Pour la cinquantième critique sur ce compte, je met à l'honneur un des films, si ce n'est le film qui m'a le plus marqué. Isle of Dogs de Wes Anderson est le film qui m'a fait définitivement changer d'avis sur les films d'animation, loin de l'esthétique des films Disney ou Ghibli.
Je suis tombé amoureux du cinéma de Wes Anderson depuis que j’ai vu ce film : c’est drôle, magnifique et poignant. D’une main de maître et d’une très grande virtuosité, Wes Anderson a su (une nouvelle fois) par les décors et les jeux de lumières à créer un univers somptueux et sombre. Il joue avec des couleurs délavées pour nous amener dans ce monde dystopique, allégorique et poétique. C’est aussi une aventure au discours engagé et plein de sens sur la politique, l’écologie mais aussi la maltraitance animale. Là où Wes Anderson est très fort, c’est que selon les pays et les cultures, on ne va pas entendre le film de la même oreille : un Occidental ne verra pas le même film qu’un Japonais. Les personnages sont tellement attachants, et leur aventure si fabuleuse, on souhaiterait que ça dure deux heures de plus. Même si ce film est plus sombre qu’à l’accoutumé, ce n’est pas du tout désagréable, bien au contraire : on prend beaucoup de plaisir à découvrir ces décors miniatures aux 1001 détails, que ce soit dans le Japon ou sur l’île aux chiens. Par ailleurs, ce film réussit malgré son esthétique unique à s'inspirer d'autres films, notamment japonais. On retrouve notamment une forte inspiration de l'oeuvre de Kurosawa avec par exemple les personnages principaux qui ont les mêmes prénoms que ceux des Sept Samouraïs. Il y a également une ressemblance avec Miyazaki à travers leur gout commun de rester fidèle à la manière artisanale de faire du cinéma. De plus, tous deux délivrent une morale, un message sur les dangers futurs. Et c'est là où Wes Anderson est très fort, puisque l'épidémie de grippe canine qui touche Mégasaki fait aujourd'hui indéniablement penser à l'épidémie de Covid-19. Même si d'autres long-métrages avaient prédit qu'une partie de la population serait confiné (Je suis une légende, Contagion, World War Z...), Anderson réussit néanmoins à être d'une précision chirurgicale en ce qui concerne les problèmes sociaux que la pandémie a causé
Sans être un grand fan de film d’animation, la proposition très originale de Wes Anderson m’a totalement convaincu. Il s’agit selon moi de son meilleur film.