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    Faute d'amour
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Faute d'amour" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Andrey Zvyagintsev avait depuis longtemps en tête cette idée d’un couple qui, après une douzaine d’années de vie commune, s’éloigne et finit par tomber dans un abîme. Le metteur en scène a ensuite découvert l’existence du mouvement "Liza Alerte" créé en 2010, composé de volontaires bénévoles qui cherchent les personnes disparues de tous âges, des enfants aux seniors. Il se rappelle :

    "En 2016, « Liza Alerte » a été sollicitée pour retrouver 6150 personnes, dont 1015 enfants. C’était exactement ce que je cherchais, une interaction entre deux motivations qui nous animaient : l’explosion d’une famille et une histoire qui nous appartienne. Il fallait aller de l’avant, car on piétinait avec notre projet de remake comme avec nos projets à gros budget. Oleg a donc écrit un synopsis de deux pages, que j’ai transmis à Alexandre Rodnianski. Il a tout de suite dit banco et nous avons lancé la machine sur la base de ces deux pages. Le tournage a débuté le 5 septembre 2016."

    Le choix de Moscou

    Andrey Zvyagintsev a choisi de situer l'intrigue de Faute d'amour à Moscou pour une question de statut social : La famille du film ne manque de rien, mais n'est pas riche pour autant. Le réalisateur développe :

    "Genia gère un institut de beauté, Boris est commercial, ils vivent confortablement. Malgré ce confort, l’enfant fugue ou disparaît, ce qui renforce la dissonance. Au départ, on s’était imaginé tourner les extérieurs à Saint-Pétersbourg, mais Andreï Pankratov, mon chef-décorateur, a très vite trouvé ce ravin (Skhodnenski Kovch) en périphérie de Moscou. Moi, ce que je voulais, c’est que ce soit une grande métropole, peu m’importait que ce soit Moscou ou Saint-Pétersbourg. Mais ce ravin avec la rivière en contrebas, cette forêt et les immeubles qui les entourent, m’ont paru parfaits. D’autant plus que les volontaires de « Liza Alerte » m’ont dit que les enfants étaient attirés par l’eau et souvent s’y noyaient. J’avais donc envie de montrer la sortie de l’école du garçon qui longe cette nature pour rentrer chez lui. Je me disais que cette coexistence des immeubles, de la vie citadine et de la nature jouerait un rôle et que le voir marcher seul avec cette forêt en arrière-plan aurait un impact sur le spectateur."

    Tourner les intérieurs en studio

    Andrey Zvyagintsev tourne presque toujours les intérieurs de ses films en studio parce que, de la sorte, il est moins difficile d'inventer l’espace et de décider de son aménagement pour qu’il colle à la dramaturgie de l’histoire. Le cinéaste précise : "On a procédé comme pour Elena où on avait aussi construit l’appartement en studio de manière à ce que la caméra puisse embrasser la totalité de l’espace d’emblée. Et, de plus, on accroche un « soleil » derrière la fenêtre et il luit durant les douze heures de tournage !"

    Retrouvailles avec Alexeï Rozine

    C’est la troisième fois que Andrey Zvyagintsev travaille avec le comédien Alexeï Rozine. Au début, le metteur en scène ne savait pas s’il correspondrait vraiment au profil de Boris. Il précise : "Il a donc passé des essais, au même titre que bon nombre d’autres acteurs, jusqu’à ce que je finisse par me dire qu’il saurait appréhender ce rôle, qu’il saurait être différent des personnages qu’il avait incarnés dans Elena et Leviathan. J’aimais son côté passe-partout, sans prétention, son côté Russe moyen, ni beau ni laid, aux antipodes de l’amant héroïque : un citadin tout ce qu’il y a de plus ordinaire, avec une petite bedaine, qui s’ennuie avec les siens."

    Capitalisme et individualisme en Russie

    Faute d'amour décrit une société russe dans laquelle prédominent égoïsme et individualisme. Pour Andrey Zvyagintsev, ce constat est à mettre en parallèle avec le capitalisme qui voit sans cesse l'autre comme un concurrent et non un camarade : "Cette concurrence est plus aiguë en Russie qu’en Occident, dans des pays tout aussi capitalistes. Je ne sais pas pourquoi nous sommes si différents de vous dans des contextes analogues."

    Carence de l’Etat

    Andrey Zvyagintsev montre clairement, dans Faute d’Amour, la carence de l’Etat et le fait que la société, devant ce manque, décide de se prendre en mains et de chercher elle-même l’enfant. Le réalisateur confie : "Il ne s’agit aucunement d’un appel révolutionnaire à s’unir, mais ce sont les signes de la prise de conscience de la société civile. Les gens savent que la police est indifférente face à ces disparitions. « Mon » policier est quelqu’un de particulièrement gentil : il donne des conseils utiles à Genia, lui dit qu’ils ne feront rien eux-mêmes. En vérité, à de rares exceptions près, la police ne fait strictement rien : elle est là pour séparer le pouvoir des gens. Elle protège celui-là de ceux-ci."

    Trouver l'enfant

    Pour trouver l'enfant, Andrey Zvyagintsev en a vu deux cent cinquante, après avoir lancé un casting à Moscou et à Saint-Pétersbourg. "Je ne leur faisais pas répéter une scène, d’autant plus que l’enfant n’a quasiment pas de répliques. Je discutais avec eux. Lorsqu’il n’en restait plus que quelques-uns, je leur ai donné un exercice à faire : je leur disais de se mettre dans un coin et de pleurer. Je leur ai demandé de penser à une chose très triste, la perte d’un être cher ou une situation qu’ils voudraient ne jamais vivre. C’est tout. Et Matveï Novikov s’en est tiré haut la main", se rappelle le cinéaste.

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