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    Manhunter
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    4,0
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    218 critiques spectateurs

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    Hunter Arrow
    Hunter Arrow

    106 abonnés 409 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mai 2013
    Manhunter, rebaptisé dans notre contrée "Le Sixième sens" ce qui est la cause d'une terrible méprise entre ce film et celui de M. Night Shyamalan, est le 3ème long métrage de Michael Mann après le Solitaire et La Forteresse Noire (qui fut un échec retentissant). Avant cela, le réalisateur américain s'était surtout fait connaitre pour la production de séries dont la cultissime "Miami Vice".

    Manhunter est sans conteste un film très intéressant car c'est celui dans lequel on peut apercevoir les prémices du style actuel de ce réalisateur qui a très fortement marqué le cinéma américain de son empreinte et plus particulièrement le genre de thriller. Il s'agit aussi de la toute première adaptation cinématographique de l'univers de Thomas Harris, à savoir son livre "Dragon Rouge". Malheureusement, il n'obtiendra pas le même succès public que son successeur officieux,"Le Silence des Agneaux", dont la réussite éclipsera totalement le long métrage de Mann. Et pourtant ce Manhunter n'est pas dénué de qualités, bien au contraire.

    Pour commencer, notons une ambiance vraiment réussie. L’atmosphère est aussi glaciale que prenante, sublimée par la photographie de Dante Spinoti. Certes le marquage très prononcé de ce film dans les années 80 lui a donné un petit coup de vieux (surtout au niveau de la BO) mais c'est aussi quelque chose qui contribue au charme de l'ensemble. On notera que bien avant la série "Les Experts", Mann n'hésitait pas à filmer une enquête sous un jour plus "scientifique", ce qui à l'époque était assez inédit. Le montage est lui aussi très bon, permettant un juste équilibre entre phases d'enquêtes et d'autres passages davantage orientés vers les motivations des protagonistes.

    Un autre point qui séduit est l'interprétation impeccable des personnage et en particulier celle de William Petersen incarnant un flic torturé et assez complexe. Brian Cox, quant à lui est très convainquant en Hannibal Lecter, même si amplement moins marquant que celui incarné par Hopkins. Il faut aussi noter le fait que Cox interprète le personnage avec beaucoup de sobriété le rendant ainsi plus "ordinaire" que sous les traits de Hopkins. Tom Noonan est lui aussi très bon en tueur dérangé et complexé, son physique atypique ne manquant pas de marquer la rétine.

    Après le film n'est pas dénué de défauts non plus. Mann, bien que sur la voie de la maestria technique, ne l'avait pas encore totalement atteinte et ainsi ce Manhunter souffre par moment d'un certain manque de rigueur dans la composition de certaines scènes où les faux raccords affluent. C'est particulièrement notable dans un final quelque peu confus et qui tranche totalement avec le reste du film tant il peut donner une sensation "d'amateurisme" dans sa réalisation. Ce n'est pas rédhibitoire, toutefois cela demeure un défaut suffisamment gênant pour être évoqué.

    Autre point qui ne fera pas l'unanimité : la BO. Qui dit ancrage prononcé d'un film dans les années 80, dit aussi synthé à gogo ainsi que "rock" 80's assez ringard. Alors si d'avance vous êtes allergiques à ça, votre appréciation du film risque d'en prendre un coup tant l'OST est omniprésente à travers ce long métrage.

    En conclusion on a un film assez méconnu d'un réalisateur pourtant devenu culte, que tout amateur de la filmographie de Michael Mann se doit de voir au moins une fois. Quant aux amateurs de l'oeuvre de l'écrivain Thomas Harris, je recommande aussi ce film car très différent du "Dragon Rouge" déféqué par Brett Ratner mais aussi du livre.
    Alain D.
    Alain D.

    480 abonnés 3 193 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 novembre 2020
    Un très bon polar psychologique, écrit et mise en scène par Michael Mann. Adapté du roman de Thomas Harris, son scénario, finement écrit, nous conte une intrigue haletante, pleine de surprises, avec un final explosif sur la superbe musique rock d'IRON BUTTERFLY.
    Avec la superbe prestation de William L. Petersen, absolument crédible dans le rôle principal de L'agent fédéral Will, ce film mérite amplement le Prix de la critique reçu au Festival du film policier de Cognac en 1987.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 743 abonnés 12 116 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2022
    Avec le dèclin des monstres d'un autre temps naquit le serial killer : Hannibal Lecter dans sa toute première apparition à l'ècran! Si le succès phènomène de "The Silence of the Lambs" (1991) ainsi que les suites des aventures du Dr cannibale ont quelque peu occultè l'oeuvre de Michael Mann, "Manhunter" (1986) mèrite aujourd'hui d'être rèèvaluè à sa juste valeur! Non seulement c'est le meilleur film du cinèaste mais en plus ce dernier confirmait son goût pour l'abstraction, et parvenant ainsi à rèvèler toute la difficultè du jeu extraordinaire de Tom Noonan qui èclipse - si on peut dire - l'inquiètant Brian Cox! Brett Ratner lui-même allait abordait de nouveau ce sujet, mais sous un angle diffèrent (car moins dèveloppè) dans "Dragon Rouge" (2002). Malheureusement, "Manhunter" sera mis de côtè après les salles obscures! Pourtant ce qui est intèressant dans le roman de Harris, c'est l'idèe que le profiler (encore un rôle sur le fil du rasoir pour William L. Petersen) doit se mettre en phase avec le tueur en sèrie pour dècouvrir ce qui le motive, ses actes venant de ses fantasmes! Là rèsidait toute la difficultè de l'histoire, captivante et crèpusculaire...
    Alex A.
    Alex A.

    6 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 décembre 2020
    J’ai lu un article de « Première » sur ce film et j’étais obligé de réagir.
    Alors on est sur un chef d’œuvre méconnu et ignoré car les gens se rendent pas compte à quel point c’est travaillé. Bon déjà on passe le titre hein ? Manhunter au lieu de Dragon Rouge, c’est vrai que c’est plus adéquat vu l’histoire non ? Ben non, puis en VF… là je pige pas surtout que Shyamalan est arrivé après donc ça profite pas de la confusion. Il y a des jeux de miroir/regards/profondeur et des césures jour-nuit, ouah, comme chez Brett Ratner alors mais vaut mieux encenser Mann, ça brosse le public dans le sens du poil. Les acteurs sont top parait-il, c’est pourquoi on a pris Hopkins après et que lui a été récompensé pour ce rôle, perso Cox ne me fait pas ciller et Petersen a toujours été inexpressif du coup c’est une galéjade. Concernant le côté thriller psychologique fascinant là aussi on le retrouve dans Dragon rouge avec Norton, mais on doit ça à Thomas Harris, Mann ne fait qu’adapter fidèlement son récit, il a juste été assez intelligent pour ne pas changer grand-chose, car quand il le fait ce sont des bourdes.
    Rendez-vous compte que Mann a posé là les premières pierres qui le mèneront à Heat et Révélations, je vois pas où car c’est tellement différent que les inspirations ne sautent pas aux yeux. On rappelle que juste avant il sort « la forteresse noire », échec retentissant, mais évidemment juste après il pond un truc exceptionnel ? Sérieux faut arrêter ces articles tant ça cherche à imposer une vision juste erronée.
    Alexarod
    Alexarod

    231 abonnés 1 858 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 octobre 2010
    Hahaha, franchement j'ai ri devant ce film, emmerdant pour un thriller. Mann s'est bien troué la dessus. Pourquoi pensez-vous que le titre n'est pas celui du livre dont il est inspiré (de loin, heureusement pour Thomas Harris sinon jamais il aurait fait le Silence des Agneaux) ? Parce qu'il est trop nul, et qu'à part le nom des persos rien ne correspond au livre.
    Quand on a la chance d'avoir une bonne histoire, servie sur un plateau par un bouquin et un auteur génial, pourquoi tout changer ? Parce qu'on s'appelle Mann et qu'on pense mieux faire ? Ben loupé.
    Avec le vrai film : Dragon Rouge, le tueur m'impressionnait, rester seul chez soi ensuite te donnait des sueurs froides, là j'ai pu vaquer à mes occupations tranquille, 6è sens ou American Pie même combat au niveau des émotions.
    Alors à part un scénario du coup indigent, une intrigue inexistante, une fin minable (ouah ils passent à travers la fenêtre et c'est fini, ça vaut Bioman), on a Petersen au mieux de sa forme, si vous voulez voir un acteur sans expression c'est le meilleur exemple que j'ai vu, il fait juste pire que dans les experts, impressionnant.
    Si vous voyez un truc à garder la dedans dites le moi, j'ai pas vu pour ma part.
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    67 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 mars 2014
    Avant le phénomène Silence Des Agneaux, il y eu un premier roman de Thomas Harris nommé Dragon Rouge qui fut adapté sur grand écran par Michael Mann sous le titre Manhunter (Le Sixième Sens en français). Ce thriller relatant des évènements antérieurs aux aventures de Clarice Starling est un condensé de l’esthétique des années 80 (lumière teintée, musique électronique, art déco…) pour le meilleur et pour le pire. Michael Mann laisse libre cours à sa maestria technique mais tout cela semble terriblement daté aujourd’hui. Le film possède une ambiance unique, à mi-chemin entre le lugubre et la sensualité, mais l’intrigue est assez bateau et manque de rythme. De plus, on ne peut s’empêcher d’être déçu de retrouver un autre acteur qu’Anthony Hopkins jouant Hannibal Lecter tant ce rôle lui colle à la peau. En revanche, Tom Noonan livre une prestation incroyable dans le rôle du dragon rouge (même le grand Ralph Fiennes n’arrivera pas à égaler sa performance lors du remake).
    elbandito
    elbandito

    309 abonnés 945 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 septembre 2012
    Chef d’œuvre trop méconnu réalisé par Michael Mann, imprégné de l’esthétique soignée de sa série Miami Vice pour son ambiance à la fois glaciale et bleutée, Manhunter mérite d’être redécouvert aujourd’hui pour ses nombreuses qualités : interprétation exceptionnelle des trop rares William Petersen et Tom Noonan, qui donnent une épaisseur psychologique incroyable à leurs personnages, un scénario terrifiant au possible très étonnant pour les thrillers des années 80, une musique de qualité qui colle à cette réalisation clippesque. En revanche, et même s’il y a mis tout son cœur, Brian Cox est un Hannibal Lecter nettement moins incisif et raffiné que ne le sera plus tard Anthony Hopkins, dans les suites de cette saga.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    6 045 abonnés 7 202 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mars 2008
    Le Sixième Sens (1987) est l'adaptation du premier roman de la trilogie Hannibal écrit par Thomas Harris. Une première version que l'on doit à Michael Mann et qui bénéficia en 2002 d'un remake, intitulé Dragon Rouge (titre original du roman), réalisé quant à lui par Brett Ratner.
    Dans l'original, on retrouve le Dr. Hannibal Lecter sous les traits de Brian Cox, c'est ensuite Anthony Hopkins qui prit la relève dans les trois autres chapitres : Le Silence des Agneaux (1991), Hannibal (2001) & Dragon Rouge (2002).
    Premier thriller psychologique pour Mann, qui réussit sans fausse note son adaptation cinématographique. Une mise en scène, à la fois glacial et épurée, où l'on suit pas à pas, l'enquête d'un expert/légiste sur les traces d'un tueur sanguinaire appelé "le tueur de la pleine lune". Pour l'aider dans sa lourde tache, il devra faire appel au docteur Hannibal Lecter. Une première version qui mériterait d'être plus connu auprès du grand public, contrairement à son remake, de moins bonne qualité !
    kray
    kray

    44 abonnés 1 266 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 août 2011
    Redoutable thriller stylisé, sixième sens est en fait l'adaptation du dragon rouge , préquel du silence des agneaux. Ce qui ennuie le plus dorénavant lorsque l'on regarde ce très bon film , c'est l'absence de anthony hopkins , mémorable lecter du silence des agneaux . Brian cox ne démérite pas , mais il ne fait tout simplement pas le poids. Bonne pioche en revanche avec "l'expert" william petersen déja excellent en enquêteur intuitif. Superbement réalisé , le sixième sens est avec le silence des agneaux, le seul film vraiment réussi de cette saga imaginée par thomas harris.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 23 janvier 2017
    Deux bonnes choses à retenir de ce "Dragon Rouge" (bizarrement appelé Le Sixième Sens) : la mise en scène soignée de Michael Mann, presque élégante, et la musique électro bien agréable ma foi. A part ça, il est quand même étonnant de constater que les deux adaptations (1986 et 2002) du bouquin de Thomas Harris n'ont débouché que sur des produits médiocres ou moyens (sans compter les autres) alors que la base est là pour construire un polar de qualité.

    Je n'ai pas lu le bouquin et n'ai pas l'intention de le lire mais il est clair que seul le Silence des Agneaux est réussi parmi les portages des oeuvres psychopathiques de l'auteur, sans doute un heureux accident de parcours qui restera inégalé.

    Ce "Sixième sens" est très long, très lymphatique et malheureusement, le sémillant et diabolique Anthony Hopkins n'est pas là pour nous aider à faire passer la pillule, décidément très amère et trop dure à avaler ici. J'étais si détaché de ce prétendu thriller que j'ai failli m'endormir plusieurs fois.
    J.Dredd59
    J.Dredd59

    90 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 mai 2016
    Depuis Miami Vice on commence à avouer que Michael Mann peut aussi se louper, bien. Il était d'ouvrir les yeux car avant Heat il nous a aussi pondu ce truc : le 6ème sens. on est loin du film avec Bruce Willis, pareil pour Dragon Rouge, tant le long métrage que le livre.
    Je comprendrai jamais pourquoi s'inspirer d'un bouquin si on ne le respecte pas un tant soit peu, surtout si l'histoire est bonne. Les adaptations de comics avaient ce problème, depuis qu'ils l'ont pigé c'est bizarre mais les succès s'enchainent. Là on a une super œuvre qui lança une bonne série et le mec s'en écarte, au point qu'on ne donne pas le bon titre non plus (autant faire autre chose alors). En plus il nous colle Petersen en héros, le mec qui n'a pas fait grand chose avant, pas grand chose ici, et encore moins après, et me dites pas "Les Experts", il n'y faisait pas grand chose du point de vue acting.
    Passé ce "héros" apathique on a parfois droit à Lecter, pardon "Lektor", enfin là aussi il est plus proche du Bisounours que du serial killer dangereux. On me parle d'ambiance, mais ou ça ? Vous parlez des scènes sombres où on voit rien, génial, quand je dors c'est donc une terrible scène d'ambiance, bravo. Le montage est naze car les ellipses passent par là et les coupes sont affreuses, la fin est d'une mollesse que ça doit être Petersen qui l'a écrite, les dialogues sont aussi lourds qu'un monologue de prof de sciences à la fac, la musique ben elle reste tellement pas dans les mémoires que je l'ai zappée, la trame est ultra devinable même sans lire Thomas Harris, et je ne parlerai pas du rythme car vous savez déjà ce que je pourrai en dire.
    Bref, visiblement le nom du réalisateur aveugle les pensées, c'est pas nouveau, mais au point d'adorer un machin fait de longueurs là je vois pas. Notez que je ne le qualifie même pas de film, ce serait trop demandé, faut un minimum qui n'est pas là, abusé ce truc...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    994 abonnés 4 077 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 mars 2018
    Pour son troisième long métrage après l'échec cuisant de "La forteresse noire" (1983), Michael Mann malgré son aura de concepteur de la série à succès "Miami Vice", doit prouver qu'il peut se faire un nom dans l'univers du cinéma et surtout démontrer que son perfectionnisme déjà bien établi peut déboucher sur une vraie rentabilité. Depuis un moment l'idée d'adapter "Le dragon rouge", roman à succès de Thomas Harris flotte dans l'air à Hollywood. William Friedkin s'est entiché du livre et tient absolument à être le premier à porter à l'écran les méfaits du docteur Hannibal Lecter. Mais Dino de Laurentiis qui détient les droits du livre a pris le bouillon avec "Têtes vides cherchent coffres pleins" (1978) et il se souvient aussi que "Cruising" (1980) du même Friedkin sur un sujet similaire n'a pas attiré les foules malgré la présence d'Al Pacino et le parfum de scandale qui précéda le tournage de cette longue descente aux enfers d'un flic à la recherche d'un serial killer dans le milieu homosexuel new yorkais. L'heure du réalisateur de "L'exorciste" étant passée, Michael Mann peut alors entrer en jeu. Le solitaire" sans avoir été un grand succès jouit d'une solide réputation auprès de la critique en raison d'un style affirmé qui tient essentiellement à la forme dont Mann a su habiller cette histoire d'un casseur de coffres souhaitant raccrocher après son ultime coup. Le réalisateur fidèle à sa réputation de vouloir maitriser tous les aspects de son travail a déjà esquissé l'ébauche de son scénario pendant qu'il terminait le tournage compliqué de "La forteresse noire". Parce qu'il juge la Paramount responsable de l'échec de son dernier film, il entend cette fois ne rien laisser à personne quant à la direction artistique de son travail. Il commence par imposer dans le rôle du flic William Petersen alors encore inconnu et qui vient juste de terminer "Police Fédérale L.A" sous la direction de William Friedkin alors que Di Laurentiis souhaitant assurer ses arrières pense à Mel Gibson, Paul Newman ou Richard Gere. Pour le reste du casting, il aura les mains un peu plus libres. Il choisit l'énigmatique Tom Noonan pour le rôle du serial killer et Brian Cox pour interpréter Hannibal Lecter (renommé Lektor) sur les conseils de Brian Dennehy obligé de se désister. Comme l'avait fait Thomas Harris pour écrire son roman, Mann mène des recherches très poussées sur chacun des aspects de l'intrigue et des personnages. Contrairement à Jonathan Demme qui sept ans plus tard fera d'Hannibal Lecter joué par Anthony Hopkins l'attraction principale de son film, Mann s'intéresse davantage aux retentissements psychologiques de la méthode utilisée par Will Graham (William Petersen) qui consiste à s'identifier pour comprendre, ressentir puis anticiper les réactions du tueur en série. Le métier de profiler n'en est encore qu'à ses balbutiements et le phénomène du serial killer n'est pas encore devenu tendance. Michael Mann et William Petersen doivent donc défricher un terrain encore presque vierge sur lequel beaucoup de réalisateurs laisseront leurs traces tout au long des années 1990 après le succès planétaire du "Silence des agneaux". Ainsi pendant la première moitié du film Francis Dolarhyde (Tom Noonan) ayant décidé de prendre pour modèle Hannibal Lektor (Brian Cox) est absent de l'écran. Un parti pris radical. Ce sont en effet les tourments de Graham, très hésitant à reprendre du service qui occupent la place. Michael Mann misant beaucoup sur l'environnement esthétique aussi bien visuel que sonore, parvient avec brio à fasciner le spectateur qui suit la lente progression de Graham cherchant à s'imprégner de la personnalité de celui qui s'en prend à des familles qu'il massacre dans leur maison après avoir les avoir longuement observées. L'entrée en scène du tueur après une heure de métrage est ainsi soigneusement préparée pour nous conduire à un dénouement certes attendu mais qui ne sacrifie en rien à la recherche esthétique évoquée plus haut et à l'approfondissement de la psychologie du tueur déjà largement déflorée en amont par le travail du profiler. Soucieux de l'originalité de son travail, Mann recherche avec un souci maniaque les lieux les plus propices à évoquer l'ambiance éthérée dont il veut imprégner le spectateur. Ainsi la villa de l'architecte Robert Rauschenberg à Masonboro, le Richard Meier High Museum d'Atlanta ou encore la Freedom Plaza de Washington. Il distille aussi quelques scènes troublantes comme celle où Joan Allen interprétant la fugace petite amie de Dolarhyde caresse un tigre endormi sur la table d'opération d'un vétérinaire. Là où Jonathan Demme nous prenait aux tripes avec l'imposante figure d'Hannibal Lecter se jouant tout au long du film de la détective du FBI (Jodie Foster) en charge de l'enquête venue solliciter son aide, Michael Mann nous propose un voyage sensoriel au caractère hypnotique qui nous emmène aux tréfonds de l'âme humaine. Deux expériences saisissantes qui ne peuvent laisser indifférents quelque soit l'inclinaison de chacun. Mais il faut bien avouer que "Manhunter" doit beaucoup de sa réputation actuelle au succès du "Silence des agneaux" qui a incité les fans à se pencher sur cette vision assez unique du thriller qui peut tout autant fasciner que dérouter ou agacer.
    Renaud  de Montbas
    Renaud de Montbas

    25 abonnés 683 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    OK c'est dit je suis un béotien en béton armé mais ayant vu (à plusieurs reprises car j'adore ce film) le "dragon rouge" de 2002 tiré du même bouquin, je n'ai pas pu aller au bout de son prédécesseur. Mon grand tort a surement été de voir en 2019 ce film de 1987. Du coup, sans que le talent de Michael Mann soit remis en cause : la musique (insupportable), l'image et le jeu des acteurs semblent avoir 1000 ans. Je ne note donc pas l'oeuvre ce qui serait très prétentieux de ma part mais le plaisir retiré de ce film... 1.5 / 5
    Maqroll
    Maqroll

    129 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 janvier 2011
    De bonnes choses et de moins bonnes dans ce thriller : un scénario qui semble parodier celui du Silence des agneaux, ou plutôt le pasticher puisque le Docteur Lektor est présent, une histoire de tueur fou, un « investigator » doué d’une espèce de double vue… Les premières minutes sont prometteuses… Hélas, tout cela éclate un peu comme une bulle de savon au fur et à mesure du déroulement d’une histoire qui se révèle au total très décevante. La mise en scène de Mann est sans génie et l’interprétation sans éclat, et même assez fade.
    Kloden
    Kloden

    110 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 novembre 2014
    Si aujourd'hui, elle a été complètement éclipsée par The Silence of the lambs, il faut malgré tout noter que la première adaptation de Thomas Harris revient à un tout jeune Michael Mann, qui dirigeait ici lors de son troisième long-métrage une version filmique de Dragon Rouge (une deuxième fois transposée par Brett Ratner en 2002). Sans trop démériter, cette première version ne restera pas comme la meilleure sur un scénario de Harris, ni même comme un film majeur de la riche filmographie de son réalisateur (Collateral, Heat, Le Dernier des Mohicans...). La faute, surtout, à un vieillissement tant visuel (images aux teintes très marquées) que sonore (bande-son au synthé omniprésente) qui renvoie directement aux années 1980. Une période qui semblait détourner n'importe quel sujet en les retravaillant d'après des codes inchangés. Et cela dessert énormément toute recherche de personnalité, malgré les tentatives de Mann pour construire une ambiance synchrone avec l'état psychologique de ses personnages border-line. On peut également noter quelques défauts de placement dans le montage, ainsi que des choix de mise en scène pas forcément congrus. Bien sûr, rien d'impardonnable pour un troisième film. Mais en parallèle plane évidemment l'ombre des versions (presque) dédiées à Hopkins, que Brian Cox est à des années-lumières d'égaler dans la peau d'un Hannibal Lektor qu'il rend trop contenu, pas assez redoutable. On peut quand même se consoler avec l'intensité proposée par William L. Petersen, ou encore la justesse de Tom Noonan pour saisir les contradictions de son personnage. Et bien sûr, la richesse du bouquin fait toujours son petit effet. Il n'empêche que dans le doute, j'inclinerai plutôt à vous conseiller la version 2002, qui sans être géniale, permet sans doute aujourd'hui de mieux sonder les tréfonds du récit sans être parasité par des tendances formelles qui ne lui sont pas réellement compatibles.
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