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    L'Île aux chiens
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    Cuzion
    Cuzion

    20 abonnés 192 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2018
    Quand je dis que l’animation n’est pas que pour les enfants, en voici encore un bel exemple. Là si vous y amenez un enfant qui a grandi avec Disney/Pixar comme seule référence, il risque au mieux de s’ennuyer sévèrement, au pire d’avoir une belle peur et de vous le rappeler les nuits suivantes.
    Oui L’Île aux Chiens est pour un public plus averti que les petiots et moins petiots, je pense qu’il faut au moins être adolescent pour apprécier pleinement ce film. L’animation en stop-motion crée une ambiance particulière et le choix de chiens pouilleux et assez repoussants nous amène dans un univers glauque presque post-apocalyptique pour la gente canine. Dans le choix des décors, de la symétrie, des scènes posées et de la couleur du film, on se retrouve tout de suite dans un Wes Anderson, le monsieur a son style reconnaissable immédiatement.
    De plus, les dialogues parfois surréalistes pour les situations, l’envie de toujours parler pour augmenter l’absurdité de l’évènement est toujours présent et ça, on n’aime ou pas mais on ne peut pas y rester indifférent.
    Cette histoire d’extermination d’une espèce, de mise en marge de la société et de déportation forcée peut bien sûr être pris en dehors du point de vue des chiens et reportés sur nos choix politiques et sociétaux. Là Wes Anderson nous gratifie d’une ode à la tolérance, à la chance de tout-à-chacun et, même si sur le papier c’est un peu convenu, il ne tombe pas dans le mielleux et parvient à se hisser au-dessus de la foule. Bon par contre, l’esprit général est un peu « simpliste », trop posé et peut-être trop lissé pour que son univers ne tombe pas trop dans le politique. Alors oui, tout il est beau comme il est et il mérite de vivre avec les autres communautés mais il serait dur de sortir une œuvre prônant l’inverse.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 13 avril 2018
    Le maître Wes Anderson revient en force, près de quatre après son chef d’œuvre Grand Budapest Hôtel, pour nous donner son deuxième film d’animation qui est déjà dans mon cœur le meilleur film de l’année. Tout est parfait dans ce film généreux en détail, produit d’un travail titanesque et pleine de bonnes intentions, à ne rater sous aucun prétexte. L’humour pince sans rire et absurde du réalisateur répond présent, et nous réserve beaucoup de bonnes surprises
    Simon P
    Simon P

    2 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 octobre 2018
    Une animation fluide et vivante
    Une photographie des plus créatives qui donne une profondeur au film et aide beaucoup la dimension satirique.
    le scénario est atypique, osé, cru, tendre, drôle.

    Ce film a le mérite de nous en mettre plein la vue avec intelligence et non par un enchainement rapide de scènes où l'oeil n'identifie rien.
    On a le temps d'apprécier l'histoire.
    Un délice.
    Je recommande aux adultes :)
    blacktide
    blacktide

    39 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 avril 2018
    Le Citizen Canin de l'animation.

    Et si le Cinéma de Wes Anderson n’était en fait qu’une psychanalyse silencieuse ? Ou plutôt, disons le autrement, une science des rêves en éveils ? Car, de sa cohérence dans le foisonnement et l’apparence de l’absurde, chacune de ses œuvres relève ainsi aussi bien de l’insaisissable que de l’universelle évocation. Des ballades en perspectives et en volume, visuelles comme musicales, où se réchauffent les cœurs et s’expriment les regards : là où s’érigent des émotions en géométrie variable, dans des cadres méthodiques, ne resterait finalement que le tracé d’une vie, comme mise en chanson, dans la douce folie du temps.

    Puisque de cette plastique où le seul plan suffit parfois à faire corps avec son cinéaste, l’essentiel serait dans son contraste : cette fragilité des sentiments dans un univers où les codes structurés viennent intensifier les désordres émotionnels de ses personnages. Des figures constamment emplies d’un manque, d’une mélancolie, guidées par l’accomplissement d’un désir dans un contenu qui ne cesse de le refouler. Comme le reflet d’un imaginaire face à l’Humain, de l’humain face au monde, dans ce qu’il a de plus cruel, de plus bienveillant et de plus naturel.

    Et de cet ordre si symptomatique de sa propre singularité, Wes Anderson s’évertue à en révéler les blessures, là où l’inconscient ne fait que les atténuer. Le propre du rêve donc, dans une fuite constante vers un ailleurs où s’harponnent les sentiments, et où s’érige le temps de l’illusion. Car qu’il s’agisse d’un renard en animation ou d’un bonnet rouge dans le cinéma de sa propre aventure, tout n’est qu’une question d’illusion. Une sorte de réel en dérivation pour retranscrire l’éclat ou l’obscurité d’une réalité, d’une actualité et d’une vérité. Isle Of Dogs fait plus que jamais parti de ce rêve lucide sur un monde en lignes de fuite : une terreur nocturne, où l’enfance et l’esprit canin constituent les seules lumières pour nous sortir de ce cauchemar fait de déchets et de rejets.

    Car Isle Of Dogs s’analyse avant tout comme une prise de risque pour Wes Anderson. Sous ce maniérisme unique et artisanal, l’ampleur de sa démarche n’a d’égale que la portée politique de son œuvre : il ne s’agit plus de capter les fractures d’une famille dysfonctionnelle, mais celles d’un monde dysfonctionnel. Un macrocosme où les teintes pastelles et les crabes berlingots s’assombrissent dans un nuage de pollution, aussi bien idéologique qu’environnementale. Puisque cette île, où l’on rejette la « vermine » sous prétexte d’une grippe canine, se veut faire l’écho des heures les plus sombres de l’Histoire : du plan Madagascar à sa solution finale, l’exil des canidés n’est que le miroir de tous ces opprimés à travers le monde ; et du traitement inhumain qu’une « élite » leur réserve.

    Et en cela, sa mise en scène au cordeau rend la notion d’ordre d’autant plus pertinente qu’elle s’inscrit dans une forme de totalitarisme : des cadres fixes et de nombreuses plongées/ contre-plongées pour en retranscrire les relations de domination et de soumission ; à la manière d’un Fantastic Mr. Fox, où se révélait l’animalité des hommes dans un monde semblable à une ferme aux animaux, lieu où s’exerçaient des relations d’ascendance et d’oppression. Au point que le récit s’en trouve rapidement remanié en dystopie, dans la mesure où l’aura fasciste de sa société érige un Big Brother en figure de maire et une sorte de Frankenstein tout droit sorti de l’univers Tim Burton en figure d’associé diabolique.

    Et dans ce climat totalitaire, un seul regard au patronyme du maire suffit à comprendre la pensée d’Anderson : Kobayashi, à défaut d’être le plus grand mangeur du monde (dont la nourriture serait ici le contrôle de son peuple), renvoie directement au cinéaste japonais rendu célèbre pour son illustre Hara-Kiri, œuvre dans laquelle la société japonaise traditionnelle était déjà mise à mal par sa remise en question. Une figure de chef empreinte d’ailleurs d’un écho saisissant au Citizen Kane d’Orson Welles : d’un culte de la personnalité par la grandeur de son faciès affiché à l’envie de contrôle étatique, la manipulation des foules passe par la démesure, mais surtout par le discours de sa figure. Des déclarations non sans rappeler la vision de certains politiques, là où le bavardage se bâtit sur des murs et la peur de l’étranger, tout en prônant un certain conservatisme.

    Le Cinéma de Wes Anderson n’a ainsi jamais été aussi sombre, et cette soudaine violence thématique en surprendra plus d’un. L’atmosphère pop n’est plus qu’une musique à tonalité rompue, entre tambours folkloriques et un planant et harmonieux « I Won’t Hurt You » du West Coast Pop Art Experimental Band. D’autant plus que le cadre de l’animation agit comme une sorte d’antithèse ou plutôt d’adoucisseur face à l’univers dépeint. Et pourtant, à cette déportation canine, s’animent des chiens dépouillés de leur humanité, victimes de la cruauté animale et des expérimentations scientifiques (non sans un certain écho à l’unité 731 et ses crimes contre l’humanité); sauvages, maigres, les yeux exorbités, au seuil de la folie, du cannibalisme et de la mort.

    Anderson semble d’ailleurs vouloir y injecter une légère critique du modernisme : de son intérêt pour le manuel, le matériel et le charme d’antan, il y oppose ces chiens de ferraille et sans poils. Comme un inversement dans le reflet de son Fantastic Mr Fox : contemplant la grandeur naturelle du Loup et sa liberté dans l’animalité, Chief en est réduit ici à fixer une forme de canidé qu’il ne peut renifler ; un chien mécanique, une force créée par la main de l’Homme, qui dans la même posture et cadre que le loup, s’impose à la domination naturelle. Tout comme cette idée d’un monde où la surconsommation a conduit à la création d’une île poubelle, une décharge où se rejettent les parias et le bon sens. Heureusement, le pessimisme de Wes Anderson ne dure qu’un temps.

    De la figure du chien, en ressort le désir inné de faire plaisir. Des chiens qui, malgré leur condition, se veulent porteurs d’idéaux unificateurs. Chercher à s’apprivoiser, à se connaître et à domestiquer son inconscient. Des Chiens qui deviendraient plus « humains » que les maîtres : des adultes comme tous les pères du Cinéma d’Anderson, figés dans leur propre blessure, et leur ignorance de l’enfance. Une enfance que l’on enterre d’ailleurs pour la lutte, et la révolution ; comme en témoigne la résistance emmenée par un groupe d’étudiants, la jeune américaine puis Atari. Un deuil de l’innocence pour la sauvegarde des derniers idéaux d’humanité : la jeunesse s’impose alors, par son envie de changer les choses, comme une graine démocratique dans une terre infestée par les pesticides du capitalisme. Néanmoins, de cette enfance à perte, restent le spleen de son aventure, et les thématiques caractéristiques aux œuvres de son réalisateur.

    Car, dans chacune des ses œuvres, Anderson n’a jamais cessé d’explorer la notion de famille : de l’impossibilité d’en créer une aux dysfonctionnelles relations entre ses membres, le développement de ses œuvres aboutissait toujours en une forme de réunion, qu’il s’agisse d’équipage ou de fraternité, d’amour ou d’amitié, du moment que le collectif triomphait des solitudes et des blessures individuelles. Isle of Dogs ne déroge pas à cette règle : un portrait de famille dans la mesure où le clan des chiens développe un lien particulier au fil du récit, entre protection, engagement pour le groupe, et bienveillance dans l’entraide. Une famille que l’on se choisit en somme. Des chiens à la recherche d’un maître, d’un père finalement. Et en soi, Chief qui se voudrait être le « père » / maître des chiens, se retrouve à devenir le chien de son maître, un fils sans père qui finit par le retrouver dans une quête canine, entre jeu du bâton et tendresse dans la liaison.

    Cependant, là où Wes Anderson excellait dans la caractérisation complexe de ses personnages, Isle Of Dogs manque peut-être de subtilité dans l’émotion, et notamment vis-à-vis de ses personnages humains. Entre la facile rédemption du maire ou le manque d’attachement à Atari, seuls les chiens arrivent à transmettre ce souffle de vie et de mélancolie. Peut-être que l’incompréhension liée au procédé de non-doublage des humains contribue à cette sous-expressivité ? Mais en même temps, cette prise de risque renforce le décalage entre animalité et humanité au point d’inverser les rapports et les points de vue. Quoiqu’il en soit, Isle Of Dogs est définitivement un film de voix : de la tendresse insoupçonnée dans le timbre vocal de Bryan Cranston à la douce fragilité d’une Scarlett Johansson (s’exprimant sur l’amour d’un chien pour un enfant), Anderson élève son incroyable casting de voix (Edward Norton, Jeff Goldblum, Liev Schreiber, Bill Murray ou encore Greta Gerwig) dans le cœur même de son animation.

    La finesse est dans chaque instant tout comme la poésie est dans chaque détail. L’animation nourrit ainsi l’obsession d’Anderson pour les détails dans la mesure où chaque plan se compose selon le bon vouloir de celui qui le crée : un contrôle total sur son visuel pour un résultat à la maniaque splendeur (le making-of fascine par ce don de vie à ces marionnettes en mouvement). Et malgré l’identité qu’il y déploie, Wes Anderson parvient à se réinventer à chaque film tout en y imposant une cohérence. En investissant l’harmonie de l’espace pour se détacher d’un réel désordonné, il insuffle à son décor un doux parfum d’orient et d’ailleurs.

    Les plus cinéphiles y verront probablement des références à Kurosawa (à la manière des Sept Samouraïs) ou à Ozu, à une culture japonaise traditionnelle où le raffinement est roi, là où la mise en scène d’Anderson s’allie aux estampes d’Okuzaï. Une iconographie unique, de textures et de mouvements, où s’invitent la poésie de Saint-Exupéry (et du petit aviateur du soleil levant) et l’absurde mystérieux de Jérôme Bosch. Jusqu’à ce que le haïku nous embrasse et nous murmure cette science des rêves, où les couleurs s’assombrissent pour mieux en dévoiler l’humanisme. Stop (é)motion, arrêt sur un mouvement qui se perd, celui d’un temps, d’une poésie passée, où les enfants n’étaient pas encore des adultes en devenir.

    Et même s’il ne réitère pas la magie et la magnificence de son Grand Budapest Hotel ou de sa Vie Aquatique, Wes Anderson n’en demeure pas moins un fabuleux conteur d’histoires, dont la pureté et la singularité résideraient dans ce style inimitable de perfection dans la composition : travellings latéraux et verticaux, humour en décalage, récit faussement embrouillé, découpage chapitré, quête paternelle, patine nostalgique, enfance à l’épreuve d’un temps, tous les motifs y sont répétés, mais dans un degré de renouvellement tel que chaque instant y trouve un nouvel écho. L’île aux Chiens apparaît alors comme une toile de maître, sur la difficile communication dans un monde où la tolérance est mise à mal et où le seul moyen de réveiller les consciences réside en l’approche de l’Autre. Et de son Cinéma Atlantide (une perle unique dans un océan de conformisme) à croquettes consommées, Wes Anderson poursuit son voyage vers un ailleurs où la gravité des questionnements contemporains et la dérision dans la douleur se mêleraient au rêve, à la récréation et à une poésie dans la déprime. Pour la justesse des sentiments et un temps à rattraper.

    Critique à lire également sur Le Blog Du Cinéma.
    Freakin  Geek
    Freakin Geek

    229 abonnés 881 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mars 2018
    Plus fort que les studios Aardman et Laïka, Wes Anderson signe avec L’Île Aux Chiens un incroyable films d’animation en images par images absolument magnifique. Que ce soit dans ses personnages, ses décors, son animation, son histoire et le choix des acteurs pour le doublage, tout est absolument réussi ! Riche en aventure et en humour, nous avons là clairement un très sérieux favoris pour l’Oscar du film d’animation pour 2019. C’est en tout cas sans aucun doute Le grand film à voir avec toute la famille pour les vacances de Pâques ! [Lire la critique complète sur FreakinGeek.com]
    Shawn777
    Shawn777

    461 abonnés 3 328 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2018
    Ce film réalisé par Wes Anderson que j'ai eu la chance de découvrir en avant-première grâce au Club 300 d'Allocine est très bon. J'ai effectivement beaucoup aimé et pourtant, ce n'étais pas gagné car je ne suis vraiment pas fan des films de ce réalisateur, je n'arrive pas à rentrer dans son univers mais ici j'ai trouvé le tout très bien pensé. C'est donc l'histoire de chiens que le Japon envoi sur "l'île aux déchets" car ils contractent une maladie dangereuse pour l'homme mais un petit garçon y va dans l'espoir de retrouver son chien. En-soi, l'histoire n'est pas follement originale car c'est finalement un schéma assez classique quand on regarde bien mais c'est surtout sur la forme que les choses deviennent intéressantes. Effectivement, l'histoire est assez classique dans le sens où nous avons des personnages assez clichés, où la trame est assez prévisible et où on a déjà vu cela dans d'autres films d'animation, néanmoins, on peut y voir ici une satire sociale assez intéressante. Sur la forme par contre, le film se démarque beaucoup rien que dans son esthétique et surtout dans le fait de le faire un stop-motion et donc d'une façon beaucoup plus artisanale que d'autres films qui utilisent aujourd'hui majoritairement les effets spéciaux numériques et de la 3D. C'est donc très sympa d'avoir cet effet-là, surtout qu'il est très bien fait et rajoute beaucoup de poésie à un univers qui en possède déjà beaucoup. On s'attache effectivement très vite aux personnages et bien que leur quête ne soit donc pas spécialement originale, on rentre quand même tout de suite dedans et d'ailleurs, le film passe très vite. L'humour est également très présent et on reconnaît par là bien le style d'Anderson. Pour ce qui est du doublage (en V.O.), il est très bon et très bien joué, de plus les voix correspondent très bien aux personnages. La B.O. signée Alexandre Desplat est également très bonne. "L'Île aux chiens" est donc pour moi une agréable surprise qui arrive à nous transporter dans son univers farfelu.
    Frédéric M.
    Frédéric M.

    151 abonnés 1 725 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mars 2018
    Excellent film de part son rendu visuel, son histoire, ses personnages ! C'est drôle, touchant, innovant ! Une forme d'animation décalée et originale. On reconnait le style du réalisateur par ces images avec peu de mouvements (souvent latéraux). En VOST, le casting est extra. De la voix d'Edward Norton à celle sensuelle de Scarlett Johansson, leur personnalité colle parfaite ! Un nouveau coup de coeur de ce début d'année 2018
    Housecoat
    Housecoat

    102 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 avril 2018
    Un sacré tour de force technique qui rendrait presque Fantastic Mr.Fox obsolète. Wes Anderson pousse plus loin que jamais sa mise-en-scène décalée avec une optimisation de son style grâce à la stop-motion qui ne lui impose aucune limite. Il ne se passe pas une scène sans qu'une nouvelle idée vienne rendre ce conte moderne nourrie de culture nippone drôle et rythmé, pas une seule scène sans qu'une nouvelle idée n'intervienne pour servir ses différents propos. Seul les paroles des chiens sont traduits, mais ce sont eux qui dégagent le plus d'humanité face aux conspirateurs humains qui ne souhaitent que les anéantir. Anderson adopte volontairement la forme d'un conte (l'introduction en dit long là-dessus) pour justifier un manichéisme en une dimension mais qui aborde avec simplicité des thématiques plus que jamais d'actualité (maltraitance animale, manipulation des masses, surconsommation, déportation). Un tournant qui ne fait que confirmer encore plus le talent d'un esthète de haut-niveau. Une pépite de cette année 2018.
    Nyns
    Nyns

    189 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 avril 2018
    Réalisé en stop motion et avec toute une batterie de grands noms pour le doublage (Bryan Cranston, Edward Norton, France McDormand...), la dernière réalisation du toujours si bien inspiré Wes Anderson célèbre l'amour pour nos amis canins dans un joli conte anti-despotique saveur japonisante. L'univers est tout de suite très attachant, visuellement impeccable et agrémenté d'un thème musical efficace et entraînant. Bien écrit et ficelé, l'histoire s'attaque directement à la corruption et à la manipulation du peuple par l'autorité. The Isle of dogs, comprennez I Love Dogs, est un plaisir de tout instants. On est d'autant plus emballé par cette histoire de rébellion canine que par ce Japon redéfini mais gardant ses codes qui le rende unique et attrayant (perso la scène de confection des sushis c'est tout simple mais j'ai a-do-ré). Alors après je peux aussi parler des dialogues qui sont au poil (ah ah), qui humanisent les chiens tout en conservant leur principales caractéristiques (qui font que oui entre autre, ils sont le meilleur ami de l'homme). Mais c'est avant tout et comme souvent avec lui, un bel emballage qui se suffit à lui-même. J'ai du mal à imaginer que l'on puisse y passer un mauvais moment. Une aventure purement Anderson qui surfe entre excentricité et réflexion, folie et poésie, humour et violence.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 avril 2018
    En grand fan de Wes Anderson, "L'île aux chiens" était le film que j'attendais le plus de cette année 2018 et, le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçu. Tout est simplement parfait dans ce long-métrage pleinement abouti, aussi bien sur le fond que sur la forme. Visuellement, Anderson renoue avec le stop-motion après le superbe "Fantastic Mr. Fox", en poussant cette fois-ci encore d'avantage la maîtrise de cette technique si particulière. Le cinéaste américain parvient une nouvelle fois à transposer son univers si particulier en offrant un film léché, hyper stylisé dont la perfection des décors impressionne à chaque seconde. On retrouve également les thématiques chers à Wes Anderson, notamment dans le traitement de l'enfance, mais l'on peut également observer un vrai renouvellement de ce dernier qui confère à son film une dimension politique inédite. Anderson n'est pas un cinéaste engagé à proprement parler mais un grand enfant qui transmet à travers cette oeuvre son dégoût face à un monde corrompu et déshumanisé. L'intrigue est en soi assez sombre, Anderson mêlant la légèreté du conte à une profonde mélancolie qui faisait la particularité de ses précédents long-métrages. La carrière du réalisateur texan est également faite de collaboration, d'abord avec le compositeur français Alexandre Desplat qui propose une nouvelle une bande originale mémorable qui se marie parfaitement à l'univers poétique et décalé du film. Mais que serait un film de Wes Anderson sans sa bande d'acteurs fétiches qui forment un casting vocal cinq étoiles. Chacun d’entre eux se donnent à fond pour donner leur voix à des personnages qui leur correspondent jusque dans leurs traits physiques et même de caractère. Je reconnais être incapable d'être objectif quand il s'agit de Wes Anderson mais, il faut bien l'avouer, "L'île aux chiens" est une pépite de cinéma d’animation qui pousse au rêve, un nouveau grand film d'un cinéaste qui n'est à mon avis pas prêt de me décevoir.
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