Derniers Avis : Les Gardiennes - Page 9

D'un sujet fort et intéressant, Xavier Beauvois propose avec "Les Gardiennes" un film juste et élégant mais qui s'avère handicapé par son académisme. Par une mise en scène soignée, sublimée par une superbe photographie, Xavier Beauvois rend hommage aux femmes qui ont tenu le pays durant la Première Guerre Mondiale. Les plans sont vraiment magnifiques et nous emportent dans un trip visuel onirique qui rappelle, en un sens, un peu le cinéma de Terence Malick. En tant que grand amateur du cinéma contemplatif, j'ai d'abord cru ce film fait pour moi avant de finalement un peu déchanter. Je trouve en effet l'écriture assez poussive avec une intrigue très linéaire qui répond à plusieurs clichés et passages obligés pas vraiment utiles (je pense notamment à la grossesse de Francine). De cette histoire, Beauvois n'e fait ressortir que l'aspect historique mais ne cherche jamais à étendre son oeuvre vers un propos plus universel qui aurait d'avantage touché. C'est peut-être un parti pris mais ce classicisme poussé à l’extrême a conservé une sorte de barrière émotionnelle entre le long-métrage et moi. A la sortie du film, j'ai véritablement eu en fait véritablement l'impression d’avoir assister à une jolie coquille vide. Cela peut parait sévère et, que l'on ne s'y trompe pas je pense que "Les gardiennes" est un bon film, mais je trouve qu'il manque d'âme et d'inspiration pour véritablement marquer d'avantage les esprits.

la jeune Iris Bry est une révélation. N.Baye est remarquable en matriarche tenant sa ferme et sa famille. les images sont belles mais la narration ou mise en scène est trop contemplative...et l'ennui arrive vite...on regarde les champs et nous attend que qu'il se passe quelque chose...

En dehors du fait qu' Iris Bry est la vraie révélation du film, Beauvois le cinéaste semble bien connaitre son sujet et la suite d' images de campagne académiques mais superbes ne cachent pas le talent des acteurs.
Beauvois aime sa campagne et ses acteurs, et cela aboutit à une très belle oeuvre.

Le cinéaste en tire un drame historique où la ruralité est à l'honneur avec un magnifique tableau d'époque et une jolie reconstitution. Malheureusement il ne se passe finalement pas grand chose d'intéressant et, surtout, le point d'intrigue sur quoi tout repose ne tient franchement pas la route. Ensuite Xavier Beauvois voulait rendre hommage au courage des femmes rester aux fermes, mais ça reste bien sage et discret pour qu'on puisse s'en convaincre. Quel dommage pourtant, Beauvois signe un drame pictural sobre et beau avec en prime une bien jolie révélation. Mais ça reste trop inabouti à l'image de cette fin peu inspirée.
Site : Selenie

De tous temps, le travail a été rude dans les campagnes, entre Limousin et Charente. En 1915, quand la guerre a pris les hommes et que les bras ont commencé à manquer, les femmes ont dû assurer la relève. Surtout à la ferme, où Hortense a vu ses deux fils et son gendre monter au front. Du coup, elle a embauché une jeunette de l’Assistance publique vaillante à la tâche. Sur une bonne idée de scénario tirée d’un roman régionaliste, Xavier Beauvois n’a pu résister à la tentation du film d’époque, qui sent un peu trop la fabrique.
Le cycle labours, semailles, moisson…rythme lentement la vie du Paridier. La campagne, et ses prés pentus cernés de châtaigniers, est photogénique en toutes saisons. Quand la patronne est aux champs, on dirait des tableaux de Millet. Et à l’intérieur, les visages des femmes sont éclairés comme chez Vermeer. Les décors sont hyper-soignés et la gestuelle est belle jusque dans les étables. Même si on se pince en voyant Nathalie Baye sortir le fumier ! Elle est plus intéressante quand elle a l’audace de faire entrer le progrès à la ferme avec moissonneuse et tracteur.
Cette veine n’est pas la mieux exploitée. Des amours vagabondes parasitent le projet de départ au lieu de l’enrichir. Car pour ces Gardiennes « les amours sont fragiles/ les serments sont faciles », comme dit la chanson finale…Même Montrol-Sénard a des allures de village idéal pour film d’époque, avec son église romane et son école communale au centre du bourg. Les superbes costumes ajoutent à la reconstitution de scènes à l’esthétisme très marqué. Le réalisateur se défend d’avoir fait « un film trop pictural », on y a droit quand même !

Xavier Beauvois réussit à retranscrire de manière fidèle l’atmosphère des années de guerre vu uniquement du point de vue des femmes. Il s’appuie sur un script bien charpenté, même si l’histoire racontée n’a rien d’extraordinaire et peut même paraître banale. Finalement, à cette volonté de dramatiser, on préfère largement les longs passages documentaires illustrant la vie de ces femmes de l’ombre qui luttèrent pour survivre et participèrent à l’effort de guerre en attendant des nouvelles de leurs hommes partis au massacre. Tout ceci est bien retracé, notamment grâce à d’excellentes actrices dont la révélation Iris Bry. Du beau travail, même si la lenteur extrême et la durée excessive viendront éconduire une partie du grand public.

Je suis allé voir ce film hier soir sans aucun à priori aussi bien positif que négatif...ayant été averti à la dernière minute du choix du film...j'ai donc suivi......et la quelle déception...sorti au bout de 45 minutes de film....il y a bien de magnifiques plans à noter ;..une belle mise en scène ...de beaux cadres...de belles images...la campagne est filmée dans sa dureté et sa beauté...mais à part ça le vide intersidéral...lent...une histoire qui met vraiment du temps à démarrer...(s'il s'avère qu'il y en ait une)...j'ai pourtant essayé de donner une chance au film dans mon inconscient...en recherchant une dimension psychologique cachée qui ne me sauterait pas tout de suite aux yeux...en compatissant à la sécheresse des cœurs causée par la guerre....en essayant de comprendre le propos qu'a voulu développer le réalisateur mais non..vraiment je n'y suis pas arrivé....le pire c'est que même les acteurs ne sont pas vraiment bons ....dialogues sans saveurs.. sans flammes...sans vie......aucune situation permettant de nous (r)éveiller...rien de contemplatif.......impossible de tenir 2h15...comme l' impression d'assister un à mauvais téléfilm sur la vie rurale ...sans feu...sans l'émotion..déprimant

Un bon film si on accepte la lenteur et donc les longueurs. Très beau film visuellement. Certains ont comparés les images à celle de Barry Lyndon. C'est sans doute un peu excessif mais....
Raconte la guerre de 14 vue de l'arrière avec ses permissionnaires qui repartent et souvent ne reviennent pas. Les femmes qui font tourner les fermes. Le Maire qui vient annoncer les mauvaises nouvelles. Le film est censé se passer en Limousin et bizarrement on y voit des soldats américains bons vivants dont on se demande bien ce qu'ils font là.
Les femmes sont trop bien habillées en particulier pour les travaux des champs, ça nuit au réalisme. Les deux "vedettes" sont Nathalie Baye et sa fille Laura Smet, mais en réalité la vraie vedette du film est une jeune comédienne Iris Bry qui a mon sens tient le rôle principal. Elle est lumineuse. Elle irradie le film. C'est son premier film et à mon avis le premier d'une longue série. Rien que pour elle il faut aller voir ce film.

Un film comme je les aime, assez lent, avec une bonne étude des personnages, des photos magnifiques, beaucoup d’intérêts pour les activités et l’évolution de la vie dans les fermes durant l’epoque 14/18. Et une MENTION SPÉCIALE pour IRIS BRY Qui joue merveilleusement bien, elle est lumineuse. Le film sans elle n’aurait pas eut autant d’interet.

Quel ennui,2h15 de punition : pas de dialogue,pas d'action,pas d'histoire....on dirait un documentaire sur la vie paysanne en URSS .on se demande que viennent faire Nathalie baye et Laura smet dans cette galère .elles ont du souffrir de se retrouver en sabots dans la boue et le plans longs qui n'en finissent pas,on a l'impression qu'on fait du attend ,en vain,un moment de grâce qui ne vient jamais: ça reste glauque et sinistre comme le voulait sans doute l'époque .

Xavier Beauvois, remporte finalement le César du film le plus soporifique de l'année ! Ah oui, on a de belles images, de beaux acteurs filmés à la tombée du jour ou au petit matin, une histoire triste, tout est là pour faire sérieux et classique. mais justement, on est au 21ème siècle diantre, il faudrait s'adapter, aller voir ce qui se passe ailleurs (Xavier Dolan au hasard, par exemple) pour ne pas faire et refaire le vieux cinéma de papa.
Même la reconstitution des années de guerre ou du travail de la terre prête à sourire. Il ne faut pas beaucoup connaitre la campagne pour imaginer de tels dialogues entre les personnages, pour croire à la douceur des rapports sociaux entre maitres et valets ! (on peut aller voir le dernier film de Dupontel pour s'en assurer, si nécessaire). Bref, on n'a rien cru de cette histoire basée sur un roman de circonstance oublié depuis longtemps et qu'il était probablement inutile d'exhumer.

le film est lent mais il n'est pas long, on ressent bien le temps tel que que devait le rendre l'attente du retour ou des nouvelles des hommes partis défendre leur terre...Beaucoup d'authenticité aussi dans cette vie paysanne faite de survie et d'incertitude, ambiance très bien rendue sans histoire alambiquée avec juste la vie simple de ces gens. Quant aux douleurs de la guerre, je rajouterai que ceux qui ont oublié pourquoi on a fait l'Europe devrait prendre 2 heures de leur temps pour voir ce film. Les indépendants et autonomes de tout poil, les premiers

Film plat, lent, on ne reconnait pas la misère de la campagne des années 1900, habillement trop sofistiqué

Je viens juste de voir ce film... délicieux.
Pour moi, 66 ans, qui ai vécu à la campagne, mais aussi le travail dans la ferme, il y a qlques 60 ans, ce film reprend très bien la vie que l'on pouvait y mener.
Pas beaucoup de dialogues, mais les silences y sont très parlants, pas mal d'images magnifiques de campagne, des actrices et acteurs "vrais" font de ce film, un très bom moment de cinéma.
Le seul reproche que je pourrais lui faire, c'est qu'il est un peu long.....
Sinon, si vous avez envie de savoir ce qu'il se passait dans les fermes en France, dans la 1ère partie du 20ème siècle, allez voir ce film, c'est en plus, une très belle leçon de vie.

De par un rythme lent, le peu de dialogue et un thème âpre, « Les Gardiennes » risque d’en rebuter plus d’un… Ce qui est fort dommage car ce film est emplit de fort belles qualités malgré un dépouillement qui peut sembler apparent.

Pour adapter le roman d'Ernest Pérocho, Xavier Beauvois a mis les bouchés doubles pour livrer une reconstitution d’époque plus vraie que nature. Que ce soit les costumes militaires, les tenues des villageois ou les appareils agricoles comme une laboureuse en fonte ou encore un tracteur d’époque qui semble neuf, nous sommes plongés dans les années 10 sans jamais en douter.

La photographie de Caroline Champetier est sublime, entre des portraits touchants en gros plans, des cadrages travaillés digne des tableaux de la vie paysanne de François Millet, des jeux de lumières façon clair-obscur de Georges de La Tour, il y a de quoi régaler les yeux.
Certaines scènes sont tout bonnement magnifiques comme lorsque nous voyons deux paires de mains en gros plan, qui se cherchent par un jeu de mouvements fluides, en caressant la mousse d’un rocher. Sensualité, découverte, désir, timidité, on comprend tout sans aucun mot, sans voir les visages…
D’ailleurs tout le film est construit de telle sorte qu’il y ait une économie de mots comme pour mieux laisser les scènes se dérouler de façon silencieuses afin que l’émotion passe par les attitudes, les yeux, les mains plutôt que par le dialogue. Il faut dire (justement) que le travail des champs et la répétitivité exténuante laissent peu de place aux paroles. Les nombreuses scènes de labeurs montrent les différentes tâches liées à l’exploitation de la ferme. Ces besognes sont effectuées par les femmes alors que les hommes valides sont au front de Verdun.
Le saisons défilent et les paysanne doivent prendre des décisions en toute autonomie et investir dans les nouvelles technologies, au risque du qu’en-dira-t-on si présent dans les campagnes. IL ne faut pas perdre de vue qu’avant la guerre, les hommes seuls prenaient les décisions !
Sur ce point, le personnage de Nathalie Baye fait des choix difficiles, que ce soit pour l’exploitation de la ferme ou pour sauver les apparences. Le duo avec sa fille (aussi bien dans le film que dans la vraie vie) fonctionne à merveille. Laura Smet et sa félinité débordante met en exergue les difficultés liées à l’absence de l’homme.

Enfin, Francine personnage central du film, incarnée par Iris Bry (qui n’a jamais été actrice), fait un quasi sans faute. Touchante, simple en apparence et plus complexe que l’on croit, elle incarne la droiture de l’époque avec un naturel désarmant !
Son sourire à la fin du film est d’autant plus spontané qu’il a été capturé lors de la fin du tournage du film, clap de fin, mais la caméra tourne toujours pour capter cette expression naturelle.

Voici un film austère, épuré et pourtant dense : la vie rurale de l’époque est montrée comme rarement auparavant. Un film intelligent, réaliste, esthétique et fort, orné de portraits de femmes du passés et pourtant si actuels…