Derniers Avis : Raoul Taburin - Page 5

Très belle réalisation de Pierre Godeau servie par une prestation de folie du duo Poelvorde Baer. Le grand cinéma français a retrouvé ses lettres de noblesse grâce à ce trio magistral ... Tout part d'une histoire de rien du tout, à la manière d'un show de Raymond Devos ou d'un sketche de Fernand Raynaud mais n'est-ce pas grâce à cela qu'on décèle les talents

C'est raté... Raoul Taburin pourra servir dans les écoles de cinéma pour illustrer la possibilité de faire un film à partir d'un scénario d'une ligne : Un homme qui répare des vélos porte en lui le secret de ne pas savoir faire de vélo.
Ce n'est pas un synopsis. C'est bien le scénario. Il n'y a aucune autre intrigue, juste un décor, une narration pompeuse, de malheureux comédiens qui font ce qu'ils peuvent, une réalisation qui s'étire à l'infini... Pas de progression narrative, pas de fin... rien.

J'ai beaucoup aimé toute la première partie de Taburin enfant, pleine de poésie et de naïveté. Le texte de Taburin adulte en voix off est très beau. Les deux acteurs principaux sont à la hauteur de leur rôle à la fois drôle et émouvant même si la fin est un peu convenue.

On sent bien un univers crée par Sempé dans ce long métrage: village qui semble être une peinture de nos souvenirs d'enfance, personnages bienveillants et sans une once de méchanceté (très bonne interprétation de Poelvoorde..ainsi que des "Raoul" plus jeunes), un monde vu comme par des yeux d'enfant où le secret le plus inavouable est de ne pas savoir faire du vélo...Il se dégage donc un certain parfum de sympathie mais cette histoire de Raoul Taburin tourne un peu en rond, sans nous faire franchement rire ni sans nous émouvoir plus que ça malgré son côté poétique. Mérite quand même le détour en bicyclette.

Poelvoorde réenchaine de nouveau avec un film sur le cyclisme après "Le vélo de Gishlain Lambert" et celui ci est à la hauteur du précédent.

Le film nous est poétiquement conté par Poelvoorde sur le secret grotesque d'un homme qui ne sait pas faire de vélo et où toute sa vie sera lié à cela, de l'enfance à l'adulte.

Un "huit clos" dans un village provençal typiquement français qui nous fait transporter dans les péripéties de Raoul et apprécier son histoire.

A l'heure ou le cinéma nous offre plus souvent des effets spéciaux plutôt que des histoires, des bagarres et des explosions plutôt que des sentiments, il est bon de tomber sur ce genre de film.

Alors oui, avant de visionner le film et après avoir vu la bande annonce je m'attendais à une comédie surtout avec Benoit Poelvoorde à l'affiche. Mais ce n'est pas le cas.
Ce film au contraire vous propose d'entrer dans l'intimité de Raoul Taburin. Vous entrer dans ce qu'il y a de plus intime chez cette homme car il s'agit de son plus grand secret, spoiler: Raoul ne sait pas faire de vélo
. Toute sa vie d'ailleurs s'est construite sur ce secret spoiler: lui que le village prend pour un as du vélo n'a pas d'équilibre sur deux roues
.
Cette intimité Raoul la partage avec vous en vous racontant toute son enfance et le poids de ce secret sur sa relation avec son père et ses relations amoureuses.
Puis vient le jour où il fait la connaissance de Hervé Figougne qui va remettre ce terrible secret sur le devant de la scène.

Benoit Poelvoorde nous offre dans ce film une interprétation toute en retenue. Il nous fait très bien ressentir la détresse de ce personnage attachant et meurtri à la fois par son incapacité et le fait de devoir mentir à ceux qu'il aime.
Pierre Godeau nous montre lui qu'il maîtrise parfaitement sa caméra et rend aux paysages qu'il filme toute leur beauté.

En conclusion je ne peux que vous conseiller ce film rempli de poésie ou même le vélo devient un personnage.

A mon humble avis, les spectateurs qui ont modérément apprécié Raoul Taburin s'attendaient à voir Benoît Poelvoorde dans un rôle du genre exubérant, par exemple à la "Rien à déclarer". Tel n'est pas le cas ici, et je trouve justement qu'il est un meilleur acteur dans les productions qui ne l'obligent pas à trop en faire. Il interprète à merveille son personnage au point où il en est même touchant, ce qui me fait dire que je l'apprécie de plus en plus. Même Edouard Baer remonte dans mon estime avec son rôle posé.
Raoul Taburin est une comédie sans chichis, tournée dans de splendides paysages de notre pays, une comédie qu'on pourrait qualifier de "hors du temps" : elle aurait pu sortir il y a 20 ans comme dans 30 ans, et elle serait toujours aussi agréable à suivre. C'est un "sent bon film" (horrible traduction de l'anglais des films positifs, qui donnent le sourire). Ne vous attendez pas à rire à gorge déployée mais à passer un bon moment avec le sourire aux lèvres.
A l'observation des étoiles attribuées par les spectateurs qui ont écrit une critique, il semble clair que la moyenne de ce film se situe plus entre 3,5/5 et 4/5 qu'à 3,2 (au moment où j'écris ces mots). Encore une fois, la moyenne générale n'est qu'une tendance : pour mieux se faire une idée de la valeur d'un film avant de le voir, mieux vaut regarder les notes accordées par celles et ceux qui se donnent la peine d'expliquer leur avis...

Belle histoire, du bonheur simple . Bonne caméra et beaux paysages, à regarder tranquillement sans attentes.

Je ne connaissais pas cette BD de Sempé ... mais si univers poétique du dessinateur il y a, il n'a pas forcément bien résisté au passage à la mise en images. Le film (court, heureusement !) nous immerge dans une ambiance à la fois trop désuète et sans réelle intemporalité. Dur d'être accroché. A vouloir donner chair et visages (Baër en photographe ! bof-bof ...) aux personnages de cette BD, l'exercice tombe trop souvent à plat. Le message sur l'imposture, l'être et le paraître, s'en trouve bien affadi. Et ce n'est pas tout : la construction narrative s'appuie bien trop longtemps sur les commentaires en "off" de Raoul (voix de Poelvorde) à tel point que ça en deviendrait presque agaçant.

"Raoul Taburin" est adapté du livre éponyme de Jean-Jacques Sempé à qui l'on doit également les différentes aventures du "Petit Nicolas". Pour son troisième film, Pierre Godeau nous raconte l'histoire de Raoul qui a fondé sa vie sur un mensonge. Et quel mensonge ! En fait, il ne sait pas faire du vélo et c'est un secret qui le ronge depuis son enfance. Il a menti à son père qui voulait qu'il reprenne son poste de facteur, et à sa femme. Toute l'histoire repose sur ce secret qui risque d'éclater au grand jour lorsque Hervé Figougne, un photographe qui vient de s'installer dans le village souhaite prendre une photo de lui faisant du vélo. Le film se déroule dans un petit village qui semble hors du temps, ce qui est cohérent avec la simplicité du récit. Une histoire légère qui manque quand même d'enjeux. On sent assez rapidement que le récit tourne en rond à cause d'un ressort dramatique plutôt faible. C'est ce qui fait défaut au film, car sinon, ce n'est pas désagréable. Les acteurs sont bons et les décors naturels du village sont superbes, mais l'histoire peine à tenir en haleine. Je ne connais pas l'oeuvre d'origine, mais ce film ne m'a pas spécialement transporté dans son univers censé être poétique. C'est un film moyen qui se laisse malgré tout regarder sans déplaisir.

De toute beauté !
Ce film est génial d'une poésie inouïe porté par des acteurs qui sont dans le rythme de cette œuvre.
Vous ne pleurerez pas, vous ne rirez pas aux larmes non plus, mais vous vous laisserez porter par le charme poétique de ce chef d’œuvre.
C'est simple sans prétentions mais efficace, pour pleinement en profiter, il ne faut s'attendre à rien et se laisser porter par le flux de l'histoire.
A regarder en famille ou entre amis, débranchez tout et passez un agréable moment.

Benoît Poelvoorde est plein de poésie dans le rôle du tendre imposteur et le film est empreint du même charme candide que la BD de Sempé dont il est adapté.

Une jolie histoire filmée avec simplicité et poésie. L'interprétation sobre de Benoît Poolvoorde et d'Edouard Baer sont un atout du film.

Parfois il n'en faut pas plus pour émouvoir le public, à savoir un traitement avec délicatesse d'un sujet a priori limité : les affres d'un spécialiste de vélo au sein d'un petit village au parfum nostalgique. Car le coin de France décrit par Pierre Godeau n'existe pas (ou plus) aux yeux du cinéma français de masse, plaçant son long-métrage en marge de la cascade de comédies inondant les salles chaque semaine, se situant dans les pas de l'univers rural d'un Jean Becker. Plus jeune de 54 ans de cet illustre modèle, Godeau a encore le temps de perfectionner son style de narration car son troisième opus souffre d'évidentes maladresses autant que d'inégalités de rythme. Aussi son succès s'est limité à un public de niche, les fans ultras de Poelvoorde, d'une rare sobriété, ou les inconditionnels des petites productions. Tout l'arc concernant la relation Taburin/Figougne fonctionne grâce à la complicité des acteurs, mais le trait est parfois poussé un peu trop loin sur le cadre lui-même, trop gentillet, excessivement tendre, ne dégageant pas d'enjeu d'envergure. Les séquences les plus réussies sont celles relevant de l'imaginaire de Taburin (son faux départ du foyer pour cacher son mensonge historique) voire de l'imaginaire collectif (ses supposés exploits de casse-cou fondés sur un épisode de son enfance), donnant au film un aspect poétique profond. Ou comment un homme simple tente de fuir en vain sa gloire locale, comment son rôle social finit par le définir à son détriment. Une illustration parfaite de la réplique culte de L'homme qui tua Liberty Valance : « Si la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende ».

Film agréable sensible les benoit et Edouard donnent un peu d'épaisseur au scénario un peu simpliste