et Eli Sisters, avec évidemment un jeu d'acteur impeccable. Si ils sont véritablement le moteur du film, Audiard n'oublie pas les 2 autres personnages, moins mis en avant cela dit mais avec une importance significative néanmoins qui prend ton son sens lors de la dernière demi-heure du film.

    En filigrane nous est présentée une Amérique triviale et rurale de 1851, qui opère une réelle transition vers "un monde civilisé", et c'est tout là le coeur du long-métrage : 4 personnages véhiculant chacun une facette d'une société en pleine transformation, entre hommes sans foi-ni-loi poussés par l'appât du gain ou la violence, ou individus cherchant à fonder un monde de partage et de communication.

    Les duos Charlie-Eli et John-Herman fonctionnent en miroirs intercroisés entre les 4, proposant donc des rapports très intéressants, là où Audiard use du hors-champ pour masquer la violence d'un Far West dont l'odeur de putréfaction est moins frontale qu'il n'y parait.

    La photographie de Benoit Debie (chef opérateur attitré de Gaspar Noé) va dans ce sens, proposant des teintes brunes douces-amères laissant un goût de charogne dans la bouche, alliée à une caméra méticuleuse d'Audiard, jamais dans la sur-esthétisation, et offrant notamment des séquences en pleine nature proches de l'onirisme.

    La structure du film relève du pur western, à base de chevauchées entrecoupées de moments et de ruptures de ton relançant le récit de manière non-répétitive, où l'humour et la gravité sont également subtilement dispersés.

    Les dialogues sont très bons, permettant des échanges souvent savoureux et coeurs d'un récit où la banalité du mal et ses conséquences sont débattues.

    Ajoutons à cela une musique d'Alexandre Desplat proposant son lot de sonorités élégantes à base de cordes, et on tient là un western tendre et beau, maitrisé, porté par un quatuor d'excellents acteurs dans une histoire fraternelle et aux accents psychanalytiques de très bonne facture.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    378 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2018
    La mise en scène du réalisateur, méticuleuse et puissante à la fois, n’a aucune difficulté à nous étreindre de toute sa noirceur. L’Ouest se vit au fil de superbes percées oniriques et l’humour, subtilement dispersé, permet à l’ensemble de respirer. Fascinant, beau et intelligent, Les Frères Sisters est un vrai bon western, comme il est si difficile d’en trouver aujourd’hui.
    Alain D.
    Alain D.

    480 abonnés 3 193 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 janvier 2019
    Cette belle réalisation de Jacques Audiard nous délivre un Western de bonne facture. Son scénario, coécrit avec Thomas Bidegain (déjà présent pour Dheepan, La Famille Bélier, Un prophète ...) nous conte les méfaits d'un duo d'assassins pourchassant un chimiste chercheur d'or. Si l'intrigue peine un peu à se mettre en place, elle nous offre par la suite une très belle évolution des personnages.
    Outre la belle BO d' Alexandre Desplat, Jacques Audiard nous offre de solides dialogues, de belles chevauchées et une superbe reconstitution de l'Ouest Américain d'avant 1900.
    Le film bénéficie d'une admirable distribution avec une interprétation magistrale de John C. Reilly dans la peau d'Eli, le frère le plus social. Il est bien secondé par Joaquin Phoenix qui joue Charlie, le frère cadet, le meneur. A marquer également au casting les très belles présences de Riz Ahmed et Jake Gyllenhaal.
    lara cr28
    lara cr28

    64 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2018
    Du grand art ou comment nous rendre sympathiques deux tueurs à gages particulièrement dangereux. Il faut bien comprendre les enjeux de cette course à l’or pour entrer dans chaque personnage. La confrontation des frères Sister avec l’autre tandem confine à la perfection et renvoie à l’Amérique des années 50. Ils vont côtoyer un chimiste idéaliste qu’ils étaient censés torturer et un détective, transformant cette course au crime en un chemin initiatique, ramenant finalement nos héros affranchis de leur sinistre mission vers le nord, leur point de départ.
    Housecoat
    Housecoat

    101 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    Jacques Audiard quitte la France pour s'essayer au genre du Western. L'action des Frères Sisters se passe dans le terrain idéal pour permettre au réalisateur de pleinement faire ressortir son style à la fois violent et onirique pour délivrer une nouvelle réflexion de conscience pour ses personnages, comme le faisait les meilleurs films crépusculaires du genre. La Conquête de l'Ouest a atteint les limites du Pacifique et pourtant elle est toujours aussi inhospitalière, elle ne semble gouvernée que par le crime (aucun représentant de la loi), les meurtres sont impunis, les criminels se vantent de leurs méfaits, les fusillades sont explosives et les deux frangins soudés par un amour fraternel sincère et indestructible laissent des décès à foison sur leur sillage. Ce tracé de sang qui a dirigé leur existence jusque-là est la principale source de questionnements, l'un savourant sa voie et l'autre souhaitant ranger cette existence de tueries, le procédé miracle de leur nouveau contrat leur donnant la possibilité d'enfin entrevoir leur existence au-delà de leur situation de tueurs professionnels. Leur voyage commence comme une autre série de carnages et c'est par une petite étincelle d'idéalisme qu'ils vont vivre une introspection de leurs ambitions personnelles, opposées mais indéfiniment reliées par un fil invisible entre tous les protagonistes. Dans la lignée des Westerns d'une autre époque et pourtant vivant dans l'ère du temps.
    Free Spirit
    Free Spirit

    5 abonnés 68 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2018
    Épopée aboutie et sujette à une belle maîtrise du réalisateur... J'ai particulierement aimé la réflexion sur les 2 paradigmes qui régissent l'évolution humaine : le capitalisme et la cupidité des hommes ou l'humanisme et le vivre ensemble... Le réalisateur parvient avec beaucoup de finesse à nous interroger et nous faire notre propre opinion... Bien que sanglant, peu avare en scènes dégoutantes (l'araignée... non dénuée d'une certaine symbolique sur le mal qui peut atteindre l'homme malgré lui) et riche en actions, j'ai trouvé ce film un peu linéaire. Il lui manque un grain de folie ou de magie scénique pour le qualifier de magistral... Reste que ce dernier Audiard est réussi tant il parvient à capter la quête identitaire des 2 héros sans jamais nous faire sourciller d'ennui ou d'indifférence... Un film à voir pour mieux entrevoir le monde actuel...
    traversay1
    traversay1

    3 024 abonnés 4 598 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2018
    Le western est un genre d'une richesse infinie qui autorise toutes les libertés, tous les styles et tous les registres : drame, comédie, picaresque, aventure ... Il n'a pas besoin d'être réinventé, même si son âge d'or est lointain : il s'auto-alimente sans peine autour de quelques constantes : des colts, de la poussière et des paysages grandioses (on peut y ajouter des indiens et un shérif mais ce n'est pas indispensable). Puisqu'il n'a plus rien à prouver, Jacques Audiard entre dans cet univers avec une certaine humilité. Son scénario n'a rien d'époustouflant, a priori, avec une intrigue qui tourne autour d'une chasse à l'homme menée par deux frères, au temps de la ruée vers l'or, de l'Oregon à la Californie. Mais on connait le cinéaste et sacapacité à donner de l'épaisseur à n'importe quel récit. Progressivement, les Frères Sisters se charge d'une densité et d'une profondeur qui passent non pas par des scènes spectaculaires mais beaucoup par des dialogues entre ces deux frères, dont le portrait ne cesse de s'affiner, un pari risqué, mais tenu haut la main. Pour la forme, c'est à dire l'image, pas d'inquiétude, elle est somptueuse, dans cette Amérique sauvage qui découvre la modernité à travers des idées nouvelles et des innovations techniques et/ou hygiéniques (le dentifrice, la chasse d'eau). Le plus étonnant est de voir cette chevauchée que l'on attend sanglante se transformer en épopée sentimentale et fraternelle comme quoi à l'ouest il peut y a voir quelque chose de nouveau. Et quelle direction d'acteurs : Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et John C. Reilly sont à redécouvrir, débarrassés, surtout le premier, de quelques-uns de leurs tics de comédiens. Les frères Sisters, malgré une dose de violence obligatoire, va tout droit vers l'apaisement et une certaine sérénité. Etonnant et exaltant.
    garnierix
    garnierix

    192 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 septembre 2018
    Jacques Audiard, c’est l’auteur de « Dheepan », « Un prophète », « De battre mon cœur s'est arrêté » … Avec « Les frères Sisters », il fallait donc s’attendre à quelque chose d’au moins intéressant. Et c’est beaucoup plus que ça. Sans l’ombre d’un doute, ce film est pour tous les publics. Sauf pour les gens qui n’aiment pas le réalisme vrai (ceux qui préfèrent Sergio Leone aux frères Coen par exemple). Sauf pour ceux qui sont allergiques à la violence ; ceux qui sont allergiques à la boue et à la crasse (elle transpire jusque dans votre fauteuil) ; ceux qui n’aiment pas voir un cheval souffrir sous la selle ; ceux qui ne peuvent pas voir un arachnide venimeux pénétrer dans la bouche d’un homme endormi ; ceux qui ricanent de voir les gens incultes se mettre à philosopher avec leurs mots à eux. Ça fait beaucoup de contre-indications, mais si ce film est sans doute pour tous les publics, c’est parce qu’il faut savoir comment se sont construits les États-Unis, d’une part ; et d’autre part, parce qu’il faut imaginer comment se construisent tous les êtres meurtris de la planète. L’histoire n’a pas beaucoup d’intérêt ; il n’y a pas de suspense ; il n’y a pas de trésor caché. Il y a plutôt de la survie, de la frustration, et beaucoup de chemins de traverse. N’empêche qu’on ne voit pas les deux heures passer. Cette quadruplette d’acteurs, John Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed (cités par ordre d’excellence), quel bonheur ! Pas une seule erreur. Forcément, la direction y est pour quelque chose. Certains pourraient quand même reprocher à Audiard d’avoir emprunté trop de chemins, cafouillé parfois. Mais la vie est un grand cafouillage pour la plupart. On est avec des hyènes humaines, dans une nature féroce, dans l’orpaillage, dans les groupements humains qui naissent, on est dans l’ouest américain de 1850, un monde qui est « une abomination » dit l’un (« tu n'as pas peur de te reproduire toi ? »), tandis que l’autre ne voit pas pourquoi il arrêterait de boire, de tuer, de violer (« ma vie ressemble à un barillet vide, j'ai tout fait par haine de mon père »). A côté de ça, deux autres dissertent sur un autre mode, l’un remarquant que le sourire de l’autre se poursuit au-delà de la politesse, démontrant qu’il a un réel plaisir à communiquer avec les autres ; on les entendra même évoquer les phalanstères de Fourier. Est-ce du cafouillage ? En Europe, les hommes ont découvert la liberté après avoir été habitués pendant 2000 ans à l’existence d’une classe régnante, voire divine. Aux États-Unis, en comparaison, ils ont été immergés instantanément dans un monde libre, donc libre du pire et du meilleur, où chacun se débrouille et cafouille. C’est beaucoup plus violent. C’est le contexte du film. On est entre incultes, cupides, tueurs, orpailleurs, inventeurs. Mais les hommes sont seuls, terriblement seuls dans leur folie, dans leur mélancolie, dans leur absence de communication. Il y a tout cela dans le film. Et cependant, c’est joyeux et drôle. L’un découvre la brosse à dents. L’autre voit l’océan pour la première fois : « –on n’a jamais été aussi loin ! –tu veux dire dans la conversation ? » … Les deux frères ne sont pas si nuls !
    floflo2204
    floflo2204

    73 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 septembre 2018
    Première réalisation américaine de Jacques Audiard, Les Frères Sisters se présente avec tous les arguments pour convaincre et immerger son spectateur. Le réalisateur que l'on savait déjà talentueux démontre une fois de plus l'étendue de son talent en filmant à merveille chaque seconde de son long-métrage. Chaque plan est pensé, réfléchi et sublimé par la caméra. Dans la même idée, la gestion de la photographie est magnifique et met pleinement en valeur la beauté naturelle des Etats-Unis faisant vivre son western jusqu'au bout du film. Le scénario constitue également une des plus grandes qualités du film, on nous emmène donc suivre l'histoire de ces deux frères sans jamais nous ennuyer. L'histoire et les péripéties qui la ponctue sont toujours là pour rajouter un intérêt certain au film. Néanmoins, là où le film se sublime le plus c'est sans aucun doute dans l'écriture de ses dialogues. Je n'ai pas lu l'oeuvre de fiction dont le long-métrage est tiré donc je ne saurais en juger la qualité mais Jacques Audiard se pose en digne héritier de son père dans l'écriture de dialogues crus et percutants. Dans tout ça, le casting réalisé est réalisé avec soin pour les rôles principaux. Jake Gyllenhaal, John C. Reilly, Joaquin Phoenix et Riz Ahmed sont tous les quatre parfaits dans leurs partitions. Ils font vivre leurs personnages avec grande facilité et nous entraîne dans leur histoire avec une grande facilité. A côté, les autres personnages sont peut-être un peu trop fades à l'exception de Rebecca Root qui se transperce l'écran à chaque fois qu'elle apparaît. La beauté de la nature américaine offre un fond parfait au western jouant peut-être parfois un peu trop sur les images clichés mais qui nous offre de beaux moments d'évasion. A l'inverse, la composition d'Alexandre Desplat est absolument fantastique et emmène tout le monde au fin fond de l'Ouest sauvage à chaque instant. Certains moments ne sont pas sans rappeler les glorieux morceaux d'Ennio Morricone mais pour autant Desplat réussit à se créer sa propre identité pour démontrer une fois de plus sa facilité à créer des atmosphères inoubliables. Les Frères Sisters fait indéniablement partie de cette nouvelle génération de western bien aidé par une réalisation dont seule Jacques Audiard a le secret.
    Audrey L
    Audrey L

    533 abonnés 2 390 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    Une belle épopée intimiste, où le voyage est tout autant symbolique avec ses majestueux paysages que relationnel entre ces deux frères aux antipodes (et malgré tout inséparables). Cru, beau, parfois un peu violent (scène d'amputation où les bruitages seuls suffisent à l'écœurement voyeuriste), Jacques Audiard signe un western mature, emporté par le casting brillant (et habitué au genre) : Joaquín Phoenix en chien fou alcoolique, John C. Reilly en garde-fou, Jake Gyllenhall en opportuniste... On suit ce beau monde jusqu'au final cru puis étonnamment tendre (dernières minutes particulièrement réussies). On regrette seulement de tant sentir la patte de l'auteur par moments, ce qui rend bavard voire mou ce western en quelques séquences. N'attendez pas un western comme le récent blockbuster "Les 7 mercenaires", ici on est dans le western à la française, ce qui peut déstabiliser. De même, on a du mal à se rappeler la bande originale, et l'on s'étonne de voir le nom de l'excellent Alexandre Desplat à ce poste, a priori ces deux informations sont incompatibles... On retiendra les acteurs brillants, les scènes dures et la maturité de l'intrigue. Mention à la tendresse des dernières minutes qui est inédite et très appréciable.
    andika
    andika

    92 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 octobre 2018
    Jacques Audiard qui réalise un western, c'est une nouvelle suffisamment étonnant pour qu'on s'y intéresse de très, très près. Comment son cinéma si particulier allait-il se fondre dans ce genre éculé, et si codifié qu'est le western ? On peut le dire d'emblée, l'exercice est réussi. Avec de l'humilité, du panache et beaucoup d’intelligence.

    Qu'est-ce donc que les frères Sisters ? L'histoire de deux frères qui tuent pour vivre mais pas que. C'est avant tout un merveilleux conte initiatique qui montre le voyage de deux frères inséparables qui s'éloignent pour mieux se retrouver. C'est aussi l'histoire d'une utopie de monde idéal, basée sur l'absence de conflit, de cupidité et fondée sur de vrais principes démocratiques (monde merveilleux prévu à Dallas, au Texas). C'est l'histoire de l'eldorado. C'est l'histoire d'un philosophe un peu particulier. Le lien avec Candide est tellement évident que cela rend d'autant plus compréhensible la quête de l'acteur John.C Reilly pour engager Audiard comme réalisateur. En effet, qui mieux que lui pour camper le Voltaire du 21ème siècle au cinéma. Après Un Prophète qui raconte aussi l'initiation d'une petite frappe illettrée aux joies du grand banditisme. Ou encore le palmé Deephan qui dépeint la rédemption d'un soldat défait.

    Au fil d'un scénario intelligent, on suit Charlie et Eli Sisters qui sont aux trousses de l'alchimiste Warm (excellent Riz Ahmed) qui détient une formule miracle pour l'orpaillage. Les deux frères sont précédés du détective John Morris (fabuleux Jake Gyllenhaal), qui avait pour tâche de localiser le génie. A la rudesse et la violence des deux frères répondent les bonnes manières et le vocabulaire soutenus des deux autres personnages. Au fur et à mesure que l'histoire progresse, les différents antagonistes s'allient au fur et à mesure pour donner un alliage hétérogène et étonnant allant dans la ruée vers l'or dans le grand ouest. Un grand point fort du film.

    Un film d'acteurs mais également un film de situations plus ou moins loufoques et absurdes où l'on sent un peu l'influence des frères Coen, notamment lorsqu'il s'agit de tuer ce qui est déjà mort, où lors d'une relation tarifée très particulière. En opposition à cela, on nous offre également une profonde réflexion sur la condition humaine. Gagner de l'argent pour quoi faire ? Pourquoi autant de cupidité et de violence et à quel prix ? Celui de la nature, de la santé ? Est-ce que tout cela en vaut le coup ? Une scène mémorable d'orpaillage la nuit tombée dans une rivière apporte une réponse cinglante à ces questions. Où comment l'argent rend fou et nous détourne de l'essentiel. Mais comment ce qui importe réellement réapparait avec de plus en plus de vigueur. La famille, la liberté, le vivre ensemble. Ainsi, le personnage de Charlie qui semble être la brute épaisse, totalement barré se révèle peu à peu comme la résultante d'un traumatisme de l'enfance causé par un père violent. Une fois de plus, Joaquin Phoenix prouve qu'il est le meilleur acteur pour jouer les hommes instables.

    Enfin, cette caméra qui se perd dans la nature, qui montre des situations incroyables, comme cette rivière qui s'illumine d'or la nuit tombée, ou encore ce plan séquence arrangé dans le finale qui permet de montrer comment la boucle est bouclée. Conte initiatique, voyage pour revenir à la source, les Frères Sisters est un film profondément touchant et émouvant qui donne à rire, à réfléchir et qui permet surtout d'apprendre par où pêche l'humain. Candide 2018.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    575 abonnés 2 701 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2018
    Jacques Audiard signe un western puissant porté par un casting de premier ordre. John C Reilly et Joaquin Phoenix sont mémorables et très touchants dans leur relation fraternelle.

    https://www.facebook.com/la7emecritique/
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