Le succès de "Very bad trip" fut si grand qu’il est vu aujourd’hui comme un nouveau concept de divertissement cinématographique qu’il faut absolument posséder dans son répertoire. Patrick Mille fait partie de ces gens qui ont voulu s’approprier ce nouveau genre particulièrement vendeur. Seulement voilà : n’est pas Todd Phillips qui veut. Parce qu’ici, ce "Very bad trip" à la française décliné au féminin n’est qu’un ramassis de clichés sur le Brésil. Quelle déception en découvrant ce film ! Quelle amertume chez les miens devant ce triste spectacle qui se voulait familial ! Car ce long métrage n’est clairement pas à la hauteur de la bande-annonce qui, finalement, ne présente que les meilleurs moments du film. Et quand on sait que cette dernière ne dure même pas 2 minutes, eh bien ça n’offre pas grand-chose de bon. Le langage fleuri interpelle d’entrée mais passe encore. Question crédibilité, on la perd très rapidement : qui ferait un si grand voyage pour assister aux noces d’une amie qui a bassement tourné le dos à ses copines un an plus tôt sans jamais donner la moindre nouvelle ? Je ne crois pas me tromper en disant personne, bien que la destination soit tentante. Mais ça représente un budget, quand même ! Comment ces trois jeunes femmes parviennent-elles à financer un tel voyage ? Bref ! passons : là n’est pas le sujet, alors autant ne pas perdre de temps en conjectures pour assister sans attendre à ce pour quoi le spectateur est venu, c’est-à-dire un séjour où rien ne se passe comme prévu pour virer au cauchemar. C’est alors que les clichés s’accumulent : fiestas à gogo, sexe, drogue, milieux mafieux, corruption et chirurgie esthétique. La peinture dressée du Brésil se résume à ça. Franchement ça ne donne pas envie d’y aller. Pourtant on connait ses endroits paradisiaques. Oui eh bien point de vue dépaysement, c’est un zéro pointé. C’est tout juste si on aperçoit la célèbre plage de Copacabana. Et encore, seulement de loin ! Cette absence de dépaysement est un comble quand on a affaire à une sorte de road movie qui nous fait traverser une bonne partie du pays. Seules les parties parlées en portugais rappellent au spectateur que l’action ne se déroule pas en France. Si encore les personnages principaux dégageaient quelque chose… mais non, rien ! Aucune forme d’empathie. Et c’est sans passion que le spectateur suit les pérégrinations de ces jeunes femmes, des mésaventures agrémentées de quelques trop rares scènes drôles qui expliquent la seule et unique étoile que je consens à donner. Le spectateur reste simple spectateur anonyme et désintéressé, et touche le top de la désolation quand le film atteint le summum de l’obscénité lors d’une interminable séquence avec une glace amenée par un agent consulaire de foire qui a des liens privilégiés avec les gangs des favelas. Ridicule. Non, franchement, "Going to Brazil" ne tient en rien ses promesses. Il n’a de bien que le titre, quoique je serai tenté de vous dire « Going away ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que Patrick n’a pas mis dans le Mille, tant au niveau du scénario que de la réalisation et en tant qu’acteur.