Derniers Avis : Les Gardiennes - Page 3

Nul plus de deux heures à se faire suer. Pas de dialogue. Aucun sentiment. Aucun beau paysage. Que du labour

Très beau film visuellement et histoire forte émotionnellement. Même si c'est une adaptation d'un livre, il est facile d'imaginer que ce genre d'histoire ait pu se produire pendant et au retour de la guerre. Presque un documentaire dans sa première partie, il vire au drame dans la seconde. Pourtant, c'est le petit reproche que je fais au film, il se termine un peu curieusement, comme si les sentiments comptaient finalement bien peu après l'ouragan de la guerre, comme si tout était oublié des amours et des filiations. Seule la mère jouée par Nathalie Baye semble ressentir quelques émotions à la fin de l'histoire. Pour ma part, j'aurais bien vu une suite montrant les conséquences des décisions prises par cette fermière sur la vie de son fils revenu du front.

Un paradoxe malheureux sous-tend Les Gardiennes : comment peut-on représenter de telles travailleuses, contraintes de remplacer le père, le mari et le fils aux champs et dans les tâches quotidiennes, avec une telle léthargie formelle ? Voilà un film figé qui confond le contemplatif et le statique, force ses actrices et ses acteurs à réciter des textes trop écrits et mal écrits : un réquisitoire contre la guerre, un plaidoyer pour la réconciliation entre deux peuples similaires, une lettre que l’on lit péniblement en voix off… Tout cela est d’une lourdeur sans nom, chargé d’illusions rétrospectives et d’un moralisme à peine déguisé. Il n’y a rien à vivre, rien à ressentir, sinon la photographie signée Caroline Champetier rappelant, par instants, les grands tableaux champêtres des siècles passés, et un soin apporté aux décors (Yann Mégard). Les comédiens souffrent de coiffes trop lourdes, de vêtements trop serrés, de rides fausses et de cheveux blanchis en studio. La reconstitution, nous ne voyons que ça. Le pire étant la partition musicale signée Michel Legrand, en décalage total avec les images et les séquences qu’elle doit habiller. En voulant rendre hommage aux femmes pendant la Première Guerre mondiale, Xavier Beauvois nous assomme, semble reproduire la recette de son précédent succès, Des Hommes et des dieux, sans se rendre compte que son sujet a entre-temps changé.

Les Gardiennes est sans aucun doute un beau film français, bien joué, bien réalisé et bien filmé. C'est une histoire très simple mais émouvante, on donne un très beau portrait de la façon dont les choses étaient à l'époque. Tout a également été filmé de manière très réaliste dans un très beau environnement. Au début, j'étais un peu confus par les silences, mais plus tard dans le film, j'ai vu à quel point les silences étaient bien travaillés. Les femmes sont des actrices très fortes. Je pensais qu'Iris Bry (Francine) était la meilleure actrice, parce que tout ce qu'elle jouait était très crédible.Mon moment préféré du film a été quand Francine a eu assez d'argent pour s'acheter quelque chose elle-même, j'ai trouvé cela très émouvant parce qu'à ce moment-là, ce n'était pas si évident.Ce film est vraiment recommandé!

Ce film m'a paru long. Le scénario est peut-être trop léger. Ce fut une grosse déception. Je lirai le livre pour comparer.

Une belle reconstitution de la vie des femmes à la campagne pendant la première guerre mondiale. Belle mais un peu longue, même si c'est à cause d'un rythme adapté au sujet. Et je n'ai pas lu le roman dont il est tiré mais on sent bien que le scénario n'est au fond qu'un prétexte car il a par deux fois recours à des coïncidences peu probables et la fin est bâclée. Dommage. L'interprétation, en revanche, est remarquable. Tout le monde est parfaitement crédible et, en particulier, Nathalie Baye qu'on n'attendait pas dans un rôle comme celui-là et qui y est absolument parfaite. Sauf peut-être les sourcils dessinés au crayon, mais elle les fait oublier.

Adapté d'un roman oublié du non moins oublié Ernest Pérochon, publié pour la première fois en 1924, 'Les gardiennes' analyse la condition féminine dans la France de la Grande Guerre. Durant quatre ans, restées seules à l'arrière, les femmes assumèrent les tâches domestiques et les travaux agricoles et s'imposèrent en gardiennes du foyer mais aussi d'un ordre social séculaire qui ne travaillait pourtant pas en leur faveur. Paradoxalement, malgré la dureté de la vie quotidienne, le conflit fut aussi une période d'émancipation sociale et professionnelle pour beaucoup d'entre elles...au moins dans une certaine mesure : on tolérait définitivement mieux celles qui prenaient sur elles de mécaniser l'exploitation que celles qui mettaient en péril, fut-ce à leur corps défendant, la transmission du patrimoine familial. 'Les gardiennes' est une ode, d'une beauté plastique indiscutable, à la France rurale d'autrefois, celle qui n'existe plus et n'en apparaît que d'autant plus souvent à l'écran. C'est d’ailleurs lorsqu'on a l'impression que Xavier Beauvois s'efforce d'épouser le rythme immuable du travail des champs, sa sérénité besogneuse et ses gestes venus du fond des âges que le film marque des points. Pour évoquer les épreuves traversées par les femmes et le pouvoir dont elles disposaient dans un monde où les hommes ne font que de fugitives apparitions, le réalisateur privilégie une méthode nettement plus éprouvée : des chroniques rurales comme celle-là, avec leurs histoires d'héritage, de mariages plus ou moins arrangés et de coucheries qui ruinent les réputations, j’en ai vu passer beaucoup, souvent en version feuilletonnante, souvent l'été sur TF1, parfois même meilleures que celle-ci, ou en tout cas moins ampoulées et avec un souffle romanesque qui portait plus.

Un film sublime, au travers de portraits de femmes pendant la grande guerre Xavier Beauvois nous éclaire de façon merveilleuse avec des images superbes. J’ai beaucoup aimé ce film à la fois doux et cruel et puis ces magnifiques chansons de Francine. Tout cela v’est Tellement beau !!!

Le film nest pas à la hauteur du merveilleux livre d'Ernest Pérochon. Le roman avait une dimension psychologique et une multitude de personnages (tout un village dont Marguerite, la fermière qui perd un pied, celle qui accouche dans le marais...). Ici, on passe vite sur les événements. La Missangère (Nathalie Baye) est trop douce et Solange trop fade. Francine est un peu mieux représentée même si je me faisais une autre idée du personnage (force mentale sensibilité envie d'une famille peur de l'abandon). Dans le film, on a une fille gentille mais on ne comprend pas totalement le personnage.

Le sujet était porteur, mais il a été traité de façon très lente et par moments assez absconse. Ainsi, on se demande qui est ce "Henry" qui ne fout rien alors qu'il pourrait donner un coup de main. On peut aussi reprocher des flous involontaires pendant ces longs (très longs) plans de paysages... Au terme du propos, on peut ouvrir bien des débats sur le sujet, ce qui finalement sera le principal atout de ce film.

tellement authentique..magnifique film..belles images «photographiées»..merci au réalisateur et ses excellents acteurs...

Mon dieu que c'est mou du genou ! Alors en plus quand on n'aime ni Nathalie Baye, ni Laura Smet, cela commence à faire beaucoup ! Ce n'est pas nul, c'est juste très lent et honnêtement il ne se passe pas grand chose et moi qui aime habituellement les films sur la première guerre mondiale j'ai été bien déçu ! Une grosse désillusion !

Tranche de vie d’une famille paysanne durant la Première Guerre Mondiale. Je n’ai pas trouvé le temps long, les longueurs s’inscrivent naturellement dans le contexte. Ces paysannes, privées de leurs hommes partis combattre l’ennemi, vivent au rythme des saisons, au rythme des récoltes, au rythme des bêtes ; à cela s’ajoutent les tâches domestiques. Une fatigue dépensée sans compter. Alors, forcément, il y a peu de place pour la parole. Tout passe par l’image, les non-dits. Film délicat, pudique, un brin pictural. Premier film pour Iris Bry, une agréable découverte sous la direction de Xavier Beauvois.

Une campagne du début du 20ème bien filmée, de beaux portraits de femmes et la critique s'empresse de crier au génie... Oui mais le film est effroyablement long (d'interminables plans de campagne, de travaux des champs...), le sujet principal n'est que survolé et la plupart des acteurs semblent réciter leur texte.

Quand je pense que certains journaux osent qualifier ce film de démodé, et certains téléspectateurs de film ennuyeux et archi nul, ils n’ont vraiment rien compris au film et au cinéma. C’est sûr, ça vaut pas le dernier Kev Adams ou Kad Mérad, ou alors un bon petit triangle amoureux avec 50 scènes de lit gratuites, le tout bien français quoi !
Je ne suis pas un intello, mais il est vrai que je n’aurais peut-être pas apprécié ce film, étant plus jeune, et qu’il faut sans doute un certain regard, un certain vécu pour bien le vivre.
Ce film pour moi atteint son but, celui de faire (re)découvrir la vie des femmes de la campagne durant cette tragédie, et il y réussit parfaitement.
Pas réaliste ? Lisez les sujets sur cette période de l’Histoire.
Pas assez bavard ? Bien sûr, maintenant, c’est musique à fond qui couvre les dialogues, du mot, du mot, du mot, comme si les dialoguistes étaient payés à la ligne.
Non, photo superbe, acteurs parfaits, reconstitution impeccable, beaucoup de regards qui en disent plus long que bien des mots.
Ca ressemble énormément à Des hommes et des Dieux, et c’est ce qui fait tout le charme.
Xavier Beauvois est un cinéaste digne de ce nom et quelle belle leçon donnée par les comédiens amateurs !