Ce film est l’adaptation du livre de Christine Angot, racontant son histoire et celle de sa mère. Dans les années 50, Rachel (Virginie Efira) fait la connaissance de Philippe (Niels Schneider). Elle tombe vite amoureuse de cet homme, très attentionné, cultivé. Pourtant, des indices laissent déjà penser qu’il ne la rendra pas heureuse : il ne veut pas s’engager, il lui fait sentir qu’elle est moins cultivée que lui, moins riche. Rachel tombe enceinte mais il ne veut pas reconnaitre cet enfant.
L’attirance et l’attraction entre Rachel et Philippe ne fait aucun doute, c’est extrêmement crédible. Le jeu des acteurs est excellent : que ce soit Virginie Efira (on comprend son attirance pour cet homme, le fait qu’elle n’arrive pas à s’en détacher, son aveuglement, son complexe d’infériorité face à cet homme qui lui a toujours fait comprendre qu’elle n’était pas assez bien pour lui) ou Niels Schneider (il parvient à faire passer tout son charme, en le teintant de mystère et de danger, on sent rapidement qu’il est malsain et qu’il ne fera pas son bonheur).
La côté malsain de Philippe monte petit à petit, c’est subtil. Vu qu’on se trouve du point de vue de Rachel, on tilte sur les détails, on les garde dans un coin de la tête mais on avance avec lui, on veut voir la suite, espérant qu’il changera peut-être.
La narration colle parfaitement avec le film : l’histoire est racontée par la fille, Chantal, mais les points de vue de Rachel et Philippe passent par les multiples lettres qu’ils s’envoient.
J’ai aimé le fait de suivre pendant plusieurs années ces personnages, les actes du passé permettent d’expliquer les événements du futur. Cela permet aussi d’être transporté d’année en année en France.
L’histoire est dramatique mais elle est traitée avec subtilité, pudeur et sans patos.
Je regrette simplement un peu la fin, on arrive trop rapidement aux années où Rachel est âgée.